Catherine Destivelle — Wikipédia

Catherine Destivelle

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Biographie
Nationalité Drapeau de la France France
Naissance (63 ans),
Oran
Carrière
Disciplines alpinisme, escalade
Période active de 1976 à 1980 puis de 1985 à 1999
Compagnons de cordée Pierre Richard, Lothar Mauch, Jeff Lowe, Érik Decamp
Ascensions notables Ouverture d'une voie sur la face ouest des Drus, trois grandes faces nord des Alpes en hiver et en solitaire, première ascension féminine de la Tour de Trango, première ascension du Peak 4111 (4 160 m) dans le massif Sentinel (Antarctique)
Plus haut sommet Shishapangma (8 027 m)

Plus haute cotation
Falaise 8a+
Palmarès
Médaille d'or, Coupe du Monde Médaille d'argent, Coupe du Monde Médaille de bronze, Coupe du Monde
Championnats du monde 3 0 1

Piolets d'or

Catherine Destivelle, née le à Oran, est une grimpeuse et alpiniste française. Initiée très jeune à l'escalade, elle a déjà parcouru à vingt ans les voies d'escalade les plus difficiles des Alpes françaises. Elle devient à la fin des années 1980 une des meilleures grimpeuses mondiales et collectionne records, trophées et distinctions honorifiques. Les années 1990 marquent un virage vers l'alpinisme puisqu'elle participe alors à des expéditions en Himalaya et qu'elle est la première femme à gravir en hiver et en solitaire les trois grandes faces nord des Alpes. Très populaire, elle a fait l'objet de nombreux reportages et films documentaires.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance, jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Née à Oran[1], Catherine Destivelle passe son enfance et son adolescence entre Savigny-sur-Orge[A 1] en région parisienne et Audresselles pour ses vacances.

À l'âge de douze ans, ses parents l'inscrivent au Club alpin français et elle découvre alors l'escalade en forêt de Fontainebleau[A 2] puis l'escalade en falaise à Saffres en Côte-d'Or[A 3] et l'alpinisme dans le Valgaudemar[A 4]. Elle se passionne immédiatement pour l'escalade et la montagne et montre des prédispositions pour ces activités. Alors qu'elle n'a que treize ans, à l'insu de ses parents qui la croient à Fontainebleau, Catherine Destivelle va passer des week-ends dans les Alpes du Sud pour pratiquer l'alpinisme et l'escalade en compagnie du guide avec qui elle avait grimpé l'été précédent ; cependant, au bout de quelques mois les soupçons de ses parents ne lui permettent pas de poursuivre ses aventures dans les Alpes[A 5]. L'année suivante, elle va grimper seule à Fontainebleau et fait la connaissance de nombreux habitués, elle finit par s'intégrer à un groupe de jeunes grimpeurs de haut niveau, tous de dix ans ou quinze ans ses aînés ; parmi ceux-ci, Pierre Richard qui deviendra son premier compagnon de cordée[A 6]. Ils l'emmènent sur les falaises de Surgy où, dès le premier jour, elle s'attaque à La Javanaise, l'une des voies les plus difficiles du site[A 7].

En 1976 et 1977, elle accompagne ses amis dans le Verdon où elle peut faire avec Pierre Richard l'ascension des plus grandes voies en réversible[note 1],[A 8], puis elle aborde avec lui des voies d'escalade de haute montagne extrêmement difficiles dans les Alpes[A 9]. Ainsi, pendant quatre années[A 10], elle parcourt les voies d'escalades les plus réputées et généralement dans des « temps records », en particulier la voie Couzy - Desmaison sur la face nord de l'Olan, la voie Devies - Gervasutti dans la face nord de l'Ailefroide ou la Directe américaine dans la face ouest des Drus[A 11]. Parallèlement, Catherine Destivelle poursuit ses études et devient kinésithérapeute en 1980[A 12]. C'est alors que, lassée de l'escalade et de son milieu, elle délaisse la montagne[A 12].

Augmentation du niveau et premières compétitions[modifier | modifier le code]

Elle ne revient à l'escalade que cinq ans plus tard, à l'occasion du tournage d'un film d'escalade E pericoloso sporgersi pour lequel elle a été sollicitée[A 13]. Elle signe initialement le Manifeste des 19 qui est critique vis-à-vis des projets d'organisation de compétitions d'escalade[2]. Toutefois, encouragée par son ami Lothar Mauch, elle participe en 1985 à la première compétition d'escalade à Bardonnèche qu'elle remporte[A 14]. Catherine Destivelle devient alors une grimpeuse médiatique et signe de nombreux contrats avec des sponsors[A 15]. Mais elle est victime d'un accident en montagne (elle chute dans une rimaye au pied des aiguilles de Chamonix) et se fracture le bassin[A 16]. Après sa convalescence, elle reprend l'escalade et les compétitions.

Diversification de la pratique[modifier | modifier le code]

En 1990, elle arrête la compétition[A 17] et se tourne vers la haute montagne. Elle participe alors à des expéditions en Himalaya mais la haute altitude ne lui plaît pas : en diminuant ses capacités physiques et intellectuelles, la haute altitude lui enlève le plaisir de l'escalade[A 18]. Elle se lance également dans des projets d'escalade en solitaire. Elle ouvre en 1991 une voie d'escalade artificielle dans la face sud-ouest des Drus et elle réalise des répétitions de très grande envergure dans les Alpes qui constituent toutes des premières féminines (le pilier Bonatti aux Drus et les trois grandes faces nord des Alpes en hiver).

