Bataille de la Trebbia (1799) — Wikipédia

Bataille de la Trebbia (1799)
Description de cette image, également commentée ci-après
Bataille de la Trebbia, peinture d'Alexandre von Kotzebue.
Informations générales
Date 17
Lieu Rivière Trebbia (Italie)
Issue Victoire autro-russe décisive
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Commandants
Étienne Macdonald Alexsandre Suvorov
Forces en présence
36 000 hommes 23 000 hommes
Pertes
4 généraux
506 officiers
8 000 morts et blessés
4 200 prisonniers
850–900 morts
4 500 blessés

Deuxième Coalition - Campagne d'Italie

Batailles

Guerre de la Deuxième Coalition


Campagne de Hollande


Campagne de Suisse


Campagne d'Égypte


2e Campagne d'Italie

Coordonnées 45° 03′ 00″ nord, 9° 36′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Bataille de la Trebbia (1799)
Géolocalisation sur la carte : Émilie-Romagne
(Voir situation sur carte : Émilie-Romagne)
Bataille de la Trebbia (1799)

La bataille de la Trebbia (Trébia ou Trebia) a lieu les 17, 18 et , lors de la campagne d'Italie de 1800, et se déroule sur trois jours, le long des rives de la Trebbia, près de Plaisance. Elle se termine par la victoire des Autrichiens et des Russes, commandés par le général Souvorov, sur les Français commandés par le général Macdonald.

Vers la fin du mois de mai, les Russes et les Autrichiens, ont pris possession de certains points dans l'Italie supérieure :

Le général en chef français Moreau, de son côté, a concentré près de Gênes ses forces composées de 4 divisions.

Plan d'action de l'armée française

[modifier | modifier le code]

Le général Macdonald, appelé par ordre de son gouvernement de Naples dans l'Italie supérieure, forme le projet, de concert avec Moreau, de s'avancer sur Plaisance avec son armée composée de 6 divisions, par le territoire de Modène et de Parme, en appuyant l'aile droite au Pô et la gauche aux montagnes. Moreau franchira en même temps les Apennins par Gavi et Seravalle, et se portera dans la plaine du Pô. Ce dernier mouvement est fixé au .

Ce plan, qui tend à attaquer à l'improviste les forces éparpillées des Alliés et à les détruire successivement, échoue en partie par la lenteur de Macdonald, qui s'arrête 10 jours en Toscane et ne se remet en marche que le 9 juin, par Bologne.

Souvorov, que l'apparition de Macdonald en Toscane rend attentif au danger qui le menace, prend des mesures pour concentrer une partie de ses forces entre Alexandrie et Tortone, soit pour défendre les issues des montagnes occupées par Moreau, soit pour se porter, en cas de besoin, vers Plaisance.

Des lettres de Moreau à Macdonald, interceptées le 14 juin, révèlent à Souvorov le plan des Français ; il prend le parti de marcher sans délai contre Macdonald, en laissant Bellegarde et Alcaini entre Alexandrie et Tortone pour tenir Moreau en échec. Il se trouve près de Stradella le 16 juin, son avant-garde derrière le Tidone. Macdonald est le même jour en marche avec son armée pour se porter sur Plaisance.

Le , s'engage une action très chaude entre la division autrichienne Ott et les deux divisions françaises Victor et Rusca, près du village de Sermet, sur la route de Castello San Giovanni (it). Les Français résistent vigoureusement mais sont repoussés derrière le Tidone, après que Souvorov est arrivé en personne sur le champ de bataille.

Position des armées la veille du 17 juin

[modifier | modifier le code]
Français
Alliés
  • Les divisions Bagration et Schweikowski près de Mottaziana (leurs avant-postes occupent Campre Moldo (it)),
  • Le général Förster à gauche de Mottaziana,
  • Les divisions Ott et Mélas entre Gazino et Ponte Tidone,
  • La division Fröhlich près de Verota di Sopra.

Déroulement de la bataille

[modifier | modifier le code]
Carte de la province de Plaisance.

