Alice Coltrane — Wikipédia

Alice Coltrane
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Alice Coltrane en 2006
Informations générales
Surnom Swami Turiya Sagittinanda
Nom de naissance Alice Lucille MacLeod
Naissance
Détroit, Drapeau des États-Unis États-Unis
Décès (à 69 ans)
Los Angeles, Drapeau des États-Unis États-Unis
Activité principale Musicienne et compositrice
Activités annexes direction et animation d'un ashram
Genre musical Jazz, free jazz
Instruments Piano, harpe, orgue, vibraphone
Labels Impulse!, Warner Bros. Records
Site officiel alicecoltrane.org

Alice Lucille Coltrane (nom de naissance Alice Lucille MacLeod) connue également sous le nom de Swami Turiya Sagittinanda, née le à Détroit et morte le à Los Angeles, est une harpiste américaine, pianiste, organiste, vibraphoniste, et compositrice de jazz.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Alice Lucile Mcleod est née à Détroit en 1937[1], au sein d'une famille de musiciens[2], elle est la fille de Solon et d'Anna McLeod, une pianiste et chanteuse d'église, son frère Ernie Farrow, deviendra un bassiste professionnel. Alice chante et joue pour le chœur de l'église baptiste du Mont de l'Olivier que ses parents dirigent[3].

Elle étudie la musique classique dès l'âge de sept ans, puis travaille l'harmonie et l'orgue. Durant ses études secondaires à la Cass Technical High School (en) de Detroit, elle côtoie des musiciens comme le pianiste Hugh Lawson (en) ou le batteur Earl Williams. Elle y a parmi ses professeurs de musique, la harpiste Velma Froude, mais elle délaisse la harpe pour se consacrer au piano et au vibraphone[3]. En 1959, elle part pour Paris pour apprendre le piano-jazz auprès de Bud Powell[4].

Carrière[modifier | modifier le code]

En 1960, Alice commence sa carrière musicale en intégrant le quartet du vibraphoniste Terry Gibbs en tant que pianiste.

En 1963, alors que le quartet de Terry Gibbs joue au club de jazz, le Birdland de New York, elle fait la connaissance de John Coltrane[5],[4], c'est le coup de foudre (ils se marient deux ans après), en 1965, elle quitte Terry Gibbs pour jouer dans la formation de John Coltrane où elle remplace le pianiste McCoy Tyner[6],[7].

En 1967, John Coltrane qui depuis 1964 s'intéresse aux musiques d'extrême-orient[8], commande une harpe. Celle-ci est malheureusement livrée après sa mort ; afin de respecter les perspectives musicales que pouvait apporter la sonorité de la harpe, Alice se met à en jouer. En 1975, elle joue un solo de harpe dans le morceau Wisdom Eye paru dans l'album Eternity (Alice Coltrane album) (en)[9],[10], devenant ainsi une des grandes harpistes de jazz aux côtés de Dorothy Ashby qui, comme elle, avait été formée à la Cass Technical High School de Detroit, par Velma Froude[11],[3].

Depuis sa conversion à l'hindouisme, elle change son style de musique, qui va prendre un tournant dit "extatique", style représenté plus particulièrement par quatre albums : Turiya Sings (1982), Divine Songs (en) (1987), Infinite Chants (1990) et Glorious Chants (1995), destinés à l'origine pour les rites célébrés au sein de son ashram le Sai Anantam[12].

Dans les années 1970, elle publie chez Warner Bros les derniers enregistrements de John Coltrane[13].

En 2004, après un long retrait de la scène musicale elle fait une dernière apparition avec la réalisation de l'album Translinear Light (en), produit par son fils Ravi Coltrane pour le label Impulse![14],[15].

Son album Journey in Satchidananda (en) est sélectionné par la National Public Radio comme faisant partie des 150 meilleurs disques réalisés par des femmes, il est classé à la 86e place entre Diamonds & Rust (song) (en) de Joan Baez et Los Angeles (X album) (en) du groupe de rock punk X (groupe)[16].

La conversion à l'Hindouisme[modifier | modifier le code]

Après la mort de son mari John Coltrane en 1967, elle apprend la harpe et produit des disques où sa musique mêle jazz modal et musique indienne. Sur la suggestion de son bassiste Vishnu Wood, elle rencontre le gourou Swami Satchidananda au Satchidananda's Integral Yoga Institute. Le gourou lui enseigne les bases de l'Hindouisme et fait avec elle un pèlerinage de cinq semaines en Inde[17],[18].

Endeuillée par la disparition tragique de son fils John Coltrane Jr. à l'âge de 17 ans, elle décide de se retirer du monde en 1983 en créant un ashram pour se vouer à l'Hindouisme[17],[19]. Elle fonde le Sai Anantam Ashram à Agoura Hills (Californie), et prend le nom de Swamini Turiyasangitananda (expression sanskrite qui se traduit par "La félicité de la plus haute chanson de Dieu"[20],[9].

L'ashram ferme ses portes en 2017 et est détruit lors des incendies de 2018[21].

Vie privée[modifier | modifier le code]

En 1960, elle épouse le chanteur de jazz Kenny (Pancho) Hagood, de leur union naît une fille Michelle[22].

