Breitling — Wikipédia

Breitling
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illustration de Breitling

Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateurs Léon BreitlingVoir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique Société anonyme de droit suisseVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège social GrangesVoir et modifier les données sur Wikidata
Drapeau de la Suisse Suisse
Actionnaires CVC Capital PartnersVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité HorlogerieVoir et modifier les données sur Wikidata
Produits MontreVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.breitling.com
www.breitling.com/fr-frVoir et modifier les données sur Wikidata

Breitling est une entreprise et une marque horlogère de luxe suisse, originaire du Jura bernois et fondée par Léon Breitling en 1884 à Saint-Imier. Son siège social est à Granges, dans le canton alémanique de Soleure.

Description[modifier | modifier le code]

Spécialiste des montres techniques, Breitling a joué un rôle capital dans le développement du chronographe-bracelet et figure parmi les leaders de cette complication[1]. La firme a partagé toutes les grandes heures de la conquête des airs grâce à ses instruments fiables, robustes et performants. Breitling est l'une des seules maisons horlogères au monde à équiper tous ses modèles de mouvements officiellement certifiés chronomètres[2], l'une des rares marques également à posséder ses propres mouvements de chronographes mécaniques, intégralement conçus et fabriqués dans ses ateliers.

Quand Léon Breitling décède en 1914, la société passe à son fils Gaston puis à son petit-fils Gaston en 1935. Les enfants de Willy ne sont pas intéressés par la poursuite des affaires de la société et la fabrique de montres à l'usine de la Chaux de Fonds, qui avait été fondée en 1892 et qui comptait alors environ 60 personnes, cesse en décembre 1978. Willy Breitling, alors malade, décède en mai 1979.

Ernst Schneider, propriétaire de la fabrique de montres Secura à Grenchen, achète la marque Breitling en 1979. La production de montres s'effectue alors dans l'usine Secura, qui plus tard, prendra le nom de Montres Breitling AG et enfin de Breitling AG en 1994.

La famille Schneider reste propriétaire jusqu'en avril 2017, quand le fils d'Ernst Schneider, Théodore, vend la majorité du capital (80%) de Breitling à CVC Capital Partners pour 870 millions de dollars américains. Il reste détenteur de Breitling pour 20 % jusqu'en Novembre 2018 ; à cette date, il vend sa part à CVC [3].

Le 23 décembre 2022, Partners Group, société suisse d'investissement et de gestion de capitaux, prend la majorité des actions détenues par CVC au sein de Breitling. Co-fondateur de Partners Group, Alfred Gantner devient président du conseil d'administration de la société Breitling.

En décembre 2023, le rachat par Breitling de la marque horlogère Universal Genève est annoncé[4].

Historique[modifier | modifier le code]

L’inventeur du chronographe moderne[modifier | modifier le code]

En fondant son atelier, en 1884, dans le Jura suisse, Léon Breitling choisit de se consacrer à un domaine aussi exclusif qu'exigeant : celui des chronographes et des compteurs[5]. Des instruments de précision destinés aux sports, aux sciences et à l'industrie. Grâce à ses produits de qualité et à sa quête constante d’innovation, la marque accompagne l’essor des sports de compétition et de l'automobile, mais aussi les premiers exploits des pionniers de l’aviation.

En 1915, précurseur du chronographe-bracelet, Breitling invente le premier poussoir de chronographe indépendant[6]. En 1923, la firme perfectionne ce système en séparant les fonctions de « mise en marche/arrêt » de celle de « remise à zéro ». Cette innovation brevetée permet désormais d'additionner plusieurs temps successifs sans devoir remettre les aiguilles à zéro, qu’il s'agisse de chronométrer une compétition sportive ou un temps de vol[7]. En 1934, Breitling achève de donner au chronographe son visage moderne en créant le second poussoir indépendant pour la remise à zéro. Une avancée décisive, rapidement adoptée par toute la concurrence[8].

En 1969, la marque relève l'un des grands défis horlogers du XXe siècle en présentant le premier mouvement de chronographe à remontage automatique. En 1984, Breitling donne le coup d’envoi de la renaissance du chronographe mécanique en lançant le Chronomat, devenu son modèle leader[9].

En 2009, les ingénieurs de la firme créent le Calibre Breitling 01, un mouvement automatique intégralement conçu et fabriqué dans ses ateliers. La marque a développé depuis lors toute une gamme de mouvements manufacture dotés de différentes fonctions, tels les Calibres B04 à second fuseau horaire et B05 à heure universelle.

