Carole Lombard — Wikipédia

Carole Lombard
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Carole Lombard en 1936.
Nom de naissance Jane Alice Peters
Naissance
Fort Wayne, États-Unis
Nationalité Drapeau des États-Unis américaine
Décès (à 33 ans)
Comté de Clark, États-Unis
Profession Actrice
Films notables Train de luxe
Mon homme Godfrey
La Joyeuse Suicidée
To Be or Not to Be

Carole Lombard, née Jane Alice Peters le à Fort Wayne, dans l'Indiana, aux États-Unis, et morte le dans le comté de Clark, aux États-Unis, est une actrice américaine de la première moitié du XXe siècle. Elle est surtout connue pour ses rôles dans des comédies des années 1930 devenues des classiques. Elle commence sa carrière à la fin des années 1920 dans la troupe des Bathing Beauties de Mack Sennett. Mariée à l'acteur Clark Gable, elle meurt dans un accident d'avion.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ascendance et enfance[modifier | modifier le code]

Carole Lombard est la troisième enfant de Frederick C. Peters et d'Elizabeth Knight Peters[1]. Son grand-père paternel, John Claus Peters, était le fils d'immigrants allemands, Claus Peters et Caroline Catherine Eberlin. Une branche éloignée de sa famille maternelle venait d'Angleterre ; ses ancêtres John et Martha Cheney émigrèrent en Amérique du Nord en 1634.

Plus jeune d'une fratrie de trois enfants, elle passa sa prime enfance dans une grande demeure au 704 Rockhill Street à Fort Wayne (Indiana). Ses parents divorcèrent et la mère emmena ses trois enfants à Los Angeles en 1914, où Carole Lombard étudiera plus tard à la Fairfax High School (en). Elle fut élue « reine de Mai » en 1924. Elle quitta l'école pour devenir actrice à plein temps après avoir été diplômée de Fairfax en 1927.

Carrière[modifier | modifier le code]

Carole Lombard en 1938

Lombard fit ses débuts à douze ans après avoir été remarquée dans la rue jouant au baseball par le réalisateur Allan Dwan ; il lui donne un rôle de garçon manqué dans A Perfect Crime (1921)[2]. Dans les années 1920, elle apparaît dans de petites productions sous le nom de Jane Peters, puis de Carole Lombard. En 1925, elle signe un contrat avec la Fox Film Corporation (qui fusionna avec la Twentieth Century Productions de Darryl F. Zanuck en 1935). Elle travailla également pour Mack Sennett pendant un an en 1927, elle a été une de ses Bathing Beauties[3], et tourne treize courts métrages pour Pathé[4]. Elle devint célèbre et évolua sans heurt vers le cinéma parlant avec High Voltage (1929). En 1930, elle rejoint la Paramount Pictures.

La Joyeuse Suicidée (1937)

Lombard devient une des plus grandes actrices de comédies de Hollywood dans les années 1930. En 1932, elle tourne Un mauvais garçon qui marquera sa rencontre avec Clark Gable, son futur second époux, dans leur unique film ensemble. On lui proposa le rôle d'Ellie Andrews dans New York-Miami (It Happened One Night) (1934), mais les dates de tournage chevauchaient celles de Bolero ce qui la contraint à refuser[5].

Bien qu’elle sache user de son charme, c’est une comédienne naturelle, qui n'a pas peur de paraître idiote pour faire rire. Sa vivacité et son humour vont s’affirmer pleinement[3] dans des comédies comme Twentieth Century (1934) réalisé par Howard Hawks, Mon homme Godfrey (1936) réalisé par Gregory La Cava, et La Joyeuse Suicidée (Nothing Sacred) (1937) réalisé par William A. Wellman, elle reçoit les louanges des critiques et est décrite comme l'une des pièces maîtresses de la screwball comedy. Cependant, elle joue plusieurs rôles dramatiques notamment dans L'Autre avec Cary Grant ou dans Vigil in the Night, interprétant l'infirmière Anne Lee face à Brian Aherne. Produit par David O. Selznick, La Joyeuse Suicidée sera son seul film en Technicolor.

Vie privée[modifier | modifier le code]

En octobre 1930, elle rencontre William Powell, qu'elle épouse le . Carole Lombard déclare aux magazines qu'elle ne voit pas leurs seize années de différence d'âge comme un problème, mais leurs amis les sentent mal assortis, du fait de la personnalité extravertie de Lombard qui contraste avec la réserve de Powell. Ils divorcent en 1933, mais restent en bons termes et travaillent ensemble sans amertume, notamment dans Mon homme Godfrey. Elle fréquenta alors le crooner Russ Columbo (en) jusqu'à sa mort accidentelle survenue en 1934.

Carole Lombard commence une liaison avec Clark Gable au milieu des années 1930. Leur relation devait rester secrète car celui-ci était encore marié à sa deuxième femme, Ria. Finalement, après le divorce prononcé le , Gable et Lombard se marient le 29 mars. Ils s'offrent un ranch, ancienne propriété du réalisateur Raoul Walsh, dans la Vallée de San Fernando, Californie, où, se surnommant « Ma » et « Pa », ils vivent heureux. Pour tous ceux qui ont connu Gable, elle était la femme de sa vie.

Hors-écran, elle est très appréciée pour sa personnalité humble et son sens de l'humour légendaire. Elle aime faire des facéties durant les tournages, et plaisante notamment à propos de Gable (surnommé le « King of Hollywood »), « If his pee-pee was one inch shorter, they'd be calling him the Queen of Hollywood »[6].

