Amérindiens dans la société latino-américaine au XXe siècle — Wikipédia

Les Amérindiens dans la société latino-américaine du XXe siècle sont les descendants des populations de diverses origines asiatiques qui vivaient avant l'arrivée des européens dans ce qui est par la suite devenu l'Amérique latine[1]. Depuis la conquête de ces régions par les puissances européennes, essentiellement l'Espagne et le Portugal à partir de l'arrivée de Christophe Colomb dans les Antilles en 1492, les amérindiens ont dans une certaine mesure dû renoncer à leurs formes de vie traditionnelles et été utilisés comme main d'œuvre par les conquérants européens au travers de formes juridiques comme l'encomienda. Ces formes traditionnelles d'exploitation de la main d'œuvre indigènes ont en partie continué dans certains pays comme l'Équateur pendant une grande partie du XXe siècle, même si à la fin du siècle, on assiste dans certains pays comme l'Équateur ou la Bolivie, à une irruption des masses indigènes dans la vie politique nationale[2]. Malgré ces évolutions, la discrimination à l'égard des populations indigènes reste souvent importante en Amérique latine à la fin du XXe siècle[3].

Contexte[modifier | modifier le code]

À la fin du XIXe siècle, l'Amérique latine sort d'un siècle marqué par les guerres d'indépendance puis par d'intenses luttes pour le pouvoir au sein des États indépendants nouvellement créés, mais aussi de luttes contre l'esclavage (aboli au Brésil en 1888). Il voit également s'amplifier le mouvement libéral des élites coloniales créoles, avec l'abolition de l'esclavage qui gagne progressivement toute l'Amérique latine et l'affirmation de l'égalité en droit de tous les citoyens. Ces évolutions bénéficient toutefois essentiellement aux classes dominantes libérales majoritairement créoles, descendant des colonisateurs : grands propriétaires, commerçants ou exportateurs. Les populations indigènes restent exclues de toute participation au pouvoir politique et frappées très majoritairement par la pauvreté et l'illettrisme, ainsi que par la persistance de formes d'exploitations héritées de l'époque coloniale et qui continuaient de régir les relations entre propriétaires de haciendas et indigènes dans de larges portions de l'Amérique latine, comme les pays andins. Dans certains pays comme le Pérou, l'Équateur, la Bolivie ou le Guatemala, le poids des indigènes dans la population est toutefois tel qu'ils représentent à la fin du XIXe siècle, mais aussi pendant tout le XXe siècle, une masse influente avec laquelle il faut compter.

Une situation d'exclus[modifier | modifier le code]

Les « Amérindiens/indigènes »[modifier | modifier le code]

Le terme « Amérindien » recouvre la population indigène d'Amérique. Il y a aujourd'hui 47 millions d'Amérindiens, dont 44 millions en Amérique du Sud. Ils représentent en Bolivie 55 % de la population, au Pérou 45 %, au Guatemala 44 %, en Équateur 25 %, au Mexique 7 % au Honduras 7 %, au Panama 6 %, au Salvador 5 %, au Nicaragua 5 %, au Paraguay 5 %, au Chili 3,2 %, au Venezuela 2 % et en Colombie 2 %[réf. nécessaire].

La condition amérindienne[modifier | modifier le code]

Construction rustique, tel qu'on en trouve dans le village de Sarayaku.

Les Indiens « libres » (Campagne)

Dans les forêts telles l'Amazonie, les indigènes sont isolés, vivant encore à un état primitif ou semi-primitif, se nourrissant de cueillette et de chasse. Ils habitent dans des bâtisses légères et saisonnières, davantage faites pour s'abriter éventuellement des intempéries que pour réellement y vivre, elles n'en marquent pas moins le point central de la vie d'une petite communauté. Ils ne sont juridiquement pas détenteurs de leur territoire.

