Bronisław Komorowski — Wikipédia

Bronisław Komorowski
Illustration.
Bronisław Komorowski en 2013.
Fonctions
Président de la république de Pologne

(5 ans)
Élection 4 juillet 2010
Président du Conseil Donald Tusk
Ewa Kopacz
Prédécesseur Grzegorz Schetyna
(intérim)
Lech Kaczyński
Successeur Andrzej Duda

Intérim
(2 mois et 28 jours)
Président du Conseil Donald Tusk
Prédécesseur Lech Kaczyński
Successeur Bogdan Borusewicz
(intérim)
Lui-même
Président de la Diète

(2 ans, 8 mois et 3 jours)
Législature VIe
Prédécesseur Ludwik Dorn
Successeur Grzegorz Schetyna
Ministre de la Défense nationale

(1 an, 4 mois et 3 jours)
Président du Conseil Jerzy Buzek
Gouvernement Buzek
Prédécesseur Janusz Onyszkiewicz
Successeur Jerzy Szmajdziński
Député

(18 ans, 7 mois et 13 jours)
Élection 27 octobre 1991
Réélection 19 septembre 1993
21 septembre 1997
23 septembre 2001
25 septembre 2005
21 octobre 2007
Législature Ire, IIe, IIIe, IVe, Ve et
VIe
Groupe politique UD (1991-1994)
UW (1994-1997)
SKL (1997-2001)
PO (2001-2010)
Successeur Barbara Czaplicka
Biographie
Nom de naissance Bronisław Maria Komorowski[1]
Date de naissance (71 ans)
Lieu de naissance Oborniki Śląskie
(Pologne)
Nationalité Polonaise
Parti politique UD (1991-1994)
UW (1994-1997)
SKL (1997-2001)
PO (2001-2010)
Indépendant (depuis 2010)
Conjoint Anna Dembowska
Diplômé de Université de Varsovie
Profession Éditeur
Historien
Religion Catholicisme

Signature de Bronisław Komorowski

Bronisław Komorowski
Présidents de la République de Pologne

Bronisław Maria Komorowski (prononcer /brɔˈɲiswaf kɔmɔˈrɔfskʲi/ écouter), né le à Oborniki Śląskie en Basse-Silésie, est un homme d'État polonais. Il est président de la république de Pologne de 2010 à 2015.

Issu d'une famille de la noblesse polonaise, il s'oppose au régime communiste après ses études, ce qui lui vaut d'être interné en . Dix ans plus tard, il est élu député à la Diète.

Ministre de la Défense de 2000 à 2001 dans le gouvernement Buzek, il adhère au mouvement libéral de la Plate-forme civique (PO) en 2001, puis accède à la présidence de la Diète après les élections législatives de 2007 qui sont remportées par son parti.

À la suite du décès de Lech Kaczyński dans un accident d'avion en , il devient président de la République par intérim. Près de trois mois plus tard, il est élu chef de l'État face au frère jumeau du défunt président, Jarosław Kaczyński. En , alors qu'il brigue un second quinquennat, il est battu par le conservateur Andrzej Duda, qui lui succède à la présidence.

Situation personnelle[modifier | modifier le code]

Origines, famille et études[modifier | modifier le code]

Armes de la famille Komorowski.

Fils du comte Zygmunt Leon Komorowski et de Jadwiga Szalkowska, Bronisław Komorowski est issu d'une famille noble originaire de la Haute Lituanie. Parmi ses lointaines cousines se trouve la reine Mathilde[2], épouse de Philippe de Belgique, dont la mère est issue de la famille Komorowski[3],[4].

Jusqu'à ses études supérieures, Bronisław Komorowski fait partie du mouvement scout polonais. En 1977, il termine ses études d'histoire et sort diplômé de l'université de Varsovie. La même année, il épouse Anna Dembowska, avec laquelle il a cinq enfants : Zofia Aleksandra (1979), Tadeusz Jan (1981), Maria Anna (1983), Piotr Zygmunt (1986) et Elżbieta Jadwiga (1989).

Jusqu'en 1980, il est l'un des éditeurs du journal Słowo Powszechne.

Engagement anticommuniste[modifier | modifier le code]

Militant convaincu contre la République populaire de Pologne, Bronisław Komorowski est interné au mois de , comme d'autres militants de l'opposition démocratique, à la suite de l'instauration de l'état de siège[5].

De plus, de crainte de renforcer le pouvoir communiste, il est opposé à la Table ronde organisée entre celui-ci et le syndicat Solidarność[5] et boycotte les premières législatives libres, organisées en 1989[5].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Bronisław Komorowski, ministre de la Défense nationale, avec son homologue américain, William Cohen, en .

Candidat de l'Union démocratique, Komorowski est élu député en 1991 et 1993. Il est une nouvelle fois réélu en 1997, sous l'étiquette Action électorale de solidarité (AWS). Jusqu'en 2000, il préside la commission parlementaire de la Défense nationale.

