Bouyides — Wikipédia

Bouyides
(ar) البويهيون
(fa) بوییان

932/9451055

Drapeau
Description de cette image, également commentée ci-après
Le Moyen-Orient avec les dominations de facto des différentes dynasties vers l'an 1000. Le territoire bouyide apparaît en vert olive à l'ouest.
Informations générales
Statut Émirat
Capitale Chiraz, Ray et Bagdad
Langue(s) Arabe, persan
Religion Islam chiite zaydite puis Chiisme duodécimain
Histoire et événements
932 Les trois fils de Buyeh contrôlent la Perse
945 Occupation de Bagdad
1055 Le dernier souverain bouyide est déposé par les Seldjoukides

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Les Bouyides (en arabe : البويهيون, al-buwayhiyyūn, ou بنو بويه, banū buwayh, en persan : بوییان, bōyīān) sont une dynastie chiite qui a régné en Perse et dans l'Irak-Adjémi (Jibâl) aux Xe et XIe siècles, de 945 à 1055.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Cette dynastie chiite d'origine iranienne, vient du nord de l'Iran. Elle fut fondée par les trois fils de Buyeh (ou Buwayh ou Bouyah), pêcheur de la province de Daylam qui vivait vers l'an 900: `Alî, Hasan et Ahmad qui du rang de simples soldats s'élevèrent au souverain pouvoir et qui régnèrent à Bagdad, ainsi que sur la Perse, entre 932 et 1055. Avant la conquête des Turcs Seldjoukides au XIe siècle, cette dynastie était la plus puissante à gouverner l'Iran islamisé [1]. Ils formèrent deux branches, dont l'une domina l'Irak de 932 à 1029[réf. nécessaire], époque à laquelle elle fut remplacée par les Ghaznévides, et l'autre le Fars (la Perse à proprement parler) de 933 à 1055, et fut remplacée par les Seldjoukides.

Vers 935, `Alî, gouverneur de Karaj, s'empara d'Ispahan et du Fars tandis que Hasan et Ahmad mirent la main sur le Khuzestan et la province de Kerman. Les trois frères coalisèrent alors leurs forces pour occuper Bagdad en 945.

Le protectorat bouyide[modifier | modifier le code]

C'est le début de la tutelle (ou protectorat) des Bouyides sur le califat abbasside d'Al-Muti. Mu`izz ad-Dawla devient amîr al-umarâ’ (émir des émirs).

Le prince bouyide Ahmed ibn Buway, émir récemment converti à l'islam, originaire des montagnes du Daylam au sud de la Caspienne, prend Bagdad et obtient les pleins pouvoirs, le titre d’amîr al-umarâ’ et le nom de Mu'izz al-Dawla. Tous les organes gouvernementaux sont rattachés à l’émir, en particulier le vizir. Le calife ne garde qu’un rôle représentatif et religieux (sur ce dernier point pour les sunnites seulement). L’émir prend la responsabilité des soldes et traitement (l'iqtâ se généralise en Irak) et conserve son autorité sur les chefs militaires.

Les Bouyides sont des chiites et leur pouvoir s’étend désormais sur l’Irak et l’Iran occidental, créant un nouvel ensemble territorial. Ils ne cherchent pas à persécuter les sunnites, majoritaires, ni à établir un califat alide (ou chiite). Le dernier imam a en effet disparu.

Les Bouyides remettent en état les ouvrages d’irrigations, les routes, les ponts, gravement endommagés à l’époque précédente. Ils construisent des palais, accueillent libéralement des hommes de lettres et de sciences.

L'empire fut, par la suite, fragmenté entre les membres de la famille.

Néanmoins, `Adhud ad-Dawla Fannâ Khusraw (949-983), gouverneur de Fars, parvint à réunifier le tout et même à un peu agrandir le territoire originel. Sous son règne, on construisit des hôpitaux et des barrages, on noua des relations diplomatiques avec les Samanides, les Hamdanides, les Fatimides et l'Empire byzantin. Ce souverain donna au régime bouyide un caractère profondément perse et chi'ite[réf. nécessaire], encourageant notamment les pèlerinages à Najaf et Karbala.

Après la mort de ce "souverain éclairé", l'État souffrit fort de ses divisions. Ce qui n'empêcha cependant pas le poète Firdawsi d'écrire son Shâh Nâmâ (Livre des Rois), poème épique racontant l'histoire de la Perse des origines à la conquête arabe.

En 1055, le Seldjoukide Toghril Beg déposa le dernier souverain bouyide (en Iraq: il faudra attendre 1063 en ce qui concerne la branche de Shiraz).

Une période d'éclosion intellectuelle[modifier | modifier le code]

C'est au cours de cette période troublée que la littérature et les sciences se sont particulièrement épanouies.

C'est également durant cette période[Quand ?] que l'on remet en cause la composition des recueils de hadiths (recueil qui comprend l'ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses compagnons) amorçant une première exégèse des textes saints[2].

Après les Bouyides[modifier | modifier le code]

Les Seldjoukides maintiendront les califes Abbassides en place, sous un nouveau protectorat, mais sunnite cette fois. Comme sous les Bouyides, le pouvoir du calife reste strictement théorique.

Ce sont ces mêmes Seldjoukides contre qui les premières croisades seront dirigées. Ils seront, eux et le calife, renversés par les hordes mongoles en 1258.

Liste des émirs et sultans bouyides[modifier | modifier le code]

Daylamites du Khuzestan et du Fars
Daylamites d'Irak à Bagdad
Daylamites du Kerman
Daylamites de Ray puis Ispahan et Hamadan

Arbre généalogique[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Joel L. Kraemer, « Humanism in the Renaissance of Islam: The Cultural Revival During the Buyid Age », dans {{Article encyclopédique}} : paramètre encyclopédie manquant, (ISBN 9789004097360, lire en ligne)
    {{Article encyclopédique}} : l'usage du paramètre |périodique = BRILL laisse présager
    Merci de consulter la documentation des modèles et de corriger l'article.
  2. Pierre Royer, « Kerbala 680. Le battement d'ailes du papillon », Conflits, no 6, juillet-septembre 2015, p. 36-38

Source partielle[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]