Une autre exclusion géographique concerne le domaine andin, les indiens y vivent à un état plus moderne, sédentaires et vivant d'élevage et de cultures vivrières, ils habitent des bâtisses de briquettes, torchis, tuiles et souvent un simple sol de terre battue. Cela permet une habitation solide, mais précaire, à proximité ou dans le village. L'artisanat et le commerce s'y est déjà développé, mais cette population continue à ne pas jouer de rôle décisionnel à plus haute échelle.

Les indigènes exploités (campagne)

Les lois latino-américaines ne les protégeant que très peu, car leurs constitutions ne font pas de différences ethniques, ils sont à la merci des exploitants et sont souvent traités en sous-hommes.

  • Exploitations agricoles :

Beaucoup d'indigènes sont des travailleurs agricoles travaillant pour de grands propriétaires qui parfois sont aussi des amérindiens. Leur mode de vie est voué au travail, les infrastructures pour les loger sont souvent dérisoires, pouvant n'être que de simples tapis ou hamac sous un bâtiment commun les protégeant des intempéries.

  • Mines :

Une autre tache communément réservée aux indigènes est l'exploitation des nombreuses mines d'Amérique latine. L'essentiel du problème est que cette exploitation est payée à la production du mineur, se fait sans sécurité et, dans le cas d'effondrement de galerie, les secours sont rarement entrepris par les exploitants : ils sont dus à l'effort et la solidarité des mineurs eux-mêmes, qui par là-même, perdent leur temps de travail, qui est leur seule assurance de subsistance.

Les indigènes modernes (ville)

  • Sous-prolétaires et bidonvilles :

Continuant l'idée que l'indigène ne peut être qu'un outil de production, ils se voient souvent ghettoïsés dans le milieu ouvrier. Il y a une ségrégation dans l'emploi tertiaire qui rend difficile leur ascension sociale et leur sortie du prolétariat.

  • Domestiques :

Les indigènes servant de domestiques sont là pour servir, et peu de chose de plus. Il arrive également que les enfants travaillent pour aider leurs parents sans être pour autant payés, et doivent rester en tout point inférieurs à leur « maître » et reconnaissants. Les conditions sont celles d'exclus, pouvant dormir dehors, et pouvant travailler sans horaires fixes ni jour férié. Ils sont à disposition permanente du maître.

  • Modernes :

Certains indigènes parviennent pourtant à accéder à des études supérieures, profitent de la réalité métisse des sociétés latines pour se faire finalement accepter. Ils peuvent acquérir un bon niveau de vie mais un niveau de vie qu'ils doivent se construire entièrement et dont l'oligarchie n'aime guère la présence [réf. nécessaire]. Ils continuent donc à subir une discrimination à l'emploi [réf. nécessaire], dans la vie courante [réf. nécessaire], qui freine leur ascension sociale. Toutefois, dans certains espaces où ils sont plus fortement représentés, tels la Bolivie, l'Équateur, le Guatemala, les Andes en bref, il s'est opéré une mutation qui aujourd'hui préserve l'indianité comme une des composantes de l'histoire du pays. C'est la raison pour laquelle un Indigène (bien que ne parlant aucune langue autochtone et ayant adopté le mode de vie européen) ex-planteur de coca comme Evo Morales a pu accéder dès le premier tour à la présidence bolivienne, soutenu par un électorat indigène.

Héritage d'exclusion[modifier | modifier le code]

Le cannibalisme au Brésil décrit par Hans Stalden

En plus d'une situation sociale propre délicate, exclus géographiquement, les indigènes subissent une exclusion de la part de la population créole et de son héritage d'une culture de ségrégation, chaque période historique ayant développé sa justification, justification perdant en force, mais qui reste en héritage.

Racisme et mystification: un peuple à dominer
Héritage d'un racisme, décrivant les indigènes comme des sous-hommes -cannibales, (au Mexique le président de la République, Antonio López de Santa Anna faillit en 1844 être mangé par des indigènes de la région de Xico, État de Veracruz) [4] idolâtres, sodomites - ne méritant que l'esclavage, puis finalement démystifiés, ils sont posés comme aptes à être civilisés et évangélisés.

Un peuple à civiliser : Déterminisme géographique.
Héritage également d'un déterminisme géographique, le posant comme fatalement incivilisable, mou, et inapte à l'édification d'un État.

Un « peuple-inférieur » : tares, (débilité) ?!, inaptitudes politiques et économiques.
On en vient enfin à le dire victime de tares, débilités, d'inaptitudes, on le dit inapte aux charges politiques, fatalement mystique et mélancolique : inapte aux responsabilités démocratiques, et l'économie en fait finalement un simple outil de production, un peuple seulement aptes aux taches ouvrières.

Cette série d'héritages idéologiques restant ancrée dans certaines populations, plus parce qu'y ayant avantages que par idéologie rationnelle, elles permettent de justifier les inégalités sociales et démocratiques.

Pourtant, il y a tout de même assimilation, notamment par le métissage. Malgré ce rejet géographique, et ce rejet racial comme politique - davantage le fruit de l'occasion, et du désir de privilèges et monopole - il y a échange, et intégration, notamment par le métissage.

Intégration et métissage[modifier | modifier le code]

Les métis[modifier | modifier le code]

Les « métis » d'Amérique latine

Par indigènes, amérindiens, on entend des descendants des précolombiens, de sang indigène, (ce n'est pas le cas au Mexique qui use d'autres critères) population qui ne représente généralement qu'entre entre 5 et 30 %, les indigènes seuls n'ont donc que peu de poids dans la société latino-américaine. Mais leur influence va au-delà de leur simple population physique, elle se poursuit dans la population métisse, qui vit souvent dans les mêmes conditions, mais aussi par l'influence de sa culture.

Sous le système des castes, instauré dans les pays d'Amérique latine colonisés et en Espagne, le terme de « mestizo » (métis) était réservé aux enfants résultant d'une union entre un parent européen et un parent amérindien, ou alors de deux parents métis, soit un mélange à 50 %. Il existait au moins 64 termes (castizo, cuarterón de indio, cholo, etc.) pour désigner les autres métis selon la proportion de sang européen, amérindien ou noir. Le terme « mestizo » s'est désormais imposé pour tous les métis européens-amérindiens. « Mulâtres » désignant les métis européens-noirs. Nombreux américains, de type hispanique ou latino s'identifient eux-mêmes comme métis, notamment les autoproclamés chicanos.

Leur poids démographique

Ainsi définis, ces métis européens-amérindiens constituent la majorité de la population dans les pays suivants : Colombie (58 %), Équateur (65 %), Honduras (90 %), Mexique (84 %), Nicaragua (69 %), Panama (70 %), Paraguay (95 %), Salvador (94 %) et Venezuela (67 %).

Dans d'autres pays où ils ne sont pas majoritaires, les métis n'en constituent pas moins une proportion non négligeable de la population : Argentine (8 %), Belize (44 %), Bolivie (30 %), Brésil (approx. 12 %), Chili (44 %), Pérou (37 %), et Uruguay (8 %). À Cuba on considère qu'il n'y a que des « mulâtres ». Les amérindiens purs et les métis qu'abritaient autrefois la République dominicaine et Porto Rico se sont également fondus parmi les mulâtres[5].

Un poids démocratique ?

D'origine indigène et européenne mêlée, elle est un mélange physique et culturel de l'héritage Indigène.

Bien que dénigrée par un ordre blanc [réf. nécessaire] hérité du colonialisme, cette population métisse forme une part importante des populations nationales en Amérique latine -Argentine, Brésil et Uruguay exclus-. Cette population métisse dénigrée se ralliant à ses origines amérindiennes s'ajoute au poids des populations amérindiennes et pèse pour sa protection.

