Aurelianus (monnaie) — Wikipédia

L’ aurelianus (pluriel : aureliani), parfois appelé antoninien réformé ou néo-antoninien est une monnaie de bronze argentée introduite dans l'Empire romain vers 274, lors de la réforme monétaire de l’empereur Aurélien.

Dénomination[modifier | modifier le code]

L’aurelianus est ainsi nommé en souvenir d’Aurélien, et ce terme est attesté dans l’Histoire Auguste « argenteos aurelianos mille » (« mille pièces d’argent auréliennes »)[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Après avoir repris le contrôle complet de l’Empire, Aurélien s’applique a remettre en état le système monétaire romain, inondé par des millions d’antoniniens, doubles deniers dévalués, devenus une monnaie de billon titrant moins de 2,5 % d’argent[2]. Pour donner un coup d’arrêt à la dépréciation monétaire continue, il fait émettre en quantité moindre de nouvelles pièces, d’une qualité supérieure et contrôlée[3],[4].

La production d'aureliani se fait dans huit ateliers monétaires : Lugdunum (Lyon), Rome, Ticinum (Pavie) qui remplace l'atelier de Milan, Siscia, Serdica, Cyzique, Antioche et Tripolis de Syrie[3]. D'après Zosime[5], la mise en circulation des aureliani s'accompagne du retrait des antoninens dévalués, échange qui se fait selon une parité inconnue[3].

L'émission des aureliani se poursuit sous les successeurs d'Aurelien, jusqu'à la réforme monétaire suivante, menée par Dioclétien en 294[6].

Description[modifier | modifier le code]

La nouvelle monnaie affiche au droit le buste de l’empereur radié. Elle est plus grande et plus lourde que l’antoninien, avec un diamètre entre 21 mm et 23 mm, pour 3,9 g environ soit 1/80[7] ou 1/84 de livre[8]. Elle est fabriquée sur des flans parfaitement ronds en cuivre, argentés avant la frappe, donnant un titre d’environ 5 % d’argent[2]. Ces flans larges offrent une bonne surface pour la figuration du buste impérial et pour la propagande impériale. Le revers porte à l’exergue la marque caractéristique XXI ou XX I dans les émissions des ateliers de la partie occidentale de l’Empire, et KA ou K A dans la partie orientale, marque qui se lit 20 pour 1 et correspond aux proportions respectives et garanties de cuivre et d’argent[7],[9].

Multiple et sous-multiple[modifier | modifier le code]

Un double aurelianus est émis sous Tacite et sous Carus, portant la marque en exergue au revers XI ou X ET I en occident et IA dans la zone grecque, indiquant 10 parts de cuivre pour une d'argent, soit un titre double de l'antoninien courant[7],[9].

Un monnaie divisionnaire de moins lourde (2,5 g et argentée à 2 % est émise occasionnellement. Elle porte la marque VSV que les numismatiques lisent USU(alis) (« usuel »), sans certitude[3],[9]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Histoire Auguste, ‘’Vie de Probus’’, 4,5.
  2. a et b Hiernard 1997, p. 83-84.
  3. a b c et d Hiernard 1997, p. 85.
  4. Depeyrot 2006, p. 153-154.
  5. Zosime, I, 61.
  6. Hiernard 1997, p. 86.
  7. a b et c Hiernard 1997, p. 84.
  8. Depeyrot 2006, p. 153.
  9. a b et c Depeyrot 2006, p. 154.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Depeyrot, La monnaie romaine : 211 av. J.-C. - 476 apr. J.-C., Paris, Éditions Errance, , 212 p. (ISBN 2-87772-330-5)
  • Jean Hiérnard, « Une source de l'histoire romaine : la monnaie impériale de Septime Sévère à Constantin : L’empire Romain de 192 à 325 », Pallas, Hors-série,‎ , p. 79-125 (lire en ligne).