Cercle pédestre d'Asnières — Wikipédia

CP Asnières
Généralités
Nom complet Cercle pédestre d'Asnières
Fondation 1892 (club omnisports)
1893 (section de football)
Disparition Fin des années 1910
Statut professionnel Jamais
Couleurs Noir et blanc
Siège Asnières-sur-Seine
Palmarès principal
National[note 1] Aucun

Maillots

Domicile


Le Cercle pédestre d'Asnières, abrégé en CP Asnières, est un club de football français fondé en 1893 en tant que section de football du club omnisports du même nom fondé en 1892, disparu à la fin des années 1910 et basé à Asnières-sur-Seine en proche banlieue parisienne.

Le club est un des premiers clubs de football fondés en France. Il participe aux quatre premières éditions du championnat de France organisé par l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques, la première compétition de football en France, avant d'être relégué. Il peine à bien figurer en raison de la mainmise des trois meilleurs clubs du moment que sont le Club français, le Standard Athletic Club et les White Rovers. Par la suite, une fois le championnat découpé par région, le CP Asnières dispute quatre fois la première série du championnat de Paris entre 1898 et 1912, sans toutefois obtenir de résultats probants.

Le club, qui évoluait avec un maillot rayé noir et blanc, a probablement disparu pendant la Première Guerre mondiale.

Historique[modifier | modifier le code]

Genèse du club et premier championnat de France (1892-1894)[modifier | modifier le code]

Le Cercle pédestre d'Asnières est fondé en juillet 1892 à Asnières-sur-Seine en proche banlieue parisienne[d 1]. Comme son nom l'indique, le club est avant tout un club d'athlétisme. Le CP Asnières se met brièvement au rugby à XV[d 1]. Il participe au championnat de France de rugby à XV en 1892-1893 et 1893-1894, en étant éliminé les deux fois dès son premier match, par le Racing Club de France, puis par l'Inter-Nos[1].

Le CP Asnières se met au football en fin d'année 1893[d 1]. Alors que quelques clubs de football existent à Paris au début de la saison 1893-1894, l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) ne légitime pas ce sport dans un premier temps[d 2]. Aucun club n'est ainsi ni affilié ni reconnu à l'USFSA[note 2]. Le CP Asnières fait exception, étant donné que le club est à la base un club d'athlétisme et qu'il s'est affilié à l'USFSA avant d'avoir ouvert sa section de football[d 2]. Sous la menace de la fondation d'une ligue indépendante par les clubs de football et grâce à l’appui de M. Delhumeau, à la fois membre du CP Asnières et du Conseil de l'Union, l'USFSA finit par reconnaître ce sport et promet l'organisation d'un championnat officiel en fin de saison, championnat qui sera géré par la Commission de rugby[d 3].

À cause de ces événements, le premier match interclubs de la saison n'a lieu que le [d 4]. Le Cercle pédestre d'Asnières joue son premier match le à Bécon face au Standard Athletic Club et s'incline par neuf buts à zéro[d 5]. Le premier championnat de France de football, disputé en matchs éliminatoires, débute quant à lui en . Seuls six clubs s'engagent[d 6]. Le CP Asnières est exempté du premier tour[d 6]. En demi-finale, il est éliminé le par le Standard AC, qui l'emporte « aisément » par cinq buts à zéro[d 7].

Championnats de France et descente en deuxième série (1894-1897)[modifier | modifier le code]

Pour la saison 1894-1895, la plupart des clubs déménage à Levallois-Perret[d 8]. Seul le Cercle pédestre d'Asnières reste à Asnières-sur-Seine[d 9]. Ainsi, le Standard AC s'assure la disposition de la pelouse du vélodrome de la Seine situé quai Michelet, terrain inauguré le 1er novembre 1894 par un match Standard contre CP Asnières[d 8]. Le club, qui joue avec un maillot à rayures verticales noires et blanches, compte alors comme principaux joueurs MM. Mornet, Maillard, Voglet ou encore les frères Canac[d 10]. En , une commission consacrée au football est créée au sein de l'USFSA, dont fait partie un joueur du CP Asnières, M. Delhumeau[d 11]. Dans la foulée, le Conseil de l'Union nomme en janvier 1895 des arbitres officiels pour un an, parmi lesquels figurent quatre joueurs du CP Asnières, MM. Emonières, Delhumeau, Mornet et Canac[d 12].

Huit équipes s'engagent pour le championnat de France 1895, toujours disputé en matchs éliminatoires[d 13]. Le , le Cercle pédestre d'Asnières affronte le Cercle athlétique de Neuilly en quart de finale. Le match a lieu sur le terrain du vélodrome de la Seine après celui entre le Standard AC et l'United Sports Club. À cause de cela, la rencontre se termine à la nuit tombante, mais les deux équipes sont à égalité un but partout. L'arbitre, Neville Tunmer, joueur du Standard, décide d'une prolongation avec but vainqueur, que finit par inscrire le Stade de Neuilly[d 14]. Le CP Asnières dépose une réclamation justifiée, car la règle du but vainqueur n'existe pas. Malgré cela, la Commission de football, dont fait inopportunément aussi partie Neville Tunmer, entérine le résultat[d 14],[note 3].

