Bataille de Ras al-Aïn — Wikipédia

Bataille de Ras al-Aïn
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Combattants kurdes des YPG à Ras Al-Aïn en 2013.
Informations générales
Date
(8 mois et 9 jours)
Lieu Ras al-Aïn
Issue Victoire du PYD
Belligérants
Drapeau de la Syrie République arabe syrienne PYD Front al-Nosra
Armée syrienne libre
État islamique en Irak et au Levant
Forces en présence
inconnues 400 hommes
(au 22 novembre 2012)[1]
300 hommes
3 chars
(au 22 novembre 2012)[1]
Pertes
34 morts au moins
(du 8 au 14 novembre 2012)[2],[3]
10 morts
(du 16 au 18 juillet 2013)[4]
31 morts au moins
(du 8 au 14 novembre 2012 et du 16 au 18 juillet 2013)[2],[3],[4]

Guerre civile syrienne

Batailles

Coordonnées 36° 51′ nord, 40° 04′ est
Géolocalisation sur la carte : Syrie
(Voir situation sur carte : Syrie)
Bataille de Ras al-Aïn

La bataille de Ras al-Aïn se déroule pendant la guerre civile syrienne et oppose différentes factions pour le contrôle de la ville de Ras al-Aïn. La bataille connaît plusieurs phases : tenue initialement par le régime syrien, la ville est prise en novembre 2012 par les rebelles et les djihadistes, mais ces derniers entrent rapidement en conflit avec les Kurdes YPG, qui prennent à leur tour l'avantage et s'emparent de la ville en juillet 2013.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Prise de la ville au régime par les rebelles[modifier | modifier le code]

Le , les rebelles attaquent pendant la nuit la ville de Ras al-Aïn, située sur la frontière avec la Turquie et tenue par le régime syrien. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au moins 10 rebelles et 16 soldats loyalistes sont tués. Cinq civils turcs sont également blessés par de balles perdues. Les rebelles s'emparent de la ville[2],[5].

Le combats des 8 et 9 novembre provoquent la fuite de 9 000 civils qui franchissent la frontière pour trouver refuge en Turquie[6].

Les rebelles assiègent ensuite la base d'Asfar Najjar — ou Esfer Necar — près de Ras al-Aïn, et s'en emparent le 14 novembre, au terme de combats ayant fait selon l'OSDH au moins 18 morts chez les loyalistes et trois chez les rebelles[3].

Combats entre les rebelles et les Kurdes[modifier | modifier le code]

Mais le 19 novembre, quelques jours après la prise de Ras al-Aïn, les rebelles — issus du Front al-Nosra et de la brigade Ghouraba Al-Cham de l'Armée syrienne libre — entrent en conflit avec les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), la branche armée du Parti de l'union démocratique (PYD), hostiles aux islamistes. Selon des militants cités par l'OSDH, le 22 novembre les combats opposent 400 combattants kurdes à 200 djihadistes du Front al-Nosra et 100 hommes de la brigade Ghouraba al-Cham. Les rebelles disposent également de trois chars pris à l'armée syrienne. Une trêve est conclue le 25 novembre mais en décembre les combats reprennent et se poursuivent pendant trois mois, jusqu'à ce qu'une nouvelle trêve soit conclue en février 2013[7],[8],[9],[1].

Entre-temps, le 3 décembre 2012, un bombardement du régime syrien fait 12 morts, dont huit rebelles[10].

Prise de la ville par les Kurdes[modifier | modifier le code]

Évolution à Ras al-Aïn de janvier à juillet 2013 :

Les combats reprennent le mardi 16 juillet 2013 lorsque des combattants du Front Al-Nosra attaquent une patrouille de miliciens du PYD. Le 17, les djihadistes d'al-Nosra et de l'État islamique en Irak et au Levant sont repoussés hors de la ville et perdent également le village de Qasrouq, ils tirent alors des roquettes sur Ras al-Aïn, puis attaquent plusieurs barrages des YPG[4],[11],[12].

Pendant le combat à Ras al-Aïn, deux roquettes tirées depuis la Syrie tombent près d'un poste militaire turc, à Ceylanpınar, l'armée turque réplique et ouvre le feu sur des hommes du PYD[11].

