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Blueberry
Série de bande dessinée
Blueberry sur la couverture de l'album : La piste des sioux
Blueberry sur la couverture de l'album : La piste des sioux

Scénario Jean-Michel Charlier
François Corteggiani
Jean Giraud
Thierry Smolderen
Joann Sfar
Christophe Blain
Dessin Jean Giraud
Colin Wilson
Michel Blanc-Dumont
William Vance
Michel Rouge
Christophe Blain
Couleurs Jean Giraud
Claude Poppée
Évelyne Tranlé
Janet Gale
Claudine Blanc-Dumont
Jocelyne Etter-Charrance
Petra
Scarlett Smulkowski
Fraisic Marot
Florence Breton
Claire Champeval
Genre(s) western

Personnages principaux Blueberry
Lieu de l’action États-Unis
Époque de l’action seconde moitié du XIXe siècle

Éditeur Dargaud
Fleurus
Hachette
Novedi
Alpen Publishers
Première publication 1963
Nombre d’albums Blueberry : 31
La Jeunesse de Blueberry : 21
Marshal Blueberry : 3
Jean-Paul Belmondo a d'abord inspiré le dessinateur.
Charles Bronson a aussi inspiré le dessinateur.

Blueberry (/ˈbluˌbɛɹi/[1],Écouter,[note 1]) est une série de bande dessinée de western franco-belge, créée par le Belge Jean-Michel Charlier (scénario) et le Français Jean Giraud (dessin), poursuivie par Jean Giraud seul après la mort de Jean-Michel Charlier en 1989, publiée dans le périodique Pilote de 1963 à 1973, puis dans d'autres périodiques (Tintin, Métal hurlant, Super As, L'Écho des savanes, Spirou et BoDoï) jusqu'en 1999, et éditée en albums de 1965 à 2005.

La série connaît deux séries parallèles, La Jeunesse de Blueberry, créée par Jean-Michel Charlier et Jean Giraud, poursuivie par François Corteggiani (scénario) et Colin Wilson, puis Michel Blanc-Dumont (dessin), éditée en albums de 1975 à 2015, et Marshall Blueberry créée par Jean Giraud (scénario) et William Vance, puis Michel Rouge (dessin), éditée en albums de 1991 à 2000.

La série principale et ses dérivées sont éditées en albums principalement par les éditions Dargaud[note 2].

En 2019, Dargaud édite le premier volume d'un diptyque réalisé par Joann Sfar et Christophe Blain.

La série met en scène un officier de l'armée américaine, Mike S. Blueberry, après la guerre de Sécession. Tout d'abord membre de la garnison de Fort Navajo, il participe aux guerres indiennes puis à la construction du chemin de fer transcontinental. Revenu à la vie civile, il est mêlé à un complot visant à assassiner le président des États-Unis, Ulysses S. Grant. Accusé et déjà condamné à tort pour une autre affaire, il devient un hors-la-loi et se cache un temps parmi les tribus indiennes avant de parvenir à obtenir sa réhabilitation et devenir joueur de poker dans la ville de Tombstone où il est mêlé à la fusillade d'OK Corral. La série La Jeunesse de Blueberry raconte les aventures du jeune Mike Donovan, devenant lieutenant de l'armée de l'Union pendant la guerre de sécession et changeant son nom en « Mike Steve Blueberry ».

Description[modifier | modifier le code]

Résumé général[modifier | modifier le code]

Blueberry chez Rombaldi.
Librairie Lambiek à Amsterdam en 1973 avec des albums de Blake et Mortimer (milieu), de Buck Danny (haut), de Blueberry (bas), de Barbarella (affiche en arrière-plan) etc

La série relate les aventures de Mike Steve Donovan, devenu Mike S. Blueberry, lieutenant au sein de la cavalerie des États-Unis, dans l'Ouest américain de la seconde moitié du XIXe siècle. Initialement issu d'une riche famille sudiste et esclavagiste, Mike, à l'issue d'un coup monté, doit prendre la fuite pour éviter une accusation de meurtre et incendie. Il quitte sa famille et Harriet, sa fiancée, et cherche à rejoindre les lignes nordistes pour échapper à la justice sudiste. Surpris par une patrouille yankee qui lui demande son identité et en manque d'inspiration, son regard se pose sur un buisson de myrtilles (« blueberry » en anglais). Il sera donc désormais connu en tant que soldat yankee Blueberry (Jeunesse t1/p13). Le personnage est né. Il sera promu lieutenant et deviendra le « Lieutenant Blueberry » à la fin du tome 3 (« Cavalier bleu ») après avoir sauvé le général Dodge.