Le plan allié

[modifier | modifier le code]

Souvorov prend pendant la nuit ses dispositions d'attaque pour le lendemain (). À l'aile droite, le général Rosenberg doit passer le Tidone avec les divisions Bagration et Schweikowski (14 bataillons, 6 escadrons et 1 régiment de Cosaques), et s'avancer par Campremoldo di Sopra, Rivalta et Setima vers San Giorgio sur la Nura.

Au centre, Mélas, soutenu par les divisions Förster (8 bataillons et 6 escadrons) et Fröhlich (12 bataillons), doit déloger les Français de Grignano et s'avancer par Vallera vers la Nura. Comme l'attaque principale doit partir de l'aile droite, Fröhlich doit toujours se tenir prêt à soutenir Rosenberg.

À l'aile gauche, le général Ott doit, en cas où l'attaque de l'aile droite réussit, se porter, avec 7 bataillons, 8 escadrons et 1 régiment de Cosaques, sur la grande route par Plaisance vers Pontenure.

Déclenchement

[modifier | modifier le code]

Macdonald a, le , le dessein d'attendre l'arrivée de ses troupes, et de n'attaquer que le 19. On vient alors lui annoncer que les Russes ont déjà attaqué son aile gauche. La colonne de l'aile droite alliée, près de laquelle se trouve le feldmaréchal, rencontre à Casaleggio, avec son avant-garde conduite par Bagration, la légion polonaise, qu'elle repousse en lui faisant éprouver de grandes pertes. Victor mène sa division et une partie de la division Rusca au-delà de la Trébia à la rencontre des Russes, et gagne un peu de terrain ; mais à l'arrivée de la division Schweikowski, une confrontation sanglante s'engage entre Casaleggio et Torridella, qui ne finit qu'au soir. Victor est obligé de repasser la Trébia, poursuivi jusqu'à Setimo par les bataillons de Rosenberg.

À 2 heures, les divisions Olivier et Montrichard arrivent sur le champ de bataille. Olivier se place derrière Borgo San Antonino, tandis que Montrichard passe à gauche pour joindre Victor. Du côté allié, Förster se dirige comme prévu sur Grignano et repousse les troupes françaises au-delà de la Trebbia. Ott, de son côté, déloge l'avant-garde française de Rotto Fredo, et la repousse elle-aussi au-delà de la Trebbia, où elle est recueillie par Olivier. L'artillerie entre en jeu, et le feu dure jusqu'à la nuit. Rosenberg, qui s'était avancé au-delà de la Trebbia en poursuivant Victor, passe la nuit du mauvais côté de la rivière, et la repasse au matin. Les deux armées se font face à face de chaque côté de la Trebbia, et semblent vouloir bivouaquer pour la nuit ; mais un mouvement de trois bataillons français repassant la rivière et attaquant San Nicolo relance la bataille pour deux heures.

Deuxième jour

[modifier | modifier le code]

Souvorov a reçu dans la nuit des renforts depuis la rive gauche du Pô. Il ne change pas son plan initial, réitérant auprès du général Mélas l'ordre de tenir la réserve pour pouvoir épauler l'aile droite en cas de besoin.

De son côté, Macdonald prévoit de contourner les deux ailes alliées : Dombrowski doit passer par Nibbiano, Rivalta-Trebbia (it) et Tuna ; Victor et Rusca doivent attaquer de front l'aile droite de Rosenberg, tandis qu'Olivier et Montrichard porteront l'attaque au centre. L'avant-garde de Salm et la division Watrin complètent le dispositif, en attaquant les Alliés entre la route et le Pô, et s'avançant jusqu'au Tidone.