En 1996, lors d'une expédition en Antarctique, elle est une seconde fois victime d'un accident grave en montagne, elle se fracture la jambe alors qu'elle vient d'atteindre avec Érik Decamp un sommet vierge à 4 160 mètres d'altitude[A 19],[3].

Après-escalade[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1990, elle a un enfant, Victor, avec Érik Decamp[A 20].

À partir de 2011, avec Bruno Dupety, elle se lance dans l'édition, avec les Éditions du Mont-Blanc, de livres sur la montagne et l'alpinisme[4],[5].

Principales ascensions[modifier | modifier le code]

Escalade[modifier | modifier le code]

Pendant sa carrière en compétition, elle fut considérée comme une des toutes meilleures grimpeuses mondiales en libre et en solo intégral.

Escalade sportive[modifier | modifier le code]

  • 1983 : la Dudule, Saussois, France (troisième 7a féminin)
  • 1985 : Pichenibule, Verdon, France (troisième 7b+ féminin)
  • 1985 : Fleur de Rocaille, Mouriès, France (premier 7c+/8a féminin[A 21])
  • 1988 : Rêve de Papillon, Buoux, France (quatrième 8a féminin)
  • 1988 : Elixir de Violence, Buoux, France (8a)
  • 1988 : Samizdat, Cimaï, France (8a)
  • 1988 : La Diagonale du Fou, Buoux, France (8a)
  • 1988 : Chouca, Buoux, France (premier 8a+ féminin)

Solo intégral[modifier | modifier le code]

Alpinisme[modifier | modifier le code]

Premières solitaires féminines :

Elle est encore à ce jour la seule femme à avoir vaincu en solitaire les Grandes Jorasses, le Cervin et la face nord de l'Eiger.

Expéditions[modifier | modifier le code]

Distinctions honorifiques[modifier | modifier le code]

Prix[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Un complexe multi-sports, dont une salle d'escalade inaugurée vers la fin des années 1990, porte son nom en Loire-Atlantique à Blain.

Publications[modifier | modifier le code]

Films[modifier | modifier le code]

Catherine Destivelle est mise en scène dans plusieurs films documentaires et courts métrages consacrés à la varappe ou à l'alpinisme :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Grimper en réversible signifie que le premier de cordée et le second de cordée échangent leurs rôles d’une longueur à l’autre.

Références[modifier | modifier le code]

  1. p. 21.
  2. p. 22.
  3. p. 27.
  4. p. 30.
  5. p. 36 et 37.
  6. p. 44.
  7. p. 49 à 51.
  8. p. 52 et 53.
  9. p. 54.
  10. p. 60.
  11. p. 56.
  12. a et b p. 61.
  13. p. 67 à 74.
  14. p. 74 à 82.
  15. p. 89 à 91.
  16. p. 82 à 88.
  17. p. 102 et 103.
  18. p. 229.
  19. p. 5 à 19.
  20. a et b p. 230.
  21. p. 93.
  22. p. 123.
  23. p. 147 à 174.
  24. p. 209.
  25. p. 223.
  26. p. 241.
  27. p. 112 à 118.
  28. p. 5 et 253.
  • Autres sources
  1. Chris Bonington, Heroic climbs: a celebration of world mountaineering, Mountaineers, 1996, p. 32.
  2. Manifeste des 19 sur cad-climbers.com.
  3. « Destivelle se fait une belle frayeur antarctique » sur le site de Libération, 19 janvier 1996.
  4. Site internet des Éditions du Mont-Blanc.
  5. a et b Dorine Besson, « Catherine Destivelle, récompensée du Piolet d'Or, une femme pionnière de l'alpinisme et de l'escalade », sur L'Équipe, (consulté le ).
  6. « Catherine Destivelle : « Les Drus, une ascension diabolique » », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Cima Grande di Lavaredo sur le site de Catherine Destivelle.
  8. Xixabangma sur le site de Catherine Destivelle.
  9. (en) « Catherine Destivelle », sur king-albert.ch (consulté le ).
  10. Dorine Besson, « Catherine Destivelle Première de cordée », L'Equipe,‎ , p. 31.
  11. Claude Gardien, [PDF]« 2020 - Catherine Destivelle » sur le site pioletsdor.net.
  12. Décret du 6 avril 2007 portant promotion et nomination.
  13. E pericoloso sporgersi sur le site de Catherine Destivelle.
  14. Seo sur le site de Catherine Destivelle.
  15. Solo Thaî sur le site de Catherine Destivelle.
  16. Nameless Tower sur le site de Catherine Destivelle.
  17. 11 jours dans les Drus sur le site de Catherine Destivelle.
  18. Eiger sur le site de Catherine Destivelle.
  19. Ballade à Devils's Tower sur le site de Catherine Destivelle.
  20. La Cascade sur le site de Catherine Destivelle.
  21. Rock Queen sur le site de Catherine Destivelle.

Liens externes[modifier | modifier le code]