Alphonse-Victor Angot — Wikipédia

Alphonse-Victor Angot
L'abbé Angot en 1868 (ordination).
Fonction
Vicaire
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Nom en religion
Abbé AngotVoir et modifier les données sur Wikidata

Alphonse-Victor Angot, dit aussi l'abbé Angot, né le à Montsûrs, mort le à Saint-Fraimbault de Lassay, est un historien français, spécialisé dans l'histoire du département de la Mayenne.

Origine[modifier | modifier le code]

Il naît dans la maison familiale à Montsûrs de parents épiciers dont le magasin se trouve au rez-de-chaussée. Sa mère qui avait été pensionnaire chez les Augustines de Baugé et qui a encore une parente parmi elles l'envoie au petit séminaire de Précigné (Sarthe) en 1854 à l'âge de onze ans. Il poursuit ses études au petit séminaire de Mayenne en 1856 et en 1863, il entre au grand séminaire de Laval.

Religion et ministère ecclésiastique[modifier | modifier le code]

Tonsuré le , promu aux ordres mineurs le suivant, au sous-diaconat le et au diaconat le , il est ordonné prêtre dans l'église des Cordeliers à Laval, le  ; de cette cérémonie date l'unique photo connue[1]. Il est nommé vicaire de la paroisse de Pré-en-Pail le . Il est ensuite vicaire à la paroisse Saint Martin à Mayenne où il se lie d'amitié avec un autre vicaire Ferdinand Gaugain également intéressé par l'histoire locale. Il poursuit son vicariat en 1874 à l'Église Saint-Vénérand de Laval, il fréquente alors Ernest Laurain archiviste départemental de la Mayenne et confirme sa passion pour l'histoire. Après avoir été curé du Buret de 1882 à 1885 il demande à être déchargé de tout ministère pastoral à son évêque Mgr Le Hardy du Marais afin de se consacrer exclusivement à sa formation et à son travail d'historien.

Historien[modifier | modifier le code]

C'est un historien autodidacte. Dès 1871, il décide de se replonger dans les études, notamment en grec et en sciences, disciplines dans lesquelles il se sent démuni. Pendant son ministère à Laval, il fréquente les Archives départementales avec Ernest Laurain et entame ses travaux de recherche. Il écrit une suite de monographies sur l'histoire de la région. Pendant des années, il recueille des documents, des renseignements et des objets de fouille. Il se lie avec Célestin Port, auteur du Dictionnaire historique, géographique et biographique du Maine-et-Loire. Il se déplace à Angers, au Mans, à Paris, à Tours et à Poitiers pour consulter les archives et compléter ses notes. La particularité de son travail est de lier son travail d'historien à une géographie proche du terrain.

Sans fonction sacerdotale il vit de petites rentes d'origine familiale et rejoint son ami Ferdinand Gaugain au presbytère de Louverné qu'il occupe avec son frère Isodore Gaugain, respectivement vicaire et curé de la paroisse de Louverné. Il s'entoure de collaborateurs et de correspondants: l'abbé Gaugain qui publiera également des articles et ouvrages historiques, le docteur Delaunay, son médecin, qui publie des biographies de médecins mayennais, le jeune Auguste Trouillard, tonnelier et charron qui avec ses qualités de dessinateur l'aide dans son travail sur le terrain et à qui il lui offre même un appareil photo. Au fur et à mesure de ses travaux ses liens avec la Commission historique et archéologique de la Mayenne (aujourd’hui Société d’archéologie et d’histoire) en font un acteur incontournable des recherches historiques sur le département. Sans être un homme public il noue de nombreuses correspondances.

À la suite de la mutation par l'évêque refusée par les deux frères Gaugain, ils s'installent tous les trois dans une maison familiale de la famille Gaugain au centre du bourg de Sainte-Gemmes-le-Robert où il réside de 1902 à 1914. Outre le rassemblement de ses notes et la rédaction de ses articles et ouvrages il effectue sur le terrain un travail de prospection et même de fouille. Il dégage entre autres le balneum du site du Rubricaire.

Son œuvre majeure est la rédaction aidé par l'abbé Gaugain de son Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne œuvre de 3600 pages, auquel l'ont préparé ses travaux précédents. À la fin de 1897, le troisième volume est sous presse, il songe à réunir les portraits des personnalités marquantes de la Mayenne et le répertoire des armoiries du département. Il en résulte une somme de documents qui forme l’Épigraphie de la Mayenne en deux tomes de 527 et 485 pages qui lui vaut une médaille de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et l'Armorial monumental de la Mayenne 600 pages. Il est aidé dans ses publications par son amitié avec Albert Goupil imprimeur et futur maire de Laval.

L'abbé Angot à la fin du XIXe siècle fait des recherches sur le chartrier de Goué qu'il qualifie de « faux ». Au début du XXe siècle, la polémique remonte à la surface lorsque Alain de Goué exhume Les Croisés de Mayenne en 1158. Ce fut Ernest Laurain, directeur des Archives départementales de la Mayenne qui, par une étude complète en 1912, enterra définitivement cette histoire.

En il quitte Sainte-Gemmes-le-Robert pour la communauté des sœurs de Saint-Fraimbault-de-Lassay qui abrite la maison de retraite des prêtres du diocèse de Laval. il y poursuit son travail jusqu'au . Enterré dans le cimetière de la communauté (maintenant Ehpad Saint-Fraimbault) sa tombe a été restaurée à l'occasion des manifestations du centenaire de sa mort[2].

Sa biographie a été publiée après sa mort (en 1917) par Ernest Laurain[3].

À l'occasion de son centenaire, en 2017, Gaston Cherel en actualisant sa biographie alimente articles et conférences[4] ; plusieurs manifestations, conférences et expositions sont organisées sur le département (Laval, Montsurs, Louverné, Lassay et les Archives départementales mettent à la disposition du public son grand dictionnaire[5],[6].

Publications[modifier | modifier le code]

La plupart des articles et ouvrages publiés par l'abbé Angot sont librement accessibles sur le site des Archives départementales de la Mayenne[7] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Conseil départemental de la Mayenne, Programme - manifestations organisées a l'occasion du centenaire de sa mort, juin-octobre 2017 (lire en ligne), p. 2
  2. « Le tombeau de l'abbé Angot remis à neuf », Ouest-france Pays de la Loire,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Ernest Laurain, Notice biographique sur l'abbé A. Angot, Librairie Goupil, , 1919 p. (www.lamayenne.fr/fr/Archives53/Archives-en-ligne).
  4. « A la découverte de l'Abbé Angot », sur L'Oribus, (consulté le ).
  5. « Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne de l'abbé Alphonse Angot », sur Archives départementales de la Mayenne (consulté le ).
  6. « L’abbé Angot, historien pionnier de la Mayenne », Histoire et patrimoine (consulté le ).
  7. « Les textes de l'abbé Alphonse Angot », sur lamayenne.fr via Wikiwix (consulté le ).
  8. Revue historique et archéologique du Maine 1887

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]