Catholicisme en Belgique — Wikipédia

Église catholique en Belgique
Image illustrative de l’article Catholicisme en Belgique
Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles
Informations générales
Pays Belgique
Église catholique
Rite liturgique plusieurs
Type de juridiction Église catholique dans un État
Province ecclésiastique 1 Province ecclésiastique
Siège Archidiocèse de Malines-Bruxelles
Diocèses suffragants Gand, Bruges, Anvers, Hasselt, Namur, Tournai et Liège
Conférence des évêques Conférence épiscopale de Belgique
Titulaire actuel Luc Terlinden
Langue(s) liturgique(s) Néerlandais, Français, Allemand, Latin
Calendrier plusieurs
Statistiques
Paroisses (diocèses : 9)
Prêtres 3 200
Religieux près de 3 000
Religieuses près de 6 000
Population totale 11 millions
Population catholique 4,4 millions
Pourcentage de catholiques 40 %
Site web https://www.cathobel.be/ (version francophone) https://www.kerknet.be/ (version néerlandophone)

Le catholicisme est la confession religieuse comptant le plus de membres en Belgique. L'Église catholique est une union d'Églises locales, ou diocèses, en étroite communion avec le pape. Le catholicisme en Belgique n'est donc pas organisé comme une Église nationale, mais l'ensemble de la Belgique forme une unique province ecclésiastique au sein de l'« Église universelle » depuis 1832. Il existe en outre une instance de concertation entre les évêques des différents diocèses belges : la conférence épiscopale de Belgique.

Histoire du catholicisme belge[modifier | modifier le code]

L'Église de la Belgique moderne[modifier | modifier le code]

À la suite de la réorganisation religieuse française de 1801, se distinguent les futurs diocèses belges de Gand, Tournai, Malines, Namur et Liège.

Le catholicisme belge prend ses racines dans l'histoire des différentes entités, politiques et religieuses, qui ont précédé la Belgique moderne et sur les territoires desquels celle-ci est plus ou moins entée. Ses diocèses les plus anciens sont celui de Liège (IVe siècle) et celui de Tournai (VIe siècle) mais c'est au VIIe siècle que le christianisme prit véritablement son essor dans cette partie de l'Europe. Willibrord d'Utrecht (658-739) est réputé être le maître d'œuvre de la christianisation.

Entre 1559 et 1561, dans le cadre de la Contre-Réforme catholique, le roi espagnol Philippe II, inspiré par Franciscus Sonnius i Viglius propose une réorganisation religieuse des Pays-Bas espagnols et mit en place une nouvelle organisation, à laquelle son prédécesseur Charles Quint avait déjà travaillé[1]. Devant le succès du protestantisme, les anciens évêchés, très grands et en partie dépendants de Saint-Empire, ne facilitaient pas le contrôle souhaité pour organiser la répression et l'Inquisition par les Rois Catholiques[1]. Après la furie iconoclaste, démarrée en 1566 a Steenvoorde (actuellement en France), Philippe II envoie Ferdinand Alvare de Tolède, connu comme le duc d'Albe pour réprimer le mouvement. Albe instaure le Conseil des troubles, qui mène une répression sévère. Plus de dix milles personnes sont condamnées et plus de mille sont exécutées, dont les plus célèbres sont le comte d'Egmont et Philippe de Montmorency, comte d'Horne[2].

En 1679, le roi Charles II demanda au pape Innocent XI que cette région soit dédiée à saint Joseph ; son vœu fut exaucé et il est dès lors saint patron de la Belgique[réf. souhaitée].

Quelques décennies avant sa création, la Belgique vit une partie de son patrimoine chrétien détruit ou confisqué (en 1782 et 1789) à la suite des réformes joséphistes puis à la suite des affres de la Révolution française (cette fois, surtout entre 1793 et 1798). En 1801, le concordat et les bulles Ecclesia Christi et Qui Christi Domini redéfinirent l'organisation des territoires ecclésiaux catholiques et préfigurèrent les contours des futurs diocèses belges. Dans la future Belgique, il y avait des dissensions entre les catholiques et les libéraux, mais Mgr Sterckx fut la figure de proue de ceux qui apaisèrent les oppositions, ce qui put aboutir à l'élaboration de la Constitution de 1831. Peu de temps après sa création, la Belgique fut aussi reconnue par Rome qui fit d'elle, d'un point de vue catholique, une province ecclésiastique métropolitaine en 1832. Entre 1880 et 1884, les relations entre l'Église et l'État belges se tendirent pendant la première « guerre scolaire » avant que n'arrive au pouvoir le Parti catholique qui domina la vie politique jusqu'en 1914 ; période qui vit l’essor du patronage.

