Alida Valli — Wikipédia

Alida Valli
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Alida Valli dans Le Procès Paradine (1947).
Nom de naissance Alida Maria Laura Altenburger, Baronne von Marckenstein und Frauenberg
Naissance
Pula, Istrie[1]
Italie
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Décès (à 84 ans)
Rome, Latium
Italie
Profession Actrice
Films notables voir filmographie

Alida Maria Laura Altenburger von Markenstein und Frauenberg, connue sous le nom d'Alida Valli, est une actrice italienne née le à Pula, en Istrie[1], et morte le à Rome.

Elle a joué dans plus de 100 films en 70 ans de carrière, des années 1930 au début des années 2000. Elle est d'abord une étoile montante dans le cinéma des téléphones blancs ou du calligraphisme comme Le Mariage de minuit (1941) qui lui vaut un prix spécial de la meilleure interprétation à la Mostra de Venise puis elle devient une vedette internationale dans l'après-guerre, notamment grâce à ses prestations dans Le Procès Paradine (1947) d'Alfred Hitchcock, Le Troisième Homme (1949) de Carol Reed, Senso (1954) de Luchino Visconti, Le Cri (1957) de Michelangelo Antonioni, Les Yeux sans visage (1960) de Georges Franju ou Une aussi longue absence (1961) d'Henri Colpi qui remporte la Palme d'or du Festival de Cannes et le Prix Louis-Delluc. Selon Frédéric Mitterrand, Valli était la seule actrice en Europe à égaler Marlene Dietrich ou Greta Garbo.

Elle est une actrice polyvalente et appréciée des années 1960 et 1970 chez Claude Chabrol (Ophélia, 1963), Pier Paolo Pasolini (Œdipe roi, 1967), Valerio Zurlini (Le Professeur, 1972), Patrice Chéreau (La Chair de l'orchidée, 1975) et à trois reprises chez Bernardo Bertolucci (La Stratégie de l'araignée, 1970 ; 1900, 1976 ; La luna, 1979). Elle devient également une habituée des gialli et des films d'épouvante à l'italienne tels que L'Œil du labyrinthe (1972) de Mario Caiano, Lisa et le Diable (1973) de Mario Bava, L'Antéchrist (1974) d'Alberto De Martino, ainsi que Suspiria (1977) et Inferno (1980) de Dario Argento.

De son vivant, Valli a reçu l'Ordre du Mérite de la République italienne ainsi que le Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière à la Mostra de Venise 1997 pour sa contribution au cinéma.

Biographie[modifier | modifier le code]

Alida Valli dans Plus fort que l'amour (1940).

Alìda est né à Pula d'une mère istrienne, la pianiste Silvia Obrekar[2], et d'un père trentin, professeur de philosophie et critique musical d'extraction aristocratique, le baron Gino Altenburger von Marckenstein und Frauenberg, qui appartenait à une famille noble d'origine tyrolienne[3],[4]. Son grand-père paternel était le baron Luigi Altenburger (ou Altempurger), un Austro-Italien de Trente, descendant des comtes d'Arco ; sa grand-mère paternelle était Elisa Tomasi de Trente, une cousine du sénateur romain Ettore Tolomei. La mère de Valli, Silvia Oberecker Della Martina, née à Pula, était une femme au foyer « culturellement sophistiquée », d'origine mi-slovène mi-italienne[5],[6]. La mère de Valli était la fille de Felix Oberecker (ou Obrekar), originaire de Laibach, en Autriche (aujourd'hui Ljubljana, en Slovénie), et de Virginia Della Martina, originaire de Pula, en Istrie (qui faisait alors partie de l'Autriche). Le grand-oncle maternel de Valli, Rodolfo, était un ami proche de Gabriele D'Annunzio.

