Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections — Wikipédia

Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections
الجمعية التونسية لنزاهة و ديمقراطية الانتخابات
Banderole de l'association en 2014
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
ATIDEVoir et modifier les données sur Wikidata
Zone d'activité
Type
Objectif
Protéger les valeurs démocratiques et le droit de vote en Tunisie
Siège
Pays
Organisation
Fondateur
Moez Bouaroui
Président
Bassem Maatar (2022)

L'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (arabe : الجمعية التونسية لنزاهة و ديمقراطية الانتخابات) ou ATIDE est une association tunisienne fondée le . Elle a pour but de promouvoir et protéger les valeurs démocratiques et le droit de vote[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Activistes débattant d'un nouveau projet de loi destiné à réglementer le travail de l'ISIE (2012).
Atelier de l'association en vue des élections de 2014.

Fondée après la révolution tunisienne de 2011, l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections est composée de civils bénévoles ayant la volonté de s'assurer de la transparence et du bon déroulement des élections. Elle est accréditée par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) pour le première fois le pour jouer un rôle d'observateur durant les élections constituantes[2].

À la suite d'une décision de l'ISIE de ne pas exiger des candidats aux élections législatives de 2014 de présenter leur bulletin n°3, l'association dénonce cette mesure qui pourrait permettre l'élection de « personnes ayant été condamnées pour des raisons de sécurité ou d'autres raisons d'État pouvant nuire au pays et à son peuple », et accuse l'instance d'avoir cédé à des pressions partisanes[3]. À la suite des élections de 2014, l'ATIDE annonce avoir enregistré 9 821 infractions dont l'achat des voix, l'absence de neutralité dans certains bureaux de vote et des dysfonctionnements au niveau de l'organisation du scrutin[4]. Lors de la campagne du second tour de l'élection présidentielle, l'association lance une initiative afin de prévenir les violences et la division entre les citoyens[5].

En vue des premières élections municipales depuis la révolution, en 2018, l'association déploie des bénévoles pour observer le processus d'enregistrement des électeurs et révèlent les éléments qui le rendent difficile et inefficace[6]. Par ailleurs, elle lance une campagne de sensibilisation des électeurs afin de les encourager à aller voter en visitant différentes régions au bord d'une caravane[7]. Après les élections municipales, elle accuse l'ISIE de ne pas avoir agi pour inciter à la participation et d'être peu intervenu face à des violations graves[8]. Elle identifie également plusieurs violations où on a tenté d'influencer le vote des électeurs et briser le silence électoral, dont seraient responsables les deux principaux partis, Nidaa Tounes et Ennahdha, et dénonce par ailleurs l'absence de sanctions prises envers ces deux partis[9].

Pour les élections présidentielle et législatives de 2019, l'association lance pour la première fois une campagne d'observation sur les réseaux sociaux afin d'analyser les publications pouvant influencer les électeurs[10]. Après avoir identifié des violations sur ces réseaux, elle exhorte l'ISIE à mettre en place un encadrement juridique contre la propagande et la publicité politique durant les périodes électorales[11].

Lors de la crise politique déclenchée le par l'invocation de l'article 80 de la Constitution par le président de la République Kaïs Saïed, l'association et d'autres composantes de la société civile appellent le président à présenter des délais pour la fin des mesures exceptionnelles[12] puis à élargir les concertations avec les acteurs politiques[13]. Concernant le référendum constitutionnel qui suit, l'association déclare que les conditions pour assurer un référendum démocratique et transparent ne sont pas réunies[14]. Durant le scrutin, elle annonce que certains de ses observateurs ont été interdits d'effectuer leur mission dans des bureaux de vote[15] et dénonce la violation du silence électoral par Saïed dans un discours diffusé par la télévision nationale[16]. Elle dénonce également le manque de formation par l'ISIE des agents dans les bureaux de vote[17].

Présidents[modifier | modifier le code]

Le premier président et fondateur de l'association est Moez Bouaroui[18]. Il quitte ses fonctions en 2017 après avoir demandé le gel de son adhésion pour pouvoir être candidat aux élections municipales de 2018[19]. Layla Chraybi lui succède[20],[21]. Le , Bassem Maatar est élu président de l'association[22].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Association Tunisienne pour l'Intégrité et la Démocratie des Elections-ATIDE », sur jamaity.org, (consulté le ).
  2. « Des observateurs tunisiens mobilisés pour assurer l'intégrité du scrutin », sur news.gnet.tn, (consulté le ).
  3. « L'Isie nie avoir cédé à des « pressions partisanes » après la suppression de l'obligation de fournir un B3 pour les candidats aux législatives », sur webdo.tn, (consulté le ).
  4. « ATIDE dénonce le laxisme de l'ISIE face aux infractions électorales », sur nawaat.org, (consulté le ).
  5. « ATIDE lance une initiative contre la violence et la division entre Tunisiens », sur babnet.net, (consulté le ).
  6. « Démarrage difficile du processus d'enregistrement des électeurs (ATIDE) », sur news.gnet.tn, (consulté le ).
  7. « Tunisie : campagne de sensibilisation avec la caravane de ATIDE », sur directinfo.webmanagercenter.com, (consulté le ).
  8. « ATIDE : l'ISIE a commis des erreurs de débutant », sur mosaiquefm.net, (consulté le ).
  9. « Tunisie : Nidaa Tounes et Ennahdha ont commis le plus grand nombre d'infractions au scrutin, selon ATIDE », sur tunisienumerique.com, (consulté le ).
  10. « ATIDE, un œil sur les réseaux sociaux pour observer les campagnes électorales », sur webdo.tn, (consulté le ).
  11. « “ATIDE” appelle à la mise en place d'un cadre juridique relatif à la propagande politique sur les réseaux sociaux », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
  12. « Tunisie : Mourakiboun, l'Observatoire Chahed et l'ATIDE, appellent Saied à présenter des délais », sur webdo.tn, (consulté le ).
  13. « La société civile appelle à accélérer les concertations élargies sur les prochaines échéances électorales », sur espacemanager.com, (consulté le ).
  14. « Atide : les conditions d'un référendum démocratique ne sont pas réunies », sur mosaiquefm.net, (consulté le ).
  15. « Tunisie - Référendum : Atide affirme que ses observateurs ont été interdits d'accomplir leur mission », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  16. « Atide : le président de la République a violé le silence électoral », sur jawharafm.net, (consulté le ).
  17. « Référendum : manque de formation des agents de certains centres de vote, selon ATIDE », sur tunisienumerique.com, (consulté le ).
  18. Frida Dahmani, « Qui est Moez Bouraoui, fondateur de l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections ? », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  19. « ATIDE : l'adhésion de Moez Bouraoui gelée », sur mosaiquefm.net, (consulté le ).
  20. « Des ONG inquiètes du flou légal avant les municipales en Tunisie », sur voaafrique.com, (consulté le ).
  21. Nadia Dejoui, « Leila Chraibi : "La composition de l'ISIE doit refléter les normes internationales" », L'Économiste maghrébin,‎ (ISSN 0330-7441, lire en ligne, consulté le ).
  22. « Nouveau bureau exécutif de l'organisation Atide », sur voaafrique.com, (consulté le ).