En 1965, après avoir divorcé, elle épouse John Coltrane à Ciudad Juárez (Mexique)[23], le couple donne naissance à trois enfants : Ravi, Oranyan et John Coltrane Jr. (ce dernier meurt à l'âge de 17 ans dans un accident automobile)[24], elle se retrouve veuve en 1967 et ne se remariera pas, se consacrant à l'éducation de ses quatre enfants, à la musique puis à l'Hindouisme.

La fin[modifier | modifier le code]

Alice meurt des suites d'une insuffisance respiratoire au West Hills Hospital and Medical Center de West Hills le , à l’âge de 69 ans[25].

Alice repose au Pinelawn Memorial Park d'East Farmingdale dans le comté de Suffolk (État de New York) aux côtés de son époux John Coltrane[26].

Discographie[modifier | modifier le code]

En tant que leader[modifier | modifier le code]

Collaborations[modifier | modifier le code]

Avec John Coltrane
Avec Terry Gibbs
Avec Carlos Santana
Avec Charlie Haden
Avec Joe Henderson
Avec McCoy Tyner
Compilations

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Ashley Kahn, The House That Trane Built : The Story of Impulse Records, W.W. Norton & Company, , 352 p. (ISBN 978-0-393-05879-6, lire en ligne)
  • (en-US) Franya J. Berkman, « Appropriating Universality: The Coltranes and 1960s Spirituality », American Studies, Vol. 48, No. 1,‎ , p. 22 (lire en ligne)
  • (en) Franya J. Berkman, Monument Eternal : The Music of Alice Coltrane, Wesleyan University Press, , 132 p. (ISBN 978-0-8195-6925-7, lire en ligne)
  • (en) Shankari C. Adams, Portrait of Devotion : Spiritual Life of Alice Coltrane Swamini Turiyasangitananda, Shankari C. Adams, , 170 p. (ISBN 978-0-9980535-1-6)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Alice Coltrane | American musician », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. (en-US) « Jazz Musician Alice Coltrane Dies », sur NPR.org (consulté le )
  3. a b et c (en-US) Mike McGonigal, « Today's music read: Red Bull on Alice Coltrane », sur Detroit Metro Times, (consulté le )
  4. a et b (en-US) « Alice Coltrane | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  5. (en-US) « Alice Coltrane dies; jazz pianist », sur The Hollywood Reporter (consulté le )
  6. (en-GB) Jude Rogers, « 'It’s like you’re on top of the Alps': Alice Coltrane's spiritual jazz rediscovered », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  7. « Alice au pays des Coltrane », sur LExpress.fr, (consulté le )
  8. (en-US) Ashley Kahn, « Alice Coltrane: "The Gifts God Gave Him" », sur JazzTimes (consulté le )
  9. a et b (en-US) Hua Hsu, « Alice Coltrane’s Devotional Music », The New Yorker,‎ (ISSN 0028-792X, lire en ligne, consulté le )
  10. (en-US) Stewart Smith, « The Quietus | Features | Strange World Of... | The Strange World Of... Alice Coltrane », sur The Quietus, (consulté le )
  11. (en-US) « 38th National Conference of the American Harp Society • June 23-26 », sur Harp Society
  12. (en-US) Shaun Brady, « World Spirituality Classics 1: The Ecstatic Music of Alice Coltrane Turiyasangitananda (Luaka Bop) », sur JazzTimes (consulté le )
  13. (en-US) Britt Robson, « Alice Coltrane: Spiritual Eternal: The Complete Warner Bros. Studio Recordings (Real Gone) », sur JazzTimes (consulté le )
  14. (en-US) Charles Waring, « Alice Coltrane: The Legacy Of A Pioneering Female Jazz Musician », sur uDiscover Music, (consulté le )
  15. (en-US) « Alice Coltrane: 'Translinear Light' », sur NPR.org (consulté le )
  16. (en-US) « The 150 Greatest Albums Made By Women », sur NPR.org (consulté le )
  17. a et b « Alice Coltrane : récit d'une fin de vie mystique pour la... », sur Greenroom, (consulté le )
  18. (en-US) Ashley Khan, « Meditating On The Healing Power Of Alice Coltrane's 'Journey In Satchidananda' », sur NPR.org (consulté le )
  19. « Alice Coltrane - Obituaries - News - The Independent », sur www.independent.co.uk, (version du sur Internet Archive)
  20. (en-GB) Geeta Dayal, « Higher state of consciousness: how Alice Coltrane finally got her dues », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  21. (en-US) Matt Micucci, « Alice Coltrane’s Ashram Lost in California Fires », sur JAZZIZ Magazine, (consulté le )
  22. (en-US) Ben Ratliff, « Alice Coltrane, Jazz Artist and Spiritual Leader, Dies at 69 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  23. (en-US) « The agony and ecstasy of Alice Coltrane », sur Dazed, (consulté le )
  24. (en-US) « Son of jazz great Coltrane dies in car crash », sur UPI (consulté le )
  25. (en-US) Jon Thurber, « Alice Coltrane, 69; performer, composer of jazz and New Age music; spiritual leader », sur Los Angeles Times, (consulté le ).
  26. (en-US) « Alice Coltrane », sur Find a Grave.

Liens externes[modifier | modifier le code]