De 2000 à 2001, il est ministre de la Défense nationale dans le gouvernement de centre droit de Jerzy Buzek, en tant que membre du Parti conservateur-populaire (SKL).

Après son départ du gouvernement, il adhère à la Plate-forme civique (PO), nouveau parti politique libéral, et retrouve son siège de député, élu cette fois dans la circonscription de Varsovie-I. Élu pour la cinquième fois en 2005, désormais dans la circonscription de Varsovie-II, il devient vice-président de la Diète (Sejm) le , après le refus du parti Droit et justice (PiS) de le voir en devenir président.

À la tête de la Diète[modifier | modifier le code]

Lors des élections législatives de 2007, qui voient la victoire de la Plate-forme civique, Bronisław Komorowski est réélu député. Il est élu à la présidence de la Diète le , par 292 voix contre 160 à son adversaire de PiS.

Le , après le retrait du président du Conseil des ministres Donald Tusk, il est désigné candidat de la Plate-forme civique à l'élection présidentielle prévue à l'autonome, à l'issue d'une élection primaire interne, avec 68,5 % des voix, contre le ministre des Affaires étrangères, Radosław Sikorski[6].

Président de la République[modifier | modifier le code]

Période d'intérim[modifier | modifier le code]

Bronisław Komorowski en 2010.

Le , à la suite de la mort du président Lech Kaczyński dans un accident d'avion à l'approche de l'aéroport de Smolensk, Bronisław Komorowski est appelé, par la Constitution, à assumer, ad interim, la fonction de président de la république de Pologne[7].

Il décrète huit jours de deuil national et fixe, après concertations avec les partis politiques, le premier tour de l'élection présidentielle anticipée au 20 juin[8].

Élection présidentielle de 2010[modifier | modifier le code]

Désigné avant la catastrophe candidat de la Plate-forme civique à ce scrutin, il est opposé au frère jumeau du président défunt, Jarosław Kaczyński. Il se dit favorable à la poursuite des réformes économiques lancées par le gouvernement Tusk (privatisations d'entreprises publiques, hausse de l'âge légal de départ à la retraite, etc.) et se prononce en faveur de l'adoption de l'euro ainsi que du retrait des soldats polonais engagés en Afghanistan[9].

Décrit comme peu charismatique par les médias[10], il arrive en tête du premier tour avec 41,5 % des suffrages exprimés, Jarosław Kaczyński recueillant 36,5 %, puis l’emporte au second tour avec 53 % des suffrages exprimés[11],[12]. Il déclare alors souhaiter que sa présidence soit celle de l'« entente nationale », afin de mettre fin aux « divisions héritées de l'histoire difficile et douloureuse de la Pologne »[13].

Il quitte la présidence de la Diète le 8 juillet, et donc la présidence de la République par intérim. Le président du Sénat, Bogdan Borusewicz, lui succède durant quelques heures, avant que Grzegorz Schetyna ne soit élu président de la Diète et ne devienne, à son tour, président par intérim[14].

Président de plein exercice[modifier | modifier le code]

Bronisław Komorowski, Joachim Gauck et Norbert Lammert (2014).

Bronisław Komorowski prête serment le devant les deux chambres réunies du Parlement, en l’absence de Jarosław Kaczyński[15]. Après avoir fait respecter une minute de silence en hommage à son prédécesseur, il déclare vouloir « renforcer les relations entre la Russie et la Pologne » et effectuer ses premières visites à Bruxelles, Paris et Berlin « afin de souligner l'engagement européen de la Pologne »[16].

Le , il dépose un projet d'amendement constitutionnel pour favoriser l'intégration de la Pologne dans la zone euro d'ici à 2015. Le cabinet Tusk avait prévu, dès son arrivée au pouvoir, après les élections de 2007, de faire de l'euro la monnaie du pays. Après la crise économique de 2007-2008, ce projet est repoussé à 2015[17].

En , alors que la Pologne préside le Conseil de l'Union européenne, Bronisław Komorowski, après une rencontre à Varsovie avec le président ukrainien Viktor Ianoukovytch, estime que le procès de l'ex-Premier ministre ukrainien Ioulia Tymochenko, jugée pour « abus de pouvoir » dans le cadre de ses fonctions, pourrait représenter « un obstacle » au rapprochement avec l'Ukraine[18].

Bronisław Komorowski critique sévèrement, en 2012, la collaboration de la Pologne avec les États-Unis sur le projet commun d'un bouclier antimissile, évoquant « une erreur politique » approuvée, en 2008, par son prédécesseur Lech Kaczyński. Le chef de l'État polonais indiqua que la Pologne était disposée à développer son propre bouclier[19].