C'est d'ailleurs le général Dodge qui, dans ce même album, le prenant pour un traître, lui cassera le nez d'un coup de béquille. On a donc le personnage final à la fin de ce tome 3, lieutenant yankee et nez-cassé.

Les histoires ont souvent pour toile de fond des faits réels (les guerres indiennes, la construction du chemin de fer transcontinental, la fusillade d'O.K. Corral...) et mettent en scène certains personnages tout aussi réels (des chefs indiens tels Cochise, Geronimo ou Sitting Bull, quelques héros pittoresques du Far West comme Wild Bill Hickok ou Wyatt Earp, ou encore des militaires américains tels les généraux Crook et Dodge) mais l'imagination du scénariste entraîne rapidement ses personnages sur des terrains assez éloignés de la réalité historique.

Au bout d'une quinzaine d'albums de la série principale, Blueberry n'est plus lieutenant : exclu de l'armée, il devient simplement « Mister Blueberry » et poursuit ses aventures dans le civil. À plusieurs reprises déjà, même à l'époque où il conservait son rang d'officier, des scénarios l'avaient entraîné loin des camps militaires, notamment en lui faisant endosser l'étoile de shérif (marshal).

Personnages[modifier | modifier le code]

Mike Steve Blueberry[modifier | modifier le code]

Lieutenant de cavalerie ou pas, Mike Blueberry est présenté comme un antihéros, bien loin des stéréotypes du héros de western traditionnel (surtout à l'époque de sa création, au début des années 1960). Dès le premier album, il apparaît débraillé et trichant au poker. Buveur, joueur, tricheur, indiscipliné, bagarreur, rouspéteur, insolent… Tête brûlée, toujours décontracté, volontiers cynique, souvent hirsute et mal rasé, Blueberry n'en reste pas moins un héros : il ignore la peur, il fait passer l'honneur, l'amitié, le respect de la parole donnée avant tout, il risque sa vie sans sourciller pour défendre les bonnes causes.

Une des particularités de la série est que le physique du héros (comme d'ailleurs sa psychologie), évolue au fil des albums. À l'origine, le dessinateur s'était inspiré de Jean-Paul Belmondo pour son visage[2],[3], puis il emprunte des caractéristiques à des personnalités aussi variées que Charles Bronson, Clint Eastwood, Arnold Schwarzenegger, Vincent Cassel ou encore Keith Richards[4],[5].

Les compagnons[modifier | modifier le code]

Jimmy Mc Clure[modifier | modifier le code]

Un vieux prospecteur d'argent, alcoolique qui vagabonde depuis 40 ans sur la frontière et qui devient, à partir de l'album Le Cavalier perdu, un des plus fidèles compagnons d'aventure de Blueberry. À noter que Jim McClure est représenté en train de jouer au poker avec Blueberry à la dernière vignette de « Tonnerre sur la Sierra », dans la série La Jeunesse de Blueberry tome 3 (Cavalier Bleu) donc bien avant leur rencontre officielle. Une pirouette chronologique de Gir.

Red Neck Wooley[modifier | modifier le code]

Également beaucoup plus âgé que Blueberry, coureur de piste et éclaireur pour l'armée que Blueberry rencontre dans Le Cheval de fer. Avec son complice Mc Clure, ils forment un duo haut en couleur et deviennent des personnages récurrents de la série principale.

Les femmes[modifier | modifier le code]

Harriet Tucker[modifier | modifier le code]

Évoquée rapidement en début de la série La Jeunesse, Harriet Tucker est la première relation de Blueberry quand il était sudiste mais il est accusé d'avoir tué le père d'Harriet et devra prendre la fuite.

