Brăila — Wikipédia

Brăila
Blason de Brăila
Héraldique
Brăila
Administration
Pays Drapeau de la Roumanie Roumanie
Județ Brăila (chef-lieu)
Maire
Mandat
Viorel-Marian Dragomir (d)
depuis
Code postal 810001–810542
Démographie
Population 154 686 hab. ()
Densité 1 986 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 16′ 09″ nord, 27° 57′ 27″ est
Altitude 25 m
Superficie 7 790 ha = 77,9 km2
Fuseau horaire +02:00 (heure d'hiver)
+03:00 (heure d'été)
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Roumanie
Voir sur la carte topographique de Roumanie
Brăila
Géolocalisation sur la carte : Roumanie
Voir sur la carte administrative de Roumanie
Brăila
Liens
Site web http://www.primariabr.ro/

Brăila (prononcé en roumain : /brə'i.la/), parfois transcrit Braïla, est une ville de Valachie, en Munténie, à l'est de la Roumanie, un port sur le Danube et le chef-lieu du județ de Brăila, tout près de Galați. Elle est aussi la ville siège de la région de développement Sud-Est.

Histoire[modifier | modifier le code]

Une localité apparaît sous le nom de Drinago en 1350 environ dans le Libro de conoscimiento (en espagnol « Livre de connaissance ») et dans plusieurs cartes catalanes (Angellino de Dalorto, 1325\1330 et Angelino Dulcert, 1339). Ceci est peut-être dû à une erreur de transcription de Brillago. Dans des documents grecs de la même époque, la ville est nommée Proilavon ou Proilava. Dans le Codex Parisinus latinus apparaît un comptoir génois du nom de Barilla[1].

Après avoir appartenu à la Valachie à partir de 1330, la ville et ses environs sont contrôlés par les Ottomans en tant que kaza, de 1538 ou 1540 jusqu'en 1829 ; les Turcs l'appelaient Ibrail ou Ibrahil. La ville fut attaquée, pillée et brûlée par les forces d’Étienne III le Grand (Ștefan cel Mare) le , qui repoussa les forces de Radu III le Beau (Radu cel Frumos), allié des Turcs, et frère de Vlad III l'Empaleur (Vlad Țepeș). Brăila fut aussi prise, pour quelques mois, par Michel Ier le Brave (Mihai Viteazul), prince de Valachie, en 1595-1596.

L'Empire ottoman rendit la ville et ses environs à la Valachie au traité d'Andrinople à l'issue de la guerre russo-turque de 1828-1829. Au XIXe siècle, le port devint l'un des ports valaques les plus importants les deux autres étant Turnu et Giurgiu. La plus grande période de prospérité de la ville fut celle de la fin du XIXe siècle, lorsqu'elle fut un port important de marchandises de la Roumanie. Les navires peuvent remonter de la mer Noire jusqu'à Brăila ; le Danube a attiré les usines. Comme toute la Roumanie, Brăila a subi les régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de à , mais connaît à nouveau la démocratie depuis 1990.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

La ville de Brăila s'est développée selon un plan en éventail, les rues rayonnant à partir du port sur le Danube. Elles sont entrecoupées de rues concentriques suivant en cela le plan géométrique des anciennes fortifications ottomanes[2].

.

Façade de l'église des Saints-Archanges.
L'église des Saints-Archanges.
Le port vers 1840 par Michel Bouquet.
  • L'église grecque, construite en 1865 par la communauté grecque.
  • L'église des Saints-Archanges (Sfinții Arhangheli), qui était auparavant une jāmi (petite mosquée) sous la domination ottomane.
  • L'église Saint-Nicolas (XIXe siècle).
  • Le théâtre Maria-Filotti.

Le centre ancien de la ville possède de nombreux immeubles du XIXe siècle, certains restaurés. Un site touristique important est le jardin public, un parc situé sur une colline dominant le Danube, d'où l'on a une vue sur le fleuve et au-delà, vers l'est, les Monts Măcin. Dans un ancien bâtiment administratif dans le sud du parc (la maison du jardinier), a été aménagé un musée consacré à Panait Istrati (ro), inauguré en 1984, année du centenaire de la naissance de l'écrivain[3].

