Arman — Wikipédia

Arman
Arman en 1969.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
New YorkVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Pseudonymes
Fernandez, Armand Pierre, Arman, FernandezVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Activités
Conjoint
Éliane Radigue (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Membre de
Nouveau réalisme ()
Groupe ZERO (art)
The 8th Street Club (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Représenté par
Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques, Galerie Templon (d), Galerie MiniMasterpiece (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Partenaire
Genre artistique
Influencé par
Site web
Distinction
Œuvres principales
signature d'Arman
Signature
Vue de la sépulture.
Au travail, dans son atelier de Vence, 1989.

Arman ou Armand Fernandez, né le à Nice et mort le à New York, est un artiste français, peintre, sculpteur et plasticien, connu pour ses « accumulations ».

Il fut l'un des premiers à employer directement, comme matière picturale, les objets manufacturés, qui représentaient pour lui les prolongements naturels et multiples de la main de l'Homme qui subissent un cycle continu de production, consommation, destruction.

Biographie[modifier | modifier le code]

Avalanch (1990), campus de l'université de Tel Aviv.
Arman en 1967 à Nice.

Fils unique d'Antonio Fernandez, marchand de meubles et d'antiquités, d'origine espagnole ayant vécu en Algérie, et de Marguerite Jacquet, issue d'une famille de fermiers de la Loire, le jeune Armand montre très tôt des dispositions pour le dessin et la peinture.[réf. souhaitée]

Après son baccalauréat, il étudie à l'École des arts décoratifs de Nice (aujourd'hui la villa Arson), puis à l'École du Louvre. Il rencontre Yves Klein et Claude Pascal à l'école de judo qu'ils fréquentent à Nice en 1947. Il embauche Elena Palumbo Mosca en tant que jeune fille au pair pour s'occuper de ses enfants[1]. Avec ces deux amis, il s'intéresse un temps aux philosophies orientales et à la théorie rosicrucienne.

Fin 1957, Armand, qui signe ses œuvres de son prénom en hommage à Van Gogh, décide d'abandonner le « d » d'Armand et officialise sa signature d'artiste, en 1958, à l'occasion d'une exposition chez Iris Clert.[réf. souhaitée]

En octobre 1960, il fait l'exposition « Le Plein » où il remplit la galerie d'Iris Clert d'objets de rebut et du contenu de poubelles sélectionnées. Cette exposition est le contrepoint de l'exposition « Le Vide » organisée deux ans plus tôt à la même galerie par son ami Yves Klein.[réf. souhaitée]

Toujours le même mois, sous la houlette du critique d'art Pierre Restany, Arman devient, avec Yves Klein, l'un des membres fondateurs du groupe des Nouveaux Réalistes (proclamés par Restany : « nouvelles approches perceptives du réel »), aux côtés notamment de François Dufrêne, Raymond Hains, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jean Tinguely et Jacques Villeglé, rejoints plus tard par César, Mimmo Rotella, Niki de Saint Phalle, Gerard Deschamps et, en 1963, Christo.[réf. souhaitée]

À partir de 1961, Arman développe sa carrière à New York, où il réside et travaille la moitié de son temps, en alternance avec sa vie à Nice jusqu'en 1967, puis à Vence jusqu'à sa mort. À New York, il séjourne d'abord à l'hôtel Chelsea jusqu'en 1970, puis dans un loft du quartier de SoHo et, à partir de 1985, dans son immeuble à TriBeCa.

Fin 1989, Arman reçoit la Légion d'honneur des mains du président François Mitterrand.

