Centre national et musée Jean-Jaurès — Wikipédia

Centre national et musée Jean-Jaurès
Entrée et façade du Musée Jaurès, place Pélisson
Informations générales
Ouverture
Dirigeant
Joëlle Arches
Visiteurs par an
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Jean Jaurès : sa vie et ses représentations
Localisation
Pays
France
Commune
Adresse
2, place Pélisson
Coordonnées
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Le Centre national et musée Jean-Jaurès est un établissement municipal de la ville de Castres (Tarn) présentant la vie et l'époque de Jean Jaurès. Le musée Jaurès, créé en 1954, devient Centre national et musée Jean-Jaurès en 1988. Il se situe dans le centre-ville de Castres. Il dispose du label musée de France.

Le musée Jean-Jaurès[modifier | modifier le code]

En 1954, le musée de Castres, devenu musée Goya sept ans plus tôt, présente pour la première fois, sous l’autorité de son conservateur Gaston Poulain, une exposition à l’occasion du 40e anniversaire de la mort de Jean Jaurès. Photographies, documents de presse, manuscrits et objets divers sont ainsi rassemblés et présentés.

Lancé par le maire Lucien Coudert, le projet de création d'un musée est confié à Gaston Poulain, conservateur (Montpellier, 1903 – Lamalou-les-Bains, 1973, conservateur des musées de Castres de 1947 à 1969). La même année, le musée Jaurès ouvre dans les murs de l’hôtel de ville.

Le , est inaugurée une nouvelle exposition à l’occasion du centenaire de la naissance de Jean Jaurès. Sous la présidence de Joseph Paul-Boncour, elle rassemble 1088 pièces, de toutes natures.

Plusieurs d’entre elles prêtés pour l’événement, seront cédées par leurs propriétaires (en particulier Vincent Auriol, ancien président de la IVe République).

Le musée s’agrandit. Il occupe deux, puis trois salles de l’actuel musée Goya. Durant plus de 30 ans, viendront découvrir le musée Jean-Jaurès : Charles de Gaulle, Guy Mollet, François Mauriac, Marcel Pagnol, Alain Decaux, l’archiduc Otto de Habsbourg, Jean Guehenno, Georges Salles, André Lhote

Après plusieurs années, l’idée s’impose de créer un musée à part entière avec une vocation de recherche scientifique, distinct du musée Goya.

Le Centre national et musée Jean-Jaurès[modifier | modifier le code]

Origines du Musée Jaurès[modifier | modifier le code]

En 1981, l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand incite la municipalité castraise, alors rassemblée autour de Jean-Pierre Gabarrou, à créer un musée Jean-Jaurès à part entière, distinct du musée Goya. L’objectif est de disposer d’un établissement multifonctionnel : exposition permanente, temporaire et centre de recherche.

Le , se constitue à l’hôtel de ville « une association pour l’étude et la réalisation du Centre national Jean-Jaurès (…) dans le but de contribuer par tous les moyens à la connaissance de la personne, de l’action et de l’œuvre de Jean Jaurès, afin d’en assurer la pérennité et le rayonnement », sous la présidence de Madeleine Rebérioux, alors présidente de la Société d’études jaurésiennes (SEJ), assistée de Rolande Trempé. Les deux universitaires en conçoivent la muséographie. Les travaux scientifiques dureront cinq ans.

Le , le choix du site se porte sur l’immeuble dit « Delga », place Pélisson.

Inauguration du Centre National et Musée Jean Jaurès (1988)[modifier | modifier le code]

Le , le Centre ouvre ses portes. Le , le président de la République François Mitterrand l’inaugure.

Organisation du parcours muséographique[modifier | modifier le code]

Réparti sur 4 niveaux, le CNMJJ présente au rez-de-chaussée un espace d’exposition temporaire, un accueil avec un espace boutique. Puis au premier étage, il y a les collections permanentes. La salle de conférence d’une capacité de 50 places se trouve au second étage. Enfin au dernier étage, se trouvent les archives avec également une salle de consultation.

Au premier étage, on distingue deux salles.

Première Salle : repères biographiques sur Jean Jaurès[modifier | modifier le code]

Cette salle traite de manière chronologique la vie Jean Jaurès à l'aide d'une série de panneaux relatant son enfance à Castres, ses études à l'École Nationale Supérieure à Paris, son travail de journaliste puis son engagement politique à Toulouse, Carmaux et Albi et ses différents combats contre le colonialisme, les injustices, la guerre.

Panneaux relatant les débuts de l'engagement politique et social de Jean Jaurès.

Il y a notamment des tableaux, des bustes et aussi des pièces rares telles qu'un chapeau et des chaussures de Jean Jaurès.

Deuxième Salle : essor du socialisme et de la SFIO en France[modifier | modifier le code]

Dans la seconde partie, on découvre le succès grandissant de la SFIO au début du XIXe siècle en France grâce à de nombreuses victoires aux élections législatives et de l'essor de la diffusion de la presse de gauche dans le pays.