Les clubs abandonnent leurs terrains de Levallois-Perret au début de la saison 1895-1896 pour retourner à Bécon[d 15]. Les terrains sont cependant vendus en avril 1896 et les clubs doivent déménager. Le CP Asnières parvient toutefois à rester à Bécon en s'assurant un terrain situé près du pont des Couronnes[d 16],[2]. Une formule de poule est adoptée pour le championnat de France 1895-1896, qui oppose neuf clubs parisiens. Le CP Asnières termine cinquième avec trois victoires et cinq défaites[d 17],[3]. La saison suivante, avec la même formule, le club termine huitième avec seulement une victoire et se voit relégué en deuxième série[d 18],[4].

Entre première et deuxième série et fin du club (1897-1914)[modifier | modifier le code]

Le Cercle pédestre d'Asnières remporte le championnat de deuxième série lors de la saison 1898-1899 et remonte en première série. Le club y reste trois saisons, avant de redescendre en 2e série. Après dix saisons dans les divisions inférieures du championnat de Paris, le CP Asnière rejoue une dernière saison en 1re série lors de la saison 1911-1912, mais redescend aussitôt en 2e série. Le Cercle pédestre d'Asnières ne réapparait pas dans les compétitions parisiennes après la Première Guerre mondiale. Il est probable qu'à l'image de nombreux clubs, le CP Asnières n'ait pas survécu à la guerre.

Résultats sportifs[modifier | modifier le code]

Palmarès[modifier | modifier le code]

Le club ne possède aucun palmarès. Son meilleur résultat reste une demi-finale lors du championnat de France 1894.

Bilan saison par saison[modifier | modifier le code]

Le tableau suivant présente le bilan saison par saison du Cercle pédestre d'Asnières.

Bilan saison par saison du CP Asnières
Saison Championnat Div. Clas. Pts J V N D Bp Bc Diff Coupe Dewar
1893-1894 Championnat de France 1/2 1 0 0 1 0 5 -5
1894-1895 Championnat de France 1/4 1 0 0 1 1 2 -1
1895-1896 Championnat de France 5 / 9 6 8 3 0 5 10 8 +2
1896-1897 1re série (France) 1 8 / 9 4 8 1 0 7 12 32 -20
1897-1898 2e série (France) 2 1 / 10 9
1898-1899 1re série (Paris) 1 7 / 7 2 12 0 2 10 8 38 -30 non participant
1899-1900 1re série (Paris) 1 6 / 8 8 14 4 0 10 8 44 -36 non participant
1900-1901 1re série (Paris) 1 8 / 8 non participant
1901-1902 2e série (Paris) 2 non participant
1902-1903 non participant
1903-1904 non participant
1904-1905 non participant
1905-1906 non participant
1906-1907 non participant
1907-1908 non participant
1908-1909 non participant
1909-1910 Quart de finale
1910-1911 2e série (Paris) 2 non participant
1911-1912 1re série (Paris) 1 12 / 12 11 non participant
1912-1913 2e série (Paris) 2 non participant
1913-1914 ? non participant

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Seuls les principaux titres en compétitions officielles sont indiqués ici.
  2. Il y a alors deux catégories de clubs, les clubs affiliés qui, moyennant une cotisation annuelle, ont droit à un représentant au conseil de l'Union, et les clubs reconnus, qui n'ont pas droit à une représentation[d 2].
  3. Dans son livre, Georges Duhamel concède que la réclamation était parfaitement motivée.

Références bibliographiques[modifier | modifier le code]

  • Georges Duhamel, Le football français : ses débuts, (1re éd. 1931)
  1. a b et c Duhamel, p. 23
  2. a b et c Duhamel, p. 41
  3. Duhamel, p. 42
  4. Duhamel, p. 43
  5. Duhamel, p. 47
  6. a et b Duhamel, p. 49
  7. Duhamel, p. 50
  8. a et b Duhamel, p. 54
  9. Duhamel, p. 55
  10. Duhamel, p. 56
  11. Duhamel, p. 57
  12. Duhamel, p. 58
  13. Duhamel, p. 62
  14. a et b Duhamel, p. 63
  15. Duhamel, p. 68
  16. Duhamel, p. 69
  17. Duhamel, p. 70
  18. Duhamel, p. 72

Autres références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Lafond et Jean-Pierre Bodis, Encyclopédie du rugby français : Les matchs et les hommes, 100 ans de passions, Dehedin, , 779 p. (ISBN 978-2-907356-03-9, lire en ligne)
  2. « Le pont des Couronnes », sur cpc.courbevoie.free.fr,
  3. (en) Frédéric Pauron, « France 1895-1896 », sur rsssf.com, Rec.Sport.Soccer Statistics Foundation,
  4. (en) Frédéric Pauron, « France 1896-1897 », sur rsssf.com, Rec.Sport.Soccer Statistics Foundation,

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Georges Duhamel (préf. Pierre Pochonet), Le football français : ses débuts, Angoulême, Imprimerie de la Charente, (1re éd. 1931) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Julien Sorez (préf. Jean-François Sirinelli), Le football dans Paris et ses banlieues : Un sport devenu spectacle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 410 p. (ISBN 978-2-7535-2643-3)