Lors de la Première Guerre mondiale, le cardinal Mercier devint, par son action et sa lettre inspiratrices Patriotisme et Endurance, une figure de proue de la résistance morale et nationale. Pendant le conflit, naquit, dans le royaume, le scoutisme catholique bien que, de nos jours, surtout représenté par la branche belge des Scouts d'Europe; branche s'étant recentrée sur les valeurs chrétiennes à la suite des évolutions sociétales des années 1960 et 1970.
Entre 1920 et 1925, à la suite de l'annexion par la Belgique des cantons de l'Est (Eupen, Malmedy et Saint-Vith) repris à l'Allemagne en vertu du Traité de Versailles, fut érigé l'éphémère diocèse de Malmedy, dont l'évêque était l'évêque de Liège. En 1925, ce diocèse a été incorporé à celui de Liège. Une survivance de cet état de fait : l'église de Malmedy (l'ancienne abbatiale de l'abbaye-double de Stavelot et Malmedy) porte, de nos jours encore, le titre de cathédrale. C'est également dans les années 1920 que se tinrent les conversations de Malines. Pendant les années 1930, l'abbé Froidure donna une nouvelle dimension au catholicisme belge en liant charité et action économique par la fondation d'œuvres sociales telles que les Stations de Plein-air et Les Petits Riens tandis que l'écrivain thomiste Marcel De Corte commençait à se faire connaître. En 1955, une loi visant à réduire les subventions accordées aux établissements catholiques déclencha la seconde « guerre scolaire ». Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'abbé Joseph André se fit remarquer pour avoir permis à des enfants juifs d'échapper à la déportation; la possibilité de sa béatification étant émise[3].

L'après-Vatican II[modifier | modifier le code]

La maison royale tient des relations importantes avec le Vatican, bien que le premier roi des Belges fût protestant.

Ayant été érigés en 1962, les diocèses d'Anvers et de Hasselt sont les plus récents ; auparavant, Anvers appartenait au diocèse de Malines-Bruxelles (bien qu'un premier diocèse d'Anvers ait existé entre 1559 et 1801) et Hasselt au diocèse de Liège. À la suite du concile Vatican II, la conférence épiscopale de Belgique est créée. Cette dernière joua un rôle non négligeable, en 1989, dans la résolution de la controverse qui était née de la présence d'un carmel à Auschwitz.

Jusqu'alors le culte marial jouissait d'une certaine ferveur, soutenu par le cardinal Suenens et grâce au concours de la Légion de Marie (introduite en Belgique en 1945 par Veronica O’Brien). Seulement, la réorientation pastorale décidée lors de Vatican II, peut-être dans un esprit de rapprochement avec les protestants, insista bien moins sur l'hyperdulie et délaissa, en grande partie, les pratiques mariales pour se tourner vers les nouveaux courants embrassant le renouveau charismatique; changement également soutenu par le cardinal.

La crise de Louvain, en laquelle se conjuguaient revendications linguistiques, manœuvres politiciennes et attaques anticatholiques, porta atteinte à la cohésion de la conférence épiscopale belge. Lorsque Paul VI, en 1968, clarifia, par Humanæ Vitæ, les comportements et mœurs à adopter par les catholiques face à certains changements modernes, Mgr Van Peteghem fut le seul évêque du royaume à savoir défendre les positions du pape.

Par deux fois, le royaume reçut Jean-Paul II[4]. Il resta près d'une semaine en pour effectuer une visite pastorale de Belgique qui fut marquée par deux messes géantes (à la basilique de Koekelberg et à Banneux) et une plus modeste à Notre-Dame de Laeken. Il revint en  ; au cours de sa visite, il rendit hommage au défunt roi Baudouin avant de procéder à la béatification du père Damien, reconnu saint depuis.

Le , en l'église Sainte-Catherine de Bruxelles, André Léonard consacra officiellement la Belgique au Cœur immaculé de Marie en guise de « réponse filiale et pleine de foi au message de Notre-Dame de Fátima ».

Adoption forcée d'enfants via l'Église catholique en Belgique[modifier | modifier le code]

L’affaire des adoptions forcées d'enfants via l’Église catholique en Belgique entre 1945 et 1980 en Belgique, est révélée en 2014. Après, des débats au parlement flamand, des excuses de l'église catholique belge et des demandes d’enquête, l'affaire disparait de l'espace médiatique[5]. Selon une association, 30 000 « enfants de la honte » sont concernés par ces abandons[6]. Après avoir accouché dans des institutions catholiques, les mères biologiques devaient abandonner leurs enfants, qui étaient vendus à des familles d’adoption[7].