Plus à l'est dans le gouvernorat d'Hassaké, des affrontements ont également lieu le 18 juillet dans les villages de Tall Alou et Karhok et les Kurdes parviennent à prendre le contrôle d'une partie de la région pétrolière de Soueidiya[4]. Les combats se poursuivent près du gisement pétrolier de Roumeïlan (en)[11].

Le 18 juillet, l'OSDH affirme qu'au moins 19 hommes du Front al-Nosra et 10 combattants kurdes ont été tués dans les combats livrés depuis l'avant-veille dans le gouvernorat d'Hassaké[4].

Suites[modifier | modifier le code]

Après la prise de Ras al-Aïn par les Kurdes, les combats se poursuivent dans le gouvernorat d'Hassaké[13].

En août 2013, l'État islamique en Irak et au Levant relance une offensive : des combats ont lieu à Asfar Najjar et Tal Halaf, au sud de Ras al-Aïn[14]. Le 17 août, l'OSDH déclare qu'au moins onze djihadistes et quatre combattants kurdes ont été tués, ainsi qu'un infirmier et un ambulancier du Croissant-Rouge kurde[14].

Les 10 et 11 septembre 2013, selon l'OSDH au moins 13 combattants des YPG et 23 djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant, du Front al-Nosra et de quelques autres groupes sont tués dans des combats livrés dans l'ensemble du gouvernorat d'Hassaké[15].

Le 18 septembre 2013, les Kurdes prennent le village d'Alouk, à l'est de Ras al-Aïn, au terme de quatre jours de combats et au moins 20 morts dans les deux camps[13].

Dans la nuit du 29 au 30 octobre 2013, huit djihadistes sont tués dans des combats à Keshto, Asfar Najjar et Tal Halaf, au sud de Ras al-Aïn[16].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Le Monde avec AFP, « Les rebelles syriens renforcent leur emprise dans le nord et l'est », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Le Monde avec AFP et Reuters, « Cinq civils turcs blessés, 26 syriens tués à la frontière turco-syrienne », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b et c « Syrie: au moins 18 soldats tués dans des combats près de la frontière turque (ONG) », sur HuffPost Québec, (consulté le )
  4. a b c d et e AFP, « Syrie: 29 morts dans des combats entre Kurdes et jihadistes », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  5. Le Monde avec AFP et Reuters, « Assad estime que son sort ne dépend que des "urnes", inquiétudes de l'ONU », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Christophe Ayad, « La guerre s'intensifie dans le nord de la Syrie, à Damas et dans le Golan », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Guillaume Perrier, « En Syrie, Kurdes et rebelles entrent en conflit », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Christophe Ayad, « L'avancée inexorable des rebelles syriens », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Amara MAKHOUL-YATIM, « "Les Kurdes de Syrie jouent un jeu trouble" », sur France 24, (consulté le )
  10. « Syrie : au moins 12 morts dans un raid aérien à Ras-Al-Aïn », Le Monde,‎ (lire en ligne [vidéo], consulté le )
  11. a b et c Erika Solomon et Jonathon Burch, « Les combats entre Kurdes et islamistes s'étendent en Syrie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur nouvelobs.com, Reuters,
  12. AFP, « Syrie: les Kurdes infligent une cuisante défaite aux jihadistes », L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  13. a et b « Syrie: les Kurdes chassent des jihadistes d'un village du nord-est », L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  14. a et b AFP, « Syrie: 17 morts dans une offensive d'Al-Qaïda au Kurdistan », L'Express, (consulté le )
  15. The Syrian Observatory for Human Rights, « al-Hasaka province: 35 fighters from the ISIS, al-Nusra front and some rebel factions were killed by violent clashes yesterday and the day before with YPG fighters in the perimeter of the Tal Kawjar (al-Ya'rubiya) and the villages of the Karki Laki (M'abda) and the Jal Agha (al-Jawadiya suburb). » [« Province d'Al-Hasaka : 35 combattants de l'ISIS, du front Al-Nusra et certaines factions rebelles ont été tués par des affrontements violents hier et la veille avec des combattants de GPJ dans le périmètre du Tal Kawjar (al-Ya ' rubiya) et de la Villages du Karki Laki (M ' abda) et du Jal Agha (banlieue Al-Jawadiya). »], sur www.facebook.com, (consulté le )
  16. (en) « Violent clashes in Al Hasaka », The Syrian Observatory for Human Rights,