Alexandre VIII — Wikipédia

Alexandre VIII
Image illustrative de l’article Alexandre VIII
Portrait peint par Giovanni Battista Gaulli, dit Baciccio. Vers 1690. Collection particulière.
Biographie
Nom de naissance Pietro Ottoboni
Naissance
Venise, Drapeau de la République de Venise République de Venise
Décès (à 80 ans)
Rome,  États pontificaux
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat (79 ans)
Intronisation
Fin du pontificat
(1 an, 3 mois et 26 jours)

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Alexandre VIII (en latin Alexander VIII, en italien Alessandro VIII), né Pietro Vito Ottoboni ( - ), vénitien, est le 241e pape de l’Église catholique du au .

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est fils de Marco Ottoboni, chancelier de la République de Venise et appartient à une famille noble de cette ville. Pour son éducation le futur pape profite de tout ce que sa richesse et sa position sociale peuvent lui apporter. Après des études brillantes à l'Université de Padoue, où en 1627, il obtient le doctorat en droit canon et droit civil, il se rend à Rome, sous le pontificat d'Urbain VIII (1623-1644) et est fait gouverneur de Terni, Rieti et Spolète. Pendant quatorze ans il sert comme auditeur au Tribunal de la Rote.

Fils de bonne famille, il est fait cardinal à la demande de la République de Venise par Innocent X le , puis reçoit l'évêché de Brescia, en territoire vénitien, où il vit paisiblement. Il devient cardinal dataire sous Clément IX. Presque octogénaire, il est élu pape mais ne règne que quinze mois pendant lesquels il se passe peu de choses. Louis XIV qui se trouvait alors en difficulté voulut profiter des dispositions conciliantes du nouveau pontife, qu'il a contribué à faire élire, et pour se le rendre favorable lui restitue Avignon qu'il a fait occuper, en même temps qu'il renonçait au droit d'asile dont l'ambassade française avait trop longtemps abusé. Ces concessions n'empêchent pas le Pape le de déclarer nulle et non avenue la Déclaration de 1682 concernant les privilèges gallicans. La même année, il fait en personne cardinal Toussaint de Forbin-Janson accompagné du futur cardinal de Fleury, principal ministre de Louis XV (1726-1743).

Par de larges subventions, il aida Venise, sa ville natale, à lutter contre les Turcs, envoyant à son aide sept galères et deux mille hommes d'infanterie. Il achète pour la bibliothèque du Vatican des livres et des manuscrits appartenant à la reine Christine de Suède ; sous son pontificat, Bonaventura van Overbeek continue ses travaux de peinture des antiques à Rome. Il condamne diverses propositions hérétiques parmi lesquelles la doctrine dite « du péché philosophique » (), enseignée en Avignon par le jésuite François Musnier. C'est un homme honnête, généreux, pacifique et indulgent. Il cherche à secourir les pauvres en réduisant les impôts, mais tombe dans le népotisme : il nomme cardinal son neveu Pietro âgé de vingt-deux ans, son neveu Marco est fait duc de Fiano et son neveu Antonio placé à un poste important. Il rétablit par ailleurs les sinécures supprimées par son prédécesseur.

Son agonie est décrite par Philippe-Emmanuel de Coulanges, ami de Mme de Sévigné, dans une lettre au président de Lamoignon (30 janvier 1690), qui dresse de lui un portrait peu flatteur : il n'aurait cherché qu'à "enrichir sa famille" et aurait fait preuve d'une "sordide avarice", en plus de travaux somptuaires "inutiles" dans la cité pontificale.

« Voilà donc nostre Saint Père qui tire pays, et qui laisse à son successeur l'honneur de nous donner des bulles. La gangrène est à sa jambe et une bonne fluxion luy est tombée cette nuit sur la poictrine, envoyés nous vittement tous messieurs les cardinaux et bonne compagnie pour nous consoler de voir nostre retour aux calendes grecques [...] Dieu veuille que les trésors de l'Eglise tombent dans de meilleures mains [...] »

— Marquis de Coulanges

Canonisations[modifier | modifier le code]

Il canonisa saint Jean de Capistran (1690) et saint Jean de Dieu ().

Anecdote[modifier | modifier le code]

Dans la prophétie de saint Malachie, il est appelé Poenitentia gloriosa (pénitence glorieuse).

Source[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]