Trois ans après sa mort à New York, une partie de ses cendres fut ramenée à Paris en 2008 pour être enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 11, à quelques mètres de Frédéric Chopin)[2].[source insuffisante]

Toute sa vie, Arman fut aussi un collectionneur passionné d'objets usuels (montres, armes, stylos…) et d'objets d'art, en particulier d'art africain traditionnel dont il était un connaisseur, spécialiste apprécié et reconnu.[réf. souhaitée]

Il est représenté par la galerie Templon à Paris et à Bruxelles.[réf. souhaitée]

Vie privée[modifier | modifier le code]

Photographie noir et blanc de Arman regardant sa femme Corice appuyée sur son épaule.
Arman et sa seconde femme en 1973, photographiés par Erling Mandelmann.

Arman fut d'abord marié, en 1953, à la musicienne Éliane Radigue dont il eut trois enfants, Marion (1951), Anne (1953) et Yves (1954-1989), puis, en 1971, à Corice Canton avec qui il eut deux enfants, Yasmine (1982) et Philippe (1987). En 1989, il a eu un sixième et dernier enfant, prénommé Yves, avec Carole César.

Arman possédait la double nationalité française et américaine, ayant acquis la seconde en 1972.

L'œuvre[modifier | modifier le code]

Arman s'est intéressé au statut de l'objet et au rapport que les sociétés modernes entretiennent avec celui-ci, entre sacralisation et surconsommation-destruction. On peut classer ses œuvres en différentes catégories.

Cachets[modifier | modifier le code]

Ses premiers « Cachets » (traces d'objets encrés ou peints) à Paris datent de 1956. Il s'intéresse ensuite à l'objet qui imprime l'encre ce qui l'amène à développer ses accumulations d'objets du quotidien[3].

Accumulations[modifier | modifier le code]

Ses « accumulations » d'objets suivant une logique quantitative qui efface leur singularité renvoient une image de profusion, en même temps qu'elles soulignent le caractère périssable des produits de la société d'abondance[4].

Pour faire l'œuvre "les revolvers" il utilise la technique appelé eau-forte

En 1960, il utilise pour la première fois du plexiglas.

Poubelles[modifier | modifier le code]

Dans la suite logique des accumulations, il commence en 1959 la série des « Poubelles » : il expose des ordures ménagères, des détritus trouvés dans la rue et des déchets.[réf. souhaitée]

Destructions d'objets[modifier | modifier le code]

En 1961, il entame la série des « Colères » : destructions d'objets (les « Coupes » de violon, de piano - comme Chopin's Waterloo -, de contrebasse…) recollés sur piédestal ou sur supports muraux. Dans les « Combustions » (1963), ces mêmes objets sont brûlés.[réf. souhaitée]

Œuvres dans l'espace public[modifier | modifier le code]

Accumulation musicale (1971), structure en béton et fer, Parco Sempione, Milan[5]. Photo : Paolo Monti.

Arman a investi les espaces publics de près d'une centaine de villes du monde en réalisant des commandes publiques sous forme d'œuvres monumentales.

Estampes et livres illustrés[modifier | modifier le code]

L'œuvre gravée et lithographiée d'Arman est très importante. Il a réalisé des livres illustrés, sérigraphies, gravures, lithographies et de nombreuses affiches. Les toutes premières essais de gravures de la main d'Arman sont des bois gravés réalisés en 1955, dont l'artiste n'a pas conservé de traces[8]. Sa carrière de graveur débute réellement avec la lithographie en 1959 à l'atelier Patrick où travaillent alors Corneille et Dubuffet. Arman revient ensuite à la lithographie en 1965 à l'atelier de Pietro Sarto en Suisse pour créer trois planches.

À partir de 1965 et son installation à New York, Arman se lance dans la sérigraphie. Il a en tête les sérigraphies de Jim Dine et Jasper Johns qu'il a découvertes en 1962, certainement par sa rencontre avec Andy Warhol[8].