Muriel Dickson[modifier | modifier le code]

Fille du colonel Dickson qui commande Fort Navajo. Blueberry est en rivalité amoureuse mais amicale avec son ami le lieutenant Graig. Elle est présente dans les quatre premiers volumes du cycle des guerres indiennes. Elle a un fort penchant pour Blueberry (voir la planche 15 de « Le Cavalier perdu ») mais n'apparaît plus du tout dans « La Piste des Navajos ». On peut penser qu'elle se mariera finalement avec le lieutenant Graig tandis que Blueberry repart vers d'autres aventures.

Katie Marsh[modifier | modifier le code]

Institutrice rebelle dans « L'Homme à l'étoile d'argent », elle est une des seules à refuser l'emprise du clan Bass sur la ville. Elle sera présente en soutien de Blueberry pour pacifier la ville même s'il la traite avec peu d'égards. L’album finit sur une déclaration « Je t'attendrai » qui n'a pas eu de suite.

Chihuahua Pearl[modifier | modifier le code]

Aventurière décidée, intelligente et sans scrupule, sachant jouer des atouts de sa féminité, son objectif est de faire fortune à n'importe quel prix. Elle est le seul amour de Blueberry, qui pourtant la laissera partir pour épouser un riche homme d'affaires. C'est aussi ce personnage qui marque une révolution dans la série : à la page 22 de l'album Arizona Love (paru en 1990) apparaît le premier nu des aventures de Blueberry. Chihuahua Pearl vient de passer une nuit d'amour avec l'ex-lieutenant.

Chini[modifier | modifier le code]

Chini est la fille de Cochise. Elle est promise à Vittorio, successeur supposé de Cochise, ce qui provoquera les conflits de l'album « Nez Cassé ». Elle appelle Blueberry « Tsi-Na-Pah » (qui veut dire "nez-cassé" en Navajo). Elle veut se marier à Blueberry. Gravement blessée par balles à la fin de l'album, elle se rétablit sur « La Longue Marche » (qui finit sur une scène de jalousie avec Chihuahua Pearl). Cochise meurt à la fin de « La Tribu fantôme » et Blueberry quitte Chini et Vittorio.

Les ennemis[modifier | modifier le code]

Quanah-N'a-Qu'un-Œil[modifier | modifier le code]

Quanah alias « Aigle solitaire » est un éclaireur yankee qui trahit Blueberry dans la saga Fort Navajo. Espion au début, il rejoindra le clan Apache et livrera une guerre sans merci à Blueberry.

Jethro Steelfingers[modifier | modifier le code]

Jethro Steelfingers est équipé comme son nom l'indique d'une prothèse de main métallique après avoir perdu la sienne lors d'un combat avec les Indiens. Il manœuvre pour retarder les avancements de chantier via les guerres indiennes.

Vigo[modifier | modifier le code]

Vigo est un militaire mexicain qui conduira Blueberry en cour martiale, accusé du vol des 500 000 $ de "Ballade pour un cercueil".

Lopez[modifier | modifier le code]

Gouverneur de la province mexicaine de Chihuahua, le colonel Lopez apprend l'existence du trésor de la Confédération sudiste qu'est chargé de récupérer Blueberry et tente de le retrouver pour son propre compte.

Destins croisés[modifier | modifier le code]

  • Nez Cassé rencontre Pancho Villa en 1913 dans l'album Viva Nez Cassé de la série Les Gringos (Charlier/Vidal/De La Fuente) en 1995.
  • On retrouve Jimmy Mc Clure dans la série Buddy Longway en 1982. Derib fait un clin d’œil à l'œuvre de Charlier et Giraud, le temps d'une planche, lorsque Buddy rencontre Mc Clure en pleine forêt dans le 11e album (La Vengeance).
  • On peut voir Blueberry et son compagnon Jimmy Mc Clure à la planche 17 du tome 13 de Durango : Sans pitié, de Yves Swolfs, en 1998

Historique[modifier | modifier le code]

Blueberry[modifier | modifier le code]

En 1963, Jean-Michel Charlier cherche un dessinateur pour un western à paraître dans Pilote et en parle à Jijé — parce qu'il dessinait Jerry Spring — qui propose à son assistant Jean Giraud d'en devenir l’illustrateur. La première aventure de Blueberry est publiée le dans Pilote[6], intitulée Fort Navajo.

