André Marie — Wikipédia

André Marie
Illustration.
André Marie à son bureau.
Fonctions
Ministre de l'Éducation nationale

(2 ans, 10 mois et 8 jours)
Président Vincent Auriol
René Coty
Gouvernement Pleven II
Faure I
Pinay
Mayer
Laniel I
Prédécesseur Pierre-Olivier Lapie
Successeur Jean Berthoin
Vice-président du Conseil des ministres

(5 mois et 8 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Schuman II
Queuille I
Prédécesseur Léon Blum
Successeur Robert Lecourt
Garde des sceaux, ministre de la Justice

(5 mois et 2 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Queuille I
Prédécesseur Robert Lecourt
Successeur Robert Lecourt

(1 an, 6 mois et 4 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Ramadier I et II
Schuman I
Prédécesseur Paul Ramadier
Successeur Robert Lecourt
Président du Conseil des ministres

(1 mois et 10 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Marie
Législature Ire
Coalition Troisième Force
(RAD-SFIO-MRP-AD-UDSR-PPUS-PRL)
Prédécesseur Robert Schuman
Successeur Robert Schuman
Député français

(3 ans et 10 mois)
Élection 30 novembre 1958
Circonscription 4e de la Seine-Maritime
Législature Ire (Cinquième République)
Groupe politique NI
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur André Chérasse

(13 ans et 29 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
2 janvier 1956
Circonscription 1re de la Seine-Inférieure
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Ire, IIe et IIIe (Quatrième République)
Groupe politique RRRS

(13 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 29 avril 1928
Réélection 8 mai 1932
3 mai 1936
Circonscription Seine-Inférieure
Législature XIVe, XVe et XVIe (Troisième République)
Groupe politique RRRS
Biographie
Nom de naissance André Désiré Paul Marie
Date de naissance
Lieu de naissance Honfleur (Calvados)
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès Rouen (Seine-Maritime)
Nationalité Français
Parti politique RAD (1933-1958)
CR (1958-1974)
Père Paul Marie
Fratrie Jean Marie
Conjoint Simone Delabost
Enfants Claude Marie Jomaux Marie
Profession Avocat

Signature de André Marie
Chefs du gouvernement français

André Marie, né le à Honfleur (Calvados) et mort le à Rouen (Seine-Maritime), est un homme d'État français. Il est président du Conseil en 1948 et plusieurs fois ministre entre 1947 et 1954.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Honfleur en 1897, le jeune André Marie y fait ses études primaires, poursuivies au collège de Honfleur et au lycée Corneille de Rouen, où ses parents, instituteurs, s'installent en 1908. Alors qu'il y prépare Normale lettres, il est mobilisé à la fin de l’année 1916. À la fin de la guerre, il est commandant d’une batterie de 75. Il a reçu deux blessures légères et de nombreuses citations. Il est décoré de la croix de guerre avec palmes.

En 1922, il embrasse la carrière d’avocat. Il est élu conseiller municipal de Rouen le 10 mai 1925. À neuf reprises, il est élu député radical de la Seine-Inférieure (aujourd'hui Seine-Maritime) et siège au palais Bourbon de 1928 à 1962. En 1933, André Marie entre au gouvernement comme sous-secrétaire d’État auprès d’Albert Sarraut, chargé de l’Alsace-Lorraine. Il est plusieurs fois sous-secrétaire d’État, puis représentant de la France à la Société des Nations.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, André Marie, capitaine de réserve, fait partie des parlementaires qui s'engagent comme volontaires. Capitaine d'artillerie au 43e R.A.D.[1], décoré d'une nouvelle croix de guerre, il est fait prisonnier et est interné à l'Oflag de Sarrebourg. Il ne prend donc pas part au vote du donnant les pouvoirs constituants au maréchal Pétain et instituant le régime de Vichy.

