Bataille de la Kolubara — Wikipédia

Bataille de la Kolubara
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Troupes serbes traversant la Kolumbra sur un pont improvisé.
Informations générales
Date -
Lieu Serbie de l'ouest, Kolubara, Serbie
Issue Victoire serbe
Belligérants
Drapeau du royaume de Serbie Royaume de Serbie Drapeau de l'Autriche-Hongrie Autriche-Hongrie
Commandants
Radomir Putnik
Živojin Mišić
Oskar Potiorek
Forces en présence
250 000 280 000
Pertes
22 000 morts, 92 000 blessés, 19 000 prisonniers 224 500 (28 000 morts, 120 000 blessés, 76 500 prisonniers)

Première Guerre mondiale

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Coordonnées 44° 22′ 56″ nord, 20° 15′ 46″ est
Géolocalisation sur la carte : Serbie
(Voir situation sur carte : Serbie)
Bataille de la Kolubara

La bataille de la Kolubra ou bataille de Suvobor est une bataille de la Première Guerre mondiale qui s'est déroulée du au en Serbie.

Les forces serbes sous les ordres du maréchal Radomir Putnik et de Živojin Mišić, viennent de subir une attaque de l'armée autrichienne qui les oblige à se replier. Ils lancent dans la deuxième phase de la bataille une contre attaque sur les forces austro-hongroises dans l'ouest de la Serbie. Les armées austro-hongroises plient sous les attaques serbes et sont expulsées du pays. Le commandant austro-hongrois, le général Oskar Potiorek, est limogé à la suite de cette défaite humiliante et remplacé par l'archiduc Eugène. Les pertes austro-hongroises lors de cette campagne, commencée au mois de septembre, sont énormes : environ 50 %, quelque 230 000 hommes. Les pertes serbes s'élèvent à 132 000 hommes sur 250 000 engagés.

Contexte[modifier | modifier le code]

Forces en présence[modifier | modifier le code]

Forces autrichiennes[modifier | modifier le code]

Le commandement suprême des forces austro-hongroises en Serbie était confié à Frédéric de Habsbourg, avec comme chef d'état-major Franz Graf Conrad von Hötzendorf et des forces se montant à 400 000 hommes, 400 canons et était divisée sur le terrain en :

  • la cinquième armée : 82 bataillons, 11 escadrons de cavalerie, 43 batteries de canons avec Franc von Liboire à sa tête ;
  • la sixième armée : 160 bataillons, 12 escadrons et 84 batteries de canons et commandée par Oskar Potiorek ;
  • les groupes Snjaric et Hauser : une brigade et le 15e bataillon d'infanterie placé dans la région de Foča.

Forces serbes[modifier | modifier le code]

Avant la bataille de la Kolubra, l'armée serbe comptait environ 270 000 hommes et 180 mitrailleuses sous le commandement de Alexandre Ier de Yougoslavie ayant comme chef d'état-major, le maréchal Radomir Putnik qui se répartissait comme suit :

  • détachement d'Obrenovac : cinq régiments et cinq bataillons de territoriale, le bataillon de Skopje soit 10 000 hommes, 26 canons et une réserve de 8 canons, sous le commandement du colonel Milisav Lešjanin puis du colonel Dušan Tufegdžić ; la division de Šumadija du colonel Vojislav Živanić et la division de Morava du général Ilija Gojković, elle comptait 88 000 hommes, 138 canons et 66 mitrailleuses et était sous le commandement du voïvode (le maréchal) Stepa Stepanović ;
  • la troisième armée : division de Timok (Timočka divizija) de réserve du colonel Mirko Milosavljević, la division de Drina de réserve du colonel Krsta Smiljanicć, la division de Drina (Drinska divizija) du colonel Nicolas Stevanović et la division mixte du général Mihailo Rašić, elle comprend 65 000 hommes, 80 canons et 40 mitrailleuses avec comme chef le général Paul Jurisca Struma ;
  • la première armée : la division de Moravie de réserve du colonel Milos Vasic, la division du Danube du colonel Milivoje Andjelković Kajafa, elle se compose de 54 000 hommes, 80 canons et 40 mitrailleuses sous le commandement du général Živojin Mišić ;
  • la division de Užice : de l'armée de réserve de Šumadija du colonel Dragutin Milovanović avec la brigade du colonel Ivan Pavlović et le détachement du colonel Jevrem Mihailović, elle se composait de 32 000 hommes, 55 canons et 15 mitrailleuses avec à sa tête le général Vukoman Arašić ;
  • l'Armée de défense de Belgrade : avec trois régiments de réserves et de territoriaux, deux escadrons de cavalerie soit 19 000 hommes commandés par le général Mihailo Živković.

