Alala — Wikipédia

Alala
Déesse mineure de la mythologie grecque
Caractéristiques
Nom grec ancien Ἀλαλά / Alalá
Fonction principale Allégorie du cri de guerre
Lieu d'origine Grèce antique
Période d'origine Antiquité grecque
Groupe divin Divinités guerrières
Famille
Père Polémos

Dans la mythologie grecque, Alala (en grec ancien Ἀλαλά / Alalá) est une déesse mineure allégorique, personnifiant le cri de guerre.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Hoplites grecs sur une amphore athénienne du VIe siècle av. J.-C. conservée au musée du Louvre.

Le nom d'Alala vient du grec ancien, de l'onomatopée ἀλαλή / alalḗ (en dorien ἀλαλά / alalá), qui désigne le cri de guerre, en particulier celui poussé au début du combat[1],[2].

Mythe[modifier | modifier le code]

Selon Pindare, Alala est la fille de Polémos (une personnification de la guerre), et est qualifiée par le poète de « prélude du jeu des lances, à qui les hommes, pour défendre leur cité, font offrande du sacrifice de leur vie »[α],[3].

Usage en tant que cri de guerre[modifier | modifier le code]

À l'époque classique, notamment durant la guerre du Péloponnèse, les hoplites Athéniens crient « Ἀλαλά » au moment de se lancer dans la bataille[4]. D'après Hésiode, ce cri a une connotation politique pour les Athéniens, car il ressemble au hululement de la chouette, symbole de la déesse Athéna, protectrice de la cité[4].

Postérité[modifier | modifier le code]

Aviateurs italiens poussant le cri « Eja! Eja! Eja! Alalà! », illustration du journal La Domenica del Corriere d'.

À la fin de la Première Guerre mondiale, Gabriele D'Annunzio promeut l'utilisation du cri de guerre « Eia! Eia! Eia! Alalà! » (ou « Eja! Eja! Eja! Alalà! »), en substitution de l'expression « Hip hip hip hourra »[5],[6] : l'expression anglaise est remplacée par une autre, d'origine grecque et italienne, plus nationale[5]. Il est repris par ses partisans, et rapidement par le mouvement fasciste[5],[6], par exemple dans leur hymne officiel Giovinezza[réf. souhaitée].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Anatole Bailly, Dictionnaire grec-français, Paris, Hachette, , 2085 p. (lire en ligne), p. 72.
  2. (en) Robert Beekes, Etymological Dictionary of Greek, Leyde, Brill, (lire en ligne), p. 60.
  3. (en) « Alala » Accès libre, sur theoi.com (consulté le ).
  4. a et b (en) Łukasz Różycki (pl), Battlefield Emotions in Late Antiquity: A Study of Fear and Motivation in Roman Military Treatises, Leyde, Brill, coll. « History of Warfare », , 344 p. (ISBN 9789004462557, lire en ligne Accès payant), p. 135.
  5. a b et c (it) Giovanni Bonomo, « Eja-eja … alalà. Storia del fascismo a villa S. Stefano: Le Origini (1921-1922) » Accès libre, sur villasantostefano.com (consulté le ).
  6. a et b Nicolas Violle, « La guerre en héros de Gabriele D’Annunzio » Accès libre, sur buclermont.hypotheses.org, (consulté le ).

Sources antiques[modifier | modifier le code]

  1. (fr + grc) Pindare (trad. Aimé Puech), Isthmiques et Fragments, t. IV, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », , 398 p. (lire en ligne Inscription nécessaire), p. 155 .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]