Alexis-Jean-Pierre Paucton — Wikipédia

Alexis-Jean-Pierre Paucton
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
FranceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Alexis-Jean-Pierre Paucton (1736, ou selon Johann Samuel Ersch, le [1] - 1798) était mathématicien français. Il est né d'après ses biographes à La Baroche-Gondouin, près de Lassay, dans le département de la Mayenne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Vis d'archimède utilisée pour pomper de l'eau

Comme ses parents étaient sans fortune, son éducation fut presque nulle jusqu'à l'âge de dix-huit ans ; il mit alors à profit les leçons d'un ecclésiastique auquel il avait inspiré de l'intérêt, et le quitta au bout de deux ans pour recevoir une instruction plus approfondie. Le goût des sciences exactes le dominait : il se livra, à Nantes, à l'étude des mathématiques et du pilotage de navire, et quelque temps après, il se rendit à Paris, où, forcé de se créer des ressources, il se chargea d'une éducation particulière et se fit précepteur.

Paucton se fit d'abord connaître par une Théorie de la vis d'Archimède (Paris, 1768), de laquelle il déduisit la conception de moulins construits d'une nouvelle manière et plusieurs autres applications utiles : il y joignit une dissertation sur la Force des bois. Cet ouvrage est le développement d'un itinéraire composé en 1765 pour l'Académie de Berlin, dont il ne remporta pas le prix[2]

En 1780, Paucton publia un travail plus considérable, sa Métrologie, ou Traité des mesures, poids et monnaies, des anciens et des modernes, Paris, Desaint, in-4o de 972 pages, ouvrage capital qui a servi de canevas à tous ceux qui ont paru depuis sur le même sujet[3].

L'année suivante, parut sa Théorie des lois de la native, ou la Science des causes, et des effets, Paris, Desaint, in-8o de 486 pages. L'auteur, reprenant les traces semées par Leibniz dans un opuscule contre les cartésiens, envisage sous un point de vue nouveau la communication du mouvement[4].

Dans une Dissertation sur les pyramides d'Égypte, par laquelle se termine son ouvrage, il cherche à établir que les proportions et les détails intérieurs de ces monuments offrent la clef de sa théorie, qu'avaient dû connaître les prêtres égyptiens[5]. Tous ces travaux améliorèrent peu la situation de Paucton ; il obtint seulement une chaire de mathématiques à Strasbourg[6].

Mais cette place ayant été menacée d'un blocus par les Autrichiens, et les magistrats ayant ordonné aux habitants de se pourvoir de vivres pour le temps du siège, ou de quitter la ville, Paucton, qui n'avait pas de quoi acheter des provisions, d'avance, fut obligé de sortir avec sa femme et ses trois enfants. Retiré à Dôle, chez un maître de pension, il y enseignait les mathématiques pour six cents livres par an, lorsque le ministre de l'intérieur lui donna, le 2 frimaire an V (1796) une place au bureau du cadastre pour travailler en qualité de calculateur à la Connaissance des temps. Il revint donc à Paris et fut nommé associé correspondant de l'Institut de France ; il avait reçu, comme savant, un secours de trois mille francs de la Convention, et il commençait à se promettre un avenir plus heureux, lorsque la mort l'enleva, le .

Publications[modifier | modifier le code]

Il a laissé parmi ses manuscrits une traduction des hymnes d'Orphée, un traité de gnomonique, et une théorie du ptérophare et d'un char volant dont les premières idées avaient été déjà exposées dans sa Théorie de la vis d'Archimède. Il peut être considéré comme le précurseur de nos aviateurs modernes[7].

  • Théorie de la vis d'Archimède, de laquelle on déduit celle des moulins conçus d'une nouvelle manière. On y joint la construction d'un nouveau lock ou sillomètre et celle d'une sorte de rames très commodes, etc. De plus, une dissertation sur la résistance des bois et les tables nécessaires dressées d'après les expériences de MM. de l'Académie des sciences..., Paris : J.-H. Bulard, 1768, in-12, XX-224 p.
  • Métrologie, ou Traité des mesures, poids et monnoies des anciens peuples et des modernes. Paris : Vve Desaint, 1780, in-4o , XVI-956-6 p.
  • Théorie des lois de la nature, ou la Science des causes et des effets, suivie d'une dissertation sur les pyramides d'Égypte, Paris : Vve Desaint, 1781, in-8o, XLVIII-438 p. et pl.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le nom était connu dans le Pays de Lassay. L'abbé Angot indique qu'aux dates indiquées, 1732, 1736, on ne trouve pas d'acte de baptême qui convienne. Le , fut baptisé Alexis-Nicolas, fils de Jacques Paucton et d'Anne Hutevet, ayant pour parrain Alexis Paucton.
  2. Daniel Bernoulli, dans son Hydrodynamique ; Euler, dans le 5e volume des Mémoires de l'académie de Saint-Pétersbourg, et le jésuite Beigrado, dans un traité ex professo, imprimé à Parme en 1767, avaient déjà porté leur attention sur la machine attribuée à Archimède.
  3. Malgré le nombre prodigieux de Métrologies générales et particulières qu'a fait paraître l'introduction du nouveau système métrique, celle de Paucton était loin d'avoir perdu son utilité au XIXe siècle : les logarithmes dont il accompagne chacune de ses évaluations donnent le moyen de faire aisément toutes les réductions dont on peut avoir besoin et de reconnaître les fautes d'impression.
  4. La nature se présente à lui sous la forme d'un théorème qui comprend huit termes de relation, le poids ou la pression, le mouvement ou la vitesse, le temps, l'espace, l'intensité, l'extensité, l'effet et le résultat.
  5. Jean-Étienne Montucla, qui, en sa qualité de censeur, avait lu l'ébauche de cette ambitieuse production, n'y vit qu'un galimatias algébrique. Mauduit, examinateur moins sévère, ne donna néanmoins qu'une approbation insignifiante.
  6. L'abbé Angot a fait faire des recherches infructueuses à Strasbourg par MM. Bezard pour y retrouver les traces du professorat d'Alexis Paucton.
  7. Dans une note adressée par le lieutenant-colonel de Beaufort sur le système de l'aviateur du XVIIIe siècle, il est indiqué

    « Après avoir dans sa Théorie de la Vis d'Archimède, de la page 181 à la page 220, exposé le mécanisme du Ptérophore ou Nouveau volant ou tourbillon, il finit par s'excuser, page 210, vis-à-vis du public qui ne manquera pas de rire en lisant sa démonstration et de se figurer qu'il croit à la possibilité d'inventer des ailes d'oiseau utilisables pour l'homme, alors qu'il ne prend nullement la chose au sérieux »

    . Cette réflexion, ajoute M. de Beaufort,

    « me paraît très amusante à lire aujourd'hui que les faits donnent un démenti si complet à ce dernier jugement et consacrent au contraire probablement sa première théorie. »

Sources partielles[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]