Sa famille a quitté l'Istrie avant le début des persécutions anti-italiennes. À l'âge de 8 ans, elle s'installe avec sa famille sur le lac de Côme et, malgré plusieurs voyages et déménagements, ne reviendra jamais dans sa ville natale. Les nouvelles qu'elle reçoit des massacres des foibe en Istrie l'ont durement éprouvée : « Je ne me sens pas privilégiée d'avoir été épargnée par ce qui est arrivé aux Istriens à la fin de la guerre : déplacements forcés, confiscation des biens et souvent la mort. Bien qu'éloignée, j'ai souffert avec eux »[7]. Dans son journal, elle exprime un grand regret pour Pula : « J'ai choisi de ne jamais retourner à Pula », trop de chagrin. La ville de sa naissance, Pula, est devenue yougoslave en 1945 puis croate en 1991 mais Alida Valli s'est toujours considérée italienne. En 2004, la Croatie a décidé de l'honorer en tant que grande artiste croate, mais elle a refusé le prix en déclarant : « Sono nata italiana e voglio morire italiana » (litt. « Je suis née italienne et je veux mourir italienne »)[8].

En 1936, elle adopte le nom de famille Valli, choisi, semble-t-il, après avoir consulté au hasard un annuaire téléphonique[9]. Le nom d'origine était en effet difficile à prononcer pour les italiens et elle avait besoin d'un nom plus charmant pour le public.

Au cours de ses premières années à Rome, elle rencontre l'aviateur Carlo Cugnasca (pt) (né en Suisse le ), qu'elle avait connu quelques années auparavant, et ils se fiancent[10]. Malheureusement, le lieutenant de Côme meurt dans le ciel de Tobrouk, en Libye italienne, le [11].

Peu avant la fin de la guerre, elle rencontre le musicien et compositeur Oscar De Mejo, qu'elle épouse et avec lequel elle a deux fils : Carlo, également acteur, et Lorenzo, qui a suivi les traces de son père et est devenu musicien de jazz[7],[3] ; après huit ans, ils divorcent. Au début des années 1950, elle se fiance avec Piero Piccioni, grand ami et collègue de son premier mari, mais la relation ne dure pas, notamment en raison de la pression médiatique créée par l'affaire Wilma Montesi, qui implique le musicien lui-même, fils d'un ministre de l'époque[12]. C'est sur le tournage de Senso (1954) qu'elle rencontre Giancarlo Zagni, assistant réalisateur de son état, grâce auquel elle fait ses débuts au théâtre et qui sera son compagnon pendant une quinzaine d'années[13].

Débuts au cinéma dans la période fasciste[modifier | modifier le code]

Alida Valli dans Mille Lires par mois (1939).

Elle suit des cours au Centro sperimentale di cinematografia et fait ses débuts sur le grand écran très jeune, en jouant des rôles de protagoniste dès le début. Il s'agit de films légers, mais qui remportent un grand succès auprès du public, grâce auquel elle devient rapidement l'étoile montante du cinéma italien pendant la période fasciste. Son premier rôle lui est offert par Mario Bonnard dans Le Féroce Saladin en 1937. C'est d'ailleurs ce réalisateur qui a choisi son nom d'artiste. Elle signa ensuite un contrat à long terme avec Italciné. Le début de sa carrière se déroule devant les caméras des grands réalisateurs italiens de l'époque, Mario Camerini et Goffredo Alessandrini, bien sûr (période des Téléphones blancs oblige), mais aussi Mario Bonnard, Max Neufeld, Mario Mattoli, Carmine Gallone et Mario Soldati. Parmi les titres les plus remarquées, citons Mille Lires par mois (1939) et Leçon de chimie à neuf heures (1941)[14].

Pendant la guerre[modifier | modifier le code]

Entre 1941 et 1943, pour le réalisateur Mario Mattoli, elle joue dans trois films réalisés l'un après l'autre et définis comme « les films qui parlent au cœur » : Lumières dans les ténèbres, Chaînes invisibles et Ce soir, rien de nouveau, où elle interprète la célèbre chanson Ma l'amore no (de Michele Galdieri (it) et Giovanni D'Anzi), qui devient la chanson italienne la plus diffusée par l'EIAR pendant les deux dernières années les plus sombres de la guerre[15].