Métissage et intégration[modifier | modifier le code]

Le métissage se fait aussi par l'échange de culture. Garder, et transmettre les cultures indigènes. Ici, maquillage à l'amérindienne lors d'un colloque au Brésil.
Métissage culturel

Si l'on critique souvent l'européanisation des indigènes, leur exploitation, leur acculturation par l'expansionnisme européen, mais aussi l'apport de mode de vie, d'outils, d'une langue.

On ne peut cependant pas non plus nier l'influence des cultures indigènes sur la société latino-américaine. L'Amérique latine est un métissage de cultures, le métissage physique y aidant. L'exploitation, également, d'indigènes pour aider à la vie courante des créoles a indianisé la langue espagnole, sa cuisine, ses références culturelles. Les blancs eux-mêmes se sont indianisés, les métis sont le fruit du mélange et représentent la masse de la population.

Le métissage – tant culturel que physique – a européanisé les indigènes. Ce fut certes un processus d'acculturation, il n'en reste pas moins que c'est ainsi que les indiens sont entrés dans la société moderne à l'européenne, et, par la force des réussites personnelles, à une augmentation du poids des indigènes dans la vie sociale « officielle », ce qui leur a permis de prendre un poids revendicatif, mais dans la plupart des cas ceux qui ont « réussi » adoptent ou avaient déjà un mode de vie totalement différent du mode de vie traditionnel et ne parlaient même plus une langue indigène, ils ne sont que génétiquement indigènes.

Part des populations indiennes et métisses[modifier | modifier le code]

Représentation des populations purement amérindiennes en Amérique latine. (Source : World Fact book 1999)
Indiens, Métis, et leur part cumulées dans la population du pays.1
comme pourcentage approximatif fonction de la population du pays
Pays Amérindiens Métisse Total
Bolivie 55 % 30 % 85 %
Pérou 45 % 37 % 82 %
Guatemala 39 % 42 % 80 %
Équateur 25 % 55 % 80 %
Mexique 9 % 75 % 84 %
Guyane française,
Guyana and Suriname
5 – 20 % [?] [?]
Honduras 7 % 90 % 97 %
Panama 6 % 70 % 76 %
Nicaragua 5 % 69 % 74 %
Salvador 1 % 86 % 87 %
Paraguay 5 % 93,3 % 98,3 %
Chili 3,2 % 44 % 47,2 % [6]
Venezuela 2 % 69 % 71 %
Colombie 2 % 58 % 60 %
République dominicaine 0 % 0 % 0 %.
Uruguay 0 % 8 % 8 %
Cuba² 0 % NA NA
Costa Rica³ [?] [?] [?]
Argentine³ 1 % 8 % 9 %
Brésil³ 1 % 12 %(?) 13 %(?)
États-Unis4 1 % 0,5 % 1,5 %

1 Source : The World Factbook 2007, Central Intelligence Agency.
Démographie de l'Argentine ² "Metis in Argentine"
² indigenous peoples mixed into the general population; NA = "not applicable".
³ figures not available
4 2000 U.S. Census

Idéologies et revendications[modifier | modifier le code]

Idéologies pro-amérindiennes[modifier | modifier le code]

Il en existe surtout trois grands ensembles : l'indigénisme, l'indianisme et le panindianisme.

L'indigénisme – amitié blanche envers le peuple indigène et son passé – a la qualité de prendre la défense du peuple et de la culture amérindienne, mais a le défaut de le faire souvent de manière paternaliste, continuant à considérer l'indien comme un enfant. L'indigénisme est éventuellement concédé par les États, dans la mesure où il se cantonne à rester un alibi et à maintenir l'exploitation.

L'indianisme, c'est la prise de position directe des indigènes aux questions dont ils sont l'objet. C'est la prise de conscience politique, la maturité et l'émergence d'une vie politique indienne, l'expression de sa volonté. Cet indianisme populaire apparaît au XXe siècle, notamment avec la période de démocratisation des années 1980-1990, mais il est en fait beaucoup plus ancien, toutes les révoltes amérindiennes étant finalement son expression.