Bureau de Jean Jaurès avec dessus la une du journal l'Humanité.
Masque mortuaire de Jean Jaurès assassiné en 1914.

Expositions temporaires sur Jaurès et son époque[modifier | modifier le code]

Les expositions temporaires ont lieu au rez-de-chaussée. Elles s'organisent autour de Jaurès à l’affiche, Jaurès en carte postale puis des personnes engagées (Jules-Louis Puech, Francisco Ferrer…). Le musée met également en valeur des artistes locaux (Maurice Garrigues, Georges Crouzat, Gaston-Louis Marchal, Alex Tomaszyk, Jean Segalat…). Des conférences et débats accueillent Max Gallo, Maurice Agulhon, Jean-Jacques Becker, Gerd Krumeich

En 2008, la nouvelle politique culturelle de l’établissement propose 4 expositions par an autour de 4 thématiques : jeunesse, histoire, caricature, art local.

En 2024, l'exposition temporaire Jaurès intime évoque la vie de Jean Jaurès, son enfance à Castres et dans le Tarn à travers des correspondances privées, des lettres, de nombreuses photographies de sa maison natale, de la ferme familiale, de sa famille en vacances dans le Tarn.

Photographies de la famille de Jean Jaurès lors de l'exposition temporaire "Jaurès intime" en mars 2024.

Hausse de la fréquentation depuis les années 2000[modifier | modifier le code]

Le musée connaît une hausse de sa fréquentation, de 9 000 visiteurs (2008) à 12 000 (2010). Des expositions telles que L’École au temps de Jaurès (2009), Le Canard enchaîné (2012), L'Affiche en guerre (2014), Vie de Poilu (2015), Emmanuel de Las Cases (2017) et L'histoire du Castres Olympique, plus d'un siècle de rugby à Castres (2018) connaissent un vif succès.

Salle du musée Jean-Jaurès, Jean Jaurès et la presse.
Œuvres artistiques honorant la mémoire du tribun socialiste.

En 2009, la Ville organise le 150e anniversaire de la naissance de Jean Jaurès. Commémoration, expositions et colloque Jaurès, enfant de Castres, sous la présidence de Jean-Pierre Rioux sont organisés. Le Conseil municipal tient symboliquement une séance extraordinaire sur la place éponyme, pour lire des délibérations des années 1860-1870.

En , il propose une exposition intitulée Jean Jaurès, le pacifique, présentant de nombreuses pièces peu connues du public. Vient ensuite un colloque Jaurès, pacifique et pacifiste ? sous la présidence de Jean-Jacques Becker, première manifestation du calendrier des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale.

2014 marque l’année du centenaire de l’assassinat de Jean Jaurès. De nombreuses commémorations et manifestations sont organisées dans toute la France. Le CNMJJ y participe par le prêt d’œuvres et la mise à disposition de nombreuses iconographie.

Partenariats nationaux[modifier | modifier le code]

Soutenant les différents événements autour de Jean Jaurès, il s’associe à près d’une centaine de partenaires pour la réalisation d’expositions (l’Assemblée nationale, le Panthéon, les Archives départementales du Tarn…), le prêt d’expositions itinérantes dans toute la France, l’édition de dossiers de presse (L’Histoire, Le Monde, L’Humanité, Télérama), des publications d’ouvrages (éditions Autrement, de Borée, Grand Sud, éditions Privat) et des documentaires audiovisuels (France Culture, France Inter, France 5, Arte).

Les derniers colloques, réunissant historiens et chercheurs, du CNMJJ ont porté notamment sur :

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • Jean-Baptiste Alba, « Jean Jaurès au cœur de sa ville » in Bulletin de l’association des Amis des musées de Castres, janvier-juin 2020, n°49
  • Jean-Baptiste Alba, « Le Centre national et musée Jean-Jaurès » in Revue du Tarn, n°253, printemps 2019, p. 133-150
  • Jean-Baptiste Alba, « Jean Jaurès en son musée », in Le Billet de la Société culturelle du Pays castrais, 24e année – n°7, , p. 1-4
  • Jean-Louis Augé, « Le musée Jaurès », in Castres et les Castrais, éd. Grand Sud, Albi, 2007, p. 108
  • Gaston-Louis Marchal, « Le centre national et musée Jean Jaurès à Castres », in Revue du Tarn, n°132, janv.-, p. 737-741
  • Gaston-Louis Marchal, « Et le Centre national et musée Jean-Jaurès fut ! », in Bulletin de la Société d’études jaurésiennes, n°11, oct.-déc. 1988, p. 3-5
  • Ville de Castres, « Dossier Centre national et musée Jean Jaurès... », in Castres d'abord !, n°68, fév. 1988, p. 6-7
  • Ville de Castres, « Le Centre national et musée Jean Jaurès », in Images de la vie culturelle à Castres, n°3, fév.-, p. 3-5