Au-dessus des Vieux Bains, se trouve un restaurant, qui tourne sur lui-même en une heure pour les visiteurs.

Politique[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
    Anton Lungu PDSR  
Les données manquantes sont à compléter.
2016 En cours Viorel Marian Dragomir PSD  

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population
AnnéePop.±%
191265 502—    
193068 347+4.3%
194895 514+39.7%
1956102 500+7.3%
1966138 802+35.4%
1977194 633+40.2%
1992234 110+20.3%
2002216 292−7.6%
2011180 302−16.6%
2021154 686−14.2%

Ethnies[modifier | modifier le code]

Au recensement de 2021 la population s’élevait à 154,686, en recul par rapport au précédent recensement de 2011.
Les ethnies étaient les suivantes :

  • Roumains: 97.21%
  • Lipovènes: 1.14%
  • Roms: 0.9s%
  • Grecs: 0.1%
  • Autres: 0.3%

Religions[modifier | modifier le code]

Voies de communication[modifier | modifier le code]

Brăila possède l'une des plus anciennes lignes de tramway de Roumanie, inaugurée à la fin du XIXe siècle, et qui est encore en service.

Le pont de Brăila, pont suspendu routier inauguré en 2023, franchit le Danube au nord de l'agglomération et relie en face, sur la rive droite, la commune de Smârdan, située dans le județ de Tulcea. Auparavant les deux localités étaient reliées par un service de bac de l'entreprise Romnav (ro).

Brăila dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

La gare maritime de Brăila servit de cadre au tournage de certains épisodes de la série télévisée Deux Ans de vacances de Gilles Grangier, où elle représentait celle de Hobart en Tasmanie, ce qui est original pour un bâtiment d'architecture typiquement valaque.

Jumelages[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la ville[modifier | modifier le code]

  • L'écrivain roumain d'expression française Panaït Istrati (Kyra Kyralina, Codine, Présentation des Haïdoucs, Les Chardons du Baragan, Vers l'autre flamme) est né à Brăila, en 1884, d'un père grec de Céphalonie, épicier et contrebandier et d'une mère, fille de paysans pauvres, blanchisseuse.
  • Le sociologue Serge Moscovici est également né en 1925 à Brăila.
  • Le compositeur, architecte et ingénieur d'origine grecque, naturalisé français Iannis Xenakis est né en 1922 à Brăila.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Piero Boccardo, Clario Di Fabio (dir.), Il secolo dei genovesi, ed. Electa, Milan 1999, 472 p., (ISBN 9788843572700) ; Octavian Iliescu, Contributions à l'histoire des colonies génoises en Roumanie aux XIIIe – XVe siècles, Revue roumaine d'histoire, no 28 din 1989, p. 25-52 et le Codex Parisinus latinus in Ph. Lauer, Catalogue des manuscrits latins, p. 95-6, d'après la Bibliothèque nationale Lat. 1623, IX-X, Paris, 1940
  2. Panaït Istrati, Nerrantsoula : Le refrain de la Fosse, Paris, Les éditions de France, (1re éd. 1927), 211 p., p. 108-109

    Braïla, garce plantureuse qui contemple le Danube son amant, d’un œil tantôt fiévreux, tantôt lascif, Brăila possède un plan peut-être unique au monde. C’est un éventail presque entièrement déployé. Du noyau qui fait son centre, huit rues et deux boulevards forment autant de bras qui lui enlacent la taille et la montrent au Danube comme une offrande tentatrice, mais pour que la belle ne soit en rien gênée, quatre avenues brisent l’élan de ces dix bras, les traversant exactement comme la monture de l’éventail.
    Longue, interminable, allant du fleuve au fleuve, toujours en ligne courbe et atteignant vers la périphérie leurs six cents numéros, chacune de ces dix voies portent le même nom malgré les interruptions des avenues. Toutefois, le peuple qui n’aime pas la monotonie a baptisé selon sa logique les fragments ainsi séparés par les grandes artères, ce qui a donné naissance aux quartiers, nos fameuses mahala ; juive, grecque, russe, tzigane, etc… »

  3. (ro) https://www.muzeulbrailei.ro/memoriale/casa-memoriala-panait-istrati-1

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :