Agnès Thill — Wikipédia

Agnès Thill
Illustration.
Agnès Thill en 2019.
Fonctions
Députée française

(5 ans)
Élection 18 juin 2017
Circonscription 2e de l'Oise
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique LREM (2017-2019)
NI (2019-2020)
UDI (2020-2022)
Prédécesseur Jean-François Mancel
Successeur Philippe Ballard
Biographie
Date de naissance (59 ans)
Lieu de naissance Paris 14e (France)
Nationalité Française
Parti politique PS (1981-1990)
LREM (2016-2019)
UDI (depuis 2021)
Profession Enseignante
Directrice d'école
Site web agnesthill.fr

Agnès Thill, née le dans le 14e arrondissement de Paris, est une femme politique française.

Membre du Parti socialiste dans les années 1980 puis de La République en marche à partir de 2016, elle est élue députée dans la deuxième circonscription de l'Oise lors des élections législatives de 2017. Elle est exclue de son parti en 2019, après des propos polémiques sur la PMA et l'homosexualité. En 2020, elle rejoint le groupe UDI et indépendants.

Biographie[modifier | modifier le code]

Situation personnelle[modifier | modifier le code]

Fille d'ouvrier[1], elle grandit dans une famille socialiste en Seine-Saint-Denis[2].

Divorcée, elle élève seule sa fille[1].

Après avoir été longtemps institutrice dans l'Oise, elle est directrice d'école primaire à Paris. À la suite de son élection à l’Assemblée nationale, elle se place en disponibilité pour la durée de son mandat[3],[1].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Agnès Thill adhère au Parti socialiste en 1981 à 17 ans, et rend sa carte après le congrès de Rennes de 1990. Elle vote pour François Hollande aux deux tours de l'élection présidentielle de 2012[1].

Elle a été membre de la franc-maçonnerie[4].

Elle adhère à En marche (EM) six mois après sa création en 2016[1]. Elle est candidate aux élections législatives de 2017 dans la deuxième circonscription de l'Oise, sans avoir jamais été élue auparavant[5]. Elle bat au second tour Gaëtan Dussausaye, candidat du Front national, avec près de 55 % des suffrages exprimés[6],[7].

À l’Assemblée nationale, elle défend notamment la réforme du code du travail français en 2017[8].

En juin 2020, après avoir été exclue du groupe LREM pour ses propos sur la PMA et après avoir siégé un an comme non-inscrite, elle adhère au groupe UDI et indépendants[9]. Candidate à sa réélection en 2022, elle est investie par l'UDI[10]. Elle est battue dès le premier tour avec 8,57% des suffrages[11].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Elle s’oppose à l’usage du terme « mariage » pour désigner le « mariage pour tous », celui-ci étant selon elle associé à la religion chrétienne, tout en se déclarant favorable au mariage homosexuel, déclaration qu’il faut relativiser par les nombreux propos qu’elle a pu tenir et qui ont été considérés comme homophobes jusque dans son propre camp[12].

En vue du débat de 2019 sur la bioéthique, elle se prononce contre l'extension de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes (« PMA pour toutes »). Cette position lui attire l'hostilité de certains députés LREM, cette proposition figurant dans le programme d'Emmanuel Macron[13]. En , elle dénonce sur Twitter « un puissant lobby LGBT à l’Assemblée nationale ». Par la suite, elle dit « regrette[r] [ses] propos qui ont pu heurter certains de [ses] collègues et d’autres »[14].

Début 2019, elle déclare que la perte du sens du mot « parent », qui résulterait de l'acceptation des « parents d’intention », « favorise[rait] l’éclosion d’écoles coraniques et le départ de nos élèves vers celles-ci ». Elle soutient en effet que « nos amis musulmans, que nous savons opposés à cet éloignement progressif des concepts de père-mère, homme-femme […] ne vont point dans la rue, ni dans les urnes, pour exprimer leur conception, mais ils vivent en créant un monde parallèle dans la République, où les choses sont comme ils veulent […]. Il n’y a pas chez nos amis musulmans de parent 1 et de parent 2 »[15]. Elle compare également « la souffrance des femmes seules » à celle des « drogués », une comparaison qu'elle qualifia par la suite de « métaphore malencontreuse » ; elle cherchait à expliquer qu'un enfant ne saurait être un « médicament », un enfant ne pouvant selon elle être là « pour porter le bonheur de ses parents »[16]. En , elle critique le secrétaire d'État Gabriel Attal, qui avait fait publiquement part de son homosexualité et confié son désir d'enfant via une gestation pour autrui (GPA)[17].