Leader du chronographe mécanique, Breitling occupe également une place de premier plan dans le domaine de l’électronique[10]. La marque s'est ainsi imposée aux avant-postes de l'innovation en créant l'Emergency, la première montre-bracelet au monde dotée d'une authentique balise de détresse bi-fréquence intégrée, et en développant son propre mouvement de chronographe électronique multifonction, conçu pour les besoins des aviateurs.

Partenaire de l’aéronautique[modifier | modifier le code]

Les pionniers de l'aviation ont besoin d'instruments fiables et performants ; ils se tournent donc très tôt vers les chronographes de poche, puis les chronographes-bracelets. Au début des années 1930, s'appuyant sur sa renommée de précision et de robustesse, la marque introduit dans sa gamme une « spécialité » qui va lui valoir une célébrité mondiale : les chronographes de bord destinés aux cockpits d'avions. Ces instruments indispensables au pilotage en toute sécurité connaissent un grand succès auprès de diverses forces armées, dont la Royal Air Force, qui en dotera ses fameux chasseurs à hélices de la Seconde Guerre mondiale.

En 1952, Breitling lance son chronographe-bracelet Navitimer doté d'une règle à calcul circulaire permettant d'effectuer toutes les opérations liées à la navigation aérienne[11]. Un objet culte pour les pilotes et les passionnés d'aéronautique, fabriqué sans discontinuer depuis près de 60 ans, ce qui en fait le doyen de tous les chronographes mécaniques produits dans le monde. En 1962, une Navitimer accompagne Scott Carpenter lors de son vol orbital à bord de la capsule Aurora 7 ; c’est le premier chronographe-bracelet à voyager dans l’espace.

Au cours des années 1950 et 1960, Breitling partage l'essor de l'aviation commerciale en équipant de ses chronographes de bord les avions à hélices, puis les jets de nombreux constructeurs et compagnies aériennes. C'est ainsi que la marque devient le « fournisseur attitré de l'aviation mondiale »[12].

Aujourd'hui, Breitling perpétue ce lien authentique et privilégié avec l'aéronautique en coopérant avec l'élite mondiale des pilotes. La firme fait voler sous sa bannière plusieurs formations d'exception, dont la patrouille acrobatique Breitling Jet Team. Elle s'associe aux plus grands meetings aériens de la planète, telles les célèbres courses aériennes de Reno (Nevada) ou la Red Bull Air Race, dans laquelle elle engage sa propre écurie volant sous ses couleurs. En soutenant la restauration d'engins mythiques comme le Breitling Super Constellation, l'un des deux derniers « Super Connies » en état de vol dans le monde, la marque au B ailé affirme sa volonté de préserver le patrimoine de l'aéronautique, cette belle aventure à laquelle son histoire est si intimement liée[13].

Les mouvements[modifier | modifier le code]

Breitling est une des rares marques horlogères au monde à soumettre tous ses mouvements (mécaniques et à quartz) aux tests du Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC), une des références en matière de précision et de fiabilité, et la seule basée sur une norme internationale[14]. La marque a construit à La Chaux-de-Fonds une unité baptisée Breitling Chronométrie, spécialisée dans la conception et la production de mouvements de chronographes mécaniques.

Pour fabriquer ses propres calibres, la firme a développé une formule de chaîne de production industrielle pour l'assemblage des mouvements. Chaque mouvement est suivi individuellement par un logiciel qui le dirige automatiquement vers le poste adéquat, le long d'un parcours où alternent les postes entièrement automatisés et ceux exigeant une intervention manuelle.

Breitling propose également des mouvements thermocompensés SuperQuartz, dix fois plus précis que le quartz ordinaire[15].

Aéronautique et Espace[modifier | modifier le code]

Modèles[modifier | modifier le code]

Modèles Emergency[modifier | modifier le code]

Chronographe Breitling Emergency.

Les modèles Emergency comportent un radio-émetteur miniaturisé réglé sur la fréquence d’urgence aéronautique de 121,5 MHz (version civile) ou de 243 MHz (version militaire de l'Emergency)[16], pouvant être activé en cas d'urgence aéronautique, comme lors d'un atterrissage en détresse. Le signal peut alors être détecté dans une zone de 167 km par un avion volant à 6 000 mètres d'altitude. Cette gamme de montres peut maintenant être achetée par des personnes sans licence de pilotage, mais elles doivent signer une clause indiquant qu'elles devront supporter les frais de recherche et sauvetage en cas de déclenchement injustifié de l'émetteur. Cette fréquence de 121,500 MHz servira au radioguidage des moyens de secours, une fois ces derniers arrivés sur les lieux du sinistre.

