Camille Chautemps — Wikipédia

Camille Chautemps
Illustration.
Camille Chautemps vers 1930.
Fonctions
Ministre d'État
Vice-président du Conseil des ministres

(24 jours)
Président du Conseil Philippe Pétain
Gouvernement Pétain
Législature XVIe (IIIe République)
Prédécesseur Philippe Pétain
Successeur Pierre Laval
Président du Conseil des ministres français
29 juin 193713 mars 1938
(8 mois et 12 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Chautemps III et IV
Législature XVIe (IIIe République)
Prédécesseur Léon Blum
Successeur Léon Blum
26 novembre 193327 janvier 1934
(2 mois et 1 jour)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Chautemps II
Législature XVe (IIIe République)
Prédécesseur Albert Sarraut
Successeur Édouard Daladier
21 février 193025 février 1930
(4 jours)
Président Gaston Doumergue
Gouvernement Chautemps I
Législature XIVe (IIIe République)
Prédécesseur André Tardieu
Successeur André Tardieu
Maire de Tours

(6 ans)
Prédécesseur Albert Letellier
Successeur Ferdinand Morin
Garde des Sceaux, ministre de la Justice

(30 jours)
Président Gaston Doumergue
Gouvernement Gouvernement Paul Painlevé III
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris (France)
Date de décès (à 78 ans)
Lieu de décès Washington, D.C. (États-Unis)
Nationalité Française
Parti politique PRRRS (1919-1934)
GD (1934-1940)
Père Émile Chautemps
Fratrie Félix Chautemps
Entourage Alphonse Chautemps (oncle)
Profession Magistrat

Signature de Camille Chautemps
Présidents du Conseil des ministres français

Camille Chautemps, né le à Paris et mort le à Washington, D.C., est un homme d'État français. Il est plusieurs fois président du Conseil des ministres sous la IIIe République.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et formation[modifier | modifier le code]

Camille Chautemps naît le dans le 3e arrondissement de Paris[1]. Il est le fils d'Émile Chautemps[1], le frère de Félix Chautemps et le neveu d'Alphonse Chautemps. Comme ses frères, il est élève au lycée Marceau de Chartres[2], puis diplômé de la faculté de droit de Paris. Il est initié franc-maçon[3] le 8 décembre 1906 aux Démophiles (Grand Orient de France), à Tours. Il sera accusé par l'extrême droite d'être un instrument de la maçonnerie et présenté comme étant un haut gradé à la suite d'une erreur de l'abbé Tourmentin, qui le désigne comme un 32° du Rite écossais[4].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Il entre au conseil municipal de Tours en 1912, devient député radical-socialiste d’Indre-et-Loire en 1919 et le reste jusqu’en 1928. Il est ensuite élu député du département de Loir-et-Cher de 1928 à 1934, puis sénateur de ce même département de 1934 à 1940 (sur l'aile droite du parti), maire de Tours de 1919 à 1925, plusieurs fois ministre (1924 à 1926), il devient président du Conseil de la Troisième République en 1930 et de novembre 1933 à janvier 1934, appelé par Albert Lebrun.

Il démissionne de la présidence du Conseil après l'affaire Stavisky.

Il est ministre d'État du Front populaire, puis succède à Léon Blum de à à la tête du gouvernement.

À partir de 1938, tentant de poursuivre l'expérience du Front populaire, il procède à la nationalisation des chemins de fer et à la création de la SNCF. Il se retire deux jours après l'Anschluss. Cette démission fut de sa propre initiative, sans que le Parlement n'ait mis en cause sa responsabilité : ce départ illustre très bien l'impossibilité pour les institutions françaises de l'époque de faire face à une crise internationale. Il est vice-président du Conseil des gouvernements Édouard Daladier, puis du gouvernement Paul Reynaud, au sein duquel il pèse en faveur de l'armistice[5],[6]. Il fait partie du gouvernement de Philippe Pétain jusqu'au . Franc-maçon, trente-troisième degré du Rite écossais ancien et accepté et membre de son Suprême conseil, quand, le 13 août 1940, est promulguée la loi portant interdiction des associations secrètes et obligeant les fonctionnaires et les agents de l’État à souscrire une déclaration à leur sujet, Chautemps déclare à Pétain son allégeance à la franc-maçonnerie[7].

Départ aux États-Unis et fin de parcours[modifier | modifier le code]

En , chargé d'une mission officieuse, il part pour Washington, D.C., et choisit d'y demeurer jusqu'en 1944, date à laquelle il gagne l'Afrique française du Nord. Malgré les protestations écrites qu'il a émises contre les rafles de juifs[8], il est, dans le cadre de l'épuration, condamné en par contumace à cinq ans de prison par la Haute Cour[9],[10]. Il bénéficie d'un décret d'amnistie en 1954 [11]. Il partage alors sa vie entre Paris et Washington, D.C., où réside sa famille.

Il repose au Rock Creek Cemetery de Washington, D.C.[12]

Domaine sportif[modifier | modifier le code]

Dans sa jeunesse, il est un joueur de rugby à XV évoluant au poste de pilier[13]. Après avoir débuté en 1920 avec l'Union sportive Tours rugby[14], il rejoint l'équipe première senior du Stade français[13]. Le 12 janvier 1938 — par décret, dans sa fonction de président du Conseil et malgré l'opposition de son sous-secrétaire d'État aux sports, aux loisirs et à l’éducation physique —, il accorde l'agrément du gouvernement (S.A.G. : Société agréée par le gouvernement) à la Ligue française de rugby à XIII, agrément qui lui était refusé depuis sa création en avril 1934[15].