Ce sont des années de travail intense, au cours desquelles arrivent également des scénarios dramatiques. Après le rôle de Manon dans Manon Lescaut de Carmine Gallone (1940), c'est au tour du rôle de Luisa dans Le Mariage de minuit de Mario Soldati (1941), où elle fera montre d'une qualité de jeu dramatique peu ordinaire, qui lui vaut à la Mostra de Venise un prix spécial du comte Giuseppe Volpi en tant que meilleure actrice italienne de l'année[9]. C'est grâce à ce film, parfois désigné comme appartenant au genre calligraphiste[16],[17], que l'actrice change de registre, elle déclare en effet dans une interview qu'elle a cessé de « jouer » pour commencer à « interpréter ». La même année, elle perd son fiancé Carlo Cugnasca[15], tombé à la guerre.

Nous, les vivants[modifier | modifier le code]

Alida Valli dans Nous, les vivants (1942).

En 1942, elle figure dans l'adaptation du roman américain d'Ayn Rand Nous, les vivants par Goffredo Alessandrini, présenté à la Mostra de Venise comme une seule œuvre mais distribué en deux parties (Noi vivi et Addio Kira!) en raison de sa durée supérieure à 3 heures[18]. Ayant les qualités dignes d'être un film épique, Alessandrini et Majano décident d’écrire le scénario basé directement sur le roman sans avoir obtenu les droits de propriété car, à l’époque, l'Italie et les États-Unis étaient en guerre, une situation qui les empêchait d’obtenir les droits[19].

Le film d'Alessandrini a connu une histoire paradoxale avec la censure. Généralement considéré, malgré le démenti ultérieur du réalisateur[18], comme une œuvre de propagande anticommuniste et donc favorable au régime à l'heure où les troupes italiennes combattent en Union soviétique, il a ensuite été contesté et interdit cinq mois après sa sortie. Selon l'historien Jean Antoine Gili, il s'agit d'un « oubli de la censure. Elle ne s'était pas rendu compte que le film dépeignait une atmosphère dictatoriale plus proche de l'Italie fasciste que de la Russie soviétique »[20].

Contrairement à d'autres collègues, à l'automne 1943, l'actrice, pour ne pas jouer dans des films de propagande fasciste, refuse de se rendre dans les studios de cinéma de Cinevillaggio à Venise, ville située à l'époque dans la République de Salò, et reste donc à Rome, où elle se cache avec l'aide de ses amies Leonor Fini et Luciana d'Avack[21],[22].

Passage éclair à Hollywood[modifier | modifier le code]

Frank Sinatra et Alida Valli dans les années 1940.

Après son mariage et la naissance de son premier enfant en 1947, son interprétation d'Eugénie Grandet dans le film éponyme de Mario Soldati lui vaut le Ruban d'argent de la meilleure actrice[23]. Le prix lui est remis à Los Angeles, où elle a été appelée par le producteur David O. Selznick, qui entend faire d'elle l'« Ingrid Bergman italienne » et lui offre un contrat de sept ans[24]. Le public américain la connaît simplement sous le nom de « Valli », écrit en cursive, une habitude prise au générique de ses films américains « pour la rendre encore plus exotique »[25]. L'actrice va se plaindre de cet état de fait : « Je me sens ridicule quand je me promène avec un seul nom », dit-elle. « Les gens me confondent avec Rudy Vallée »[25].

De cette période datent, entre autres, Le Procès Paradine (1947), aux côtés de Gregory Peck, réalisé par Alfred Hitchcock, qui a toujours eu des mots de grande admiration pour l'actrice italienne, Le Miracle des cloches (1948) d'Irving Pichel, dans lequel elle est associée à Frank Sinatra, et Le Troisième Homme (1949) de Carol Reed, aux côtés de Joseph Cotten et d'Orson Welles[9].

L'actrice ne supporte pas les règles que lui impose le producteur, réputé pour vouloir avoir un contrôle total sur ses acteurs, et elle obtient la résiliation de son contrat, même si c'est au prix d'une lourde amende de 150 000 dollars américains[8],[3]. Peu satisfaite du système hollywoodien et séparée de son mari Oscar de Mejo, un an après avoir donné naissance à un second fils à Los Angeles, Lorenzo dit « Larry », Alida Valli retourne seule en Italie, sa mère patrie, avec ses deux fils, Carlo De Mejo, Lorenzo De Mejo, en 1953, et elle s'installe définitivement à Rome.