Dans son homélie de Noël 2023 le nouveau président de la Conférence épiscopale de Belgique, Luc Terlinden, évoque les enfants victimes d’abus sexuels ou d’une adoption forcée : « une réalité douloureuse qui est revenue au grand jour ces dernières semaines à la suite des témoignages poignants de victimes. Ceux-ci nous invitent non seulement à la compassion mais aussi à un engagement résolu pour le respect de la dignité de toute personne humaine… »[8].

Abus sexuels[modifier | modifier le code]

À la suite de la diffusion en du documentaire Godvergeten évoquant les abus sexuels dans l'Église catholique en Belgique, l'évêque Johan Bonny critique la génération précédente des responsables catholiques, comme l'évêque Godfried Danneels, qui, selon lui, n'a pas traité correctement ces affaires. Ainsi quand le prêtre Rik Devillé a donné des centaines de témoignages de victimes d'agressions sexuelles au sein de l'Église catholique Belge celle-ci est restée inerte. Par ailleurs, il demande des « réformes systémiques » avec par exemple la participation des femmes et des laïcs, mais aussi la co-responsabilité[9].

Organisation[modifier | modifier le code]

Diocèses[modifier | modifier le code]

Diocèses belges actuels[Quand ?].

Depuis 1962, l'Église catholique en Belgique est formée de huit diocèses et un diocèse spécifique aux forces armées belges. L'évêque de Malines-Bruxelles est l'archevêque métropolitain de la province et porte le titre de primat de Belgique (actuellement Luc Terlinden). En 2020, le nombre de prêtres diocésains avoisinent les 1900[réf. souhaitée].


Diocèse Évêque successeur de Évêque(s) auxiliaire(s) Cathédrale

Basilique

Création (re-création) Territoire
Archidiocèse de Malines-Bruxelles Luc Terlinden Jozef De Kesel Koen Vanhoutte (nl), Jean Kockerols et Jean-Luc Hudsyn Saint-Rombaut de Malines,

cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles,

basilique Notre-Dame de Hanswijk, la basilique Notre-Dame de Montaigu, la basilique Notre-Dame de Consolation à Vilvorde, la basilique du Sacré-Cœur de Bruxelles, la basilique Notre-Dame de Basse-Wavre, la basilique Saint-Martin de Hal, la basilique Saint-Servais de Grimbergen.


1559 Ancienne province du Brabant+ Malines
Diocèse d'Anvers Johan Bonny Paul Van den Berghe - Notre-Dame d'Anvers 1559 (1961) Province d'Anvers sauf Malines
Diocèse de Bruges Lode Aerts Jozef De Kesel - Saint-Sauveur de Bruges

du Saint-Sang

1559 (1834) Province de Flandre-Occidentale
Diocèse de Gand Lode Van Hecke Luc Van Looy - Saint-Bavon de Gand

Notre-Dame-de-Lourdes

1559 Province de Flandre-Occidentale
Diocèse de Hasselt Patrick Hoogmartens Paul Schruers (nl) - Saint-Quentin de Hasselt 1967 Province de Limbourg
Diocèse de Liège Jean-Pierre Delville Aloys Jousten - Saint-Paul de Liège IVe siècle Province de Liège
Diocèse de Namur Pierre Warin Rémy Vancottem - Saint-Aubain de Namur 1559 Province de Namur et Province de Luxembourg
Diocèse de Tournai Guy Harpigny Jean Huard - Notre-Dame de Tournai VIe siècle Province de Hainaut

Ordinariat militaire[modifier | modifier le code]

L'ordinariat militaire belge fut d'abord érigé le en tant que vicariat[10]. Le , il acquit le statut de diocèse et l'église royale Saint-Jacques-sur-Coudenberg en devint sa cathédrale[11]. Traditionnellement, l’archevêque de Malines-Bruxelles est également nommé par le pape à la tête du diocèse aux armées.

Le bureau du service d’aumônerie de l'Armée belge est établi au sein de l'hôpital militaire Reine Astrid à Heembeek. En 2013, ce service comptait une dizaine d'aumôniers auxquels pouvaient s'ajouter deux aumôniers de réserve. Actuellement, son aumônier en chef est Johan Van Den Eeckhout. Le diocèse aux forces armées dispose de son propre centre de recherche (de théologie et d'éthique militaire).

Cas particuliers[modifier | modifier le code]

Aux côtés de ces branches principales de l'Église, coexistent d'autres branches telles que celle de l'Opus Dei qui a sa propre hiérarchie grâce à son statut de prélature personnelle et qui peut partager l'utilisation d'églises pour leur apostolat (exemple: l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg). La quasi-totalité des fidèles de l'Église catholique en Belgique sont attachés à l'Église catholique. La Belgique donna aussi naissance à trois congrégations laïques masculines : les Frères de la Miséricorde de Malines, les Frères de Saint Jérôme Émilien et les Frères de Saint-François-Xavier. Il existe quelques Églises indépendantes qui se réclament d'un « catholicisme » mais non romain, telles que les stévenistes de la Petite Église (début du XIXe siècle).