André Marie est libéré en 1941, comme officier combattant des deux guerres. Refusant la politique vichyste à son retour en Seine-Maritime, il se démet de tous ses mandats et, dans une lettre à ses électeurs, explique qu'il ne peut exercer ces derniers tant que le peuple n'est pas librement consulté. Résistant appartenant au réseau Georges-France, il est dénoncé et arrêté le par les autorités d'occupation[1],[2], interné à Compiègne, puis déporté au camp de Buchenwald le où il demeure jusqu'à la Libération du camp par les troupes américaines le . Il a perdu trente kilogrammes, souffre d'une affection pulmonaire et d'une affection hépatique.

Carrière politique après-guerre[modifier | modifier le code]

Rentré en France, André Marie reprend rapidement place dans la vie politique, tant au plan départemental que national. En 1945, il est président de l'Aéro Club de Normandie.

En 1947, il devient garde des Sceaux dans le ministère Ramadier et a la responsabilité des derniers procès en Haute Cour des collaborateurs. Le président de la République l’appelle pour devenir chef du gouvernement en remplacement de Robert Schuman, le , mais il est obligé de démissionner un mois plus tard.

Il accepte la vice-présidence du cabinet Queuille en 1948 et est ensuite nommé à la Justice. Il joue un rôle important dans la sévérité de la répression de la grève des mineurs de 1948. Il envoie des instructions aux procureurs demandant la plus grande sévérité, et le procureur de Béthune qui est jugé trop laxiste fait l'objet de poursuites disciplinaires ()[3].

Le , le garde des sceaux est pris à partie à l'Assemblée dans le cadre de l'affaire de collaboration économique Pierre Brice. Le député progressiste Emmanuel d'Astier de la Vigerie déclare : « Les hommes qui ont amassé des fortunes grâce à la collaboration jouissent maintenant pour une bonne part tranquillement de leur trahison tandis que le gouvernement, indulgent aux collabos, a mené une politique de répression contre la classe ouvrière. » Affaibli par cette affaire, André Marie démissionne le .

Il est ensuite ministre de l'Éducation nationale, d’ à . Il fait voter les lois Marie et Barangé d’aide à l’enseignement libre. Mais, ardent défenseur de l'école publique, il fait appliquer la loi qui octroie la qualité de fonctionnaires stagiaires aux élèves des écoles normales supérieures[4].

Il quitte en 1957 le Parti radical et rejoint le Centre républicain, constitué par des animateurs de l'aile droite du Parti.

Maire de Barentin (Seine-Maritime) de 1945 à 1974, c’est lui qui amène dans cette ville toutes les statues du célèbre « musée dans la rue ».

Fonctions[modifier | modifier le code]

Fonctions gouvernementales[modifier | modifier le code]

Fonctions électives[modifier | modifier le code]

  • Maire de Barentin (Seine-Maritime) (1945-1974)
  • Député (radical) de la Seine-Inférieure (1928-1940, 1945-1951, 1951-1956, 1956-1958)
  • Député (non-inscrit) de la Seine-Maritime (1958-1962)
  • Conseiller d'arrondissement

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Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gontran Pailhès (préf. Pierre Varenne), Rouen et sa région pendant la guerre 1939-1945, Rouen, Henri Defontaine, , 309 p., p. 171
  2. René-Gustave Nobécourt (préf. Jean de La Varende), Rouen désolée 1939-1944, Paris, Médicis, , p. 160
  3. Jean-Louis Vivens, Conflit social ou affrontement politique ? La grève des mineurs en France en 1948 sous les angles de la solidarité ́et de la répression, mémoire de Master 2, 2015, p. 107.
  4. Loi n° 48-1314 du 26 août 1948 attribuant aux élèves des écoles normales supérieures le traitement et les avantages afférents à la condition de fonctionnaire stagiaire

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources primaires[modifier | modifier le code]

  • Les papiers personnels d'André Marie sont conservés aux Archives nationales sous la cote 445AP.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]