Le panindianisme défend l'idée que le peuple amérindien est un peuple supérieur, ayant été spolié par la force temporaire des blancs.
Des prophètes d'une renaissance indienne prédisent la résurrection de la civilisation indienne, modernisée mais supplantant la domination hispanique, mais vantant également -par exemple- la supériorité de la nation Chibcha sur les autres, cette population étant décrite comme en sommeil, asservie par la force, mais qui inexorablement reprendra en force et fera reconnaître la grandeur de son talent propre (J.C. Hernández).

Actions politiques[modifier | modifier le code]

Même si on ne peut les énumérer, l'ensemble du XXe siècle et de l'Amérique latine est constamment agité par des insurrections locales et sociales.

L'apparition du EZLN, au Chiapas en (1994) aux ordres du sous-commandant Marcos, un intellectuel primé par le président José Lopez Portillo en personne, personnage cagoulé issu de la haute bourgeoisie blanche et dont la famille est l'une des plus riches du pays (ses parents sont des immigrés espagnols et sa sœur est une haute responsable du PRI) du nord du pays, n'a rien résolu.

Au Mexique deux présidents d'origine amérindienne pure Benito Juárez et Victoriano Huerta. De nombreux militaires de haut grade furent aussi d'origine indigène, un des plus connus fut le général impérialiste Tomás Mejía, fusillé en même temps que Maximilien.

Droit international et national[modifier | modifier le code]

Le Chili, confronté notamment aux luttes des Mapuches contre l'exploitation forestière, a vu l'entrée en vigueur, vingt ans après sa promulgation par l'Organisation internationale du travail, de la Convention n°169 relative aux peuples indigènes et tribaux[7]. Cela devrait conduire à un certain nombre de réformes juridiques, en particulier dans les codes de l'eau, du minerai, de la pêche et de celui régissant les concessions électriques (cf. économie du Chili) [7].

Conjecture internationale et élites locales[modifier | modifier le code]

Un élément important de la condition amérindienne est la conjecture internationale et les aspirations économiques des élites locales. Au XIXe siècle et au tout début du XXe siècle les sociétés britanniques, françaises et espagnoles étaient les investisseurs principaux en Amérique latine, ils assuraient donc les gouvernements locaux selon leurs intérêts. Les gouvernements laissant leurs pays être exploités au profit des nations européennes étaient favorisés. Lorsque les États-Unis ont remplacé ces nations, faisant de l'Amérique latine leur chasse gardée, les intérêts économiques n'ont fait que changer de mains, les intérêts stratégiques sont restés les mêmes : favoriser des élites exploitants les productions locales à leur profit et à celui des États-Unis. Ce n'était pas l'heure de la générosité envers les Amérindiens, leurs aspirations étaient stoppées par la violence des élites locales, et avec l'accord des États-Unis.

Les 2 blocs se disputent le monde de 1980, coupé entre pro-États-Unis ; pro-Union soviétique ; et Non-Alignés. Les Amériques sont sous tutelle des États-Unis.

Dans les années 1930–1960, les courants démocratiques, en faveur des classes moyennes blanches, se heurtaient déjà aux élites et aux intérêts des États-Unis. Dans les années 1960–1980, la situation de Guerre froide rend les États-Unis hyper-réactionnaires, les gouvernements socialistes, favorables aux classes moyennes, commençant à écouter les « minorités indigènes » sont systématiquement renversés par des coups d'État militaires, tel le coup d'État chilien du 11 septembre 1973, renversant Salvador Allende. Cette période totalitaire, d'enlèvements, tortures et disparitions courantes, favorisée par la tolérance des États-Unis, a vu la disparition totale de l'opinion amérindienne sur la scène politique, puisque cette scène même avait quasiment disparue[réf. nécessaire]

