Aigrette garzette — Wikipédia

Egretta garzetta

L'Aigrette garzette (Egretta garzetta) est une espèce d'oiseaux de la famille des Ardeidae.

Description[modifier | modifier le code]

L'aigrette garzette mesure entre 55 et 65 cm avec une envergure de 85 à 95 cm. Elle pèse 500 g en moyenne. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel. Elle est entièrement blanche avec un bec noir légèrement gris bleuté à la base et ses pattes sont noires avec des doigts jaunes. En période nuptiale, elle porte sur la nuque deux longues plumes fines de 20 cm environ appelées les aigrettes[1].

Comportement[modifier | modifier le code]

Aigrettes en formation pour la pêche en Camargue.

Régime alimentaire[modifier | modifier le code]

L'aigrette garzette a un régime alimentaire opportuniste. Elle se nourrit principalement de petits poissons (moins de 20 g), d'insectes aquatiques et terrestres, de crustacés, d'amphibiens, de mollusques, d'araignées, de vers, de reptiles et de petits oiseaux[2],[1].

Chant[modifier | modifier le code]

Silencieuse la plupart du temps, elle émet un cri rauque lorsqu'elle est dérangée ou sur la colonie.

Reproduction[modifier | modifier le code]

L'Aigrette garzette niche en colonie, souvent avec d'autres Ardéidés. Elle peut nicher au sol, dans les roselières, les broussailles[1] ou jusqu'à 20 m de hauteur dans les arbres ou les rochers[2]. Le couple construit ensemble le nid, il est constitué de roseaux et de brindilles[1].

La ponte constituée de 3 à 5 œufs bleu verdâtre a lieu entre fin avril et début mai. Le couple couve alternativement pendant une période de 21 à 25 jours[1]. Les parents nourrissent les jeunes durant une quarantaine de jours. Les jeunes quittent le nid pour s'envoler au bout de 5 semaines.

Œuf collecté par Henri Heim de Balsac - Muséum de Toulouse.

Répartition et habitat[modifier | modifier le code]

Répartition de l'Aigrette garzette

Répartition[modifier | modifier le code]

Elle est présente en Europe du Sud, sur tout le pourtour méditerranéen jusqu'en Afrique subsaharienne.

Généralement migratrice, la majeure partie de la population hiverne en Afrique mais une partie est aussi présente en France et en Espagne. L'espèce a fortement progressé ces dernières années, en colonisant massivement la façade atlantique française (60 % de l'effectif nicheur français en 2000). Elle a niché pour la première fois en Irlande en 1997 (12 à 55 couples de 1997 à 2001)[3] et en Grande-Bretagne en 1998 (68 à 77 couples en 2000)[4].

Elle se reproduit également au Moyen-Orient, notamment en Turquie. On la trouve aussi dans tout le sud-est asiatique.

Sensible au froid, ses effectifs diminuent fortement après les vagues de froid dans le nord de son aire de répartition, où certains oiseaux ont cependant tendance à se sédentariser. En hiver, elle se retire à l'intérieur des terres parfois à quelques centaines de kilomètres. Elle y retrouve les Cormorans qui fuient eux aussi la froideur de l'hiver.

Habitat[modifier | modifier le code]

L'Aigrette garzette se rencontre dans toutes les zones humides aux eaux peu profondes, lagunes, claires à huîtres, avec une prédilection pour les eaux saumâtres. Elle est aussi fréquente le long des cours d'eau que dans les marais dans certaines régions. Souvent observée en compagnie d'autres ardéidés.

Systématique[modifier | modifier le code]

L'espèce Egretta garzetta a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1766 [5]. Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Egretta garzetta (Linnaeus, 1766)[6]. L'espèce a été initialement classée dans le genre Ardea sous le protonyme Ardea garzetta Linnaeus, 1766[6].

Sous-espèces[modifier | modifier le code]

D'après la classification de référence (version 5.2, 2015) du Congrès ornithologique international, cette espèce est constituée des deux sous-espèces suivantes :

  • Egretta garzetta garzetta
  • Egretta garzetta nigripes (Temminck, 1840)

L'Aigrette garzette et l'Homme[modifier | modifier le code]

Usage ancien des plumes[modifier | modifier le code]

Elle était naguère très recherchée pour son plumage par les chapeliers.

Philatélie[modifier | modifier le code]

L'aigrette Garzette figure sur un timbre français émis en 1975[7].

Egretta garzetta figure sur un timbre émis par la République du Cap-Vert en 2003[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e DORIS, consulté le 22 décembre 2023
  2. a et b UICN, consulté le 22 décembre 2023
  3. Smiddy P. (2002) Breeding of the Little Egret Egretta garzetta in Ireland. Irish Birds, 7 : 57-60.
  4. Burfield I. & van Bommel F. (2004) Birds in Europe. Population estimates, trends and conservation status. BirdLife International, Cambridge, 374 p.
  5. Linné, 1766 Systema Naturae ed.12 p.237
  6. a et b GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 22 décembre 2023
  7. « Timbre : 1975 aigrette garzette », sur wikitimbres.fr (consulté le ).
  8. (fr)Union postale universelle [1]

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Karel Šťastný (trad. Dagmar Doppia), La grande encyclopédie des oiseaux, Paris, Gründ, , 494 p. (ISBN 2-7000-2504-0), « Aigrette garzette », p. 59