Auguste III — Wikipédia

Auguste III
Illustration.
Portrait d'Auguste III (1745).
Titre
Roi de Pologne et grand-duc de Lituanie

(29 ans, 8 mois et 9 jours)
Couronnement en la cathédrale Saint-Jean de Varsovie
Prédécesseur Stanislas Ier
Successeur Stanislas II
Prince-électeur de Saxe
Frédéric-Auguste II

(30 ans, 8 mois et 4 jours)
Prédécesseur Frédéric-Auguste Ier
Successeur Frédéric IV
Biographie
Dynastie Maison de Wettin
Nom de naissance Frédéric-Auguste de Saxe
Date de naissance
Lieu de naissance Dresde (Saxe)
Date de décès (à 66 ans)
Lieu de décès Dresde (Saxe)
Sépulture Cathédrale de la Sainte-Trinité de Dresde
Père Auguste II
Mère Christiane-Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth
Conjoint Marie-Josèphe d'Autriche
Enfants Frédéric de Saxe
Joseph de Saxe
Frédéric IV de Saxe
Marie-Amélie de Saxe
Marguerite de Saxe
Marie-Anne de Saxe
François-Xavier de Saxe
Marie-Josèphe de Saxe
Charles-Christian de Saxe
Christine de Saxe
Marie-Élisabeth de Saxe
Albert de Saxe
Clément de Saxe
Cunégonde de Saxe
Résidence Palais royal de Varsovie

Signature de Auguste III

Auguste III
Rois de Pologne

Auguste III de Pologne, né le à Dresde et mort dans la même ville le , membre de la maison de Wettin, fils de l'électeur de Saxe et roi de Pologne Frédéric-Auguste, est roi de Pologne et grand-duc de Lituanie de 1734 à 1763, et, sous le nom de Frédéric-Auguste II de Saxe, électeur de Saxe de 1733 à 1763, ainsi que margrave de Misnie et comte palatin.

Par sa fille Marie-Josèphe, il est le grand-père des rois de France Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, et par sa fille Marie-Amélie, le grand-père des rois Charles IV d'Espagne et Ferdinand Ier des Deux-Siciles, ainsi que de l'impératrice consort du Saint-Empire Marie-Louise d'Espagne. Le maréchal de France Maurice de Saxe est son demi-frère adultérin.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales[modifier | modifier le code]

Frédéric Auguste de Saxe est le seul enfant légitime de Frédéric-Auguste Ier. Sa mère est Christiane-Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth (1671-1727), fille du margrave de Brandebourg-Bayreuth Christian-Ernest. Protestante, elle a refusé de se convertir au catholicisme, contrairement à son époux, et n'a pas pu être couronnée reine de Pologne.

Jeunesse et mariage[modifier | modifier le code]

Présentation du prince électoral de Saxe au roi de France par la duchesse douairière d'Orléans, belle-sœur du roi.

Frédéric-Auguste reçoit l'éducation d'un futur roi de Pologne : on lui enseigne le polonais et le latin, ainsi que le français et le russe, langue qu'il ne maîtrisera jamais très bien, et diverses sciences.

Il est cependant d'abord élevé dans le luthéranisme, ce qui est renforcé par l'influence de sa grand-mère paternelle, Anne-Sophie de Danemark, qui joue un rôle important durant son enfance.

C'est pourquoi son père l'envoie en 1711 faire un Grand Tour, mais dans des pays catholiques : à Vienne, il assiste au couronnement de l'empereur Charles VI ; il séjourne ensuite en Italie où il se convertit en 1712. Il vient ensuite à Versailles, où il est présenté par la duchesse douairière d'Orléans, princesse d'origine allemande (la « princesse Palatine »), au roi Louis XIV (). Il y est portraituré par le peintre Louis de Silvestre à qui il propose vainement d'exercer ses talents en Saxe. Au , après un hiver festif à Paris, il entreprend un voyage dans les provinces françaises.

Le futur Auguste III vers 1716.