Compte tenu de l'épuisement des troupes, l'attaque est prévue à 10 heures du matin. Dombrowski s'empare comme prévu de Rivalta ; Souvorov lui envoie alors Bagration, qui le repousse sur la Trebbia. Mais le mouvement de Bagration a créé un vide entre son corps et celui de Schweikowski. Victor et Rusca en profitent pour attaquer ce dernier sur son flanc droit, le repoussant jusqu'à Casaleggio. Souvorov ordonne à Bagration de prendre les deux divisions à revers, tout en demandant au général Chasteler d'intervenir avec six bataillons pris dans la division de Förster. Dombrowski restant inactif, les Alliés repoussent l'attaque française jusqu'à la Trebbia. Au centre, Olivier et Montrichard ont attaqué comme prévu, mais le déplacement de troupes ordonné par Souvorov vers son aile droite fait paniquer la division Montrichard, qui fuit jusqu'à Plaisance. Le général Förster, n'ayant plus d'adversaire en face de lui, renforce encore Schweikowski, tandis que la réserve autrichienne soutient le général Mélas, qui est à ce moment repoussé vers Vignazza par Olivier. La cavalerie de Liechtenstein attaque durement la division française ; Olivier est grièvement blessé[1], et ses troupes sont rejetées au-delà de la Trebbia. Quant à Watrin, si sa division emporte La Puglia, repousse les Autrichiens jusqu'à Calendasco et atteint comme convenu le Tidone, l'absence de renforts l'oblige à battre en retraite, elle-aussi, derrière la Trebbia. Le soir du , les Alliés sont toujours maîtres de la rive gauche de la Trebbia. Macdonald, en l'absence de nouvelles de Moreau, décide de se retirer plus loin, derrière la Nure.

Troisième jour

[modifier | modifier le code]

Le , conformément au plan de Macdonald, Victor dirige les trois divisions de l'aile gauche vers San Giorgio derrière la Nura. Le centre, dirigé par Watrin, gagne Pontenure par Plaisance. L'avant-garde, sous les ordres du général Lacroix, prend le chemin de Roncaglia. Les Russes de Souvorov suivent Victor, tandis que Mélas et ses Autrichiens visent Ponte Nura. Si Victor est fortement attaqué par les Russes, au point de se retirer après de lourdes pertes dans les montagnes ou vers Cadeo, Mélas n'envoie que Ott contre Watrin, laissant la possibilité à ce dernier de faire face entre la Vecchia et Ponte Nura, reprenant position à Cadeo avec les troupes de Victor ayant rallié ce point. Lacroix, de son côté est faiblement poursuivi, et passe par Monte grasso vers Cortemaggiore.

Au soir du , Macdonald prend position près de Fiorenzuola d'Arda, derrière l'Arda, avec les troupes rassemblées par Watrin.

Conséquences

[modifier | modifier le code]

La victoire de la Trebbia libère des troupes autrichiennes pour conclure le siège de Mantoue, engagé avec 8 000 hommes deux mois plus tôt. En multipliant par cinq l'effectif des assiégeants, le général Kray obtient la reddition de la citadelle le  : la Vénétie n'est plus menacée, et les contingents de volontaires polonais au service de la France sont dissous pour longtemps.

Forces en présences

[modifier | modifier le code]
Alliés
  • Russes : 24 bataillons, 12 escadrons, 4 régiments de Cosaques
  • Autrichiens : 20 bataillons, 20 escadrons

Soit 44 bataillons (30 600 hommes), 32 escadrons, 4 régiments de Cosaques (6 186 hommes)

Français
  • Avant-garde sous les ordres du général Salm (2 900 hommes)
  • Division Olivier (5 600 hommes)
  • Division Montrichard (5 000 hommes)
  • Division Rusca (5 000 hommes)
  • Division Watrin (5 400 hommes)
  • Division Dombrowski (3 000 hommes)
  • Division Victor (6 000 hommes)

Soit 32 900 hommes, dont environ 3 000 de cavalerie.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Kausler indique qu'il est tué, mais en réalité il n'est que blessé : sa jambe est emportée par un boulet (français ou allié). Olivier meurt en service en 1813.

Franz von Kausler, Atlas des plus mémorables batailles, combats et sièges des temps anciens, du Moyen Âge et de l'Âge moderne, Librairie et Établissement Lithographique de B. Herder, Carlsrouhe et Fribourg, 1837.