Canal d'Otrante — Wikipédia

Canal d'Otrante
Carte du canal d'Otrante.
Carte du canal d'Otrante.
Géographie humaine
Pays côtiers Drapeau de l'Albanie Albanie
Drapeau de l'Italie Italie
Géographie physique
Type Détroit
Localisation Mer Adriatique
Coordonnées 40° 18′ nord, 19° 00′ est
Profondeur
· Maximale 830 m
Géolocalisation sur la carte : mer Méditerranée
(Voir situation sur carte : mer Méditerranée)
Canal d'Otrante

Le canal d’Otrante (Kanali i Otrantos en albanais et Canale d'Otranto en italien) est un détroit de la mer Adriatique qui communique par sa limite méridionale avec la mer Ionienne.

Le canal d'Otrante, vu de la Station spatiale internationale.

Localisation[modifier | modifier le code]

Il sépare les côtes du sud-est de la péninsule italienne et du sud-ouest de l’Albanie.

Le canal tire son nom de la petite ville italienne d’Otrante, dans la région des Pouilles. Le cap d'Otrante (Punta Palascìa), situé à 18° 31 de longitude est, constitue le point le plus oriental de l’Italie et le plus proche de l’Albanie, distante de seulement 72 km. Le cap marque la limite entre la mer Ionienne et la mer Adriatique.

Histoire[modifier | modifier le code]

Barrage d'Otrante (Première Guerre mondiale)[modifier | modifier le code]

Pendant la Première Guerre mondiale, les Italiens, les Anglais et les Français cherchent à maintenir un blocus du canal d'Otrante pour empêcher la marine austro-hongroise de passer de l'Adriatique en Méditerranée[1]. Ce dispositif, dit barrage d'Otrante, gêne la marine austro-hongroise mais ne l'empêche pas totalement de passer – notamment les sous-marins –, au prix de quelques pertes. Le 15 mai 1917, les Austro-Hongrois lancent une attaque navale contre le barrage ; ils remportent une victoire tactique mais cela ne modifie pas l'impossibilité stratégique pour les Austro-Hongrois d'intervenir de manière décisive en Méditerranée[2].

Le 27 avril 1915, le croiseur cuirassé français Léon Gambetta avait été coulé dans le canal par deux torpilles lancées par un sous-marin autrichien ; le naufrage fit 684 morts pour 137 survivants[3].

Une voie d'immigration[modifier | modifier le code]

Depuis les années 1990, le canal d’Otrante est un lieu de traversée utilisé par des passeurs albanais pour acheminer des immigrés clandestins en Italie à bord de canots pneumatiques rapides.

Ce trafic lucratif pour les passeurs a donné lieu à de nombreux drames ces dernières années. En particulier le , le chavirage d’un canot fit 60 morts, et le une collision avec une vedette de la police italienne fit 13 victimes.

Dans le cadre d’un accord avec l’Albanie datant de 1998, l’Italie a implanté une station radar sur l’île de Saseno, face au port albanais de Valona, pour mieux contrôler les mouvements de ces embarcations très rapides.

Le port d'Otrante.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Thomas Vaisset, « Interdire la mer ou s’interdire la mer ? La Marine nationale et le blocus du canal d’Otrante (août 1914 – mai 1915) », in Jean de Préneuf, Eric Grove, Andrew Lambert (dir.), Entre Terre et Mer. L’occupation militaire des espaces maritimes et littoraux en Europe de l’époque moderne à nos jours, Economica, Bibliothèque stratégique, 2014, p. 351-368 (en ligne).
  2. (en) Paul G. Halpern, The battle of the Otranto Straits : controlling the gateway to the Adriatic in World War I, Bloomington, Indiana University Press, coll. « Twentieth-Century Battles », , 186 p. (ISBN 978-0-253-34379-6, OCLC 757759538).
  3. Paul Chack et Jean-Jacques Antier, L'histoire maritime de la 1re guerre mondiale, Éditions France-Empire, 1971, tome 2, chap. 3.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Élisabeth Deniaux (dir.), Le canal d'Otrante et la Méditerranée antique et médiévale. Actes du colloque organisé à l’Université de Paris X-Nanterre (20-21 novembre 2000), Santo Spirito (Ba), Edipuglia, 2005, 108 p. (ISBN 978-88-7228-418-6)
  • Elena Dell'Agnese, Enrico Squarcina, « Le canal d'Otrante comme espace transfrontalier. Problèmes et enjeux géopolitiques du bassin méditerranéen », in André Louis Sanguin (dir.), Mare nostrum. Dynamiques et mutations géopolitiques de la Méditerranée, Paris, L'Harmattan, 2000.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]