Le critique britannique David Shipman a écrit dans son ouvrage sur les vedettes de cinéma que sur la base de ses films les plus connus avant 1950, elle pourrait sembler être « l'une des importations européennes les moins réussies d'Hollywood », mais qu'un spectateur de « deux ou trois des films qu'elle a tournés depuis lors... » la considérera probablement comme l'une des six meilleures actrices au monde[26].

Visconti, Antonioni[modifier | modifier le code]

Alida Valli et Farley Granger dans une scène de Senso (1954).

A partir de 1951 elle va travailler avec des réalisateurs italiens ou français. Les réalisateurs italiens seront Mario Soldati à nouveau, Gianni Franciolini et, surtout, les deux « grands » que sont Luchino Visconti, qui lui confie le rôle principal de Senso, en 1954, et Michelangelo Antonioni qui la fait jouer dans Le Cri, en 1957. Dans l'intervalle entre ces deux films (1954-1957) éclate le scandale Montesi. La carrière cinématographique de Valli a souffert du scandale entourant la mort de Wilma Montesi, dont le corps a été retrouvé sur une plage publique près d'Ostie. Une longue enquête s'ensuivit, impliquant des allégations d'orgies sexuelles et de drogue dans la société romaine. Parmi les accusés — qui ont tous été acquittés, laissant l'affaire non résolue — se trouvait l'amant de Valli, le musicien de jazz Piero Piccioni (fils du ministre italien des Affaires étrangères Attilio Piccioni)[27].

Son rôle dans Senso sera particulièrement remarqué. A l'origine, le rôle de la comtesse Livia Serpieri, impliquée dans une liaison torride avec un officier autrichien en plein Risorgimento, devait être attribué à Ingrid Bergman[24]. Même si le public bouda le film à l'époque[28], cette histoire flamboyante de deux amants maudits qui dépeint l'agonie de deux classes et fait se conjuguer marxisme et aristocratisme, néo-réalisme et lyrisme décadent, a été largement réévalué depuis sa sortie comme une œuvre « indispensable »[29],[30].

Le Cri est l'occasion pour Antonioni de poser un regard inédit sur le monde de la classe ouvrière en mettant en scène le personnage d'Aldo (Steve Cochran), un journalier du nord de l'Italie que quitte Irma (Alida Valli) et qui se mettre à voyager à travers l'Italie avec sa fille. Le film atteint une « grandeur tragique. L'œuvre entière tend au hurlement final, s'y rassemble et s'y déchire, instantanément saisie dans sa plénitude et son achèvement aigu, presque abstrait, comme le sommet de la pyramide »[31], ici symbolisé par le cri d'Irma (Alida Valli) assistant à la chute mortelle d'Aldo. « Le visage de la femme, serré dans ses mains, nous rappelle le célèbre tableau de Munch qui donne aussi son titre au film. »[32].

Une vedette également en France[modifier | modifier le code]

Alida Valli tournera ces années-là avec de nombreux cinéastes français, tel Yves Allégret (Les miracles n'ont lieu qu'une fois, 1951), Henri Decoin (Les Amants de Tolède, 1953), Roger Vadim (Les Bijoutiers du clair de lune, 1958), René Clément (Barrage contre le Pacifique, 1958), Yves Robert (Signé Arsène Lupin, 1959), Jacques Deray (Le Gigolo, 1960), Claude Chabrol (Ophélia, 1963). En 1960, elle incarne la prieure Thérèse de Saint-Augustin dans le film de Philippe Agostini Le Dialogue des Carmélites, d'après la pièce de Georges Bernanos[33].

Mais son rôle le plus notable en France est probablement celui de Louise dans Les Yeux sans visage, l'assistante d'un chirurgien (Pierre Brasseur) qui enlève des jeunes filles pour les défigurer et ainsi greffer leurs peaux sur le visage de sa propre fille (Édith Scob), elle-même mutilée dans un accident. Jean-Luc Godard avait décrit le réalisateur Georges Franju en ces termes : « Franju cherche la folie derrière le réalisme parce que c'est pour lui le seul moyen de redécouvrir le vrai réalisme derrière celui de cette folie »[34]. Les trois protagonistes jouent d'un jeu atone et d'une tristesse ou d'une violence intériorisées. Le film compte parmi les rares incursions du cinéma français dans le cinéma d'épouvante fantastique, héritier du réalisme poétique d’avant-guerre mais aussi du surréalisme[35].

