Bar (Monténégro) — Wikipédia

Bar
(sr) Бар
Blason de Bar
Héraldique
Drapeau de Bar
Drapeau
Bar (Monténégro)
Bar depuis Dobra Voda
Administration
Pays Drapeau du Monténégro Monténégro
Municipalité Bar
Maire Žarko Pavićević (DPS - SDP)
Code postal 85000
Indicatif téléphonique international +(382)
Indicatif téléphonique local 30
Immatriculation BR
Démographie
Population 13 503 hab. (2011 (ville))
Densité 23 hab./km2
Population de l'agglomération 42 068 hab. (2011 (municipalité))
Géographie
Coordonnées 42° 05′ 21″ nord, 19° 06′ 01″ est
Altitude m
Superficie 59 800 ha = 598 km2
Localisation
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Bar
Géolocalisation sur la carte : Monténégro
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Bar
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Bar
Liens
Site web www.bar.me

Bar (en serbe cyrillique : Бар, en dalmate et italien Antivari) est une ville portuaire du Monténégro. En 2011, la ville comptait 13 503 habitants et la municipalité 42 068[1].

Bar est située au bord de l'Adriatique. Elle constitue le principal port du pays et également un pôle touristique. À l'époque de la colonisation grecque elle apparaît sous le nom d’Antivarion (signifiant en grec antique « en face de Varion » sur la cote opposée de l'Adriatique). Antivari a donné son nom à une bataille navale de la Première Guerre mondiale entre la Marine nationale française et la marine austro-hongroise : le combat d'Antivari ().

Géographie[modifier | modifier le code]

Bar est le centre administratif de la municipalité de Bar, qui inclut la cité balnéaire de Sutomore.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les fouilles archéologiques autour de Bar confirment qu'il y avait là un village de pêcheurs au Néolithique. Durant l'Antiquité, la ville est illyrienne, sous influence grecque puis romaine, et la romanisation des langues illyriennes crée une langue romane : le dalmate, parlé jusqu'au XVIIIe siècle (que l'historiographie monténégrine grand public nomme « langue ragusaine » ou « langue vénitienne »). À la fin de l'Antiquité tardive, l'influence grecque de l'Empire byzantin laisse progressivement place à l'influence slave à partir du VIe siècle ; une principauté slave, la Dioclée, est attestée au IXe siècle. Plusieurs souverains de Dioclée semblent avoir résidé à Bar - par exemple Mihailo Voislav dont le titre royal a été confirmé à Bar en 1077, ou encore Constantin Bodin qui a mis en place l'archevêché de Bar. La Dioclée a du défendre son indépendance contre l'empire byzantin, le tsar Samuel Ier de Bulgarie et les républiques maritimes de Raguse et de Venise qui, pour leur part, considéraient les Diocléens comme des pirates. À l'initiative de Constantin Bodin, fils de Mihailo Voislav, le pape a élevé l'évêché de Bar au rang d'archevêché en 1089.

Panneau commémoratif à la mémoire de Guglielmo Marconi - Marina d'Antivari.

Pendant le Moyen Âge, de 1166 à 1186, Bar (Antibarium, forme latine citée au Xe siècle) redevient byzantine, puis échoit au souverain serbe, Stefan Nemanja, et à ses successeurs de la principauté de Rascie. De 1443 à 1571 cette région fait partie des « États vénitiens de la mer » de la République de Venise, et plus précisément de l'« Albanie vénitienne ». C'était alors une ville-état autonome ayant ses armoiries, son pavillon naval, ses franchises et ses propres pièces de monnaie.

Les Turcs ont pris Bar en 1571 et l'ont gardée jusqu'en 1878, mais en respectant la plupart des franchises et l'archevêché catholique institué en 1089. L'un des pionniers du télégraphe sans fil, l'italien Guglielmo Marconi, établit un lien par radio entre Bar et Bari le , et en 1908. Le premier chemin de fer du Monténégro a été mis en service en 1913, reliant Bar à la capitale Cetinje.

Le , c'est à Bar et à Cetinje que le premier soulèvement contre l'occupation italienne du Monténégro commence : c'est pourquoi le est fête nationale au Monténégro.

Pendant les guerres de dislocation de la Yougoslavie (années 1990), les unités de la marine militaire yougoslave basées à Bar reçoivent l'ordre de bloquer les côtes de la Croatie (qui venait de faire sécession du point de vue fédéral), de miner les ports dalmates et d'assiéger Dubrovnik, mais les équipages étant à majorité croate, ils se mutinent et la plus grande partie des unités prend le pavillon croate, quittant Bar. Celles qui restèrent fidèles au gouvernement fédéral de Belgrade prirent successivement les pavillons de la nouvelle Yougoslavie, devenue en 2003 Serbie-et-Montenegro, puis, depuis 2006, celui du Monténégro[2].

Localités de la municipalité de Bar[modifier | modifier le code]

La municipalité compte 12 communes locales et 83 localités :


Démographie[modifier | modifier le code]

Ville[modifier | modifier le code]

Évolution historique de la population dans la ville[modifier | modifier le code]

Évolution démographique
1948 1953 1961 1971 1981 1991 2003
8971 1132 1843 6126 74210 97113 719[1]

En 2008, la population de Bar était estimée à 14 871 habitants.