La Jeunesse de Blueberry[modifier | modifier le code]

En 1968, les auteurs entreprennent de raconter la jeunesse du héros durant la guerre de Sécession. Ces pages sont publiées dans Super Pocket Pilote sous forme de récits complets et racontent comment le héros a obtenu son nom inhabituel (il a prétendu s'appeler ainsi quand il a quitté les États confédérés d'Amérique pour rejoindre l'Union). Jean Giraud se détache ensuite de cette série parallèle, qui est reprise graphiquement par Colin Wilson, puis par Michel Blanc-Dumont.
Lorsque Jean-Michel Charlier meurt le , c'est François Corteggiani qui poursuit le scénario de La Jeunesse de Blueberry.

Marshal Blueberry[modifier | modifier le code]

En 1991, alors que la série principale est arrêtée par la mort de Jean-Michel Charlier, Jean Giraud crée une série parallèle, dont il écrit le scénario et confie le dessin à William Vance[note 3], Marshal Blueberry, qui prend pour cadre l’année 1868 et s’intercale ainsi entre les cycles du Cheval de fer et de L’Or de la Sierra de la série principale.

La série connaît trois tomes. Jean Giraud est assisté au scénario par Thierry Smolderen[note 4] pour le tome 2. Le dernier tome est dessiné par Michel Rouge[note 5] après l'abandon « inexpliqué » de Vance[7].

Mister Blueberry[modifier | modifier le code]

Après cinq années sans nouvelle publication, Jean Giraud relance la série principale en 1995 et entame un nouveau cycle dont il assure le scénario et le dessin. Blueberry ayant quitté l'armée et étant installé dans la vie civile, la série est dorénavant intitulée Mister Blueberry .

Blueberry 1900[modifier | modifier le code]

Un autre projet de série parallèle, sous-titré Blueberry 1900, et mettant en scène un Mike Blueberry plus âgé, est élaboré par Jean Giraud, qui souhaite en écrire le scénario et en confier le dessin à François Boucq. Il s'agit d'un projet défini par Giraud comme « très libre et fort transgressif par rapport à la première image de Mike », avec l'utilisation du rapport à la magie qu'entretenaient les Indiens[8], une immersion « dans la sociologie indienne, comme pour Danse avec les loups, en remettant à plat notre vision matérialiste du monde, et en explicitant le choc de cultures qui s’est déroulé »[9].

Ce projet est rejeté par Philippe Charlier, fils et ayant droit de Jean-Michel Charlier, qui n'a pas accepté la trame du récit impliquant l'utilisation de drogues par Blueberry et l'existence de sciences occultes, telles que le chamanisme[8],[note 6],[note 7].

En 2008, Jean Giraud déclare, dans une interview accordée au site Actua BD, qu'il n'a pas abandonné l'idée de Blueberry 1900 mais ce projet ne se réalise pas[9].

Une aventure du lieutenant Blueberry[modifier | modifier le code]

Sous l'impulsion de l'éditeur, Joann Sfar et Christophe Blain reprennent le personnage pour un diptyque dont le premier tome, Amertume Apache, est publié à la fin de l'année 2019[10]. L'album fait partie de la sélection officielle du Festival d'Angoulême 2020[11]. Le second tome, annoncé à la dernière case de l'album, s'intitulera Les Hommes de non-justice.

Dessin[modifier | modifier le code]

Sur les quatre décennies, les dessin et le style de Giraud ont beaucoup évolué. Proche de Jijé dont il a fait la rencontre en 1958, initialement Gir adopte comme lui un dessin rapide et minimal, centré sur l'action. Sur les premiers albums, le second plan est simplifié et l'arrière plan est presque absent. Par contre, on retrouve dès cette époque une grosse présence d'aplats noirs. Les cases respectent encore les dispositions classiques. La coloration psychédélique initiale (violets/verts...) sera revue dans les éditions ultérieures pour revenir à une coloration plus classique à base de bruns[12].