Le , après la désignation du chef du gouvernement Donald Tusk à la présidence du Conseil européen, le président Komorowski charge la présidente de la Diète, Ewa Kopacz, soutenue par les partis membres de la coalition au pouvoir, de la constitution d'un nouveau gouvernement[20].

Élection présidentielle de 2015[modifier | modifier le code]
Bronisław Komorowski et son épouse, Anna, lors de la passation de pouvoirs présidentiels avec Andrzej Duda et sa femme, Agata.

Bronisław Komorowski annonce qu’il se porte candidat à sa réélection le . Sa présidence est alors jugée positivement par une majorité de Polonais et plusieurs études le donnent gagnant du scrutin dès le premier tour[21].

Sa campagne électorale est axée sur ses prises de position en faveur de la législation de la fécondation in vitro et de la ratification de la Convention sur la lutte contre la violence domestique[5]. Les intentions de vote en sa faveur s'effritent au fil des mois et il est finalement battu au second tour, avec 48,5 % des voix, face au candidat de Droit et justice, Andrzej Duda[22]. Après Lech Wałęsa, il est le second président sortant polonais ayant été battu alors qu'il sollicitait un nouveau quinquennat.

Le , il transmet ses pouvoirs à Andrzej Duda[23].

Après la présidence[modifier | modifier le code]

En mai 2016, Bronisław Komorowski participe à des manifestations pro-Union européenne et contre le gouvernement de Droit et justice dans le cadre de la crise autour du Tribunal constitutionnel[24].

Lors de la pandémie de coronavirus, il appelle au boycott du projet (finalement avorté) de présidentielle en mai 2020[25],[26].

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (pl) « Biuletyn Informacji Publicznej Instytutu Pamięci Narodowej », sur katalog.bip.ipn.gov.pl (consulté le ).
  2. mathilde d'udekem d'acoz, sur roglo.eu. Selon la base généalogique Roglo, Mathilde d'Udekem d'Acoz a deux liens de parenté avec Bronisław Komorowski : un au 7e degré et un au 13e degré. Voir aussi schéma de la parenté la plus proche et schéma de la parenté plus éloignée.
  3. « La princesse Mathilde, cousine éloignée de Bronislaw Komorowski »
  4. « Prinses Mathilde verre nicht van Poolse interimpresident ».
  5. a b c et d « Bronislaw Komorowski, héraut de l'entente et de la sécurité nationale », sur La Libre Belgique (consulté le ).
  6. « Présidence/Candidat », site de la Fondation Robert-Schuman, 29 mars 2010.
  7. « Le président polonais meurt dans le crash de son avion », L'Express, 10 avril 2010.
  8. « La présidentielle fixée au 20 juin en Pologne », Le Nouvel Observateur, 21 avril 2010.
  9. « Pologne: une élection présidentielle sous le signe de la tragédie », Le Nouvel Observateur, 17 juin 2010.
  10. « Komorowski en tête de la présidentielle polonaise », Le Figaro, 21 juin 2010.
  11. « Jaroslaw Kaczynski revient dans la course à la présidence polonaise », La Croix, 21 juin 2010.
  12. « Présidentielle en Pologne : Komorowski élu avec 53,01 % des voix selon les résultats définitifs », Le Point, 5 juillet 2010.
  13. « Pologne: le président élu Bronislaw Komorowski appelle à “l'entente nationale” », dépêche AFP, 6 juillet 2010.
  14. « Trois présidents en un jour pour la Pologne », Le Nouvel Observateur, 8 juillet 2010.
  15. (pl) « Relacja z zaprzysiężenia Bronisława Komorowskiego [NA ŻYWO »], wybory.gazeta.pl, 6 août 2010.
  16. « Le nouveau président polonais Bronislaw Komorowski prend ses fonctions », google.com, 6 août 2010.
  17. « Le Président polonais pour l'euro », Le Figaro, 12 novembre 2010.
  18. « AFP : le procès de Ioulia Timochenko, un obstacle pour le rapprochement Ukraine-UE », AFP, .
  19. « L’“erreur politique” de la Pologne sur le bouclier antimissile américain », Euronews, .
  20. « Ewa Kopacz désignée première ministre en Pologne », Le Monde, .
  21. http://cbos.pl/SPISKOM.POL/2015/K_035_15.PDF
  22. http://prezydent2015.pkw.gov.pl/325_Wyniki_Polska.
  23. http://www.liberation.fr/monde/2015/08/06/pologne-le-conservateur-andrzej-duda-investi-president_1359647
  24. « En Pologne, manifestation monstre en faveur de l’Europe », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  25. « Pologne: une élection présidentielle en pleine épidémie de Covid-19 », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  26. (en) The Associated Press, « Poland’s ex-leaders to boycott May presidential election », sur Daily Journal, (consulté le ).
  27. Ordonnance Souveraine no 3.989 du 17 octobre 2012 portant nominations dans l’Ordre de Saint-Charles, sur legimonaco.mc, 19 octobre 2012.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]