Arène de la Puerta de Alcalá — Wikipédia

Arène de la Puerta de Alcalá
Plaza de toros de la Puerta de Alcalá
Vue aérienne de Madrid montrant la Porte d'Alcalá et l'arène à côté. Lithographie datant approximativement de 1854, par Alfred Guesdon.
Présentation
Type
Architecte
Construction
1749
Démolition
1874
Commanditaire
État de conservation
démoli ou détruit (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
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L’arène de la Puerta de Alcalá (en espagnol : Plaza de toros de la Puerta de Alcalá), construite en 1749 à la demande du roi Ferdinand VI, est la première arène de Madrid.

Contexte historique[modifier | modifier le code]

La tauromachie existe depuis le XIIe siècle en Espagne, au Portugal et dans le sud de la France. Les corridas ayant lieu dans des places — à Madrid, par exemple, l'endroit de prédilection était la Plaza Mayor de Madrid — le temps des festivités, elles ont évolué au fil des siècles jusqu'à ce que le problème de la sécurité devienne une réelle préoccupation, au début du XVIIIe siècle[1].

En 1737, la première arène provisoire est construite : en bois et de forme circulaire, elle est montée proche du Manzanares et est connue comme la « plaza de toros de Casa Puerta », de 50 m de diamètre et pouvant avoir une capacité de 10 900 places (non nécessairement assises)[2]. Elle est utilisée pendant 12 ans, jusqu'à ce que le roi Ferdinand VI finance la construction de la première arène permanente.

C'est ainsi que l'arène de la Puerta de Alcalá, inaugurée le , devient la première arène de Madrid[1].

L'arène de la Puerta de Alcalá[modifier | modifier le code]

Corrida : la mort du taureau (1865, Édouard Manet), dont l'action se déroule dans l'arène de la Puerta de Alcalá.

Faite de chaux, de pierres, de briques et de bois, elle ne présente aucun intérêt architectural ni même de décoration, sa conception étant essentiellement fonctionnelle[2]. Elle possédait 110 balcons et pouvait accueillir 12 000 spectateurs[1]. Elle est située près de la Puerta de Alcalá, où sont actuellement les rues Lagasca, Claudio Coello, Conde de Aranda et Colmuela[3]. On peut d'ailleurs l'observer sur la lithographie d'Alfred Guesdon de 1854, qui représente l'arène en premier plan, à côté de la porte d'Alcalá.

L'italien Giovanni Battista Sacchetti, architecte Supérieur du Roi et Maître Supérieur de la ville de Madrid, est l'auteur des plans et le responsable de son érection. Les architectes Ventura Rodríguez et Fernando Moradillo sont intervenus dans la construction, tandis qu'Antonio Plo (es) la reforme en 1772[4].

Mais dans la deuxième moitié du XIXe siècle, on décide de démolir l'arène, les besoins de la ville ayant évolué en vue de son expansion[4]. Son utilisation est tout de même maintenue jusqu'au , date de la dernière fonction[N 1]. Elle disparaît au profit de l'Arène de Goya, inaugurée quelques semaines plus tard, le , sur la place des Ventas, où est l'actuelle arène des Ventas.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Bartolomé Bennassar écrit évoque l'utilisation de l'arène de la Puerta de Alcalá, un « amphithéâtre en bois de la Porte d’Alcala », qui ne reçoit pas de corrida royale avant 1760, celles-ci ayant eu lieu sur la Plaza Mayor jusque-là[5].

Le , Diario de Madrid, le premier quotidien espanol, inaugure la première publication consacrée à la tauromachie au monde. Il s'agit en fait d'un supplément offert avec la publication normale du journal, dans lequel on informe de manière monographique à propos de la quatrième « corrida de Feria[N 2] » célébrée le 17 juin de la même année, à l'arène de la Puerta de Alcalá, qui avait une vocation caritative à faveur des Hôpitaux royaux[N 3],[6].

Postérité[modifier | modifier le code]

Près de son emplacement, une plaque commémorative posée en 1991 signale[7] :

« En este lugar se alzó desde 1749 hasta 1874 la plaza de toros de la puerta de Alcalá, lugar de inspiración para Francisco de Goya »

« À cet endroit fut érigée, de 1749 à 1874 l'arène de la porte d'Alcalá, lieu d'inspiration pour Francisco de Goya »

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Lors de la dernière corrida de l'arène de la Puerta de Alcalá qui a eu lieu le , étaient à l'affiche Lagartijo et Frascuelo. Voir (es) « Fiche de la Plaza de toros primitiva », sur madridhistorico.com, (consulté le ).
  2. Le terme « corrida de Feria » n'est pas un thème réellement avéré. Cependant, il est à noter que le mot feria est très lié à la corrida. En effet, Selon Auguste Lafront, le mot feria désigne « l'ensemble des spectacles tauromachiques organisés à l'occasion de foires importantes coïncidant avec les fêtes annuelles dans chaque ville d'Espagne », qui tiennent leur origine de l'organisation de corridas par des entreprises qui profitaient de l'afflux d'étrangers. Voir Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, , 180 p. (ISBN 978-2-86276-043-8, BNF 34665386), p. 74.
  3. Lors de cette corrida, on a toréé avec 6 taureaux le matin et 12 l'après-midi, estoqués par les frères Pedro, José et Antonio Romero.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (es) « Fiche de la Plaza de toros primitiva », sur madridhistorico.com, (consulté le )
  2. a et b (es) bitacoras.com, « Un recorrido por las antiguas plazas de toros de Madrid », sur abc.es, (consulté le )
  3. (es) « Fiche de la Plaza de toros de Goya », sur madridhistorico.com, (consulté le )
  4. a et b (es) « Plazas de toros de Madrid », sur portaltaurino.net (consulté le )
  5. Bartolomé Bennassar, Histoire de la tauromachie : une société du spectacle, Paris, Desjonquères, , 212 p. (ISBN 978-2-904227-73-8), p. 45
  6. (es) Rafael González Zubieta, « Historia de la prensa taurina desde finales del XVIII a nuestros días (Capítulos I y II) », sur noticierotaurino.com.mx (consulté le )
  7. (es) « Antigua Plaza de toros de la Puerta de Alcalá », sur minube.com, (consulté le )