Au fur et à mesure des albums, les détails et les matières sont de plus en plus précises, les noirs plus présents. Le premier gros virage est « L'Homme à l'étoile d'argent » qui se rapproche de la forme définitive (même si des arrière-plans restent encore vides)[13].

Progressivement, Gir va utiliser les hachures pour représenter les reliefs, les textures mais aussi les visages, notamment à partir de la série « Cheval de fer ». On trouve aussi à partir de là de plus en plus de ruptures dans le découpage en vignettes, initialement académique, pour s'adapter à la mise en scène voulue par Gir.

Le diptyque de l'Allemand (« La Mine de l'Allemand perdu » / « Le Spectre aux balles d'or ») marque un sommet graphique de la série avec notamment la représentation des animaux, des espaces et des personnages[13],[14].

Analyse[modifier | modifier le code]

Blueberry se signale par un ton réaliste et volontiers sombre, souvent accompagné d'une grande violence. Toutefois cette caractéristique ne date pas de sa création en 1963 : ce n'est qu'à partir de 1968 que l'application de la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse commence à s'assouplir et que les auteurs peuvent alors donner libre cours à leur imagination sans craindre le soupçon de dévoyer moralement leurs jeunes lecteurs.

La trilogie Marshal Blueberry, quant à elle, doit plus au style des westerns de Sergio Leone, Sergio Corbucci ou Sam Peckinpah qu'au classicisme de Jean-Michel Charlier[7]. Mais on retrouve aussi cette influence, au niveau du cadrage des dessins, notamment des gros plans sur les visages, dans la série classique du diptyque de l'Allemand (1969 et 1970 en prépublication dans Pilote).

Postérité[modifier | modifier le code]

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Blueberry est une série importante de l'histoire de la bande dessinée[15], une éclatante réussite dans le genre western[16], le dessin de Jean Giraud, allié aux scénarios particulièrement riches de Jean-Michel Charlier[15], acquérant rapidement une grande maturité graphique qui en fait une des plus belles réussites de la bande dessinée réaliste franco-belge[17], dont le succès n'a cessé de s'affirmer au cours des années. Remarquée pour son modernisme, cette série contient, dès sa création en 1963, les caractères des bandes dessinées qui viendront dix ans plus tard, marquant un renouvellement des mythes en faisant de Blueberry un des premiers antihéros de la bande dessinée[15]. Le style graphique de Jean Giraud est remarqué pour son admirable sens de l'espace et sa science du cadrage et de la composition rythmique des planches[16].

Influences[modifier | modifier le code]

Le style graphique de Jean Giraud influence[15] celui d'un grand nombre d'auteurs de bandes dessinées western. Cette influence est perceptible dans les œuvres de Christian Rossi (Jim Cutlass, Le Chariot de Thespis, W.E.S.T.), d'Hermann (Comanche), de Michel Blanc-Dumont (Jonathan Cartland)[18]. Elle se montre avec plus d'ostentation dans les œuvres de Colin Wilson (Nevada), de Michel Rouge (qui a collaboré avec Giraud sur l'album La Longue Marche), d'Yves Swolfs (Durango) et de Thierry Girod (Wanted, Durango).

Publications[modifier | modifier le code]

Périodiques[modifier | modifier le code]

Blueberry
  • Pilote (1963-1973) : prépublication des tomes 1 à 16 (sous le titre Fort Navajo jusqu'au tome 4, puis Blueberry).
  • Tintin (1975) : prépublication du tome 17.
  • Métal hurlant (1979) : prépublication du tome 18.
  • Super As (1979-1980) : prépublication des tomes 18 et 19.
  • L'Écho des savanes (1981) : prépublication du tome 20.
  • Spirou (1983) : prépublication du tome 21.
  • BoDoï (1999) : prépublication du tome 26.
La Jeunesse de Blueberry
  • Super Pocket Pilote (récits complets)
    1. Tonnerre sur la sierra, 14 p., no 1 (1968)
    2. Le Secret de Blueberry, 16 p., no 2 (1968)
    3. Le Pont de Chattanooga, 16 p., no 3 (1969)
    4. 3000 mustangs, 16 p., no 4 (1969)
    5. Chevauchée vers la mort, 16 p., no 5 (1969)
    6. Chasse à l’homme, 16 p., no 6 (1969)
    7. Private M.S. Blueberry, 16 p., no 7 (1970)
    8. Double jeu, 16 p., no 9 (1970)

Albums[modifier | modifier le code]

La saga Blueberry.

