Bouar — Wikipédia

Bouar
Bouar
Bouar vue du ciel
Administration
Pays Drapeau de la République centrafricaine République centrafricaine
Préfecture Nana-Mambéré
Maire Massina
Démographie
Population 40 353 hab. (2003[1])
Géographie
Coordonnées 5° 55′ 57″ nord, 15° 35′ 35″ est
Altitude 1 046 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : République centrafricaine
Voir sur la carte administrative de République centrafricaine
Bouar

Bouar est une ville de la République centrafricaine, chef-lieu de la préfecture de Nana-Mambéré et de l'une de ses quatre sous-préfectures. L'histoire et la vocation militaire de la ville sont marquées par l'établissement d'une ancienne base de l'armée française (6e régiment interarmes d'outre-mer).

Géographie[modifier | modifier le code]

La ville située sur un gradin du massif granitique de Yadé, à plus de 1 000 m d'altitude, avoisine les frontières du Cameroun. Elle se trouve ainsi à 452 km au nord-ouest de la capitale centrafricaine Bangui. La rivière Lobaye longue de 402 km, affluent de l'Oubangui, prend sa source au pied de la cité[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Période coloniale[modifier | modifier le code]

Portrait de Karinou

Après l'accord franco-allemand du qui reconnaît à la France la ligne des postes établis d'Ouesso à Koundé[3], la ville intègre la colonie française du Congo français. Le , elle est cédée au Kamerun allemand, et fait alors partie de la région du Neukamerun[4]. 1912, voit l'installation d’un important poste militaire allemand à Bouar[5],[6]. Au début de la Première Guerre mondiale, en 1914, Bouar est repris par la France, et intégrée à la colonie du Moyen-Congo fédérée en Afrique-Équatoriale française.

En 1916, la Subdivision de Bouar est rattachée à la Région du Moyen-Logone, puis en 1920, par l'arrêté du 12 décembre 1920, la localité devient un chef-lieu de subdivision de la circonscription de Haute-Sangha, dans la colonie du Moyen-Congo[7]. En 1922, elle est de nouveau rattachée au Moyen-Congo, avec Baboua pour chef-lieu. En 1928, la Subdivision de Bouar devient District de Bouar rattaché à la colonie de l’Oubangui-Chari. Pendant la période 1928-1932, la présence militaire française est renforcée en raison de la révolte des indigènes contre le travail forcé, lors de la guerre du Kongo-wara. Le poste militaire français est rétabli par le capitaine Émile Jean Joseph Boutin, et des éléments de la 9e compagnie du Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (RTST). Le , la figure emblématique de la révolte, Karinou, guérisseur, prophète et féticheur est tué à Nahing, à 50 km au Sud-Est de Bouar dans la vallée de la Nana[8]. Une avenue de la ville de Bouar porte le nom de Karinou.

Au début de la seconde guerre mondiale, à la suite de l'Appel du 18 juin 1940, le Capitaine Robert de Roux en poste à Bouar rallie civils et militaires à la cause de la France libre, en juillet 1940. Le , est créé le District de Bouar, dans la circonscription de l'Ouham-Pendé. Puis 1947, voit l'établissement d’un camp Leclerc à Bouar.

De l'indépendance (1960) à nos jours[modifier | modifier le code]

Le , la République centrafricaine indépendante, instaure la ville de Bouar en chef-lieu de la préfecture de Bouar-Baboua, divisée en deux sous-préfectures de Baboua et Bouar[9], cette préfecture prendra en 1964 le nom de Nana-Mambéré. Le , la commune de moyen exercice de Bouar est érigée en commune de plein exercice. En , l'ESFOA (École Spéciale de Formation des Officiers d'Active) créée le , par le général Jean-Bedel Bokassa à Bangui, est transférée à Bouar[10]. Elle fonctionnera jusqu'en 1973, puis sera rouverte en 2005. C'est en 1978, qu'est institué le diocèse de Bouar par démembrement du diocèse de Berbérati.

En juin 1981[11], l’opération Barracuda débutée en 1979, conduira à la mise en place des EFAO (Eléments Français d’Assistance Opérationnelle) pré-positionnés à Bouar, jusqu’à décembre 1997[12]. Le , les militaires français quittent leur base de Bouar[13]. Bouar abritait jusqu'à fin 1997 une des bases militaires françaises dites «Camps Leclerc».