Le vrai changement semble s'être fait à partir du 11 septembre 2001. Les États-Unis, tout à leur guerre contre le terrorisme ont moins les moyens de soutenir les États autoritaires ce qui laisse désormais une plus large liberté d'expression dans ces pays. Ainsi, ces pays se démocratisent davantage, mieux : les populations amérindiennes, sentant qu'elles peuvent enfin jouer sur la scène politique, se politisent. Les Amérindiens s'investissent ainsi de plus en plus et depuis peu dans la vie politique de leur pays [réf. nécessaire]. Après quelques postes de ministre, l'élection de Evo Morales à la présidence de la Bolivie, en , voit le premier Amérindien (bien que de nombreux métis et amérindiens presque purs l'avaient précédé à ce poste, voir liste de présidents de la Bolivie) atteindre la plus haute fonction de l'État dans ce pays. En Bolivie, 55 % de la population est pleinement d'origine amérindienne, Amérindiens et métis y représentent ensemble 85 %[réf. nécessaire].

La chute de l'Union soviétique a favorisé la démocratisation, les attentats du 11 septembre 2001 ont favorisé une liberté d'expression, permettant une vraie politisation des Amérindiens qui ont peu à peu les moyens d'être écoutés. L'Amérique latine s'« (amér)indianise ».

Conclusion[modifier | modifier le code]

Les amérindiens – héritiers des peuples précolombiens –, et la société latino-américaine XIXe – héritière du pouvoir hispanique et blanc de la décolonisation et théâtre de monopolisations créoles et dictatoriales du pouvoir –, reniant la réalité indigène, tend à opposer ces deux entités.
Au XXe siècle, la réalité indigène est celle d'une minorité exclus (5 à 30 % généralement), exclus géographiquement, économiquement, et politiquement, mais aussi exclus par l'héritage, et la volonté intéressée des populations métisses et blanches monopolisant pouvoir économique, parlementaire, donc politique et décisionnel. Ève-Marie Fell concluant en 1973 :


« […] l'indigène est un spolié, vilipendé et méconnu dont on ignore jusqu'à la plus élémentaire réalité. Il est rendu invisible. »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Carmen Bernand et Serge Gruzinski, Histoire du Nouveau Monde : Les Métisses, Fayard, 1993.
  • Ernesto Mächler-Tobar, Vision de l'Indien à travers le roman colombien du XXe siècle, Paris III, 1998.
  • Ève-Marie Fell, Les Indiens, société et idéologie en Amérique hispanique, Armand Colin, Paris, 1973 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Ángeles Albert et Francisco Ardanaz, Hispanoamérica, Ayer y hoy, Madrid (Espagne), 1998.
  • Henri Favre, coll. « Que sais-je ? » : L'Indigénisme, Paris, PUF
  • Les veines ouvertes de l'Amérique latine (Las venas abiertas de América latina), d'Eduardo Galeano.
  • Henry B. Parkes (préf. de Jacques Soustelle), Histoire du Mexique, Paris, Payot, (ISBN 2-228-12790-6)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Christian Lemoy, De l'Asie à l'Amérique précolombienne, Nantes, Éd. Amalthée, , 274 p. (ISBN 2-35027-253-2, lire en ligne), p. 30
  2. Movimiento indígena un nuevo actor político, Chávez, G., et R. Salgado, Revista del Sur, 2000
  3. Martín Hopenhayn et Alvaro Bello, Discriminación étnico-racial y xenofobia en América Latina y el Caribe, CEPAL, série Políticas sociales, n°47, 2001
  4. Parkes 1980, p. 221.
  5. Composición Étnica de las Tres Áreas Culturales del Continente Americano al Comienzo del Siglo XXI.
  6. Composición Étnica de America.
  7. a et b Entró en vigencia el Convenio 169 de la OIT, La Nación, 16 septembre 2009