À son retour en Saxe, il est marié, le , à l'archiduchesse Marie-Josèphe d'Autriche, âgée de 20 ans, fille du précédent empereur Joseph Ier, nièce de l'empereur Charles VI. Selon la Pragmatique Sanction édictée par ce dernier en 1713, l'archiduchesse et ses descendants doivent passer, en l'absence d'un fils, après les filles de Charles VI pour diriger les possessions héréditaires de la maison de Habsbourg (archiduché d'Autriche, royaume de Bohême, royaume de Hongrie, etc.), bien que Charles soit un frère cadet de Joseph. Le , Marie-Josèphe a formellement reconnu les droits de sa cousine, née en 1717, Marie-Thérèse.

La mort d'Auguste II et la guerre de Succession de Pologne (1733-1736)[modifier | modifier le code]

À la mort de son père en 1733, Frédéric Auguste hérite sans difficulté de l'électorat de Saxe et des autres possessions héréditaires.

En revanche, la succession au trône de Pologne va être difficile, puisqu'il s'agit une royauté élective sous influence des puissances européennes. En , prévoyant la mort prochaine d'Auguste II, la Russie, la Prusse et l'Autriche se sont mises d'accord (traité de Berlin, dit « Traité des Trois Aigles noirs ») pour exclure de l'élection à la fois Frédéric Auguste et Stanislas Leszczynski, père de la reine de France, qui a déjà été roi de Pologne de 1704 à 1709, ayant provisoirement évincé Auguste II ; il vit en exil depuis 1709, au château de Chambord depuis 1725.

Dans les premiers mois de 1733, la candidature de Stanislas est soutenue par la France, notamment l'ambassadeur à Varsovie et le ministre des Affaires étrangères. Stanislas rentre à Varsovie en et sa victoire paraît certaine. La Russie et l'Autriche décident alors de soutenir la candidature de Frédéric Auguste (traité de Löwenwolde, ). Stanislas est élu le , mais une minorité de la noblesse reste favorable à Frédéric Auguste. L'armée russe entre en Pologne (c'est le début de la guerre de Succession de Pologne) et se dirige vers Varsovie. Stanislas se réfugie à Dantzig, ville alors polonaise.

Le , la France, alliée à la Sardaigne, déclare la guerre à la Saxe et à l'Autriche (mais pas à la Russie) ; les opérations militaires françaises vont principalement avoir lieu dans la vallée du Rhin et en Italie, mettant l'Autriche en position difficile. En revanche, l'armée russe ayant mis le siège devant Dantzig, une petite expédition française en échoue (mort du comte de Plélo) ; quelques jours avant la chute de Dantzig, Stanislas s'enfuit en Prusse, où le roi Frédéric Guillaume accepte de le recevoir comme hôte. Entre-temps, Frédéric Auguste a été couronné roi le et est devenu Auguste III.

La situation n'est cependant pas complètement réglée, la Pologne ayant deux rois, dont un en exil. La supériorité française sur l'Autriche va permettre de trouver une solution en . À cette date, Stanislas réside toujours en Prusse, à Königsberg. À la suite des négociations de paix entre la France et l'Autriche (préliminaires de paix de ), il lui est proposé de recevoir le trône ducal de Lorraine en échange de celui de Pologne (il conserverait cependant le droit de porter le titre de roi de Pologne) ; il fait alors une déclaration publique de renonciation. En 1736, au cours d'une diète de pacification, les partisans de Stanislas reconnaissent formellement Auguste comme roi de Pologne.

La Saxe dans la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748)[modifier | modifier le code]

En 1740, l'empereur Charles VI s'éteint, laissant ses possessions à sa fille aînée, l'archiduchesse Marie-Thérèse. Reniant les engagements qu'avait pris son père, le roi Frédéric II de Prusse envahit sans sommation la Silésie autrichienne. L'électeur de Bavière, soutenu par la France, pose sa candidature au trône impérial et envahit la Bohême. La guerre de Succession d'Autriche vient d'éclater.

La Saxe et la Bohême voisine sont les champs de bataille où s'affrontent les armées prussiennes et autrichiennes. D'abord opposée à l'Autriche, la Saxe se retire de la guerre dès 1742, n'ayant rien gagné mais devant admettre la suprématie prussienne.

En 1747, le mariage de sa fille Marie-Josèphe avec le Dauphin Louis, fils de Louis XV et petit-fils du roi Stanislas, scelle sa réconciliation avec le royaume de France.

Son demi-frère adultérin, Maurice de Saxe, proche de la favorite royale et remarquable chef de guerre au service de la France, participe aux opérations menées par la France notamment aux Pays-Bas (bataille de Fontenoy). La paix est signée en 1748 (traité d'Aix-la-Chapelle), confirmant l'émergence de la puissance prussienne.

La Saxe dans la guerre de Sept Ans[modifier | modifier le code]

En 1756, la Prusse envahit la Saxe, alliée de l'Autriche et de la France déclenchant la guerre de Sept Ans.

La Saxe est ravagée par les armées prussiennes qui prennent la famille royale en otage malgré les protestations des cours européennes, les filles du roi étant reine consort de Naples et dauphine de France. L'épouse d'Auguste, Marie-Josèphe, en mourra en 1757.

Mort et succession[modifier | modifier le code]

Frédéric-Auguste III meurt le . Son fils Frédéric-Christian, de santé délicate, lui succède en Saxe mais meurt dès le , laissant le trône à Frédéric-Auguste III, âgé de 13 ans seulement.

En Pologne, c'est un Polonais qui va être élu (le ), avec le soutien de la Russie, Stanislas Antoine Poniatowski, roi de Pologne sous le nom de Stanislas II Auguste.

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Portrait équestre d'Auguste III.

Frédéric-Auguste est le fils d'Auguste II le Fort, électeur de Saxe et roi de Pologne, et de Christiane-Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth.

Il se marie en 1719 avec Marie-Josèphe d'Autriche (1699-1757), fille de l'empereur Joseph Ier.

En 1730, la peintre vénitienne Rosalba Carriera réalise au pastel le portrait de son épouse. Il est conservé à la Gemäldegalerie Alte Meister de Dresde[1].

De cette union naîtront 15 enfants :

Ascendance[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Pièce de 10 ducats émise en 1756 à l'effigie d'Auguste III.
  • Portrait par Hyacinthe Rigaud en 1715 « en grand manteau royal frappé aux insignes de l’ordre de l’Éléphant de Danemark, flanqué d’un maure habillé à la houssarde » pour 4 000 livres et conservé à Dresde, à la Staatlische Kunstsammlungen Dresden, Gemälde Galerie Alte Meister. Inv. no 760[2]. La toile sera gravée par Jean-Joseph Balechou en 1747, « chef-d’œuvre de science et de force, destiné à figurer en tête de la Galerie de Dresde ». Portalis poursuit son commentaire en estimant que l’estampe « place Balechou au rang des meilleurs burinistes du XVIIIe siècle, et même de toute l’École française »[3].
  • Portrait par Nicolas de Largillierre en 1715 (voir image ci-dessus).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • J. Roman, Le Livre de raison du peintre Hyacinthe Rigaud, Paris, 1919, p. 175, 179, 184.
  • Hans Posse, Die Gemäldegalerie zu Dresden. Die alten Meister, Dresden O.J., 1937, p. 84.
  • Ariane James-Sarazin, « Hyacinthe Rigaud (1659-1743), portraitiste et conseiller artistique des princes-électeurs de Saxe et rois de Pologne, Auguste II et Auguste III », dans catalogue de l’exposition Dresde ou le Rêve des princes : La Galerie de peintures au XVIIIe siècle, musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, RMN, 2001, p. 136-142.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Portrait de son épouse
  2. Le futur Auguste III n'a pas été peint dès 1700 par Rigaud, contrairement à ce qui est spécifié en note 3, p. 136 du catalogue de l'exposition de Dijon. Le portrait du prince de Saxe, produit alors pour 150 livres cette année-là, est un buste bien connu de Jean-Guillaume de Saxe-Gotha-Altenbourg (de) (1677-1707). Voir Stéphan Perreau, « Dix nouveaux Rigaud inédits », PERTER, , no 1, p. 25.
  3. Montaiglon, 1875-1892, t. 6 (1885), p. 159.