Auvézère — Wikipédia

l'Auvézère
Illustration
L'Auvézère à Cubjac.
Carte.
Cours de l'Auvézère.
Caractéristiques
Longueur 112,2 km [1]
Bassin 900 km2
Bassin collecteur la Dordogne
Débit moyen 8,65 m3/s (Le Change) [2]
Régime pluvio-nival
Cours
Source source
· Localisation Saint-Germain-les-Belles
· Coordonnées 45° 33′ 40″ N, 1° 29′ 32″ E
Confluence l'Isle
· Localisation Bassillac
· Coordonnées 45° 11′ 43″ N, 0° 50′ 24″ E
Géographie
Pays traversés Drapeau de la France France
Départements Corrèze, Dordogne, Haute-Vienne
Régions traversées Nouvelle-Aquitaine

Sources : SANDRE, Géoportail

L'Auvézère (en occitan Auvesera) est une rivière du sud-ouest de la France de la région Nouvelle-Aquitaine. C'est un affluent de l'Isle en rive gauche, donc un sous-affluent de la Dordogne.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom de l'Auvézère est évidemment apparenté à celui de la Vézère. La première mention écrite connue de ce cours d'eau date du XIIe siècle sous la forme latine Flamen Alvesera, où flamen désigne une rivière[3]. Sur la carte de Belleyme au XVIIIe siècle, elle est nommée « le Haut Vézère »[3].

Géographie[modifier | modifier le code]

Elle prend sa source vers 420 mètres d'altitude dans le Massif central en région Nouvelle-Aquitaine, dans le département de la Haute-Vienne, sur la commune de Saint-Germain-les-Belles, cinq kilomètres au sud du bourg, près du lieu-dit le Camp de César[4], à proximité de l'autoroute A20. Pour le Géoportail IGN, sa branche-mère se nomme le ruisseau de Glaude.

Elle entre aussitôt en Corrèze au niveau de Benayes[5] dont elle contourne le bourg par l'est puis arrose Ségur-le-Château.

Sur près d'un kilomètre, son cours marque la limite entre la Corrèze et la Dordogne où elle entre sur la commune de Payzac.

Entre Savignac-Lédrier et Génis, elle coule dans des gorges parfois profondes d'une centaine de mètres[6].

Sur la commune de Cubjac, une partie des eaux de l'Auvézère disparaît au gouffre du Moulin des Soucis[7] pour rejoindre l'Isle quatre kilomètres au nord-ouest, à Saint-Vincent-sur-l'Isle au Saut du Brame par un siphon très profond[8].

L'autre partie de l'Auvézère continue sa course pour traverser la commune du Change à partir du moulin de Rozier jusqu'au pont de la Roquette où elle entre sur la commune de Bassillac.

Elle conflue en rive gauche de l'Isle en limite des communes de Bassillac et d'Escoire, au lieu-dit le Gué Rède, 10 kilomètres en amont de Périgueux.

Sa longueur est de 112,2 km[1].

L'Auvézère est une rivière du Périgord Vert, qu'il ne faut pas confondre avec sa grande sœur la Vézère. Cependant, sur la carte de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, on trouve la graphie Haut Vézère.

Départements et principales communes traversés[modifier | modifier le code]

Affluents[modifier | modifier le code]

Les 19 affluents répertoriés[1] de l'Auvézère sont des ruisseaux à l'exception de la Boucheuse qui est une rivière. Les principaux sont d'amont vers l'aval :

N.B. : (rd) = affluent de rive droite ; (rg) = affluent de rive gauche

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Crues de l'Auvézère à Cubjac.
Crues de l'Auvézère à la Roquette (Bassillac).

L'Auvézère est une rivière assez abondante, comme la plupart des cours d'eau issus des hauteurs du Limousin.

L'Auvézère au Change[modifier | modifier le code]

Son débit a été observé durant une période de 27 ans (entre 1982 et 2008), au Change, localité située neuf kilomètres en amont de son débouché dans l'Isle[2]. La surface étudiée s'étend sur 884 km2, soit la presque totalité du bassin versant de la rivière.

Le module de la rivière à la station du Change est de 8,65 m3/s[2] .

L'Auvézère est une rivière présentant des fluctuations saisonnières de débit assez marquées. La période des hautes eaux se déroule en hiver et au début du printemps, et se caractérise par des débits mensuels moyens allant de 12,4 à 17,1 m3/s, de décembre à avril inclus (avec un maximum assez net en janvier). Dès le mois de mai le débit diminue rapidement (4,85 m3/s en juin) pour aboutir à la période des basses eaux qui a lieu de début juillet à fin septembre, amenant une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 1,89 m3/s au mois d'août. Mais les fluctuations de débit peuvent être plus importantes selon les années et sur des périodes plus courtes.

Étiage ou basses eaux[modifier | modifier le code]

À l'étiage le VCN3 peut chuter jusque 0,22 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, soit 220 litres par seconde, ce qui peut être qualifié d'assez sévère.

Crues[modifier | modifier le code]

Les crues, quant à elles, peuvent être importantes, compte tenu bien sûr de la taille du bassin versant. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 110 et 160 m3/s. Le QIX 10 est de 190 m3/s et le QIX 20 de 220 m3/s. Quant au QIX 50, il se monte à 250 m3/s. Ces chiffres sont proportionnellement presque aussi importants que ceux de la Vézère.

