Antidiabétique — Wikipédia

Un médicament antidiabétique est un médicament utilisé pour traiter le diabète sucré. Les antidiabétiques agissent en général en abaissant la glycémie. Il y a différents types d'antidiabétiques, et leur utilisation dépend de la nature du diabète, du dosage de l'hémoglobine glyquée, de l'âge et de la situation de la personne, et de bien d'autres facteurs.

Ainsi, dans le diabète de type 1, il n'y a pas de sécrétion physiologique d'insuline. L'administration d'insuline est donc la base du traitement et l'utilisation d'antidiabétiques oraux n'est pas indiquée. Au contraire, dans le diabète de type 2, la sécrétion d'insuline est présente mais insuffisante pour obtenir un effet physiologique. Le traitement consiste donc en l'administration d'antidiabétiques oraux qui vont augmenter cette sécrétion ou favoriser la sensibilité des tissus à l'insuline.

Les antidiabétiques sont regroupés dans la classe ATC A10 de la classification anatomique, thérapeutique et chimique.

Buts[modifier | modifier le code]

Le but des antidiabétiques est d'équilibrer la glycémie mais aussi de diminuer l'incidence des complications du diabète, notamment les microangiopathies (rétinopathie diabétique, néphropathie diabétique, etc.).

Dans le cas du diabète de type 2, l'un des objectifs est de diminuer le risque de survenue d'une maladie cardiovasculaire[1]. La démonstration de l'efficacité des antidiabétiques oraux sur ce point est cependant loin d'être faite pour chaque molécules disponibles, notamment en raison de la nécessité d'avoir un recul de plusieurs années. La metformine[2], l'empagliflozine[3], le liraglutide[4] et le sémaglutide[5] répondent à ce critère.

Antidiabétiques par voie sous-cutanée[modifier | modifier le code]

Insuline[modifier | modifier le code]

Analogues des incrétines[modifier | modifier le code]

Les analogues des incrétines ou analogues du GLP1 stimulent la sécrétion d'insuline lorsque la glycémie est trop élevée, notamment en post-prandial. Les molécules associées à cette classe sont l'exénatide, la sémaglutide et le liraglutide.

Ils ont l'avantage d'être administrés par voie sous-cutanée de façon hebdomadaire, et de ne causer ni d'hypoglycémie ni de prise de poids. Les effets secondaires sont principalement des troubles digestifs, et quelques rares cas d'insuffisance rénale.

Tirzépatide[modifier | modifier le code]

Le tirzépatide a la double propriété d'être activateur du récepteur du GLP1 (comme les incrétines) et de celui du peptide insulinotrope dépendant du glucose (GIP). Il est cours de test par voie sous-cutanée

Antidiabétiques oraux[modifier | modifier le code]

Les antidiabétiques oraux (ADO) ne sont utilisés que dans le diabète de type 2 (non-insulino-dépendant), où ils peuvent être parfois (pas toujours) prescrits en association avec l'insuline.

Ils peuvent être prescrits seuls, ou en association dans un seul comprimé.

Biguanides[modifier | modifier le code]

Les Biguanides diminuent la néoglucogenèse hépatique et l'insulinorésistance de l'organisme. Il reste le médicament de première intention, permettant une diminution du risque de complications cardio-vasculaires.

Plusieurs molécules sont comprises dans cette classe, dont la metformine, médicament de première intention dans le traitement du diabète non-insulino-dépendant. La phenformine (non utilisée) et la buformine (Suisse) ne sont guère utilisés

Glitazones[modifier | modifier le code]

Les Glitazones (Thiazolidinediones) diminuent la résistance tissulaire à l’insuline. Ils sont utilisés en troisième intention dans le traitement du diabète de type 2.

Leur utilisation avec un traitement à l'insuline peut augmenter le risque d'insuffisance cardiaque. Des études sont en cours pour mieux évaluer le rapport bénéfice/risques.

Inhibiteurs de l'alpha-glucosidase[modifier | modifier le code]

Les inhibiteurs de l'alpha-glucosidase inhibent le dernier stade de la digestion des sucres. Ceux-ci ne pouvant être absorbés, continuent dans l'intestin et subissent la fermentation colique bactérienne en acides gras volatils ou sont éliminés dans les selles. Cette classe d’antidiabétique est utilisée en complément des autres ou lors de contre-indication aux autres traitements. Les molécules appartenant à cette classe sont l'acarbose et le miglitol.

Les effets secondaires sont essentiellement digestif digestifs (météorisme, flatulence, inconfort intestinal, diarrhée, ballonnement...) avec parfois des éruptions cutanées. Ils ont tendance à s'atténuer au cours du traitement.

Glinides[modifier | modifier le code]

Les glinides (méglitinides) agissent en augmentant la sécrétion d'insuline pancréatique. Les molécules associées à cette classe sont le répaglinide et le natéglinide

Inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase-4[modifier | modifier le code]

Ils inhibent la dipeptidyl peptidase-4 l'enzyme qui inactive l'incrétine. Ils sont appelés aussi sous le terme de gliptine. Les molécules de cette classe sont la sitagliptine, la vildagliptine et la saxagliptine.

Glifozines[modifier | modifier le code]

Les inhibiteurs de la SGLT2, ou glifozines, empêchent la réabsorption du glucose par le tubule rénal. Plusieurs molécules appartiennent à cette classe : Canagliflozine, dapaglifozine, empagliflozine...

Inhibiteurs de l'aldose réductase[modifier | modifier le code]

Les Inhibiteurs de l'aldose réductase préviennent les lésions oculaires et nerveuses chez les diabétiques on bloquant la synthèse du sorbitol par l'aldose réductase, un polyol à haut pouvoir osmotique auquel les membranes cellulaires ne sont pas très perméables.

Sulfonylurées[modifier | modifier le code]

Ce sont les sulfamides hypoglycémiants ou sulfonylurées qui agissent en augmentant la sécrétion d'insuline par les cellules bêta du pancréas. Ils sont utilisés lorsque le régime alimentaire seul ne suffit pas. Ils permettent de baisser les glycémies mais n'apportent pas de preuve d'un intérêt pour la prévention des complications du diabète. Leur emploi est en forte diminution avec l'apparition d'autres molécules.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Federico Rea, Laura Savaré, Valeria Valsassina et Stefano Ciardullo, « Adherence to antidiabetic drug therapy and reduction of fatal events in elderly frail patients », Cardiovascular Diabetology, vol. 22, no 1,‎ , p. 53 (ISSN 1475-2840, PMID 36899347, PMCID 9999593, DOI 10.1186/s12933-023-01786-8, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Holman RR, Paul SK, Bethel MA, Matthews DR, Neil HA, « 10-year follow-up of intensive glucose control in type 2 diabetes » N Engl J Med. 2008;359:1577–1589
  3. Zinman B, Wanner C, Lachin JM et al. Empagliflozin, cardiovascular outcomes, and mortality in type 2 diabetes, N Engl J Med, 2015;373:2117-2128
  4. Marso SP, Daniels GH, Brown-Frandsen K et al. Liraglutide and cardiovascular outcomes in type 2 diabetes, N Engl J Med, 2016;375:311-322
  5. Marso SP, Bain SC, Consoli A et al. Semaglutide and cardiovascular outcomes in patients with type 2 diabetes, N Engl J Med, 2016;375:1834-1844