Catherine Malabou — Wikipédia

Catherine Malabou
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Catherine Malabou, née le à Sidi Bel Abbès en Algérie, est une philosophe féministe française. Ses travaux portent sur Hegel, Freud, Heidegger et Derrida. Elle s'intéresse à la relation entre philosophie, neurosciences et psychanalyse, ainsi qu'aux concepts d'essence et de différence au sein du féminisme.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Catherine Malabou fait partie de la promotion 1979, de l'École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses[1]. Spécialiste de philosophie contemporaine française et allemande, elle consacre sa thèse de doctorat à Hegel, entreprise sous la direction de Jacques Derrida et soutenue en 1994. Cette thèse est publiée sous le titre L'Avenir de Hegel, Plasticité, temporalité, dialectique, en 1995[2].

Carrière[modifier | modifier le code]

Catherine Malabou a fait partie de la « Commission de Philosophie et d'Épistémologie », créée en 1988 par le Ministère de l'Éducation nationale dans le cadre de la « Commission de Réflexion sur les contenus de l'enseignement » et chargée de réfléchir sur les contenus et les méthodes de l'enseignement de la philosophie au lycée et à l'université. Cette commission pour la philosophie a été présidée par Jacques Derrida et Jacques Bouveresse, elle a produit le rapport qui porte leurs noms en 1989[3].

De 1995 à 2011, elle est maître de conférences à l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense. Elle est ensuite nommée professeure au Center for Modern European Philosophy de l'Université de Kingston, au Royaume-Uni.

Depuis 2017, elle est également professeure en littérature comparée et European Languages and Studies à l'université de Californie à Irvine. Elle partage son enseignement entre les deux institutions. Elle enseigne également l'été comme professeure à l'European Graduate School à Saas-Fee[4].

Travaux[modifier | modifier le code]

Avec Jacques Derrida, elle signe un ouvrage intitulé La Contre-allée, en 1999. Elle se démarque ensuite clairement de la tradition de la déconstruction[5] lorsqu'elle découvre l'importance du concept de plasticité dans les neurosciences. Cette nouvelle orientation de pensée donne lieu à deux livres, Que Faire de notre cerveau ?, en 2004, et Les Nouveaux Blessés, de Freud à la neurologie, penser les traumatismes contemporains, en 2007. Elle consacre en 2006 un livre à Heidegger et à l'idée d'une « ontologie plastique ». Elle travaille également sur le thème « féminisme et politique » dans Changer de différence, en 2009. Dans Avant demain. Épigenèse et rationalité, livre publié en 2014, elle approfondit le lien entre philosophie, neurosciences et biologie à travers une relecture de Kant et une discussion avec le réalisme spéculatif[2].

En 2020, elle publie Le Plaisir effacé. Clitoris et pensée. Dans cet ouvrage, elle souligne que méconnaissance et ignorance demeurent sur le clitoris. Pour preuve, il n'est présent dans les manuels scolaires français que depuis 2019[6].

En 2022 paraît Au voleur ! Anarchisme et philosophie, ouvrage dans lequel elle étudie la position de six philosophes Reiner Schürmann, Emmanuel Levinas, Jacques Derrida, Michel Foucault, Giorgio Agamben et Jacques Rancière sur les concepts d'anarchie[7]. Aucun de ces philosophes ne s'est déclaré anarchiste. Pourtant tous, se sont intéressés à la critique de la domination et de la logique de gouvernement[8],[9].

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles et chapitres d’ouvrages (sélection)[modifier | modifier le code]

  • « L’imprenable en question ou se prendre à mourir », Études françaises, vol. 38, nos 1-2,‎ , p. 135-144 (lire en ligne).
  • « De la transparence cérébrale comme éclipse du temps », Le Genre humain, vol. 49, no 1,‎ , p. 23-34 (lire en ligne)
  • « Souffrance cérébrale, souffrance psychique et plasticité », Études, vol. 414, no 4,‎ , p. 487-498 (lire en ligne).
  • « Où va le matérialisme ? Althusser/Darwin », Lignes, vol. 51, no 3,‎ , p. 36-51 (lire en ligne).

Traductions[modifier | modifier le code]

  • Prothèse 1, Hamilton, 1970 - Berchtesgaden, 1929, David Wills, traduit de l'anglais par l'auteur avec la collaboration de Catherine Malabou, Paris, Éditions Galilée, coll. « La philosophie en effet », 1997 (ISBN 2-7186-0488-3)

Références[modifier | modifier le code]

  1. Voir Annuaire sur lyon-normalesup.org.
  2. a et b (en-US) « Catherine Malabou », sur The European Graduate School, (consulté le ).
  3. « Portail pédagogique : philosophie - Rapport Derrida-Bouveresse », sur www.pedagogie.ac-nantes.fr (consulté le )
  4. (en) « Malabou (Catherine) papers », sur oac.cdlib.org, (consulté le ).
  5. Michaël Crevoisier, « Présentation de la philosophie de Catherine Malabou », Philosophique, no 20,‎ (ISSN 0980-0891, DOI 10.4000/philosophique.1023, lire en ligne, consulté le )
  6. « Le Plaisir effacé. Clitoris et pensée, de Catherine Malabou : la chronique "philosophie" de Roger-Pol Droit », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Catherine Malabou, Au voleur ! Anarchisme et philosophie., Paris, PUF, , 408 p. (ISBN 978-2-13-082544-9), p. 385
  8. « Catherine Malabou, philosophe plastique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Bernard Bourrit, « Anarchie radicale & anarchisme méthodique », Acta fabula,‎ (lire en ligne [PDF])
  10. Traduction américaine, Routledge, 2004. Traduction japonaise, Miraisha, 2005. Traduction espagnole (Amérique latine, La Cebra, 2015.
  11. Traduction américaine, Stanford, 2001.
  12. Traduction américaine, New York SUNY Press, 2012.
  13. Traduction américaine (Columbia University Press, 2009). Traduction espagnole (Elago Editiones, 2008).
  14. Traductions américaine (Fordham), japonaise (Miraisha), espagnole (Arena), italienne (Armando Editore), allemande (Diaphanes), néerlandaise, (Boom)], turque (Kure), en préparation: finlandaise et sudédoise.
  15. Traduction américaine, Fordham, 2012. Traduction japonaise, Kawade Shobo Shinsha Ltd. Publishers, 2016.
  16. Traduction allemande, Merve, 2011, traduction américaine, Polity Books, 2011, traduction croate, Mama Zagreb editions, 2016, traduction espagnole (Chili), La Cebra, 2018.
  17. Traduction anglaise, Cambridge: Polity Press, 2011.
  18. Traduction italienne, Mimesis Edizioni, 2017.
  19. Traduction anglaise et américaine, Polity Books, 2016, traduction japonaise, Jimbun Shoin, 2018.
  20. Traduction croate, FKM, 2018, américaine, Columbia University Press, 2019.
  21. « Capitalisme, mouvements sociaux, écologie… Les nouveaux anarchismes. Avec Catherine Malabou », France Culture, L'invité(e) des matins par Guillaume Erner, le .
  22. Cyril Legrand, L'anarchisme des intellectuels, PUF, La Vie des idées, 27 février 2023, [lire en ligne].

Liens externes[modifier | modifier le code]