Amborella trichopoda — Wikipédia

Amborella trichopoda
Description de cette image, également commentée ci-après
Amborella trichopoda en fleurs
Classification de Cronquist (1981)
Taxon inexistant en Classification de Cronquist (1981)
Voir le texte pour plus d'information.

Classification APG III (2009)

"Représentation graphique de la classification phylogénétique"
Clade Angiospermes
Ordre Amborellales
Famille Amborellaceae

Genre

Amborella
Baill., 1873

Espèce

Amborella trichopoda
Baill. (1869)

Amborella trichopoda est une espèce de plante endémique des forêts pluvieuses de Nouvelle-Calédonie. Cette espèce appartient à la lignée la plus primitive des plantes à fleurs actuelles.

C'est actuellement le taxon le plus basal de l'arbre phylogénétique des angiospermes (c'est-à-dire des plantes à fleurs). Cela signifie que la lignée évolutive ayant conduit aujourd'hui à cette espèce est la première à s'être différenciée au cours de l'évolution des plantes à fleurs, qui a débuté il y a environ 145 millions d'années (Crétacé)[1],[2].

Amborella est un genre monospécifique : il ne contient qu'une seule espèce Amborella trichopoda.

Description[modifier | modifier le code]

Amborella trichopoda. Jardin botanique de l'université de Californie, Berkeley.

Amborella trichopoda est un arbuste dioïque à feuilles persistantes.

  • Le pied mâle : insertion spiralée, périanthe indifférencié de 5-8 tépales
  • Le pied femelle : insertion cyclisée, pentamère 5-8 tépales.

Évolution[modifier | modifier le code]

Vers –200 millions d'années, le génome de l'ancêtre commun à toutes les plantes à fleurs a doublé. Une première branche va donner naissance à Amborella trichopoda, la seule survivante de cette lignée, avec ses 14 000 gènes[3]. Une seconde branche va donner naissance aux quelque 300 000 plantes à fleurs actuelles. Elle se situe à la base des angiospermes et possède donc certains caractères considérés comme archaïques. Amborella trichopoda est l'ornithorynque des fleurs. L'analyse de son ADN mitochondrial a révélé l'intégration de six génomes étrangers appartenant à des mousses, des algues vertes et d'autres plantes à fleurs. Le séquençage de son génome permettra de comprendre les mécanismes d'évolution des angiospermes comme la capacité des graines à accumuler un maximum de réserves nutritives (protéines, lipides, etc.) dans un minimum d'espace[4],[5],[6],[7].

Génome[modifier | modifier le code]

Le séquençage génétique d'Amborella trichopoda a été effectué en 2013[8]. Le système de détermination sexuelle est de type ZW, comme chez les oiseaux : deux chromosomes sexuels différents chez la femelle (ZW), identiques chez le mâle (ZZ). Le génome comporte 59 mégabases, dont une région de 4 Mb ne se recombine pas. On peut dater la fin de cette recombinaison à environ 16,5 Ma (millions d'années), elle est donc bien plus récente que la séparation de la lignée conduisant à A. trichopoda (environ 130 Ma). Cette lignée présentait donc sans doute, originellement, des fleurs bisexuées, comme sans doute aussi le dernier ancêtre commun des angiospermes[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. XVIe Congrès de Botanique en août 1999, St- Louis, Missouri, USA
  2. « Qui était là le premier, la fleur ou le papillon ? » Accès libre, sur nouvelobs.com, L'Obs, (consulté le ).
  3. (en) Poncet V. et al., « Amborella - Bearing Witness to the Past?. », dans Annual Plant Reviews Online, J.A. Roberts (Ed.), (DOI 10.1002/9781119312994.apr0689).
  4. https://archive.wikiwix.com/cache/20170321125419/https://www.ird.fr/la-mediatheque/videos-en-ligne-canal-ird/amborella-trichopoda-une-plante-a-remonter-le-temps.
  5. Emmanuel Perrin, « Amborella, l'une des plus vieilles plantes à fleurs dévoile ses secrets », sur maxisciences.com, (consulté le ).
  6. « Amborella nous met sur la piste des premières plantes à fleurs », sur Futura (consulté le ).
  7. Loïc Chauveau, « "Amborella" le chaînon manquant de l'évolution des plantes à fleurs » Accès payant, sur sciencesetavenir.fr, (consulté le ).
  8. The Amborella Genome and the Evolution of Flowering Plants http://science.sciencemag.org/content/342/6165/1241089#xref-fn-1-1
  9. Hervé Le Guyader, « À la recherche de la fleur ancestrale », Pour la science, no 531,‎ , p. 92-94.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Genre Amborella[modifier | modifier le code]

Espèce Amborella trichopoda[modifier | modifier le code]