Régulièrement menacée d’exclusion du groupe LREM à l’Assemblée[18], elle est convoquée en en vue d'une possible exclusion de LREM. Le délégué général du parti, Stanislas Guerini, assure toutefois qu’« il ne doit pas y avoir de police de la pensée »[19]. En raison de ses propos, elle est finalement exclue de LREM le [20], puis de son groupe parlementaire le lendemain[21].

Elle co-signe en , avec les députés du Rassemblement national ainsi que Joachim Son-Forget, une proposition de loi visant à interdire l'écriture inclusive[22].

Elle est opposée au droit à l'euthanasie[13].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Agnès Thill, Mots de Dieu pour les maux de la vie, Vie Chrétienne, , 571 p. (ISBN 978-2-9189-7544-1)
  • Agnès Thill, Tu n’es pas des nôtres ! : Des quartiers populaires à l'exclusion de LREM, les vérités d'une citoyenne libre, éditions L'Artilleur, coll. « Documents », , 224 p. (ISBN 978-2-8100-0979-4, présentation en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Quentin Laurent, « Leurs premiers pas à l'Assemblée : Agnès Thill, la petite fourmi macroniste : Élus députés pour la première fois il y a six mois, ils racontent leurs débuts au Palais-Bourbon. Aujourd'hui, Agnès Thill, ex-directrice d'école, élue députée En Marche ! de l'Oise », Le Parisien - Aujourd'hui en France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Institutrice, catholique, discrète et abonnée aux polémiques : qui est la députée LaREM Agnès Thill ? », sur BFM TV, (consulté le ).
  3. « Qui est Agnès Thill, députée LREM dans la 2e circonscription de l'Oise ? », France 3 Picardie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Guyonne de Montjou, « Agnès Thill, au nom des pères », Le Figaro Magazine, semaine du 18 septembre 2020, p. 20-21.
  5. Pascal mureau et Ph. F, « Ces Picards, inconnus mais investis », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Ministère de l'Intérieur, « Élections législatives 2017 », sur elections.interieur.gouv.fr, (consulté le ).
  7. R.O., « Législatives 2017 : Agnès Thill (LREM) victorieuse dans la 2e circonscription de l’Oise : Découvrez les résultats officiels du second tour des élections législatives 2017 dans la 2e circonscription de l’Oise », Le Parisien, édition de l'Oise,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Patrick Caffin, « Beauvais : la députée Agnès Thill sur le terrain pour défendre la loi Travail : L’élue LREM avait dit vouloir garder le contact avec les Oisiens. Elle est partie rencontrer, ce vendredi matin, des chefs d’entreprise », Le Parisien, édition de l'Oise,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. AFP, « Exclue de LREM après ses propos sur la PMA, la députée Agnès Thill rejoint le groupe UDI », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « La députée sortante Agnès Thill investie par l’UDI », sur Le Courrier picard, (consulté le ).
  11. « Agnès Thill éliminée dans la deuxième circonscription de l’Oise, Chanez Herbanne et Philippe Ballard qualifiés », sur Le Courrier picard, (consulté le )
  12. « Agnès Thill provoque (encore) la colère de ses collègues LREM avec des propos sur les couples homosexuels », sur L'Obs, (consulté le )
  13. a et b Jean-Baptiste Daoulas, « Agnès Thill, missionnaire anti-PMA d'En Marche », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  14. « LREM met une «dernière» fois en garde sa députée Agnès Thill », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  15. /AFP, « La députée LRM Agnès Thill vivement critiquée dans son camp pour ses propos sur la PMA », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. AFP, « Agnès Thill compare la souffrance des femmes seules qui veulent la PMA à celle des drogués », Huffington post France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. Thomas Liabot, « La députée LREM Agnès Thill s'attire les foudres de la majorité avec ses propos sur Gabriel Attal : La députée LREM Agnès Thill fait face aux critiques de la majorité après ses nouveaux propos polémiques sur la révélation de l'homosexualité du secrétaire d'Etat Gabriel Attal », Le Journal du dimanche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. Philippe Ridet, « Agnès Thill, la députée macroniste anti-PMA qui dérange jusque dans son camp », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. La députée anti-PMA Agnès Thill convoquée en vue de son exclusion de LREM, nouvelobs.com, 14 juin 2019.
  20. « La députée Agnès Thill exclue de LREM pour des propos « pernicieux» sur la PMA », Le Figaro, (consulté le ).
  21. « PMA: la députée Agnès Thill exclue formellement du groupe LREM à l'Assemblée », Le Figaro, (consulté le ).
  22. Léa Pernelle, « Deux députés ex-LREM rejoignent le RN dans sa résistance contre l'écriture inclusive », sur Le Figaro.fr, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]