Aymeric Ier de Châtellerault — Wikipédia

Aymeric Ier de Châtellerault
Titre de noblesse
Vicomte
Biographie
Naissance
Décès
Père
Mère
Conjoint
Enfants
Amable de Châtellerault (d)
Aliénor de Châtellerault
Hugues II, Vicomte de Châtellerault (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason

Aymeric Ier (Aimeric[1] ou Aimeri[2] ou Aimery[3]) de Châtellerault (né vers 1077 – décédé le 7 novembre 1151), était un vicomte de Châtellerault et le père d'Aénor de Châtellerault. Par sa fille, il était le grand-père d'Aliénor d'Aquitaine, successivement reine de France et d'Angleterre.

Famille[modifier | modifier le code]

Aimery est le fils de Boson II de Châtellerault et de son épouse, Adénor[4] ou Aliénor de Thouars. Ses grands-parents paternels étaient Hugues I de Châtellerault et son épouse, Gerberge. Ses grands-parents maternels étaient Aimery IV, vicomte de Thouars et Arengarde de Mauléon[5],[6].

Vie[modifier | modifier le code]

Mariage[modifier | modifier le code]

Aimery était marié à Amalberge ou Dangereuse de l'Isle Bouchard, dite la Maubergeonne, fille de Barthélémy de l'Isle Bouchard et de son épouse Gerberge de Blaison[7]. Leur mariage a donné au moins quatre enfants :

Le scandale[modifier | modifier le code]

En 1115, après sept ans de mariage, Amauberge est " enlevée " de sa chambre par Guillaume IX, duc d'Aquitaine. Elle a été emmenée dans une tour du palais comtal[10] de Poitiers, la tour Maubergeon[11]. En conséquence, Amalberge ou Amauberge ou Dangereuse a été surnommée " la Maubergeonne ". Des enlèvements comme ceux-ci étaient assez courants chez les nobles au Moyen Âge. Cependant, dans ce cas particulier, elle semble avoir contribué volontiers à l'affaire[12]. Le duc d'Aquitaine, le plus ancien des troubadours connus dont l'œuvre nous soit parvenue[13], était très populaire auprès des femmes de son temps et était connu pour avoir eu de nombreuses liaisons amoureuses. Cependant, la vicomtesse allait devenir sa maîtresse pour le reste de sa vie. Il n'y a aucune trace de plainte d'Aimery. On pense que c'est parce que le vicomte craignait la colère de son puissant suzerain. Ce serait l'épouse du duc, Philippie de Toulouse, qui aurait pris des mesures contre " l'enlèvement " et le scandale. Ses actions conduisirent à la fois Guillaume et Dangereuse à être excommuniés par le pape. Guillaume a utilisé sa richesse et son pouvoir pour finalement se réconcilier avec le Pape et a été relevé de son excommunication en 1117, après avoir accepté de pourvoir aux vacances des évêchés et particulièrement celui de Poitiers[14]. En 1121, la fille d'Aimery et de Dangereuse, Aénor, épousa le fils et l'héritier de Guillaume IX, qui deviendra le duc Guillaume X d'Aquitaine. On pense que cette union a vu le jour à la demande de Dangereuse. Les historiens ne voient pas d'autre raison à l'union d'un homme aussi puissant avec la fille d'un vassal mineur. Le mariage donna naissance à trois enfants dont Aliénor d'Aquitaine[15].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Christian Settipani, op.cit.
  2. graphie retenue par Jean-Charles Payen, Jacques Duguet et Anaïs Lancelot, ainsi que dans la liste des vicomtes de Châtellerault.
  3. Michel Dillange, Guillaume IX d'Aquitaine, le duc troubadour, La Crèche, Geste éditions / histoire, , 189 p. (ISBN 2-84561-059-9), p. 116
  4. Christian Settipani, op.cit. et charte de 1082, St Jean d'Angely, T. 1 CCLVII, p. 314: "Bosonis vicecomitis, Aimerici filius eius, Adenordis vicecomitissae".
  5. Jacques Duguet, Notes sur quelques vicomtes de Châtellerault, XIe – XIIIe siècle, Société des Antiquaires de l'Ouest, 4e trimestre, T. XVI, 1981, p. 261-270, mise à jour en 1999.
  6. Jacques Duguet, La question de la succession dans la famille de Thouars aux XIe et XIIe siècles, Bulletin de la Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres, 3° série, vol. II, 1er semestre 1994, p. 11-20.
  7. a b c et d Painter 1955, p. 381.
  8. "filia vicecomitis Castelli-Airaudi ...Amabilis", Charles Cawley, fmg.ac/Projects/MedLands/Poitou(Central).
  9. Christian Settipani: La noblesse du Midi carolingien, études sur quelques grandes familles d'Aquitaine et du Languedoc du IXe au XIe siècles, Toulousain, Périgord, Limousin, Poitou, Auvergne, Ed. Linacre College, coll. Prosopographica et Genealogica, Oxford, 2004. p. 275.
  10. Le palais comtal de Poitiers et ses abords (IXe – XVIe siècle) HALshs.archives-ouvertes.fr.
  11. Régine Pernoud-Aliénor d'Aquitaine-Albin Michel-poche-2000-p 24.
  12. Alfred Richard: Histoire des comtes de Poitou, 778-1204, t.1, Ed. Picard & fils, 1903, p. 472.
  13. Jean-Charles Payen: Le prince d'Aquitaine, Essai sur Guillaume IX, son œuvre et son érotique, Ed. Honoré Champion, essais, Paris,1980, 215 p, p. 11.
  14. Alfred Richard: ibid., p. 475.
  15. Jean Flori: Aliénor d'Aquitaine. La reine insoumise, biographie Payot, Ed.Payot, Paris 2004, pp. 32-39.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Painter, « The Houses of Lusignan and Chatellerault 1150-1250 », Speculum, vol. 30, no 3,‎ , p. 374–384 (DOI 10.2307/2848076, JSTOR 2848076).
  • Markale, Jean. Aliénor d'Aquitaine: reine des troubadours. Rochester, Vt.: Inner Traditions, 2007. Impression.
  • Paden, Bardin, Hall et Kelly, « The Troubadour's Lady: Her Marital Status and Social Rank », Studies in Philology, vol. 72, no 1,‎ , p. 28–50 (JSTOR 4173861).
  • Swabey, Ffiona. Aliénor d'Aquitaine, l'amour courtois et les troubadours. Westport, Conn .: Greenwood Press, 2004. Impression.
  • Weir, Alison. Aliénor d'Aquitaine: une vie. New York: Ballantine Books, 2000. Impression.
  • Jean Flori: Aliénor d'Aquitaine. La reine insoumise. Biographie Payot, Payot, Paris, 2004.