Livres illustrés :

  • André Verdet, Ritournelle pour Saint-Michel l'Observatoire, 1965[9]

En 1967, il entame une collaboration avec la Régie Renault dans le cadre d'une initiative Recherches Art et Industrie de son ami Claude-Louis Renard. Il sera le premier à bénéficier de cette initiative par laquelle la Régie Renault met à sa disposition des moyens techniques et du matériel industriel. Il réalisera ainsi plus de 110 œuvres de 1967 à 1974. Voir pour exemple Le Murex [10] au Musée d'Art Moderne de Paris

En 1976, il collabore au film de Yannick Bellon, Jamais plus toujours, et y fait apparaître plusieurs de ses objets[11].

Entre 1980 et 1999, l'éventail des œuvres et des techniques s'élargit. Arman décline et multiplie les diverses procédures d'exécution. À la fin des années 1990, l'œuvre se radicalise en une succession de gestes reliés à l'objet (Accumulations en Relation, Cascades, Sandwiches Combo). Il montre un intérêt renouvelé pour la peinture (par exemple dans les séries des Nuits étoilées et des émersions).[réf. souhaitée]

Une grande rétrospective a lieu à la galerie nationale du Jeu de Paume de janvier à avril 1998, exposition qui réunit plus de cent œuvres (de 1959 à 1997). La rétrospective voyage ensuite jusqu'en 2001 en Allemagne, Portugal, Israël, Brésil, Mexique, Taiwan, Espagne…

En 2000, il travaille sur des fragmentations sur panneau, des fragments (dessins et sculptures). Il présente une rétrospective thématique (« La Traversée des objets »), au château de Villeneuve, à Vence.

Ses sculptures en bronze participent d'un geste semblable : l'artiste se saisit des icônes de l'art occidental (Vénus de Milo, Hercule Farnèse, etc.), qu'il tronçonne pour ensuite les ressouder dans une recomposition cubiste.

En 2002-2003, Arman renoue avec la peinture de chevalet en une série d'œuvres, Serious Paintings, qui allient la recomposition d'instruments de musique à leur « mise en scène » en peinture.

Marché de l'art[modifier | modifier le code]

Les œuvres d'Arman sont collectionnées dans le monde entier.[réf. nécessaire]

  • Le Quintet Mozart, une sculpture de 153 cm × 300 cm × 13,5 cm est vendue, le 7 décembre 2005, chez Tajan à Paris pour 425 120 euros (avec les frais)[12].
  • Long Term Parking, une sculpture de 43,5 cm × 16 cm × 16 cm est vendue, le 30 octobre 2006, chez Tajan à Paris pour 59 200 euros[12].

Expositions (sélection)[modifier | modifier le code]

2010[modifier | modifier le code]

Arman, Centre Georges Pompidou, Paris, France[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La-Croix.com, « Elena Palumbo-Mosca, une vie en bleu Klein », sur La Croix, (consulté le )
  2. Collectif Sarka-SPIP, « ARMAN (Armand Pierre Fernandez : 1928-2005) - Cimetières de France et d'ailleurs », (consulté le )
  3. « Le Nouveau Réalisme », sur mediation.centrepompidou.fr (consulté le )
  4. (en) « Arman Biography, Art, and Analysis of Works », sur The Art Story (consulté le )
  5. a et b (it) Gian Luca Margheriti, 101 tesori nascosti di Milano da vedere almeno una volta nella vita, Newton Compton Editori, , 384 p. (ISBN 978-88-541-8612-5, présentation en ligne)
  6. présentation de Divisionis Mechanica Fossilia sur le site atlasmuseum de wiki
  7. présentation de A la République sur le site atlasmuseum de wiki
  8. a et b Jane Otmezguine et Marc Moreau, Catalogue raisonné des estampes d'Arman, Paris, Marval, , p. 9
  9. (en) « Ritournelle Pour St Michel L'observatoire - AbeBooks », sur www.abebooks.com (consulté le )
  10. présentation du Murex(Accumulation Renault n°103)
  11. Générique du film, Archives de production de Yannick Bellon.
  12. a et b Résultats de ventes aux enchères
  13. « Montrer Arman au Centre Pompidou, un défi », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]