Avec Yves Montand dans Un dénommé Squarcio (1957).

Frédéric Mitterrand était particulièrement admiratif de l'actrice : « une des plus grandes actrices de notre temps » qui ne se comparait qu'à Greta Garbo ou Marlene Dietrich[36].

Pasolini, Bertolucci, Argento et la Palme d'or[modifier | modifier le code]

Sa notoriété s'est consolidée sous la direction de réalisateurs tels que Gillo Pontecorvo dans Un dénommé Squarcio (1957), Franco Brusati dans Le Désordre (1962) ou Pier Paolo Pasolini dans Œdipe roi (1967), dans lequel elle joue le rôle de Mérope, la mère adoptive d'Œdipe. Dans Une aussi longue absence (1961) d'Henri Colpi d'après un scénario coécrit par Marguerite Duras, elle incarne la tenancière d'un café qui croit reconnaître dans un vagabond (Georges Wilson) son mari emprisonné des années plus tôt par les nazis et jamais revenu. Au Festival de Cannes 1961, le film remporte la Palme d'or ex-aequo avec Viridiana de Luis Buñuel[37].

Dans les années 1970, elle se révèle une actrice très polyvalente, travaillant aux côtés d'Alain Delon dans Le Professeur (1972) de Valerio Zurlini, aux côtés de Simone Signoret dans La Chair de l'orchidée (1974), aux côtés d'Elke Sommer et Telly Savalas dans Lisa et le Diable (1973) de Mario Bava, avec Carla Gravina dans L'Antéchrist d'Alberto De Martino, avec Gian Maria Volonté dans La Stratégie de l'araignée (1970) de Bernardo Bertolucci ainsi qu'aux côtés de Gérard Depardieu et Robert De Niro dans le film épique 1900 (1976) du même Bertolucci[38].

Avec Giuseppe Bertolucci, elle participe en 1977 au premier film de Roberto Benigni, Berlinguer ti voglio bene, dans lequel elle incarne la mère du personnage principal et utilise souvent des mots vulgaires et grossiers ; Dario Argento lui confie en revanche deux rôles inquiétants dans Suspiria (1977) et Inferno (1980) ; dans le premier, elle incarne Mlle Tanner, une des professeures qui enseigne la danse classique à l'héroïne Suzy Banner (Jessica Harper) dans une école ensorcelée à Fribourg-en-Brisgau ; dans le second, elle interprète Carol, une concierge d'une maison hantée à New York entourée de ses chats[39].

Télévision et théâtre[modifier | modifier le code]

Alida Valli dans La Taverne rouge (1940).

Toujours en 1980, elle joue dans le téléfilm L'eredità della priora d'Anton Giulio Majano. En 1983, elle joue dans le feuilleton Piccolo mondo antico, réalisé par Salvatore Nocita, cette fois dans le rôle de la Marquise Maironi.

En 1991, elle reçoit le David di Donatello pour l'ensemble de sa carrière (elle en avait déjà reçu un en 1982 en tant que meilleure actrice), et en 1997 le Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière à la Mostra de Venise.

Au milieu des années 1950, elle commence une carrière théâtrale dans (entre autres) des œuvres d'Ibsen, Tchekhov, Shakespeare, O'Neill, Pirandello, D'Annunzio, Sartre, Williams, Miller et Marlowe, en Italie, en France et aux États-Unis. Elle travaille pendant deux ans en Amérique du Sud et au Mexique où elle tourne plusieurs séries de téléfilms (telenovelas), et elle participe en 1963 au fameux Manolo Fabregas Show[40]. À la télévision italienne, elle conduit son propre spectacle Music Rama, avec des chansons de films.

Dernières années et mort[modifier | modifier le code]

Son dernier film, Semana Santa de Pepe Danquart, fut tourné en 2001 à Séville, en Espagne. Elle a connu des problèmes financiers au cours des dernières années de sa vie, à tel point qu'elle s'est vu accorder une rente viagère en vertu de la loi Bacchelli en 2003[8],[41].