Les aventures de Blueberry sont relatées dans quatre séries d'albums : Blueberry, La Jeunesse de Blueberry, Marshal Blueberry et Mister Blueberry. S'y ajoute le diptyque réalisé hors série par Christophe Blain et Joann Sfar publié sous l'intitulé Une aventure du lieutenant Blueberry.

La Jeunesse de Blueberry (1861-1864)[modifier | modifier le code]

Cette série, qui regroupe de nombreux cycles, relate les jeunes années du lieutenant Blueberry, avant et surtout pendant la Guerre Civile américaine, alors qu'il s'est engagé dans les armées de l'Union. Les albums ont été publiés chez plusieurs éditeurs successifs : Dargaud, Novedi et Alpen Publishers. Dupuis a réédité trois tomes (Les Démons du Missouri, Terreur sur le Kansas et La Poursuite impitoyable) dans la collection « Repérages » ; l'éditeur historique de La Jeunesse de Blueberry, Dargaud, a finalement regroupé et réédité l'ensemble des albums en 2003. Les trois premiers tomes étaient à l'origine inclus dans la série principale (et numérotés respectivement 17, 19 et 20).

Cycle Traître au Sud
Cycle Quantrill
Cycle ferroviaire
Cycle Atlanta
Cycle Complots
Cycle Complots II
Cycle rothschildien
Cycle Rédemption

Blueberry (1867-1868)[modifier | modifier le code]

La série a été publiée chez plusieurs éditeurs successifs : Dargaud, Fleurus en France et EDI-3 en Belgique, Hachette, Novedi, Alpen Publishers. Dupuis a réédité les quatre tomes à partir de La Longue Marche dans la collection « Repérages » en 1992 ; l'éditeur historique de Blueberry, Dargaud, a finalement regroupé et réédité l’ensemble des albums en 2003. Les trois premiers tomes de La Jeunesse de Blueberry étaient à l'origine inclus dans la série principale (et numérotés respectivement 17, 19 et 20), ce qui a entraîné la renumérotation des tomes à partir du no 17. Blueberry a aussi été repris en petit format dans sa propre revue aux Éditions Presses Internationales (EPI) le temps de quatre numéros (1982-1983).
Lors de la réédition des albums en 2004, l'éditeur ajoute en préface un dossier de quatre pages présentant la série en la découpant en plusieurs cycles qui sont repris ci-dessous.

Cycle Fort Navajo - Les Premières Guerres indiennes
Le Premier Retour à la vie civile
Cycle Cheval de fer - Les Secondes Guerres indiennes

Marshal Blueberry (1868)[modifier | modifier le code]

Les albums publiés chez Alpen ont été réédités chez Dargaud.

Blueberry (1869-1872)[modifier | modifier le code]

Cycle L'Or de la sierra
Cycle Chihuahua Pearl - Le Trésor des Confédérés
Cycle Premier complot - La Déchéance de Blueberry
Cycle Second complot - Le Crépuscule de la nation Apache et la réhabilitation de Blueberry
Le Second Retour à la vie civile

Mister Blueberry (1881)[modifier | modifier le code]

À partir du volume 24, la série change de titre et c'est Jean Giraud seul qui, à la suite du décès de Jean-Michel Charlier, écrit les scénarios.