Clergé régulier[modifier | modifier le code]

l'Abbé de Bornem fut successeur de la grande abbaye de Hemixem, détruite par la Révolution française.
Le chapitre de la cathédrale de Bruges en 2019

En 2020, le nombre de religieux et religieuses belges avoisinent les 1800[réf. souhaitée].

Ordre cistercien[modifier | modifier le code]

Une douzaine d'abbayes cisterciennes sont implantées en Belgique, mais c'est surtout la branche trappiste qui est présente en cette région. Elles sont aussi connues du grand public pour leur production de bière trappiste car six de ces monastères en produisent en Belgique, gage de leur authenticité.

Ordre des prêcheurs[modifier | modifier le code]

Les dominicains, ou frères noirs, sont répartis selon la province dominicaine flamande de Sainte-Rose et le Vicariat Saint-Thomas d’Aquin de Belgique-Sud (francophone, Bruxelles étant comprise dans ce dernier).
Sont affiliés à celui-ci :

  • le couvent Saint-Dominique (à Bruxelles) ;
  • le couvent Saint-Albert le Grand: les dominicains, réinstallés à Liège au début du XXe siècle, quittèrent la cité ardente en 1987 pour y retourner en septembre 2009 dans une aile du cloître de la collégiale Saint-Jean ;
  • le couvent Fra Angelico (à Louvain-la-Neuve et qui est, de facto, le transfert en 2010 du couvent Dominique Pire qui était sis à Froidmont en la commune de Rixensart).

La province dominicaine Sainte-Rose dispose de quatre couvents: à Gand, Schilde, Knokke et Heverlee (Louvain).

Franciscains[modifier | modifier le code]

Autres[modifier | modifier le code]

Pèlerinages et lieux de processions[modifier | modifier le code]

Le Collège de Bruges et le gouverneur participent, chaque année, à la Procession du Saint-Sang, lieu de dévotion, de pèlerinage et surtout de tourisme.

Médias de l'Église catholique[modifier | modifier le code]

Médias catholiques en belges et francophones[modifier | modifier le code]

  • La Maison des Médias Catholiques regroupe les médias catholiques
  • La plate-forme Médias Catholiques Culture regroupe la RTCB et le journal Dimanche.
  • Le journal Dimanche, hebdomadaire

Radio catholique en Belgique francophone, RCF[12][modifier | modifier le code]

  • 1RCF Belgique
  • RCF Bruxelles
  • RCF Liège
  • RCF Sud Belgique (Namur et Bastogne)

Télévision et émission en Belgique francophone[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (nl) A. Graafhuis, « Bulla Super universas, 12 mei 1559 », Oud-Utrecht,‎ , p. 38-49 (lire en ligne [PDF]).
  2. (nl) Violet Sioen, Adellijke en Habsburgse verzoeningspogingen tijdens de Nederlandse Opstand (1564-1581), Amsterdam, Amsterdam University Press, (ISBN 9789089643773), p. 79-80.
  3. Un prêtre namurois sauveur d'enfants juifs, bientôt béatifié? Reportage d'Anne Pollard et Louis Matagne pour la RTBF diffusé le lundi 2 janvier 2023
  4. Article « Les deux visites du pape en Belgique », publié le sur le site internet de La Libre Belgique, repris de l'agence Belga.
  5. Laure Broulard, « Adoptions forcées : En Belgique, un scandale d’enfants nés sous X au XXe siècle secoue l’Eglise catholique », sur Libération, (consulté le )
  6. Jacques Deveaux, « La Belgique se penche sur le scandale des abandons d'enfants forcés », sur France Info, (consulté le )
  7. William Bourton et Marine Buisson, « Bébés vendus par l’Eglise : un nouveau scandale qui ne peut être enterré », sur Le Soir, (consulté le )
  8. « Les enfants abusés ou adoptés de force au cœur du discours de Noël du primat de Belgique Luc Terlinden », sur RTBF, (consulté le ).
  9. Anne François, « L'évêque Bonny réagit au documentaire Godvergeten : « L'Église aurait dû voir les violences sexuelles en son sein » », VRT,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Diocèse aux Forces Armées Site officiel du Diocèse aux armées belge
  11. « https://www.paroisse-militaire-saint-jacques-sur-coudenberg.be/fr/diocese-aux-forces-armees »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  12. « Accueil - RCF Belgique », sur RCF Belgique (consulté le ).
  • Souvenirs et espérances, Paris, Fayard, 1991.