Aigle géant de Haast — Wikipédia

Hieraaetus moorei

Hieraaetus moorei
Description de cette image, également commentée ci-après
Restitution par le paléoartiste John Megahan d’un Aigle géant de Haast attaquant un couple de moas.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Accipitriformes
Famille Accipitridae
Sous-famille Aquilinae
Genre Hieraaetus

Statut de conservation UICN

( EX )
EX  : Éteint

Espèce

Hieraaetus moorei
(Haast, 1872)

L'Aigle de Haast (Hieraaetus moorei[1],[2],[3],[4], Harpagornis moorei[5],[6],[1], Aquila moorei[7],[1]) est une espèce éteinte d'oiseau de la famille des Accipitridae. Son nom est fortement discuté et ne fait pas consensus (voir plus loin).

Cet aigle de Nouvelle-Zélande est le plus grand rapace connu à avoir existé[8], avec une masse estimée entre 9 et 15 kg. Sa taille était proportionnelle à celle de sa proie, le moa, dont la plus grosse espèce pouvait peser 230 kg[9]. L'espèce a disparu au XVe siècle, en même temps que le moa[10].

Prédateurs et proies en Nouvelle-Zélande[modifier | modifier le code]

La Nouvelle-Zélande est un archipel qui n'a jamais compté, parmi sa faune, de mammifères prédateurs — exceptions faites de ceux introduits récemment par l'homme, et de l'homme lui-même. Elle n'a même, jusqu'à l'arrivée récente de l'homme, compté que deux espèces de mammifères, des chauves-souris (compte non tenu des mammifères marins).

Les prédateurs dominants étaient donc des oiseaux, parmi lesquels l'Aigle de Haast, qui était en haut du réseau trophique[11]. Du fait de l'absence quasi-totale de mammifères, leurs proies étaient également des oiseaux : l'Aigle de Haast chassait des proies pouvant peser de 60 à 100 kg, parfois même jusqu'à 200 kg, comme le moa.

Systématique[modifier | modifier le code]

Comparaison des serres de l'aigle nain (en bas de l'image) avec celles de Harpagornis moorei.

L'aigle de Haast n'est pas apparenté aux vautours, bien qu'il fût originellement placé parmi les Accipitridés. On lui a prêté des affinités avec les genres Aquila et Haliaeetus, mais elles sont loin d'être unanimement approuvées. Par exemple, cela signifierait qu’Aquila ancêtre d’Harpagornis ait procédé à une colonisation très lointaine, et ce au-dessus d'un immense territoire marin. Quant à Haliaeetus, aucun fossile appartenant à ce genre n'a été découvert en Nouvelle-Zélande.

Les travaux phylogéniques de Bunce et al. (2005) démontrent que cette espèce est étroitement apparentée à l'aigle nain (Hieraaetus morphnoides), qui fait un dixième de son poids, et à l'aigle botté (Hieraaetus pennatus), espèces avec lesquelles il forme un clade[11]. L'étude montre aussi une distance génétique entre l'aigle de Haast et l'ancêtre commun le plus récent qu'il partage avec un autre membre du genre Hieraaetus de 1,25 %, ce qui est relativement faible[11].

Il semble donc que l'arrivée de cet aigle en Nouvelle-Zélande soit récente[évasif][11]. D'autre part, il est issu d'une petite espèce du genre Hieraaetus qui a connu un accroissement rapide de sa taille et de son poids[11].

Bunce et al. (2005) déplace donc cette espèce dans le genre Hieraaetus[11].

Extinction[modifier | modifier le code]

Les légendes maories évoquent des oiseaux géants appelés Pouākai, capables de capturer un homme adulte. Il est possible que Pouākai soit le nom māori de l'aigle géant de Haast. Les Maoris ont d'une part exterminé les moas, proies habituelles de l'aigle de Haast, par la chasse[12], et d'autre part amoindri son habitat par l'emploi de la technique d'agriculture sur brûlis[13],[14]. Quoi qu'il en soit, l'espèce s'est éteinte aux alentours de l'an 1400, soit quatre siècles après l'arrivée des Maoris en Nouvelle-Zélande (aux alentours du XIe siècle) et plus de deux siècles avant l'arrivée des Européens (XVIIe siècle).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Haast's Eagle », sur www.prehistoric-wildlife.com (consulté le )
  2. (en) Michael Bunce, Marta Szulkin, Heather R. L. Lerner et Ian Barnes, « Ancient DNA Provides New Insights into the Evolutionary History of New Zealand's Extinct Giant Eagle », PLOS Biology, vol. 3, no 1,‎ , e9 (ISSN 1545-7885, PMID 15660162, PMCID PMC539324, DOI 10.1371/journal.pbio.0030009, lire en ligne, consulté le )
  3. Thibaut Pilatte, « La disparition de la mégafaune de la Nouvelle-Zélande », sur www.wildlifecentury.com, (consulté le )
  4. « Les oiseaux préhistoriques géants du Cénozoïque », sur Ornithomedia.com, (consulté le )
  5. « Harpagornis moorei (Haast Eagle) - Avibase », sur avibase.bsc-eoc.org (consulté le )
  6. « PBDB », sur paleobiodb.org (consulté le )
  7. « Haast's eagle | New Zealand Birds Online », sur nzbirdsonline.org.nz (consulté le )
  8. (en) W. Suarez, « The identity of the fossil raptor of the genus Amplibuteo (Aves: Accipitridae) from the Quaternary of Cuba », Caribbean Journal of Science, vol. 40, no 1,‎ , p. 120-125
  9. (en) S. J. J. F. Davies, « Birds », dans Michael Hutchins, Grzimek's Animal Life Encyclopedia, vol. 8, « Birds I Tinamous and Ratites to Hoatzins », Farmington Hills, MI, , 2e éd. éd. (ISBN 0-7876-5784-0)
    {{Article encyclopédique}} : l'usage du paramètre |périodique = Gale Group laisse présager
    Merci de consulter la documentation des modèles et de corriger l'article.
  10. (en) A. Tennyson, P. Martinson (2006), Extinct Birds of New Zealand, Wellington, Nouvelle-Zélande : Te Papa Press. (ISBN 978-0-909010-21-8)
  11. a b c d e et f (en) https://journals.plos.org/plosbiology/article?id=10.1371/journal.pbio.0030009
  12. (en) Alan Tennyson et Paul Martinson, Extinct Birds of New Zealand, Wellington, Te Papa Press, (ISBN 978-0-909010-21-8)
  13. (en) Site anglophone sur l'Aigle de Hasst
  14. Lewin Leakey, La sixième extinction, évolution et catastrophes, Flammarion, (ISBN 2-08-081426-5), p. 237-240.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Bunce, M., et al. (2005), « Ancient DNA Provides New Insights into the Evolutionary History of New Zealand's Extinct Giant Eagle », PLoS Biology, vol. 3, no 1, e9. DOI 10.1371/journal.pbio.0030009.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]