  • 24 Mister Blueberry, Dargaud, Bruxelles, 1995
    Scénario et dessin : Jean Giraud - Couleurs : Florence Breton
  • 25 Ombres sur Tombstone, Dargaud, Bruxelles, 1997
    Scénario et dessin : Jean Giraud - Couleurs : Florence Breton
  • 26 Geronimo l'Apache, Dargaud, Bruxelles, 1999
    Scénario et dessin : Jean Giraud - Couleurs : Florence Breton
  • 27 OK Corral, Dargaud, Bruxelles, 2003
    Scénario et dessin : Jean Giraud - Couleurs : Claire Champeval, Jean Giraud
  • 28 Dust, Dargaud, Bruxelles, 2005
    Scénario et dessin : Jean Giraud - Couleurs : Jean Giraud, Scarlett Smulkowski
  • HS Apaches[note 8], Dargaud, Bruxelles, 2007
    Scénario et dessin : Jean Giraud - Couleurs : Florence Breton

Une aventure du lieutenant Blueberry (1867-1868)[modifier | modifier le code]

Éditions intégrales[modifier | modifier le code]

  • Niffle lance une édition intégrale en noir et blanc au format roman en 2002[20].
  • Les Monts de la superstition : intégrale des tomes 11 et 12, à l'occasion de la sortie du film adapté de ces albums (Dargaud, 2003).
  • Dargaud réédite en 2009, en partenariat avec l'hebdomadaire belge Le Soir, les 23 tomes de Blueberry et les 5 tomes de Mister Blueberry par ordre chronologique en 15 albums toilés, avec carnet de croquis dans les huitième et quinzième volumes[21].
  • Hachette réédite l'intégralité des séries entre et , soit 52 numéros (qui se divisent comme suit : les 28 tomes de la série originale + Apaches ; les vingt premiers tomes de la Jeunesse de Blueberry - le dernier étant Gettysburg, et les trois tomes de Marshal Blueberry), chacun avec un dossier en supplément, dans un ordre de parution parfois déroutant (L'Homme à l'étoile d'argent étant sorti après Le Cheval de fer), les quatre premiers tomes étant publiés avec les nouvelles couleurs réalisées par Claudine Blanc-Dumont en 1993 et 1994[22].
  • Dargaud édite une intégrale en neuf volumes (trois albums par volume, dans leur ordre de publication originale) entre 2012 et 2019, en reproduisant les films d'origine[23]. L'agencement des pages reprend celui de la prépublication dans Pilote, Super As, Métal Hurlant, l'Écho des Savanes et Spirou. (Les pages de rédactionnel présentent des dessins rares ou inédits, ainsi que les comparaisons entre les planches prépubliées et leur version album quand il y a eu changement)[24].
  • Altaya réédite l'intégralité des séries à partir du , soit 55 numéros (qui se divisent comme suit : les 28 tomes de la série originale + Apaches, les 21 tomes de la Jeunesse de Blueberry, les trois tomes de Marshal Blueberry ainsi que l'album Il était une fois Blueberry en deux tomes), chacun avec un dossier de huit pages en supplément [25].

Adaptations[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Philippe Charlier, fils et ayant droit de Jean-Michel Charlier, qui n'a pas accepté la trame du récit impliquant l'utilisation de drogues par Blueberry et l'existence de sciences occultes, telles que le chamanisme, a désavoué le film et fait retirer le nom de son père du générique.

Télévision/vidéo[modifier | modifier le code]

  • Blueberry, réalisateur Christophe Heili (27 min), , production : Canal+/TVCF (Cendranes Films)
  • Giraud - Mœbius, réalisateur Jean-Louis Martin-Barbaz (26 min), 1996, production : 8 Mont Blanc/Cendranes Films/Les Films Grain de Sable
  • Jean-Michel Charlier, réalisateur Jean-Pierre Delvalle (26 min), 1997, production : Atelier Multimédia, collection « Portrait d'Auteur », pour le CNBDI d'Angoulême (VHS)

Musique[modifier | modifier le code]

  • La Ballade de Blueberry par Belkaïd Chakir, éd. Pronéa, 1997 (12 morceaux), pochette dessinée par Jean Giraud[26].
  • Blueberry instrumental par Marcel Dadi, 1973.
  • Le rappeur réunionnais Max Steel fait référence à Blueberry dans son morceau $500 Reward, 2018.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Livres[modifier | modifier le code]

Revues[modifier | modifier le code]

  • Jean-Yves Brouard, « Aux sources de Blueberry… », Casemate, no Hors série 3,‎ , p. 50-61.
  • Christophe Blain (int.) et Frédéric Bosser, « Just call me B...lain », dBD, no 139,‎ décembre 2019 - janvier 2020, p. 30-35.
  • Joann Sfar (int.), Christophe Blain (int.) et Jean-Pierre Fueri, Frédéric Vidal, « Blueberry piégé », Casemate, no 131,‎ , p. 50-61.