Le débit instantané maximal enregistré au Change durant cette période, a été de 182 m3/s le 7 janvier 1982, tandis que le débit journalier maximal enregistré était de 158 m3/s le 11 janvier 1996. Si l'on compare le débit maximal effectivement enregistré aux différents QIX de la rivière décrits plus haut, on constate que la crue de janvier 1982 était à peine d'ordre décennal, et donc nullement exceptionnelle, car destinée statistiquement à se répéter tous les 10 ans en moyenne.

Lame d'eau et débit spécifique[modifier | modifier le code]

L'Auvézère est une rivière moyennement abondante, moins que d'autres cours d'eau du bassin de la Dordogne issus de régions plus orientales du massif central. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 310 millimètres annuellement, ce qui est un peu inférieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, mais nettement inférieur à la moyenne du bassin de la Dordogne (627 millimètres à Bergerac) comme de celui de la Vézère (589 millimètres à Montignac en fin de parcours). Le débit spécifique (ou Qsp) de la rivière atteint 9,8 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Risque inondation[modifier | modifier le code]

Un plan de prévention du risque inondation (PPRI) a été approuvé en 2002 pour l'Isle et l'Auvézère à Bassillac (commune nouvelle de Bassillac-et-Auberoche)[9],[10].

Un autre PPRI a été approuvé en 2016, concernant l'Auvézère depuis Cubjac (commune nouvelle de Cubjac-Auvézère-Val d'Ans) jusqu'à Bassillac[11],[12].

Histoire[modifier | modifier le code]

Réplique d'un canon de marine de 1778, coulé à la forge d'Ans à La Boissière-d'Ans.

C'est à La Forge-d'Ans (commune de La Boissière-d'Ans), en bordure de l'Auvézère, que de 1691 à 1830 ont été fondus des canons destinés à la Marine royale. Une fois réalisés, ils étaient acheminés par voie terrestre sur 34 kilomètres au port du Moustier sur la Vézère d'où ils étaient transportés par voies fluviale puis maritime jusqu'aux arsenaux de Rochefort[13].

Le massacre du Pont Lasveyras correspond à la tuerie d'un groupe de maquisards par deux compagnies allemandes le 16 février 1944 au Moulin de la Forêt (ou Moulin de la Papeterie)[14] sur la commune de Beyssenac.

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]

Les gorges de l'Auvézère entre Génis et Saint-Mesmin.
Les gorges de l'Auvézère entre Génis et Saint-Mesmin.

Sur la commune de Ségur-le-Château, la vallée de l'Auvézère fait partie d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type I[15].

Les gorges de l'Auvézère et celle de son affluent le ruisseau de la Forge, à dominante boisée, sont également classées en ZNIEFF de type II sur six communes, depuis le Sol à Payzac jusqu'à Génis et Anlhiac en amont de Guimalet, sur une superficie de plus de 13 km2 ; neuf espèces déterminantes de plantes y ont été recensées[16],[17] : l'Anarrhine à feuilles de Pâquerette (Anarrhinum bellidifolium), l'Anogramme à feuilles minces (Anogramma leptophylla, l'Asplénium lancéolé (Asplenium obovatum), le Cheilanthès de Tineo (Cheilanthes tinaei), la Doradille du nord (Asplenium septentrionale), la Joubarbe à toile d'araignée (Sempervivum arachnoideum), le Lis martagon (Lilium martagon), le Millepertuis à feuilles de lin (Hypericum linariifolium) et le Polystic des montagnes (Oreopteris limbosperma).

Patrimoine bâti[modifier | modifier le code]

En 2021, un recensement des forges et moulins subsistants a été effectué sur l'ensemble des communes de la Dordogne arrosées par l'Auvézère : 78 ont été répertoriés dont plus un seul ne fonctionne, la majorité étant devenus des maisons d'habitation[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Sandre, « Fiche cours d'eau - L'Auvézère (P6--0250) » (consulté le )
  2. a b et c Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Auvézère au Change (P6382510) » (consulté le )
  3. a et b Chantal Tanet et Tristan Hordé, Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, Éditions Fanlac, 2000, (ISBN 2-86577-215-2), p. 36-37.
  4. Pierre Thibaud, L'Auvézère & la Loue, page 11
  5. « Source de l'Auvézère » (consulté le )
  6. Pierre Thibaud, L'Auvézère & la Loue, page 116
  7. Site Dordogne.équipement (voir l'article "perte")
  8. Site équipement Dordogne (glossaire) : voir l'article Perte illustré par deux vues de la résurgence de l'Auvézère. Consulté le 14 septembre 2010.
  9. PPR inondation - 24DDT20000003 - Bassillac - Isle, DREAL Aquitaine, consulté le 23 mars 2019.
  10. [PDF] Vallée de l'Isle et de l'Auvézère - Bassillac - Plan de prévention du risque inondation, DREAL Aquitaine, consulté le 23 mars 2019.
  11. PPR inondation - 24DDT20150057 - Isle amont et Auvézère, DREAL Aquitaine, consulté le 21 mars 2019.
  12. [PDF] Rivières Isle-amont - Auvézère - Plan de prévention du risque inondation p. 2,3 et 6, DREAL Aquitaine, consulté le 21 mars 2019.
  13. La route des canons sur le site de l'Office de tourisme de la communauté de communes Causses et Vézère. Consulté le 9 mars 2009
  14. Pierre Thibaud, L'Auvézère & la Loue, page 53
  15. Vallée de l'Auvézère à Ségur-le-Château sur le site de l'INPN
  16. [PDF] Gorges de l'Auvézère, INPN, consulté le 17 mars 2019.
  17. Carte de la ZNIEFF 720000937, INPN, consultée le 17 mars 2019.
  18. Rudi Molleman, « Les moulins de l'Auvézère ont tous été recensés », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 23.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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