Antonio Lotti — Wikipédia

Antonio Lotti
Fonction
Maître de chapelle
Scuola dello Spirito Santo
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
VeniseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Mouvement
Instrument
Orgue (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Maîtres
Giovanni Legrenzi, Lodovico Fuga (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Genres artistiques
Opéra, musique d'église (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Antonio Lotti (Venise – Venise, ) [1] est un compositeur, organiste et maître de chapelle italien de musique baroque.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il reçoit une éducation musicale à Venise auprès de Giovanni Legrenzi[2] et Lodovico Fuga (en), organiste de San Rocco ; il exerce des fonctions à la basilique Saint-Marc, tout d'abord comme chanteur (chantre-choriste), puis comme assistant du second organiste dès 1702, avant de devenir le titulaire. Enfin, à partir de 1704, comme premier organiste. Dès 1736, il s'impose par concours en tant que Maître de Chapelle de la Cappella Marciana, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort.

À partir de 1717, il obtient un congé de deux ans, pour se rendre à Dresde sur invitation de l'Électeur, Frédéric-Auguste II de Saxe. Plusieurs de ses opéras y sont représentés avec sa troupe, lors des festivités de mariage du prince électeur, avec Marie-Josèphe d'Autriche en 1719. Cinq opéras sont écrits lors de ce séjour, ainsi que des œuvres pour l'office, conservées en manuscrit à Dresde. À ces occasions, un jésuite rend compte de l'effet des œuvres du vénitien :

« Les compositeurs italiens que son Excellence le prince électeur a fait venir de Venise à Dresde ont animé notre église de manière ici encore tout à fait inhabituelle en arrangeant […] une grand-messe chantée de presque trois heures, avec un art digne de la plus grande admiration, aussi bien sur le plan des voix que sur celui des instruments, tel que cela ne s'était jamais entendu de la sorte à Dresde. »

Le prédécesseur de Bach à Saint-Thomas, Johann Kuhnau loue également les œuvres entendues à l'église de Dresde pour leur « admirable gravité, l'harmonie puissante et parfaite et l'art accompagné d'un charme particulier. »
Il retourne à Venise en 1719 et y demeure jusqu'à sa mort.
Professeur recherché, il a eu parmi ses élèves Domenico Alberti, Benedetto Marcello, Baldassare Galuppi et Jan Dismas Zelenka. Il était marié à une chanteuse soprano, Santa Stella.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Lotti a composé de nombreux genres : messes, cantates, madrigaux, une trentaine d'opéras et de la musique instrumentale. Ses œuvres chorales sacrées sont parfois a cappella, donc dans un style polyphonique traditionnel proche de Palestrina, mais de nombreux ouvrages sont composés dans un style plus moderne avec basse continue, ce qui permet de considérer que sa production musicale est située entre baroque et classique.
Ses opéras ont été longtemps complètement oubliés, et ressortent peu à peu au répertoire : par exemple, Ascanio a été représenté à Leipzig en 2004 au Festival Bach.
Parmi ses œuvres religieuses, un Crucifixus (1718), motet à six, huit et dix voix (trois versions), est très renommé. Le chromatisme, qui peut représenter ici la douleur de la Cruxifiction, y est très remarquable, et peut être considéré comme figuralisme. Si le caractère de ses pièces est né en partie d'une inspiration dramatique et théâtrale et si la musique pour la scène composée au XVIIe siècle a bien influencé le style de Lotti, il est malgré tout est un des meilleurs successeurs de Giovanni Gabrieli, personnification de l'extraordinaire floraison de la musique vénitienne un siècle auparavant.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. De récentes recherches invalident son lieu supposé de naissance, situé antérieurement à Hanovre. Ses parents s'étant mariés à l'église de San Marino en 1662, leur fils Antonio, y est baptisé également le 25 janvier 1667.
  2. (de) Norbert Dubowy, « Bemerkungen zur Kirchenmusik von Antonio Lotti », Händel-Jahrbuch 46 (2000), 85-99,‎ .

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