Internet[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La série est originellement intitulée Fort Navajo une aventure du Lieutenant Blueberry, Une aventure du lieutenant Blueberry à compter du tome 14, Lieutenant Blueberry à compter du tome 20, puis Blueberry à compter du tome 23 et enfin Mister Blueberry à compter du tome 24. Depuis les rééditions de 1993, tous les tomes de la série sont à présent édités sous l'intitulé Blueberry.
  2. Entre 1980 et 1990, les albums sont édités par des éditeurs différents, successivement Fleurus, Hachette, Novedi et Alpen Publishers. Par la suite, les droits sont récupérés par Dargaud qui détient aujourd'hui l'ensemble du catalogue Blueberry.
  3. Vance est en outre crédité de l'« adaptation » du texte de Giraud dans le tome 1
  4. Smolderen est crédité de l'« adaptation » du texte de Giraud.
  5. Michel Rouge a été l'assistant de Jean Giraud pour l’encrage du tome 19, La Longue Marche, et a par ailleurs repris le dessin de la série Comanche à la suite d'Hermann en 1990.
  6. Dans l'adaptation cinématographique de la série par le réalisateur Jan Kounen en 2004, ces mêmes concepts ont conduit Philippe Charlier à désavouer le film et à faire retirer le nom de son père du générique.
  7. François Boucq se voit alors proposer par Alejandro Jodorowsky le scénario de la série western Bouncer.
  8. Mise bout à bout des flash-back contenus dans les tomes 24 à 28, pour ne former qu'une seule histoire linéaire, contenant certaines planches inédites. Ces planches seront les dernières réalisées par Jean Giraud pour la série Blueberry.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API. Son nom est francisé /blubeʁi/ en français de France.
  2. https://www.dhnet.be/medias/cinema/2021/09/11/jean-paul-belmondo-a-inspire-blueberry-et-indiana-jones-ARTSFEHDRNG7FFNVHEGYFW57CE/ consulté le 23 octobre 2022.
  3. https://www.bfmtv.com/people/cinema/blueberry-cobra-lupin-iii-ces-personnages-de-bd-et-de-manga-inspires-par-belmondo_AN-202109070341.html / consulté le 23 octobre 2022.
  4. Frédéric Potet, « Les dessins de Moebius par lui-même », Le Monde,‎ 10 mars 2012 (octobre 2010) (lire en ligne) : « je lui ai donné les traits de nombreux acteurs à la mode de films d'action : Belmondo bien sûr, mais aussi Bronson, Eastwood, Schwarzenegger… J'ai même utilisé Keith Richards (le guitariste des Rolling Stones) ou Vincent Cassel (qui a campé le rôle de Blueberry au cinéma). À chaque fois, je rajoutais un nez cassé, ainsi qu'une coupe de cheveux à la Mike Brant ! ».
  5. Marius Chapuis, « Dans la BD, Belmondo a l’étoffe d’un éros », Libération, 6 septembre 2021
  6. François Corteggiani, Michel Blanc-Dumont et Claudine Blanc-Dumont, Il faut tuer Lincoln, Paris/Barcelone/Bruxelles etc., Dargaud Benelux, , 48 p. (ISBN 2-205-05201-2), i
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  23. Ces films ayant été préalablement scannés, le trait accuse souvent une perte de définition : les traits fins se retrouvent amincis parfois jusqu'à l'effacement, tandis que les hachures ou le modelé ont tendance à se brouiller.
  24. « Blueberry (Intégrale) - BD, informations, cotes », sur Bedetheque.com (consulté le ).
  25. [1]
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