Bernard Chabert — Wikipédia

Bernard Chabert
Fonctions
Archevêque d'Embrun
Archidiocèse d'Embrun
à partir d'
Évêque de Genève
Diocèse de Genève
-
Pierre (d)
Chancelier (d)
Cathédrale Notre-Dame de Paris
-
Biographie
Naissance
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès

Bernard Chabert ou (de) Bérard de Chabert (parfois Bernard-Chabert, Chaberti[1]), mort à la fin de l'année 1235, est un prélat français du début du XIIIe siècle, originaire du Dauphiné, notamment archevêque d'Embrun, sous le nom Bernard Ier.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Selon un manuscrit, les Antiquités du Briançonnais, reprise par la tradition, le Père jésuite Berard indique qu'il serait né à La Salle, à proximité de Briançon[2]. Cette thèse est notamment retenue par la Gallia Christiana (1867)[2] ou l'abbé Fillet, auteur d'une Notice chronologico-historique sur les archevêques d'Embrun (1901)[3]. L'auteur de la Gallia christiana (1867) indique que le nombre d'élèves fréquentant l'Université de Paris amène l'usage pour la désignation des étudiants l'association de « leur nom de baptême, et celui de leur propre pays […] c'est pourquoi notre prélat est connu sous le nom de Bernard-Chabert, ou des Chaberts, qui était le nom d'un vaste domaine appartenant à sa mère »[2]. Selon cette même tradition, il appartiendrait à la famille noble Berard, bien que celle-ci ne soit mentionnée dans le Briançonnais qu'au début du XIVe siècle[4]. Cette appartenance explique donc l'usage du nom Bernard Ier de Bérard de Chabert.

L'historien régionaliste Aristide Albert (1821-1903) indique, dans son ouvrage dédié aux personnalités du Briançonnais, que cette origine régionale est douteuse[5]. Il souligne que le jésuite Berard a cherché à attacher ce personnage à la région sans apporter de preuves, toutefois cette idée s'est imposée et est devenue traditionnelle[5].

Le Père Marcellin Fornier, dans ses Ephémérides Dauphinoises, indique qu'il serait né à Romans, en Dauphiné[5]. Il est considéré par les auteurs récents comme étant originaire du Dauphiné[6].

Les auteurs du Régeste genevois (1866) soulignent en introduction de sa notice « L'évêque Bernard est généralement appelé du nom de Chabert, mais les renseignements sur les premières années de sa vie ne sont pas établis d'une manière certaine »[ReG 1].

Carrière ecclésiastique[modifier | modifier le code]

Bernard Chabert étudie à l'université de Paris[ReG 1],[6] la philosophie, la théologie et l'écriture sainte[2]. Il est mentionné pour la première fois dans un document datant de l'année 1205 où il est dit chancelier de l'église de Paris[ReG 1],[1],[7].

Il obtient une provision pour le siège de Genève[1], en [2], à la suite de la démission de Nantelme[6],[7].

Ces prédécesseurs ont eu à résister face aux prétentions des comtes de Genève, il doit désormais faire face l'autre puissance régionale, la maison de Savoie[8]. En 1211, il obtient du comte de Savoie, Thomas Ier, de renoncer à ses prétentions sur le diocèse[2],[7], notamment « le droit de percevoir les revenus de l'évêché en cas de vacance du siège épiscopal »[8]. L'année suivante, il rencontre des tensions avec le sire de Faucigny, Aymon II, à propos des terres de Sallaz[8]. Bernard Chabert obtient du sire de le dédommager[8].

Proche du pape Innocent III[2],[6], il est élu archevêque d'Embrun vers 1212[2] ou l'année suivante[6],,[7], à la suite de la mort de Raimond II[1]. Bernard est élu par le Chapitre à l'unanimité[1]. Son successeur sur le siège de Genève, Pierre Ier, dont l'élection sera contestée, permettra au comte de Savoie de revenir sur certains engagements[8].

Il participe au Quatrième concile du Latran, de 1215[1]. Il se rend à Paris, aux côtés de Simon IV de Montfort, l'évêque de Toulouse, Folquet de Marseille et celui de Gap, Hugues II, où Simon obtient l'investiture royale des terres confisquées lors de la croisade des albigeois[1].

Mort[modifier | modifier le code]

Bernard Chabert meurt à la fin de l'année 1235[2],[7], le ou les 1er ou [7].

Il reçoit de la part de quelques auteurs religieux le titre de saint, s'appuyant sur la Gallia christiana[5].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Bernard Chabert porteraient, selon la Gallia christiana : parti, au 1er, d'azur au lion d'or, au 2e de sable, à la panthère d'argent.[2] Ces armes appartiennent à la famille noble Berard[4].

Références[modifier | modifier le code]

Régeste genevois[modifier | modifier le code]

Autres références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Thierry Pécout, « Épiscopat et papauté en Provence : une refondation », Cahiers de Fanjeaux, no 50,‎ , p. 419-452 (lire en ligne).
  2. a b c d e f g h i et j Honoré Fisquet, La France pontificale (Gallia christiana) : Histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l'établissement du christianisme jusqu'à nos jours, divisée en divisée en 18 provinces ecclésiastiques (vol.20 ), Métropole d'Aix. Aix, Arles, Embrun (seconde partie), Paris, E. Repos, (lire en ligne), p. 861-868.
  3. Louis Fillet, Notice chronologico-historique sur les archevêques d'Embrun, Grenoble, (lire en ligne), p. 20-21.
  4. a et b Gustave de Rivoire de La Bâtie, Armorial de Dauphiné contenant les armoiries figurées de toutes les familles nobles et notables de cette province, accompagnées de notices généalogiques complétant les nobiliaires de Chorier et de Guy Allard, Lyon, Imprimerie Louis Perrin (réimpr. 1969 (Allier - Grenoble)) (1re éd. 1867), 821 p. (lire en ligne), p. 64-65.
  5. a b c et d Aristide Albert, Biographie bibliographie du Briançonnais, canton de Briançon, (lire en ligne), p. 9-12.
  6. a b c d et e Diocèse, 1985, p. 43 (lire en ligne).
  7. a b c d e et f Claire Martinet, « Bernard Chabert » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  8. a b c d et e Matthieu de La Corbière, Martine Piguet, Catherine Santschi, Terres et châteaux des évêques de Genève. Les mandements de Jussy, Peney et Thiez des origines au début du XVIIe siècle, Annecy/Genève, Académie salésienne - Archives d'État, , 465 p. (lire en ligne), p. 50.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri Baud (éditeur scientifique), Louis Binz (contributeur), Robert Brunel (contributeur), Paul Coutin (contributeur), Roger Devos (contributeur), Paul Guichonnet (contributeur), Jean-Yves Mariotte (contributeur) et Jean Sauvage (contributeur), Le Diocèse de Genève-Annecy, Paris, Editions Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France », , 331 p. (ISBN 2-7010-1112-4, BNF 34842416, lire en ligne).
  • Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne), p. 136-147, « Épiscopat de Bernard Chabert ».

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]