Amelia Rosselli — Wikipédia

Amelia Rosselli
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RomeVoir et modifier les données sur Wikidata
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Influencée par
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Amelia Rosselli, née le à Paris, morte le à Rome, est une poète italienne[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Fille de Carlo Rosselli et de Marion Cave (d'origine anglaise), Amelia Rosselli naît en 1930 à Paris durant l'exil de son père, militant italien antifasciste cofondateur du mouvement Giustizia e Libertà[2].

Pendant la guerre, la famille est ballotée de France en Suisse, de Suisse en Angleterre, puis aux États-Unis[2], où Amelia Rosselli se familiarise avec les grands noms de la littérature anglo-saxonne, James Joyce, Ezra Pound, Sylvia Plath. Mais plus que la littérature, c'est d'abord la musique qui la passionne.

Après guerre, à la mort de sa mère, elle se rend pour la première fois en Italie. Mais ce n'est que dans les années 1950 qu'elle décide de s'installer définitivement à Rome, vivant de traductions et d'articles sur la musique tout en se consacrant à la poésie[3]. Parlant et écrivant en trois langues (français, anglais, italien), elle hésite longtemps entre ces langues. L'anglais lui semble correspondre au « religieux », le français à « la rébellion contre les dieux », et l'italien au « concret rythmé »[3]. Elle écrit finalement en italien[3], et plus ponctuellement en anglais (voir son recueil Sleep).

Cousine d'Alberto Moravia[4], fille d'un personnage illustre[4], elle s'insère rapidement dans la vie culturelle de la capitale italienne, et devient une proche du Gruppo 63. Elle ne fait toutefois jamais partie officiellement de ce groupe. En 1962, elle rencontre Pier Paolo Pasolini qui rédige une préface à ses poèmes, ce qui lui permet de publier Variazioni belliche[3] chez Garzanti en 1964 (Variations de guerre chez Ypsilon en 2014). Suivent Serie Ospedaliera, Documento, Appunti Sparsi e Persi, etc.. qui finissent de l'inscrire dans une modernité poétique, associée à la « Génération des années trente ».

L'assassinat de son père en 1937 puis la maladie de Parkinson marquent durablement Amelia Rosselli qui souffre toute sa vie de troubles psychiques. Elle se suicide, se jetant par la fenêtre de son appartement de la via del Corallo, àe Rome[3], le [2]. Elle est enterrée au cimetière du Testaccio. La date de son suicide rappelle l'acte similaire de Sylvia Plath, une auteure que Rosselli a traduite et aimée lire, lui consacrant plusieurs pages critiques[5].

Publications[modifier | modifier le code]

Poésie[modifier | modifier le code]

  • Variazioni belliche, Milan, Garzanti, 1964
  • Serie ospedaliera, Milan, Il Saggiatore, 1969
  • Documento (1966-1973), Milan, Garzanti, 1976
  • Primi scritti (1952-1963), Milan, Guanda, 1980
  • Impromptu, Genova, San Marco dei Giustiniani, 1981
  • Appunti sparsi e persi, 1966-1977. Poesie, Reggio Emilia, Aelia Laelia, 1983
  • La libellula, Milan, SE, 1985 (ISBN 88-7710-010-9)
  • Antologia poetica, Milan, Garzanti, 1987
  • Sonno-Sleep (1953-1966), Rome, Rossi & Spera, 1989
  • Sleep. Poesie in inglese, Milan, Garzanti, 1992 (ISBN 88-11-63687-6)
  • Variazioni belliche, Fondazione Marino Piazzolla, 1995, préface Pier Paolo Pasolini
  • Le poesie, Milan, Garzanti, 1997 (ISBN 88-11-66924-3)
  • L'opera poetica, éd. Stefano Giovannuzzi, Milan, Mondadori, 2012 (« I Meridiani ») (ISBN 978-88-04-60485-3)

Sonno-Sleep[modifier | modifier le code]

Ce recueil de poésie est directement inspiré de l'attrait d'Amelia pour les sonorités. Sonorités musicales de la poésie, sonorité de l'environnement immédiat, la poétesse repousse les limites dans la confrontation ou la symbiose de la musicalité du texte et de ce que peut capter l'oreille humaine. Ville, campagne, corps, atmosphère, etc, ses inspirations sont multiples. Ce qui est couché sur le papier doit pouvoir resurgir à la lecture. Plus qu'un écho, une source sonore qui jailli à la lecture pour se déverser et envahir l'esprit à l'écoute[6].

Prose[modifier | modifier le code]

  • Prime prose italiane, 1954
  • Diario ottuso. 1954-1968, Rome, IBN, 1990 (ISBN 88-7565-072-1)

Essais[modifier | modifier le code]

Autres[modifier | modifier le code]

  • Lettere a Pasolini. 1962-1969, Gênes, S. Marco dei Giustiniani, 2008 (ISBN 978-88-7494-215-2)
  • È vostra la vita che ho perso. Conversazioni e interviste 1964-1995, Florence, Le Lettere, 2010 (ISBN 978-88-6087-318-7)

Publications en français[modifier | modifier le code]

  • Document, traduction de Rodolphe Gauthier, Éditions La Barque, 2015
  • La Libellule, traduction de Marie Fabre, Ypsilon, 2014[7]
  • Variations de guerre, Ypsilon, 2012, traduction de Marie Fabre
  • Impromptu, bilingue (trad. fr. et postface de Jean-Charles Vegliante), Paris, Tour de Babel, 1987 (ISBN 2-9501979-0-6), à présent dans éd. trilingue, Toronto, Guernica, 2014
  • La libellule (suite), tr. J.-Ch. Vegliante [8]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Toutes les références sont tirées de la chronologie publiée dans les œuvres poétiques complètes de la poétesse parues chez Mondadori en septembre 2012, sous la direction de Stefano Giovannuzzi
  2. a b et c Ugo Fracassa, « Rosselli, Amelia [Paris 1930 -Rome 1996] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3746
  3. a b c d et e Jacqueline Risset, « Amelia Rosselli », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. a et b Alice Delmotte-Halter, « Amelia Rosselli ou le mal des fantômes », The Conversation,‎ (lire en ligne)
  5. (it) Vivian Lamarque, « Amelia Sylvia: una coincidenza? », Corriere della Sera,‎ , p. 29 (lire en ligne)
  6. Amelia Rosselli Poeti italiani del Novecento, Pier Vincenzo Mengaldo 1978 livre en italien études de textes sortis séparément avant leur publications en recueils.
  7. Eric Loret, « Livres. Vient de paraître#Poésie. Amelia Rosselli La Libellule », Libération,‎ (lire en ligne)
  8. « La Libellule », sur Université Sorbonne-Nouvelle