Parti colorado (Paraguay) — Wikipédia

Association nationale républicaine - Parti colorado
(es) Asociación Nacional Republicana-Partido Colorado
Image illustrative de l’article Parti colorado (Paraguay)
Logotype officiel.
Présentation
Président Horacio Cartes
Fondation
Siège 25 de Mayo N° 842 c/ Tacuary,
Asuncion, Paraguay
Premier vice-président Dario Filartiga Ruiz Diaz
Positionnement Droite
Idéologie Conservatisme
Libéral-conservatisme
National-conservatisme
Affiliation internationale Union démocrate internationale
Union des partis latino-américains
Couleurs Rouge et blanc
Site web anr.org.py
Représentation
Députés
42  /  80
Sénateurs
17  /  45
Parlement du Mercosur
10  /  18
Le drapeau du Parti colorado.

L'Association nationale républicaine - Parti colorado (ANR-PC) (en espagnol : Asociación Nacional Republicana - Partido Colorado), ou simplement Parti colorado, est un parti politique conservateur paraguayen, membre de l'Union des partis latino-américains. Il l'est l'un des deux principaux partis historiques du pays, avec son rival le Parti libéral radical authentique.

Depuis 1887, 21 présidents du Paraguay ont été membres du Parti colorado. Le parti est continuellement au pouvoir depuis 1947, à l'exception de la période 2008-2013.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondé le par Bernardino Caballero, le parti gouverne dès lors le pays jusqu'en 1904, puis de 1946 à 2008 sans interruption. De 1946 à 1962, il est même le seul parti autorisé.

Sous le régime de Stroessner le Paraguay devient un État-parti. L'octroi d'emplois publics en échange d'affiliations au Partido Colorado est devenu la norme[1].

Selon l'organisme de défense des droits humains au Paraguay, 18 772 personnes ont été victimes de torture, 332 ont disparu et 58 ont été exécutées pour raisons politiques sous Stroessner[1].

Après la chute de la dictature, le Parti colorado entre dans un important conflit interne, opposant, d'une part, les secteurs pro-patronaux alliés aux militaires, et, d’autre part, les représentants de la bureaucratie étatique. Ce conflit conduit notamment à l'’assassinat du vice-président José Maria Argaña et à l'incarcération du général Lino Oviedo, accusé d'une tentative de coup d’État en 1996[2].

Le parti perd le pouvoir à l'issue des élections générales d'avril 2008 et s'inscrit alors dans l'opposition au président Fernando Lugo jusqu'à la destitution de ce dernier en , qu'il a soutenu[3]. Le , Horacio Cartes remporte l'élection présidentielle et permet au Parti colorado de retrouver le pouvoir.

En 2018, le parti est traversé par des luttes intestines opposant les partisans d'Horacio Cartes à ceux de Mario Abdo[4].

Controverses[modifier | modifier le code]

Bien qu'il continue de détenir un rôle politique majeur au Paraguay, la réputation du Parti colorado reste associée aux affaires de corruption, de trafic de drogue et d'assassinats[5].

Son influence s'expliquerait notamment par le facteur clientéliste. Selon Antonio Soljancic, de l'Université autonome d’Asuncion, « pour avoir un emploi, il faut montrer que vous êtes membre du parti. Le problème du Paraguay est que, bien que Stroessner ait disparu du champ politique, il a laissé un héritage que personne n'a essayé d'enterrer »[5]. La quasi-totalité des fonctionnaires sont membres du parti[6].

En période électorale, le parti achète des votes avec des faveurs ou de l'argent, surtout dans les zones les plus nécessiteuses du pays, qui se trouve être l'un des plus pauvres d'Amérique du Sud[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Au Paraguay, l’“implacable” Partido Colorado, défait une seule fois en soixante-seize ans », sur Courrier international,
  2. Pablo Stefanoni, « Entre espoir et scepticisme, vers la fin d’une époque ? », sur inprecor.fr, .
  3. « Paraguay : filmé en train de payer des électeurs, rattrapé par YouTube », sur L'Obs,
  4. Magdalena López, « Paraguay : radiografía de un gobierno de derecha », sur CETRI,
  5. a et b (en) « Horacio Cartes: Millionaire. Criminal. Business titan. », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Renaud Lambert, « Au Paraguay, l'« élite » aussi a voté à gauche », sur Le Monde diplomatique,

Lien externe[modifier | modifier le code]