Le , combat et massacre de Bouar[14], lors de la Troisième guerre civile de Centrafrique.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Instances judiciaires[modifier | modifier le code]

La ville est le siège de la cour d'appel de Bouar, d'un tribunal de grande instance et d'un tribunal pour enfants[15].

Représentation consulaire[modifier | modifier le code]

La ville accueille le consulat du Cameroun depuis le 19 juillet 2012[16].

Quartiers[modifier | modifier le code]

La ville de Bouar est constituée de 48 quartiers recensés en 2003: Arabe, Beya, Bokossi Banda, Camp Fonctionnaire, Camp de Roux, Camp Poste, Centre Commercial, Cote45, Cotonaf1, Cotonaf2, Foulbe, Ganza, Gbagbakayala (1 et 2), Gbaya Bossangoa, Gbaya Carnot, Gboutou 1, Gboutou 2, Gombou 1, Gombou 2, Haoussa 1, Haoussa 2, Haoussa 3, Herman (1 et 2), Kpanawe1, Kpanawe2, La Vallée, Lokoti 1, Lokoti 2, Mairie 2, Mamadou Sara3, Mamadou Sara1, Mamadou Sara2 , Mamadou Sara4, Martineau, Mboum, Mossoro, Ngamakette, Ngollo 1, Ngollo 2, Ouham, Ouham Pende 1, Ouham Pende 2, Ouham-Pende 1, Saint Joseph, Souma (1 et 2), Souma3, Tali, Wansseme, Yaboto.

Poste militaire permanent[modifier | modifier le code]

Placée sur l'axe reliant le Cameroun à la capitale centrafricaine Bangui, Bouar est un endroit stratégique. Le centre militaire sur place a été réhabilité en 2017, avec le soutien de la Minusca. En décembre 2018, la Minusca, la Mission de formation de l'Union européenne en République centrafricaine (EUTM RCA) et les Forces armées centrafricaines (FACA) ont réalisé un audit des infrastructures avec pour objectif d'établir à Bouar le second point d'appui européen après Bangui[17].

Société[modifier | modifier le code]

Éducation[modifier | modifier le code]

La ville est le siège de l'IAO Inspection Académique de l'Ouest qui administre les trois circonscriptions scolaires de Nana-Mambéré, Mambéré-Kadéï et Sangha-Mbaéré.

  • L'enseignement fondamental est assuré par 12 écoles pour plus de 6 000 élèves inscrits et plus d'une centaine d'enseignants[18]. Il se compose de 9 écoles publiques : Camp Leclerc, Cotonaf, Haoussa, Herman, La Vallée, Lokoti, Mamadou Sara, préfectorale filles, préfectorale garçons et 3 écoles fondamentales privées : Gaïwaka, Saint-Joseph et SOS.
  • L'enseignement secondaire est assuré par le Lycée Moderne de Bouar.
  • L'École Nationale d'Élevage de Bouar[19] (ENEB) est entrée en fonction en 2006, elle succède après 19 ans au CTE (Collège Technique d'Élevage) établi avec l'aide de la coopération française en 1962 et au CFPE (Centre de Formation Professionnel d’Élevage) fermé en 1987. Elle forme les techniciens de l'élevage[20].

Santé[modifier | modifier le code]

La ville dispose de six structures de santé : l'hôpital préfectoral, et des centres de santé : Haoussa, Herman, Saint-Michel, SOS et Wantiguera[21].

Médias[modifier | modifier le code]

Radio Siriri
  • Radio Maïgaro, radio communautaire créée en 1995, émettant sur la fréquence 108 FM[22].
  • Radio Siriri, radio confessionnelle du diocèse catholique de Bouar, émettant sur la fréquence 103.6 FM[23].
  • Radio Ndeke Luka, diffuse depuis Bouar son programme national sur 100.9 FM.

Lieux de culte[modifier | modifier le code]

Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : Église évangélique luthérienne de République centrafricaine (Fédération luthérienne mondiale), Église évangélique baptiste en République centrafricaine (Alliance baptiste mondiale), Diocèse de Bouar (Église catholique) [24]. Il y a également des mosquées musulmanes.

Économie[modifier | modifier le code]

L'économie de Bouar repose en partie sur les œuvres d'art, grâce au centre artisanal créé en 2007 qui a formé un millier de jeunes. Ils mettent sur le marché national et sous-régional des produits de valeurs pour gagner leur vie[25].

La culture maraîchère est aussi le principale activité des habitants du village Maïgaro[26].