Positions avant la bataille[modifier | modifier le code]

Première phase de la bataille (défensive du 16 au 30 novembre 1914)[modifier | modifier le code]

Carte de la bataille de la Kolubara.

La bataille commence le avec le retrait des forces serbes sur la rive droite de la Kolubara et de la Ljig avec l'idée du haut commandement de ralentir la pénétration vers Covka (qui doit servir de base de contre-attaque), par les rivières et les marais. Le plan austro-hongrois était de prendre le contrôle de la voie de chemin de fer Obrenovac-Valjevo plutôt que les routes boueuses de la Mačva.

La 5e armée austro-hongroise au nord est confrontée à la 2e armée serbe qui perd la ville de Lazarevac. Au sud les 15e et 16 corps de la 6e armée austro-hongroise sont confrontés à la 1re armée serbe qui perd les monts Maljen le , ce qui met l'aile gauche serbe en difficulté. Le Potiorek fait avancer la 5e armée qui pousse devant elle les 2e et 3e armées serbes, traverse la Ljig et prend de flanc la 1re armée serbe.

Pour parer cette situation, Mišić envisage un recul par échelon vers les positions de Gornji Milanovac avant une contre-offensive et en conséquence l'abandon de Belgrade. Cette éventualité est rejetée par Putnik, mais les ordres étant donnés, Mišić refuse d'en changer, Putnik ne relève pas Mišić[1].

Le problème des munitions d'artillerie[modifier | modifier le code]

L'armée serbe est confrontée à un manque criant de munitions et doit rationner le stock. Elle a demandé une aide et la fourniture par les Alliés. Des munitions françaises arrivent à partir de mi-novembre par le port de Salonique et sont acheminées par le rail vers Niš ; malheureusement le calibre était bon (du 75) mais il y avait une différence de 2,5 mm. Il fallut donc démonter les munitions puis les acheminer par les routes, en très mauvais état, vers le front. Ces délais furent néfastes à l'armée serbe.

Regroupement des Serbes et repos (1er et 2 décembre)[modifier | modifier le code]

Seconde phase de la bataille, la contre-attaque serbe (du 3 au 12 décembre)[modifier | modifier le code]

Pertes[modifier | modifier le code]

Perte du royaume de Serbie[modifier | modifier le code]

Perte de l'empire d'Autriche-Hongrie[modifier | modifier le code]

Conséquences[modifier | modifier le code]

L'Autriche-Hongrie a subi d'importantes pertes humaines dans cette offensive et failli à conquérir la Serbie ; les 5e et 6e armées austro-hongroises sont reconduites dans leurs territoires avec fracas et les Serbes restent maîtres du pays et de Belgrade. La Russie impose une forte pression sur le front est.

L'empereur allemand Guillaume II va jusqu'à féliciter le maréchal serbe Radomir Putnik pour sa victoire.

De son côté, la Serbie ne propose pas d'armistice avec l'Autriche-Hongrie mais pendant dix mois, le front reste assez calme et les Austro-Hongrois se concentrent sur le front italien. Mais les Serbes victorieux ne peuvent exploiter cette victoire, en effet celle-ci est contrebalancée par des pertes terribles, l'armée de métier est presque anéantie, le typhus fauche de nombreuses personnes et les problèmes de ravitaillement vus ci-dessus (munitions par exemple) sont toujours là.

Importance de la bataille de la Kolubara dans l'histoire militaire[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (sr) Nikola Popović, Srbi u Prvom svetkom ratu, 1914-1918, Belgrade, 1998.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Les victoires serbes en 1914, Lieutenant-colonel Desmazes et commandant Naoumovitch, [préface de M. le Maréchal Joffre], Paris, Berger-Levrault, 1928, ix-124 p.
  • D. T. Bataković i N. B. Popović, Kolubarska bitka (La bataille de Kolubara), Litera, Belgrade, 1989, 210 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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