Aksai Chin — Wikipédia

Aksai Chin
La station militaire chinoise de Tianshuihai.
Géographie
Pays
Région autonome
Région autonome
Territoire
Préfecture (Chine)
Préfecture (Chine)
Revendiqué par
Superficie
37 245 km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Fonctionnement
Statut
Géolocalisation sur la carte : Inde
(Voir situation sur carte : Inde)
Géolocalisation sur la carte : région autonome du Tibet
(Voir situation sur carte : région autonome du Tibet)
Géolocalisation sur la carte : Xinjiang
(Voir situation sur carte : Xinjiang)
Géolocalisation sur la carte : Chine
(Voir situation sur carte : Chine)

L’Aksai Chin (en hindi : अक्साई चिन ; en chinois simplifié : 阿克赛钦) est une région située dans le nord-ouest du plateau tibétain, au nord des montagnes occidentales de Kunlun.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'histoire de ce territoire reste intimement liée à l'histoire du Cachemire. Cependant, si le Cachemire devient majoritairement musulman vers 1600, cette région reste, avec le Jammu, majoritairement hindouiste, avec une forte minorité bouddhiste. Peu visitée par les colonisateurs britanniques, la région prend soudainement de l'importance, après la guerre de l'opium, et les diverses tensions entre le Royaume-Uni et la Chine, après 1841 : elle devient alors stratégique, car elle donne accès à la Chine depuis l'Inde. Le territoire est intégré formellement à l'Inde britannique après la révolte des Cipayes de 1857, par anticipation d'un éventuel conflit futur avec la Chine. L'altitude et la rudesse du climat permettent de limiter toute intervention militaire chinoise. En 1911 et 1912, la république est proclamée en Chine et elle formule les premières revendications chinoises de l'histoire moderne sur ce territoire. En 1949, les communistes, qui viennent de prendre le pouvoir en Chine continentale, revendiquent de nouveau avec insistance ce territoire hautement stratégique, car du fait de l'altitude, il peut contenir et limiter toute intervention de l'armée indienne, dans un contexte, à l'époque, de guerre froide, même si l'Inde est un pays non aligné. Au même moment, les Chinois revendiquent aussi l'Arunachal Pradesh. En 1962 éclate la guerre sino-indienne.

Géographie[modifier | modifier le code]

L'Aksai Chin constitue aujourd'hui un territoire contesté situé aux confins de la Chine, du Pakistan, et de l'Inde[1]. La superficie de l'Aksai Chin est de 37 244 kilomètres carrés (soit un territoire plus vaste que la Belgique et le Luxembourg réunis). Ce territoire comprend aussi trois enclaves plus au sud, frontalières de l'Inde, dont Nelang et Tapidunga. Avec les trois exclaves au sud, l'ensemble de ce territoire contesté a une superficie de 38 850 kilomètres carrés au total. La Chine ne communique pas de statistiques sur le nombre d'habitants du territoire. Néanmoins, le territoire est habituellement considéré comme inhabité, autrefois fréquenté occasionnellement par les éleveurs en transhumance du Changtang et traversé par les caravaniers entre l'Asie Centrale, l'Inde et le Tibet[2],[3]. Le contexte frontalier tendu a arrêté ces mouvements de populations.

Situation politique[modifier | modifier le code]

L’Aksai Chin est administré par la république populaire de Chine, en tant que partie du Xian de Hotan dans la préfecture de Hotan au Xinjiang[4], et comprend la zone occupée par la RPC pendant la guerre sino-indienne de 1962. En 1963, le Pakistan concéda également aux Chinois les territoires situés sur le versant nord du Karakoram.

Avec l'Arunachal Pradesh, l'Aksai Chin est l'une des deux régions dont l'Inde et la Chine se disputent la souveraineté. Les Indiens considèrent qu'il fait partie de l'État de Jammu-et-Cachemire[5]. Les deux adversaires, Indiens et Chinois, ont accepté de respecter la ligne de contrôle.

Fin mai 2020, ont lieu des affrontements entre l'armée indienne et l'armée chinoise sur les hauteurs de l'Himalaya, vers la frontière ouest du Népal[6]. La confrontation fait vingt morts côté indien ; la Chine ne communique pas le nombre de ses pertes [7]. L'Inde réaffirme ses revendications sur le territoire de l'Aksai Chin, et demande à la Chine la rétrocession de ce territoire, qu'elle souhaite inclure dans l'Union Indienne (sous le statut de territoire).

Langues[modifier | modifier le code]

La langue administrative est le chinois mandarin. La population parle divers dialectes tibétains, népalais, ainsi que le hindi. Le cachemiri et le dogri sont aussi deux autres langues parlées. L'anglais est peu répandu, vu que le territoire est fermé, et inaccessible aux étrangers.

Économie[modifier | modifier le code]

Ce territoire n'a ni grand centre urbain, ni université, et ses rares habitants sont très ruraux, avec une économie surtout agricole, et de subsistance.

La frontière avec l'Inde est fermée depuis 1962, malgré des tentatives d'ouverture en 1974 et 1989. La frontière avec le Pakistan (plus à l'ouest, en passant par la Chine) est aussi fermée.

La région, très montagneuse et accidentée, au climat très rude, n'attire pas de migrants.

Voies de communication[modifier | modifier le code]

Bien que cette région soit faiblement peuplée et sans ressources, le secteur est d'une importance stratégique majeure car il est traversé par la route nationale chinoise 219, qui relie le Xinjiang au Tibet[8].

Religions[modifier | modifier le code]

La population est de confession bouddhiste ou hindouiste, avec un groupe minoritaire musulman.

Cultures[modifier | modifier le code]

La population est proche du monde indien par ses langues, coutumes, folklores et religions.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Aksai Chin: China's disputed slice of Kashmir », CNN.com, (consulté le )
  2. (en) Stephen Westcott et Chris Ogden (dir.), Global India: the pursuit of influence and status, Londres, Routledge, coll. « Europa country perspectives », (ISBN 978-1-032-42161-2 et 978-1-032-24401-3, OCLC 1399433830, DOI 10.4324/9781003305132-8), partie II, chap. 5 (« The Elusive Settlement: India-China Negotiations Over the “Boundary Question” »)
  3. (en) Kyle Gardner, The Frontier Complex. Geopolitics and the Making of the India-China Border, 1846–1962, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-108-84059-0, OCLC 1308525395, DOI 10.1017/9781108886444.007), chap. 5 (« Trans-frontier Men : Invasion Anxieties and Frontier Heroes »), p. 184
  4. (en) Rongxing Guo, Territorial Disputes and Resource Management: A Global Handbook, Nova Publishers, 2006, 299 pages, pp. 43-44 (Aksai Chin) : « Aksai Chin is currently under the administration of the People's Republic of China, with the vast majority of it as part of Hetian county, in the Xinjiang Uygur auntonomous region ».
  5. (en) Rongxing Guo, op. cit. : « India claims the area as part of Ladakh district of the state of Jammu and Kashmir »
  6. Tensions militaires sino-indiennes dans les hauteurs de l'Himalaya
  7. Philippe Paquet La plus grave confrontation entre la Chine et l'Inde depuis plus d'un demi-siècle La Libre Belgique, 18 juin 2020
  8. « A road in the sky », sur Internet Archive (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]