Transports[modifier | modifier le code]

Routes[modifier | modifier le code]

La ville est traversée d'est en ouest, par la route nationale RN3, partie du Corridor Douala Bangui. Long de 1 500 km, il constitue la principale voie de transit de marchandises du pays[27]. Bouar se situe à 452 km de Bangui et à 158 km de Garoua-Boulaï sur la frontière camerounaise.

La ville dispose de liaisons routières parfois peu praticables : vers le nord, pour Bocaranga, puis Paoua par la route régionale RR4; vers le nord-ouest, pour Bozoum par la route régionale RR8; vers le sud pour Carnot par la RN3, puis RN11 à partir de Baoro.

Aérodrome[modifier | modifier le code]

La ville est reliée par le transport aérien avec l'Aéroport de Bouar (code AITA : BOP),

Culture[modifier | modifier le code]

La région conserve des vestiges d'une culture à mégalithes dans le village de Narèmè, présentés en 2006 pour classement au patrimoine mondial de l'UNESCO[28]. La zone mégalithique couvre 130 km de long sur 30 km de large et s'étend sur une surface d'environ 7 500 km2. Ces mégalithes ont été signalés pour la première fois par le commandant français J. d'Aubraumont.

Personnalités[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Population des villes de RCA
  2. La Nouvelle Centrafrique, 30 avril 2013
  3. Isabelle Dion (Archives nationales de France), Commémoration Savorgnan de Brazza, La pénétration par la Sangha, 2005
  4. Traité Maroc-Congo du 4 novembre 1911 entre l’empire allemand et la République Française
  5. Richard Bradshaw, Juan Fandos-Rius, Historical Dictionary of the Central African Republic, Rowman & Littlefield, USA, 2016, p. 137
  6. Jacques Serre, Hommes et destins: Tome XI Afrique noire, p. 108
  7. Bulletin L'Armée d'Afrique, 1928-12, L'Afrique Équatoriale Française p. 367
  8. Jacques Serre, Hommes et destins: Tome XI Afrique noire, p. 110 (Ed. L’Harmattan)
  9. Loi 60.179 du 23 janvier 1961 portant création des préfectures et des sous-préfectures sur le territoire de la République Centrafricaine
  10. (en) « Acap-cf.info -&nbspThis; website is for sale! -&nbspacap-cf; Resources and… », sur acap-cf.info via Internet Archive (consulté le ).
  11. « [https://www.hrw.org/legacy/french/reports/2007/car0907/4.htm �tat d�anarchie: R�bellions et exactions contre la population civile: Contexte : Les causes diverses du conflit en RCA] », sur www.hrw.org (consulté le )
  12. « 666-4 Bad Request !!! », sur cdef.terre.defense.gouv.fr (consulté le ).
  13. Stephen Smith, « Les «Barracudas» désertent Bangui. A la mi-avril, la plupart des soldats français quittent le Centrafrique. Soulagés. », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. RFI : RCA: 18 personnes tuées et 12 blessées dans une maison, à Bouar
  15. Centrafric Matin, 28 juillet 2011
  16. Ouverture consulat du Cameroun - journaldebangui.com/
  17. « Les Européens se préparent pour s’implanter dans le camp d’instruction militaire de Bouar », sur Bruxelles2.eu,
  18. Rapport ACF Action contre la faim RRM, septembre 2013, p. 18
  19. Vianney Ingasso, « Bouar : l’élevage des poulets de chair, source de revenus de certains jeunes sans emploi », sur Radio Ndeke Luka, (consulté le )
  20. OIE Organisation mondiale de la santé animale, PVS Evaluation Report, République centrafricaine, Août 2010
  21. Rapport ACF Action contre la faim RRM, septembre 2013, p. 10
  22. Association des radios communautaires de Centrafrique
  23. Radio Siriri
  24. J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 531-532
  25. « Afrique économie - Centrafrique: la place de l'artisanat dans l'économie à Bouar, près de la frontière camerounaise », sur RFI, (consulté le )
  26. oubangui médias, « La culture maraîchère, principale activité des habitants du village Maïgaro à Bouar », sur Oubangui Médias, (consulté le )
  27. Journal de Bangui, 6 mai 2013
  28. unesco.org - listesindicatives/4003/
  29. « ordredelaliberation.fr/fr_comp… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  30. « ordredelaliberation.fr/fr_comp… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  31. « ordredelaliberation.fr/fr_comp… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]