Reuters rapporta l'histoire de deux pilotes britanniques, Steve Brooks et Hugh Quentin-Smith, qui s'étaient écrasés dans l'Antarctique avec leur hélicoptère et qui furent sauvés par leurs montres Breitling. Ils furent découverts par un avion chilien qui avait capté le signal[17].

En 2013, Breitling crée la première montre-bracelet avec balise de détresse personnelle (Personal Locator Beacon/PLB) intégrée. L’Emergency est dotée d’un émetteur bi-fréquence conforme aux spécifications du système international d’alerte par satellites Cospas-Sarsat et permettant à la fois de lancer l’alerte et de guider les opérations de localisation et de sauvetage. Développée en collaboration avec de grands instituts scientifiques, l’Emergency se distingue par de nombreuses innovations en microélectronique et microtechnique, dont une batterie rechargeable, un émetteur bi-fréquence miniaturisé et un système d’antennes intégrées – tous trois conçus spécifiquement pour ce modèle. Il s'agit de la première balise PLB bi-fréquence au poignet.

L’Emergency est dotée d’un microémetteur utilisant alternativement deux fréquences distinctes[18]. Elle émet un premier signal digital sur la fréquence 406 MHz, destinée aux satellites, pendant 0,44 seconde toutes les 50 secondes, ainsi qu’un second signal analogique sur la fréquence 121,5 MHz (celle permettant la localisation et le sauvetage) pendant 0,75 seconde toutes les 2,25 secondes.

Modèles Navitimer[modifier | modifier le code]

Sponsoring[modifier | modifier le code]

En 1999 Breitling bat le record de durée de vol du tour du monde en ballon sans escale avec le Breitling Orbiter 3 de Bertrand Piccard et Brian Jones.

De 2001 à 2003, la marque sponsorise l'écurie Team Bentley aux 24 Heures du Mans.

La firme sponsorise depuis 2003 la Patrouille Breitling de voltige aérienne de sept jets Aero L-39 Albatros. Elle a aussi sponsorisé un certain nombre d'appareils anciens et patrouilles aériennes, tels qu'un Super Constellation et la patrouille Breitling Wingwalkers jusqu'en 2017. Le meeting aérien de Sion a pris le nom de Breitling Sion Airshow depuis 2015.

La marque a également sponsorisé Yves Rossy, le célèbre homme oiseau, pilote d'avion et inventeur suisse.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-philippe Tarot, « Breitling Navitimer Calibre 01 : un mouvement « maison » pour l’icône de la marque », sur Montres-de-luxe.com (consulté le )
  2. « Le mouvement | Made by Breitling », sur Breitling (consulté le )
  3. lefigaro.fr, « Breitling rachetées par le fonds d'investissement CVC », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « L'horloger suisse Breitling s'offre l'iconique maison Universal Genève », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Depuis 1884 - L'histoire de Breitling », sur Breitling (consulté le )
  6. Le Point Montres, « Transocean Chronograph 1915 Transocean ab141112-g799-154a-1 », sur Le Point, (consulté le )
  7. « Breitling : 130 ans en 12 dates clés - Le Guide des Montres », sur www.leguidedesmontres.com (consulté le )
  8. « Breitling, l’inventeur du chronographe moderne - KRONOS 360 », sur www.kronos360.com (consulté le )
  9. « Breitling - Histoire des montres de la marque Breitling », sur Les Rhabilleurs (consulté le )
  10. « Carrières chez Breitling », sur Breitling (consulté le )
  11. « Montres Breitling, une légende née dans les cockpits », sur Capital.fr, (consulté le )
  12. Jean-philippe Tarot, « Breitling au Bourget : une marque incontournable dans le monde de l’aviation », sur Montres-de-luxe.com (consulté le )
  13. « Breitling Jet Team », sur Breitling (consulté le )
  14. « Breitling, 125 ans de passion ... », sur www.fashions-addict.com (consulté le )
  15. « SuperQuartz - c'est quoi? », sur fr.worldtempus.com (consulté le )
  16. Recommandation de l'Union internationale des télécommunications, référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR5.111 ; RR5.256
  17. Industry News - Breitling Emergency Watch Aids in Rescue 30 janvier 2003
  18. « Breitling Emergency - Montre suisse avec émetteur bi-fréquence », sur www.breitling.com (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en + fr + de + es + it) Hervé Genoud, Breitling The Book,
  • Fred S. Mandelbaum, Navitimer, L'épopée du Chronographe Breitling, Watchprint, 2022.
  • Fred S. Mandelbaum, Premier Story. Breitling Premier, Duograph and Datora, Watchprint, 2023.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]