Pyramide des âges (2003)[modifier | modifier le code]

Pyramide des âges de la ville de Bar
Pyramide des âges de la ville de Bar en 2003 (population totale : 13 719 - n.c. 81[3] :
HommesClasse d’âgeFemmes
156 
75 et plus
241 
188 
70-74
241 
275 
65-69
291 
287 
60-64
314 
326 
55-59
380 
498 
50-54
547 
513 
45-49
614 
475 
40-44
600 
430 
35-39
522 
389 
30-34
506 
475 
25-29
535 
541 
20-24
563 
585 
15-19
572 
472 
10-14
470 
470 
5-9
403 
372 
0-4
387 

Répartition de la population par nationalités dans la ville[modifier | modifier le code]

Répartition de la population par nationalités (2003)[4]
Nationalités Nombre %
Monténégrins 6 742 49,12
Serbes 4 956 36,12
Musulmans 239 1,74
Bosniaques 204 1,48
Albanais 133 0,96
Croates 126 0,91
Yougoslaves 93 0,67
Macédoniens 26 0,18
Roms 20 0,14
Slovènes 17 0,12
Russes 17 0,12
Hongrois 15 0,10
Italiens 4 0,02
Allemands 1 0,00
Égyptiens 1 0,00
Inconnus/Autres 0 0,00

Municipalité[modifier | modifier le code]

Évolution historique de la population dans la municipalité[modifier | modifier le code]

Évolution démographique
1948 1953 1961 1971 1981 1991 2003
21 48723 00924 58727 58032 53537 32140 037[1]

Politique[modifier | modifier le code]

Le Palais royal de Bar

Transport[modifier | modifier le code]

Bar est relié à Belgrade grâce à la Ligne ferroviaire Belgrade-Bar

Par voie maritime, Bar est relié à Bari et Ancône[5]

Économie[modifier | modifier le code]

Le centre commercial Robna Kuca au centre de Bar

Les symboles économiques de Bar sont le port de Bar, la Ligne ferroviaire Belgrade-Bar et le tunnel de Sozina.

Le port de Bar est l'élément le plus reconnaissable de la ville. Avec 3 100 m de littoral, une superficie de 800 ha, le port est capable de charger 5 millions de tonnes de marchandises diverses par an. C'est un point d'entrée pour une grande quantité de marchandises importées au Monténégro.

En 1976, la ligne ferroviaire Belgrade-Bar a été ouverte, rendant la mer Adriatique facilement accessible pour les touristes, et fournissant de nouveaux marchés pour le port de Bar. Le chemin de fer, ainsi que le port, permettent une activité économique sur toute l'année, contrairement à d'autres villes du littoral monténégrin, qui reposent essentiellement sur le tourisme pendant la saison estivale.

La société d'agro-alimentaire "Primorka a.d." existe à Bar depuis plus de 90 ans[6] et elle produit de l'huile d'olive et du jus de fruits. Il y a 95 000 oliviers et 80 000 arbres d'agrumes (citron, orange, mandarine et pamplemousse) dans le secteur de Bar.

La plus vieille institution de recherche du Monténégro est située à Bar, il s'agit du centre pour les cultures subtropicales. La création de ce centre date de 1937[7].

Tourisme[modifier | modifier le code]

l'aqueduc de Stari Bar

Bar est une importante cité balnéaire du littoral monténégrin, avec la présence d'une infrastructure hôtelière importante. C'est une ville moderne, presque entièrement construite après la Seconde Guerre mondiale, offrant des immeubles récents, de grandes avenues et boulevards ainsi que de nombreux parcs de stationnement.

Bien qu'il y ait des plages dans Bar intramuros, la plupart des touristes préfèrent les longues plages qui existent dans les petites villes de la municipalité de Bar, telles que Dobra Voda, Sutomore ou Čanj.

La ville est également très soucieuse de l'environnement et riche en végétation. La municipalité de Bar s'étend jusqu'à la rive sud du lac de Skadar et borde la région Krajina. Cette zone est propice à de nombreuses activités de plein air ainsi qu'à la randonnée.

Outre cette forme de tourisme la municipalité de Bar recèle un trésor méconnu, à quatre kilomètres de la ville, Stari Bar (le vieux Bar) d'une superficie de quatre hectares, abandonné à la fin du XIXe siècle à la suite de la victoire des Monténégrins sur les Turcs et gravement endommagé par le tremblement de terre de 1979, et comprenant des trésors d'architecture byzantine, vénitienne et ottomane.

Proche de Stari Bar, l'autre attraction touristique est le Stara maslina (vieil olivier).

Le long de la promenade partant de la marina et suivant la plage de Bar, on rencontre le palais du Roi Nicolas.

Jumelages[modifier | modifier le code]

La ville de Bar est jumelée avec[8]

Personnalités liées à la ville[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (sr) Књига 9, Становништво, упоредни преглед броја становника 1948, 1953, 1961, 1971, 1981, 1991, 2003, подаци по насељима, Републички завод за статистику, Подгорица, септембар 2005, COBISS-ID 8764176
  2. Andrea Rossini, Monténégro : l’adieu aux armes de la marine yougoslave, in : Osservatorio Balcani e Caucaso, traduit par Mandi Gueguen dans le Courrier des Balkans du mercredi 23 mai 2007 [1].
  3. (sr) Књига 2, Становништво, пол и старост, подаци по насељима, Републички завод за статистику, Подгорица, октобар 2004, COBISS.CG-ID 8489488
  4. (sr) Књига 1, Становништво, национална или етничка припадност, подаци по насељима, Републички завод за статистику, Подгорица, септембар 2004, (ISBN 86-84433-00-9)
  5. (en) http://www.montenegrolines.net/timetable.html
  6. Primorka a.d. sur Kompass
  7. (en) Site de l'université du Monténégro
  8. Gradovi pobratimi

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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