Elle a tourné plus de 100 films pour le cinéma[42],[43], participé à plus de 30 productions de télévision (émissions télévisées et téléfilms, sans compter les feuilletons), et à plus de 30 productions de théâtre comptant plusieurs centaines de représentations.

Elle est décédée à son domicile de Rome le , à l'âge de 84 ans ; le 24 avril, la chambre funéraire a été installée dans la protomothèque du Capitole ; après la commémoration laïque, les funérailles religieuses ont été célébrées l'après-midi du même jour dans la basilique Santa Maria in Aracoeli, en présence de nombreuses personnes ordinaires et de nombreux visages du monde du cinéma et de la politique ; après six mois d'attente à la recherche d'une sépulture, l'actrice a été enterrée dans une niche du cimetière communal monumental de Campo Verano à Rome[44],[45],[46].

Postérité et hommages[modifier | modifier le code]

Oscar De Mejo et Alida Valli en 1944.
  • En 2008, une salle de cinéma[47] de sa ville natale, Pula, a été baptisée en son honneur.
  • En 2008, son neveu Pierpaolo De Mejo lui consacre un court hommage, Come diventai Alida Valli[48].
  • En 2010 et 2011, le Festival international du film de Bari a décerné un prix portant le nom d'Alida Valli pour la révélation de la jeune actrice (2009) et pour la meilleure actrice dans un second rôle parmi les films du festival.
  • En 2022, Rai Storia a diffusé un programme intitulé Il segno delle donne et produit par Anele, consacré à sept femmes italiennes qui ont marqué le XXe siècle ; le premier épisode est consacré à Alida Valli[52].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Actrice de cinéma[modifier | modifier le code]

Années 1930[modifier | modifier le code]

Années 1940[modifier | modifier le code]

Années 1950[modifier | modifier le code]

Années 1960[modifier | modifier le code]

Années 1970[modifier | modifier le code]

Années 1980[modifier | modifier le code]

Années 1990[modifier | modifier le code]

Années 2000[modifier | modifier le code]

