Automobile Club de France — Wikipédia

Automobile Club de France
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Cadre
Fondation
Fondation
Fondateurs Marquis de Dion, Baron de Zuylen, Comte Récopé, Paul Meyan
Identité
Siège 6-8, place de la Concorde Paris 8e
Personnages clés Marquis de Dion
Président Louis Desanges
Affiliation internationale Fédération internationale de l'automobile
Membres 2 185
Site web automobileclubdefrance.fr

L'Automobile Club de France (ACF) est un club privé français fondé le , installé au sein de deux hôtels particuliers mitoyens : l'hôtel du Plessis-Bellière et l'hôtel Cartier, situés aux 6-8 place de la Concorde, dans le 8e arrondissement de Paris.

Réservé aux hommes, le club est géré par la Société de gestion de l'Automobile Club de France. Il est le plus ancien automobile club au monde.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'Automobile Club de France est fondé le lors d'un déjeuner en l'hôtel du comte Jules-Albert de Dion, quai d'Orsay, qui avait convié trois autres personnes : le baron Étienne van Zuylen, Edmond Récopé et le journaliste Paul Meyan[1].

L'ACF est à l'origine de plusieurs initiatives événementielles qui ont marqué le sport automobile en France et à l'étranger, dès le début de son fonctionnement avec, entre 1895 et 1903, l'organisation de villes à villes des huit premiers Grand Prix dits de l'ACF.

En 1898, cette organisation imagine et organise le premier salon de l'automobile[2] dans le jardin des Tuileries à Paris. En 1899, sur une idée de Paul Meyan, avec l'aide du journal Le Matin, elle crée le Tour de France automobile, considéré rétrospectivement comme étant (pour cette première saison) la quatrième édition du Grand Prix[3],[4]. Le fameux cortège de la Mi-Carême au Carnaval de Paris 1903 pour la rive droite partit du siège de l'ACF. La Reine des Reines est alors portée par « Le Triomphe », un char automobile électrique De Dion, et des automobiles de prestige décorées pour la circonstance font partie de sa suite[5],[6].

Au XXIe siècle[modifier | modifier le code]

En 2018, l'Automobile Club de France organise un nouveau prix annuel, le Grand Prix ACF Autotech, qui récompense les nouvelles entreprises (startups) les plus innovantes. L'ACF décerne actuellement trois prix à cette occasion : « Grand Prix ACF » ; « Prix Pionnier ACF » ; « Mention GPACF GreenTech ».

Présidents[modifier | modifier le code]

  • 1895-1922 : Baron de Zuylen de Nyevelt (1860-1934), président de l'association internationale des automobile clubs reconnus[7] (AIACR, ancêtre de la Fédération internationale de l'automobile ou FIA), de 1904 à 1931.
  • 1922-1928 : Comte Robert de Vogüé (1870-1936), président de l'AIACR[8] de 1931 à 1936.
  • 1928-1948 : Vicomte de Rohan (Jehan de Rohan-Chabot) (1884-1968), président de l'AIACR de 1936 à 1946, puis de la FIA[9] de 1946 à 1958.
  • 1948-1971 : Comte Hadelin de Liedekerke Beaufort, président de la FIA[10] de 1958 à 1963 ; dernier président de l'Automobile Club de France à avoir cumulé, pendant tout ou partie de son mandat, la présidence de l'association française avec l'association internationale.
  • 1971-1977 : M. Jean Richard-Deshais
  • 1977-1989 : M. Jean Panhard (ancien directeur de la firme de construction de véhicules civils et militaires Panhard)
  • 1989-1998 : M. Philippe Clément
  • 1998-2006  : Marquis Philippe de Flers
  • 2006-2012 : Marquis du Rouret
  • 2012-2018 : M. Robert Panhard
  • Depuis 2018 : M. Louis Desanges

Organisation[modifier | modifier le code]

Direction de l'ACF[modifier | modifier le code]

L'Automobile Club de France est dirigé par son président, élu parmi les membres du club, assisté par les membres siégeant dans les différents conseils de l'ACF[11]. Le président du « Cercle », comme l'appellent les membres en interne[12], est élu par et parmi un Comité exécutif constitué de 24 membres, eux-mêmes élus par l'ensemble des membres lors d'une Assemblée générale.

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Le club est administré et géré par un bureau issu d'un comité exécutif. Le bureau est constitué du président de l'ACF, des quatre vice-présidents et du délégué général aux activités automobiles. Le « Cercle » dispose également d'un conseil consultatif et plusieurs commissions (finances, intérieur, sports, jeux, activité automobile, etc.). L'ACF a développé des accords de réciprocité avec de nombreux cercles étrangers (Royal Automobile Club à Londres, Union Club of City Of New York, Jockey Club d'Argentine, etc.).

L'Automobile Club de France compte 2 185 membres, exclusivement des hommes. L’ACF fait partie des gentlemen’s club parisiens créés à une période où l’influence culturelle britannique était encore très forte en France et dans le monde. Il en conserve aujourd’hui l’esprit et les codes[12] : exigence de qualités morales des membres, cooptation, non mixité, tenue vestimentaire imposée, importance des activités culturelles et récréatives, importance de la conversation.