Carole Lombard appartint à la seconde génération baha'ie qui la déclara formellement membre en 1938[7].

Mort[modifier | modifier le code]

Carole Lombard à Indianapolis le , peu avant sa mort.

Au moment de l'entrée en guerre des États-Unis, fin 1941, Carole Lombard rejoint son Indiana natal pour un événement d'appel au soutien à l'effort de guerre[8]. À quatre heures du matin (heure locale) du vendredi , elle et sa mère embarquent à bord d'un avion DC-3 de la Trans World Airlines pour leur retour en Californie. Après une escale de ravitaillement à Las Vegas, le vol reprend dans la nuit claire. Cependant, des balises sont éteintes à cause de la guerre, et l'avion dévie. Vingt-trois minutes plus tard, l'avion s'écrase sur le « Double Up Peak » près du sommet du Mount Potosi, au sud-ouest de Las Vegas. Les vingt-deux passagers trouvent la mort. La plaque commémorative, qui marquait l'endroit de l'accident, a été volée en 2007.

Juste avant de monter à bord, Carole s'adresse à ses admirateurs en ces termes : « Avant que je ne vous dise au revoir à tous, venez vous joindre à moi ! V pour Victoire ! ». Le président Franklin D. Roosevelt, admiratif de son patriotisme, la déclare première femme tuée dans l'exercice de ses fonctions en temps de guerre et lui attribue à titre posthume la médaille présidentielle de la Liberté.

Peu après la mort de l'actrice à trente-trois ans, Clark Gable, inconsolable et anéanti par sa perte, rejoint l'United States Army Air Forces et sert dans l'armée de l'air en Europe. Le navire Liberty ship SS Lombard est ainsi nommé en son hommage et Gable assiste à son inauguration le .

Le dernier film de Carole Lombard, To Be or Not to Be, réalisé par Ernst Lubitsch en 1942, où elle joue aux côtés de Jack Benny, est une satire du nazisme et de la Seconde Guerre mondiale. Alors que le film est en post-production au moment de sa mort, les producteurs décident de couper la séquence dans laquelle son personnage s'interroge : « Que peut-il arriver dans un avion ? », jugé de mauvais goût après les circonstances de sa mort. Un incident de montage similaire survient à la re-sortie d'un dessin animé de la Warner Bros, A Wild Hare (1940) : le nom de Lombard est mentionné dans un jeu de Devine qui entre Bugs Bunny et Elmer Fudd, mais c'est le nom de Barbara Stanwyck qui sera cité dès lors.

Le , Jack Benny ne fait pas son émission de radio habituelle, à la fois par respect pour l'actrice et chagrin pour sa mort. Il ne programme que de la musique.

Lombard est enterrée au Forest Lawn Memorial Park Cemetery à Glendale. Le nom gravé sur la crypte est « Carole Lombard Gable ». Malgré son remariage, Clark Gable a été enterré à ses côtés à sa mort en 1960. Sa mère, Elizabeth Peters, qui périt aussi dans l'accident d'avion, repose non loin[9].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Films muets[modifier | modifier le code]

Films parlants[modifier | modifier le code]

Distinctions et récompenses[modifier | modifier le code]

La maison de son enfance à Fort Wayne a été classée d'importance historique. La ville attribua le nom de « Carole Lombard Memorial Bridge » au pont voisin surplombant le fleuve St. Mary.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) « Lombard, Carole (1908–1942) | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  2. (en) « Carole Lombard | Biography, Movies, Marriages, Death, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  3. a et b Le Cinéma Grande histoire illustrée du 7e art. Volume 3. Éditions Atlas, p. 392.
  4. Encyclopédie Alpha du cinéma, volume 11, Éditions Grammont S.A. - Alpha Éditions, p. 139.
  5. (en) Joseph McBride, Frank Capra : the catastrophe of success, New York, St. Martin's Griffin, (ISBN 978-0-312-26324-9), p. 303.
  6. « Si son kiki était plus court d'un pouce, on l'appellerait la Reine de Hollywood. »
  7. The Bahá'í World, p. 635. Bahá'í Publishing Trust, Wilmette.
  8. « Actress Carole Lombard killed in plane crash - HISTORY », sur www.history.com (consulté le ).
  9. « Carole Lombard (1908-1942) - Mémorial Find a... », sur fr.findagrave.com (consulté le ).
  10. (en) « 9e cérémonie des Oscars - 1937 », sur oscars.org (consulté le ).
  11. (en-US) « Carole Lombard », sur Hollywood Walk of Fame, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

En anglais[modifier | modifier le code]

  • (en) Warren G. Harris, Gable and Lombard, New York, Simon and Schuster, (ISBN 0-671-21744-5).
  • (en) Larry Swindell, Screwball : the life of Carole Lombard, New York, Morrow, (ISBN 0-688-00287-0)
  • (en) Frederick W. Ott, The films of Carole Lombard, Secaucus, N.J, Citadel Press, (ISBN 0-8065-0278-9)
  • (en) Leonard Maltin, Carole Lombard, New York, Pyramid Publications, (ISBN 0-515-04085-1)
  • (en) Robert Matzen, Carole Lombard : a bio-bibliography, New York, Greenwood Press, , 167 p. (ISBN 0-313-26286-1)
  • (en) Wes D. Gehring, Carole Lombard, the Hoosier tornado, Indianapolis, Indiana Historical Society Press, (ISBN 0-87195-167-3)

En français[modifier | modifier le code]

  • Vincent Duluc, Carole & Clark, Paris, Stock, 2021, 236 p., coll. La bleue

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]