Actrice de télévision[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Cette région était italienne à l'époque de sa naissance ; elle fait aujourd'hui partie de la Croatie.
  2. Pellizzari et Valentinetti 1995, p. 12.
  3. a b et c (it) Lucia Bellaspigasite=avvenire.it, « Cinema. Alida Valli, un'antidiva ma di “nobile stirpe” »
  4. Pellizzari et Valentinetti 1995, p. 142.
  5. (en) Donald Spoto, Spellbound by Beauty: Alfred Hitchcock and His Leading Ladies, Random House, (ISBN 978-1-448-16601-5, lire en ligne), p. 111
  6. (en) Stephen Gundle, Mussolini's Dream Factory: Film Stardom in Fascist Italy, Berghahn Books, (ISBN 978-1-782-38245-4, lire en ligne), p. 230
  7. a et b (it) Elena Barlozzari, « La lunga vita di Alida Valli, "diva" istriana che volle morire italiana », sur ilgiornale.it
  8. a b et c (it) Adele Cambria, « «Alida mi raccontava il cinema come una favola»L'ultimo intimo sa luto all'attrice. Veltroni: volevamo organizzare una serata con i suoi film, ma se ne è andata prima », sur unita.it (version du sur Internet Archive)
  9. a b et c (it) « E' morta Alida Valli icona del cinema italiano », sur repubblica.it
  10. Pellizzari et Valentinetti 1995, p. 53.
  11. Pellizzari et Valentinetti 1995, p. 54.
  12. « Prélude à de nouveaux développements dans l'affaire Montesi ? », sur lemonde.fr
  13. Pellizzari et Valentinetti 1995, p. 163.
  14. (it) « Valli, Alida », sur treccani.it
  15. a et b (it) « Alida Valli », sur enciclopediadelledonne.it
  16. (it) Gianpiero Brunetta, Storia del cinema italiano (vol. II - il cinema di regime 1929- 1945), Rome, Editori Riuniti, (ISBN 88-359-3730-2)
  17. (it) Guido Aristarco, Il cinema fascista. Il prima e il dopo, Bari, Dedalo, (ISBN 88-220-5032-0)
  18. a et b (it) Francesco Savio, Cinecittà anni Trenta. Parlano 116 protagonisti del secondo cinema italiano, Rome, Bulzoni, , p. 107
  19. (it) Ernesto G. Laura et Alfredo Baldi, Storia del Cinema Italiano, vol. VI (1940-1944), Venise, Marseille et Rome, Edizioni di Bianco e nero, (ISBN 978-88-317-0716-9), p. 67
  20. (it) Jean Antoine Gili, Stato fascista e cinematografia: repressione e promozione, Rome, Bulzoni, , p. 68
  21. Pellizzari et Valentinetti 1995, p. 97.
  22. Pellizzari et Valentinetti 1995, p. 179.
  23. (it) Enrico Lancia, I premi del cinema, Gremese Editore, (ISBN 8877422211)
  24. a et b (it) Simona Busni, « Alida Valli, una crisalide di tormento », sur cinematografo.it
  25. a et b (en) « "Alida Valli Wants Her First Name Restored », Statesville Record And Landmark,‎ (lire en ligne)
  26. (en) David Shipman, The Great Movie Stars, Londres, Macdonald, (ISBN 978-0708843970), p. 586
  27. « Piero Piccioni », The Times Record,‎ (lire en ligne)
  28. « Senso », sur telerama.fr
  29. Jacques Siclier, « Revoir "Senso" », sur lemonde.fr,
  30. Isabelle Potel, « Senso », sur liberation.fr,
  31. Freddy Buache, Le cinéma italien 1945-1990, Éditions L'Âge d'Homme
  32. Sandro Bernardi : Antonioni. Personnage paysage, Presses Universitaires de Vincennes, 2006.
  33. (it) Paolo Mereghetti, Il Mereghetti. Dizionario dei film 2004, Baldini Castoldi Dalai, (ISBN 88-8490-419-6), p. 653
  34. Jacques Siclier, « " Les yeux sans visage ", de Georges Franju L'horreur poétique », sur lemonde.fr
  35. Olivier Père, « Les Yeux sans visage de Georges Franju », sur arte.tv
  36. Pellizzari et Valentinetti 1995, p. 290.
  37. « Rétrospective 1961 », sur festival-cannes.com
  38. Pellizzari et Valentinetti 1995, p. 279.
  39. Pellizzari et Valentinetti 1995, p. 276.
  40. G. Laura et Porro 1995, p. 211.
  41. (it) Roberto Rombi, « Assegnata la Bacchelli all' attrice Alida Valli », sur repubblica.it
  42. (it) « Alida Valli filmografia », sur mymovies.it
  43. Pellizzari et Valentinetti 1995, p. 311.
  44. (it) « Oggi a Roma i funerali di Alida Valli », sur ilgiornale.it
  45. (it) « Alida Valli », sur cimitericapitolini.it
  46. (it) « Dopo 6 mesi d'attesa, Valli può essere sepolta », sur corriere.it
  47. (it) « 21 lug – Pola: inaugurato il cinema ”Alida Valli” », sur anvgd.it
  48. (it) « Come diventai Alida Valli », sur comingsoon.it
  49. « Alida di Verdesca nella sezione Cannes Classics 2020 », sur ansa.it
  50. (it) « Alida di Mimmo Verdesca a Cannes Classics », sur cinecitta.com
  51. « Cannes Classics 2020 », sur cinecitta.com
  52. (it) « Su Rai Storia “Il segno delle donne” racconta Alida Valli », sur corrierenazionale.it

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Lorenzo Pellizzari et Claudio Valentinetti, Il romanzo di Alida Valli, Garzanti, (ISBN 9788811738435)
  • (it) Ernesto G. Laura, Alida Valli, Rome, Gremese Editore, coll. « Le stelle filanti »,
  • (it) Ernesto G. Laura et Maurizio Porro, Alida Valli, Gremese,
  • (it) Nicola Falcinella, Alida Valli. Gli occhi, il grido, Le Mani,
  • (it) Roberto Curci, Ho sposato Alida Valli, Comunicarte Edizioni, (ISBN 978-88-6287-072-6, lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]