Apterygiformes — Wikipédia

Kiwis

Apteryx
Description de cette image, également commentée ci-après
Kiwi de Mantell
(Apteryx mantelli)
Classification COI
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves

Ordre

Apterygiformes
Haeckel, 1866[1]

Famille

Apterygidae
Gray, 1840

Genre

Apteryx
Shaw, 1813

Répartition géographique

Description de cette image, également commentée ci-après

Les Apterygiformes sont un ordre d'oiseaux terrestres incapables de voler : les kiwis (nom maori) ou aptéryx. Cet ordre n'est constitué que de la seule famille des Apterygidae (ou aptérygidés en français), du seul genre Apteryx et de cinq espèces. Celles-ci sont endémiques de la Nouvelle-Zélande. Ce sont des oiseaux nocturnes appartenant aux espèces menacées. Un fruit, l’Actinidia, porte leur nom.

Morphologie[modifier | modifier le code]

Oiseaux de taille petite à moyenne (de 35 à 65 cm), ils ont sensiblement les dimensions d'une poule. Leurs ailes sont atrophiées, vestigiales. Leurs pattes sont assez courtes et vigoureuses. Leur sternum ne possède pas de bréchet, et ils sont dépourvus de queue. Leurs plumes, généralement brunes et relativement peu nombreuses, ressemblent à des poils. Ils possèdent de nombreuses vibrisses à la base du bec et au-dessus des yeux, ce qui leur confère un sens tactile développé, utile pour leurs activités nocturnes. Leur vue est faible, mais leur odorat développé ; fait remarquable, les narines sont situées à l'extrémité du bec[2].

Comportement[modifier | modifier le code]

Comportement social[modifier | modifier le code]

Les kiwis sont des oiseaux territoriaux. Le territoire d'un kiwi peut atteindre 40 hectares.

Alimentation[modifier | modifier le code]

Les kiwis sont des oiseaux timides, nocturnes et disposant d'un sens aigu de l'odorat, ce qui leur permet de trouver leur nourriture. Ils se nourrissent en enfouissant leur long bec dans le sol à la recherche de vers, d'insectes, d'invertébrés et de fruits tombés au sol, mais aussi des petites écrevisses ou des amphibiens tels que les grenouilles.

Reproduction[modifier | modifier le code]

Tailles relatives de la femelle kiwi et de son œuf.

Après l'accouplement qui a lieu entre mars et juin, les kiwis vivent généralement en couples monogames. Les femelles ne pondent qu'un œuf, qui peut atteindre le quart de leur taille et un cinquième de leur poids : le ratio poids de l'œuf et du corps est un des plus importants parmi les oiseaux car un œuf mature fait en moyenne 15 à 20 % de la masse de la femelle (alors que pour l'autruche, le rapport est seulement de 2 %). La femelle est plus grande que le mâle. C'est généralement le mâle qui couve l'œuf durant 2 à 3 mois, notamment chez les Kiwi de Mantell et les Kiwi d'Owen.

La durée de vie moyenne des kiwis est de 30 à 35 ans.

Répartition et habitat[modifier | modifier le code]

Endémiques à la Nouvelle-Zélande, ce sont des oiseaux surtout forestiers, vivant dans les zones de bois ou de broussailles, jusqu'à une altitude de 1 200 mètres. Le kiwi vit dans des sortes de terriers, à l'intérieur de troncs ou sous des fougères arborescentes.

Position systématique[modifier | modifier le code]

Selon les conclusions du directeur de l'ACAD, Alan Coopers, dans les années 1990, les cousins vivants les plus proches du kiwi seraient les émeus et les casoars australiens. Une récente étude rapproche davantage le kiwi de l'« oiseau-éléphant » (vorompatra) de Madagascar, autre espèce de ratite aujourd'hui disparue. L'étude se base sur l'analyse d'ADN extrait des os de deux oiseaux-éléphants se trouvant au musée de Nouvelle-Zélande Te Papa Tongarewa[3].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le terme Apteryx est construit à partir du grec ancien et signifie « sans ailes » et francisé en aptère.

Le terme maori kiwi proviendrait, selon les interprétations, d'une idéophonie imitant le cri de l'oiseau (kiwi-kiwi[4]) ou bien dériverait de la langue polynésienne proto-nucléaire, où le mot « kiwi » désigne le courlis d'Alaska (Numenius tahitiensis), un oiseau migrateur volant, d'une taille équivalente au kiwi.

Un oiseau menacé[modifier | modifier le code]

Avant l'arrivée des humains en Nouvelle-Zélande, vers 1300, les seules espèces de mammifères présentes dans le pays étaient 5 espèces de chauve-souris. Les niches écologiques qui sont ailleurs occupées par des mammifères étaient, là-bas, occupées par des oiseaux.

Le kiwi est actuellement menacé d'extinction. La première cause est la destruction de son habitat : la Nouvelle-Zélande a connu une déforestation massive depuis l'arrivée des colons européens afin d'implanter une agriculture extensive. La seconde cause est l'introduction de mammifères prédateurs tels que les rats, furets, hermines, chats, porcs, chiens et opossums. S'il parvient à atteindre le poids de 1,2 kg, le kiwi est moins menacé par ces prédateurs, mais les œufs et les juvéniles souffrent énormément de la prédation : on estime qu'un poussin a une chance sur 20 d'atteindre l'âge adulte.

Symbole[modifier | modifier le code]

Le kiwi est un véritable symbole en Nouvelle-Zélande, et figure notamment sur les pièces de 1NZ$ (dollar néo-zélandais). Les Néo-Zélandais eux-mêmes y sont très attachés, à un point tel que le terme de « kiwi » signifie également dans ce pays « néo-zélandais » et désigne ainsi les Néo-Zélandais eux-mêmes.

Un kiwi apparaît sur une proposition de drapeau pour le pays, dans laquelle il tire un rayon laser avec ses yeux.

Légendes[modifier | modifier le code]

Le kiwi est associé à plusieurs légendes. Un mythe maori raconte comment il aurait sacrifié ses ailes pour respecter le souhait de Tane Mahuta, le dieu de la forêt, qui craignait que les arbres ne soient détruits par les insectes, et avait besoin qu'un oiseau se charge de les manger à même le sol[5].

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

D'après la classification de référence (version 5.1, 2015) du Congrès ornithologique international (ordre phylogénique) il existe cinq espèces de kiwis[6] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. BioLib, consulté le 15 juin 2019
  2. Collectif, La nature, Encyclopédie en 14 volumes (1982) Hachette, (ISBN 2-245-01629-7)
  3. « Non, le kiwi ne descend pas de l'émeu australien », Sciences et Avenir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. René Primevère Lesson, L'Écho du monde savant : journal analytique des nouvelles et des cours scientifiques, Paris, (lire en ligne), page 1047
  5. « Did the kiwi ever fly? », sur aucklandmuseum.com, (consulté le ).
  6. COI, 2015

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Ordre Apterygiformes[modifier | modifier le code]

Famille Apterygidae[modifier | modifier le code]

Genre Apteryx[modifier | modifier le code]