Si les femmes ne peuvent pas adhérer à l'Automobile Club de France, elles peuvent, en tant que conjointes, avoir accès à certaines activités du club[13].

Admission[modifier | modifier le code]

Le parrainage est obligatoire (2 parrains et 7 sous-parrains). Une commission des candidatures de 12 membres, dont les noms ne sont pas connus, examine le dossier et désigne un rapporteur qui rencontre le candidat à son domicile[14]. Le candidat, assisté de ses deux parrains, est alors présenté à cette commission lors d'un entretien. Le conseil procède ensuite à un vote à bulletin secret, un vote défavorable annulant 3 votes favorables. L'admission n'est définitive qu'après approbation par le président.

Galerie[modifier | modifier le code]

Membres connus[modifier | modifier le code]

Façade de l'ACF de nos jours.

Parmi les membres historiques et actuels, on peut citer :

  • Edmond Récopé (1847-1921), ingénieur de la Marine, membre fondateur de l'ACF

Patrimoine[modifier | modifier le code]

L'Automobile Club de France est propriétaire de l'hôtel du Plessis-Bellière et de l'hôtel Cartier[12], lieux où le club est installé face à la place de la Concorde à Paris. La façade, dotée d’un majestueux péristyle, est classée monument historique[15]. L'ACF dispose d'une bibliothèque comptant près de 50 000 ouvrages[16], mais aussi d'une piscine conçue par Gustave Eiffel[12], d'une salle de sport, d'un théâtre, d'une salle de cinéma, d'un bar-lounge, d'un restaurant, d'une terrasse aérienne et de plusieurs salons. La salle d’armes, l’une des plus anciennes de Paris, est toujours en fonctionnement (la Fédération internationale d’escrime a été fondée à l’ACF).

L'ACF est également propriétaire d'un camping de luxe « Domaine des Naïades » à Grimaud dans le Var[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Souvestre, Histoire de l'automobile, H. Dunod et E. Pinat, (lire en ligne), p. 297.
  2. Mathieu Flonneau, « Cent vingt ans d'automobilisme », L'Histoire n°452, octobre 2018, p. 78-84.
  3. Récit et photos dans le « Supplément illustré », Le Matin,‎ (lire en ligne)
  4. Jacques Chevalier, « Tour Auto Optic 2000 : les clés du succès », Le Point,‎ (lire en ligne [php])
  5. Collection Jules Beau - Photographie sportive, volume 20, année 1903, Bibliothèque nationale de France
  6. Le nom du char automobile électrique de la Reine des Reines de Paris 1903 pour la rive droite est indiqué dans La Mi-Carême, article paru dans le journal L'Aurore du 16 mars 1903, page 2, 2e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons. Ce char n'est pas le seul char automobile qui défile en 1903. Le 31 mai de la même année on voit un char automobile qui défile à Roubaix.
  7. (en) « Fiche « Baron de Zuylen de Nyevelt » », sur FIA.com
  8. (en) « Fiche « Count Robert de Vogüé » », sur FIA.com
  9. (en) « Fiche « Jehan de Rohan-Chabot » », sur FIA.com
  10. (en) « Fiche « Count Hadelin de Liedekerke Beaufort » », sur FIA.com
  11. Les équipes au service des membres sont encadrées par un directeur, salarié du Cercle. Ces fonctions ont été occupées par M. Charles Lüthi (https://www.ouest-france.fr/automobile-club-de-france-le-directeur-defenestre-sa-femme-poignardee-3464865Automobile Club de France. Le directeur défenestré, sa femme poignardée)
  12. a b c d et e Denis Fainsilber, « Ces messieurs de l'« Auto » », sur Les Echos, (consulté le )
  13. Romain Lescurieux, « Pouvoir, cooptation... Qu'y a-t-il derrière les portes des «boys clubs» interdits aux femmes? », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Muriel Jaouën, « Intégrer un club, une affaire de méthode », Capital.fr,‎ (lire en ligne)
  15. Katia Kulawick-Assante, « Enquête en coulisses des clubs privés parisiens », sur AD Magazine, (consulté le )
  16. Ariane Chemin et Ivanne Trippenbach, « Entre Eric Zemmour et une partie de l’élite économique et intellectuelle, une étrange bienveillance », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  17. « http://kcb.kairouan-tn.net/index.php?option=com_content&view=article&id=4147:enquete-sur-les-cercles-et-les-lieux-de-pouvoir-a-paris&catid=56:gouvernance&Itemid=129&lang=en »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • L'Automobile Club de France, article paru dans Les Sports modernes : {Paris-illustré}, n°3, , L. Baudry de Saunier (5 pages et photos).
  • « Le char de la mi-carême », La Vie au Grand Air,‎ , p. 200-202
  • Sous la direction éditoriale de Lucien-François Bernard, avec François Granet, Jean-Louis Lemerle et Emmanuel Piat, L'Histoire de l'Automobile Club de France, Paris, éditions de L'Automobile Club de France, 2012
  • François Granet, avec Antoine Demetz et Emmanuel Piat, 6-8 place de La Concorde, Haut lieu d'Automobile et d'Histoire, Paris, éditions de l'Automobile Club de France - Alcyon Media Groupe, 2017

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]