Armorial — Wikipédia

Armorial de Gelre

En héraldique, un armorial est un registre, un tableau ou un dictionnaire qui établit une correspondance entre une liste de noms de familles ou de communautés et une liste d'armoiries, c'est-à-dire de figures qui les représentent. Certains sont illustrés, d'autres se limitent à donner une description verbale codifiée, appelée blasonnements.

Les premières armoiries apparaissent vers 1130, et il faut attendre une cinquantaine d'années pour voir apparaître les premiers recueils. Lorsqu'après la fin du XIIe siècle les armoiries eurent pris un caractère régulier et héréditaire, les hérauts établirent des chartes et des répertoires, où étaient figurées les armes des familles. On connaît ainsi près d'un million de blasons médiévaux (antérieurs au XVIe siècle).

Des armoriaux peuvent se présenter sur toutes sortes de supports : rouleaux, cahiers ou registres, mais aussi décoration murale, sculptures, peintures ou vitraux, etc.

Types d'armoriaux[modifier | modifier le code]

Armoriaux généraux[modifier | modifier le code]

Des armoriaux dits « généraux » recensent toutes les armes (de familles, de villes ou de communautés) pour un territoire donné, qui peut être plus ou moins étendu.

En France, Louis XIV lança d'abord une grande enquête sur la noblesse (1667-1674), qui fut reprise dans le cadre de « l'Armorial général de France » de toutes les armoiries portées dans le royaume, essentiellement dans un but fiscal (chaque personne devait payer une taxe proportionnelle à son rang). Le projet échoua finalement, mais conduisit à identifier, entre 1696 et 1727, 120 000 armoiries.

Armoriaux des familles nobles[modifier | modifier le code]

Armorial avec mariages et quartiers nobles du Pays Bas.
  • Armorial de l'ANF : cet armorial donne les armoiries de toutes les familles reconnues nobles par l'Association d'entraide de la noblesse française.
  • Armorial du Royaume des Pays-Bas du chevalier Jacques de Neufforge, 1825.
  • Armorial général de la noblesse belge du Baron de Ryckman de Betz, préface du Vicomte Terlinden, 2e édition revue et corrigée 1957.
  • Armorial de la noblesse belge du XVe siècle au XXe siècle : ouvrage en 4 tomes édité par le Crédit Communal en 1992.
  • le Dictionnaire et Armorial de la noblesse, de Patrice de Clinchamps. Un modèle du genre puisqu'il recoupe des informations héraldiques (description et dessin en couleur du blason) et généalogiques. en 5 tomes.
  • Pottier de Courcy P., Nobiliaire et armorial de Bretagne, Mayenne, 1993 (2 volumes).

Armoriaux occasionnels[modifier | modifier le code]

Ce sont les plus anciens. Ils sont dits « occasionnels » car ils ont été établis à l'occasion d'événements ponctuels, pour décrire les armes des participants présents à une occasion particulière : tournoi, mariage, traité, etc. Voici quelques-uns de ces armoriaux, certains dressés par les organisateurs de l'événement, les autres par des amateurs d'héraldique :

Le duc de Bretagne dans le Grand Armorial équestre de la Toison d'or.

Armoriaux institutionnels[modifier | modifier le code]

Ce dernier armorial se trouve au cœur d'une évolution dans les armoriaux, qui vise à en créer des complets. En effet, il y avait déjà des armoriaux provinciaux, comme le rôle Baliol datant de 1332 ou le rôle de Zurich, datant de 1340 environ[1], et l'idée est de dresser la liste des armoiries de tout un royaume.

Ces armoriaux prendront le nom d'« armoriaux institutionnels ». Il se crée alors dans les cours des différents royaumes la fonction de juges d'armes, dont les plus célèbres sont ceux de la famille d'Hozier.

Des armoriaux institutionnels recensent les armes des membres d'une confrérie, d'une institution, d'un ordre de chevalerie, etc.

Typologie des armoriaux[modifier | modifier le code]

Il y a plusieurs manières de classer les armoriaux :

  1. selon le réalisateur :
    • cela peut être un fonctionnaire, qui a accès à des documents fiables et exhaustifs
    • ou un particulier, amateur d'héraldique, qui est tributaire de la bonne volonté de ses informateurs
  2. selon le classement
    • par nom du porteur des armoiries
    • par contenu, qui permet de retrouver le porteur à partir de ses armes. Ce type d'armorial est qualifié d’armorial ordonné. L'armorial au lion est un exemple d'armorial ordonné.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Le rôle d'armes de Zurich, nouvelle édition française publiée par Michel Popoff avec une présentation de Michel Pastoureau, Paris : Ed. du Léopard d'Or, 2015.
  2. « Un trésor historique de 1760 vient d'être découvert à Bastia », sur www.corsematin.com (consulté le )
  3. « Schweizerische Heraldische Gesellschaft », sur www.schweiz-heraldik.ch (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Bernard de Vaivre, Armoriaux médiévaux : un outil pour l'histoire de l'art, dans Bulletin monumental, 2018, no 176-1, p. 51-54, (ISBN 978-2-901837-71-8)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Armorial.