Adepte de la pratique du ski[16], il préside les championnats du monde de ski alpin 1937 à Chamonix.

Mariages et descendance[modifier | modifier le code]

Marié avec Renée Landais, fille d'Émile Landais, maire de Chacé et conseiller général radical du Maine-et-Loire[17], il est notamment le père de Jean Chautemps, journaliste et rédacteur en chef du Midi Libre[18], et de Claude Chautemps, pilote de guerre puis pilote d'essais au CEV.

Il épousa Juliette Durand-Texte en secondes noces.

Détail des fonctions et mandats politiques[modifier | modifier le code]

Groupe politique[modifier | modifier le code]

Mandat local[modifier | modifier le code]

  • Maire de Tours de 1919 à 1925

Mandat parlementaire[modifier | modifier le code]

Fonctions ministérielles[modifier | modifier le code]

Publication[modifier | modifier le code]

Honneurs[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Archives de l’état civil de Paris en ligne, acte de naissance no 3/191/1885, avec mentions marginales des mariages : en 1909 avec Renée Landais, puis en 1939 avec Juliette Claudine Eugénie Durand.
  2. Plaquette de remise de la médaille de la ville de Chartres à M. René Isambert, cérémonie du 20 février 1969 : « Au début du siècle, nous avions parmi les élèves de notre Lycée de Chartres, ceux que nous appelions familièrement et affectueusement « la tribu des Chautemps », en raison du nombre d'enfants de cette famille. Ils étaient les fils du Docteur Émile Chautemps, sénateur de la Savoie... Il avait acquis droit de cité au pays chartrain, en achetant une propriété à Fontaine-la-Guyon, ce qui explique la raison pour laquelle ses fils furent élevés au Lycée Marceau de Chartres. »
  3. Encyclopédie de la franc-maçonnerie (sous la direction d'Éric Saunier).
  4. Encyclopédie de la franc-maçonnerie, Le Livre de poche, article « Camille Chautemps », p. 144.
  5. Gérard Boulanger, À mort la gueuse !, Calmann-Lévy, , p. 97-98.
  6. Pierre Montagnon, La France dans la guerre de 39-45, Flammarion, , 944 p. (présentation en ligne).
  7. Cité par Pierre Chevallier, Histoire de la Franc-maçonnerie française, t. 3, Paris, Fayard, 1975, p. 324.
  8. Philippe Valode, Le destin des hommes de Pétain, Nouveau Monde éditions, , 416 p. (ISBN 978-2-36583-989-1, présentation en ligne).
  9. Jérôme Cotillon, Ce qu'il reste de Vichy, Armand Colin, , 252 p. (ISBN 978-2-200-35629-3, présentation en ligne).
  10. Edouard Leduc, Une affaire d'État : le dossier Stavisky, Paris, Publibook, (présentation en ligne), p. 68.
  11. Décret du 11 juin 1954, cf. « Ministère de la Justice. Décrets de grâce et d'amnistie 1940-1957, cote BB/24/2395 », sur Archives nationales (consulté le ).
  12. « Camille Chautemps 1885 … 1963 » [jpg], sur Bruce Guthrie Photos (consulté le ).
  13. a et b Henri Haget, « Le rugby est-il de droite ? », sur www.lexpress.fr, L'Express, (consulté le ).
  14. « Histoire du club », sur www.ustours-rugby.fr, Union sportive Tours rugby (consulté le ).
  15. Henri Garcia, Fabuleuse histoire du rugby, La Martinière, , 1218 p. (présentation en ligne).
  16. L'oeuvre, No 6664 du 29/12/1933, "M. Camille Chautemps va faire du ski".
  17. « Nécrologie », L'Homme libre,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  18. Who’s Who in France : dictionnaire biographique, Éditions Jacques Lafitte, .
  19. Havas, « La deuxième journée triomphale du séjour des souverains anglais en France. C'est au cris de « vive le roi » que le peuple de Paris a acclamé George VI et la reine Elisabeth », Feuilles d'avis de Neuchâtel et du Vignoble neuchâtelois, no 167,‎ , p. 4 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Bernot, Camille Chautemps : le pouvoir et la défaite, Paris, Clément Juglar, , 296 p..

. Sandra Faucher, L'activité parlementaire de Camille Chautemps, 1919-1940, Université de Perpignan, 1996.

  • « Camille Chautemps », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore].
  • André Gaucher, Une grande famille parlementaire : les Chautemps, Paris, Société nouvelle d'éditions parisiennes, (lire en ligne).
    La diffusion de ce livre en Savoie est citée par Félix Chautemps, dans une protestation remise officiellement à l'Assemblée nationale, comme un des éléments constitutifs de la campagne de diffamation dont il a été victime, et qui a conduit à son échec électoral en 1914 — cf. « Rapport d'élection … : département de la Savoie, circonscription d'Albertville », Journal officiel de la République française - débats parlementaires,‎ , p. 2737-2739 (lire en ligne).
  • Paul Jankowski, Cette vilaine affaire Stavisky : histoire d'un scandale politique, Paris, Fayard, coll. « Chroniques », , 467 p..
  • Benoît Yvert, Premiers ministres et présidents du Conseil : histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernements en France (1815-2007), Paris, Perrin, coll. « Tempus », , 916 p..

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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