Administration territoriale de la république populaire de Chine — Wikipédia

La république populaire de Chine est subdivisée en plusieurs niveaux administratifs.

Généralités[modifier | modifier le code]

La Constitution de la république populaire de Chine de 1982 présente officiellement trois niveaux hiérarchiques pour l'administration du pays : provincial, districtal et cantonal. En pratique, un niveau préfectoral existe entre les niveaux provincial et district pour les régions autonomes et les provinces, héritant du système mise en place par le gouvernement nationaliste avant 1949.

On distingue également le niveau communal sous le niveau cantonal, qui est dirigé en autonomie par la population sous forme de comités d'habitants en ville et de villageois en campagne. La diversité ethnique de la Chine a conduit à créer à chaque niveau des subdivisions autonomes où les minorités ethniques sont majoritaires, leur permettant un plus haut degré d'autonomie, s'inscrivant dans la politique d'autonomie des peuples minoritaires du Parti communiste chinois. Enfin, le régime des ligues et bannières spécifique au peuple mongol est resté en Mongolie-Intérieure.

Structure de l'administration territoriale de la république populaire de Chine, fin 2017[1]
Niveau provincial

(省级行政区, 34)

Niveau préfectoral

(地级行政区, 334)

Niveau districtal

(县级行政区, 2 851)

Niveau cantonal

(乡级行政区, 39 862)

Niveau communal

(村级自治组织)

Régions autonomes

(自治区, zìzhì qū, 5)

  • Sum (苏木, sūmù, 152)[5]
  • Sum ethnique (民族苏木, mínzú sūmù, 1)[6]
  • Communautés (社区, shèqū, 80 717)[7]
  • Villages administratifs (行政村, xíngzhèng cūn)
  • Sous-districts (街道, jiēdào, 8 122)
  • Bourg (镇, zhèn, 20 942)
  • Cantons (乡, xiāng, 9 660)
  • Cantons ethniques (民族乡, mínzú xiāng, 985)
  • Sous-districts (街道, jiēdào, 8 122)
  • Bourg (镇, zhèn, 20 942)
  • Cantons (乡, xiāng, 9 660)
  • Cantons ethniques (民族乡, mínzú xiāng, 985)

Provinces (省, shěng, 22)

Province revendiquée (1)

Municipalités

(直辖市, zhíxiáshì, 4)

Régions administratives spéciales (特别行政区, tèbié xíngzhèngqū, 2)

Niveau provincial[modifier | modifier le code]

Le gouvernement central dirige directement 22 provinces, 5 régions autonomes, 4 municipalités et 2 régions administratives spéciales, qui composent le niveau provincial. Chaque division provincial possède une abréviation en un seul caractère chinois, utilisé notamment en début des plaques d'immatriculation.

Provinces (省, shěng)[modifier | modifier le code]

Les provinces forment la division majoritaire du 1er niveau de l'échelon. Leurs frontières ont été, pour la plupart, établies durant les dynasties Yuan, Ming et Qing. Les modifications apportées depuis concernent surtout le Nord-Est de la Chine, à l'arrivée au pouvoir du président Mao Zedong.

Les gouvernements provinciaux, dirigés par un gouverneur et un comité provincial du Parti communiste chinois, administrent directement les divisions préfectorales et en principe les villes-districts.

Les provinces servent de repères culturelles où à chaque province sont associés des particularités qui qualifient les habitants, les coutumes, la cuisine locale…

Nom Abréviation Capitale
Français Chinois Pinyin
Anhui 安徽 Ānhūi Wǎn Hefei
Fujian 福建 Fújiàn Mǐn Fuzhou
Gansu 甘肃 Gānsù Gān ou 陇 Lǒng Lanzhou
Guangdong 广东 Guǎngdōng Yuè Guangzhou
Guizhou 贵州 Gùizhōu Qián ou 贵 gùi Guiyang
Hainan 海南 Hǎinán Qióng Haikou
Hebei 河北 Héběi Shijiazhuang
Heilongjiang 黑龙江 Hēilóngjiāng Hēi Harbin
Henan 河南 Hénán Zhengzhou
Hubei 湖北 Húběi È Wuhan
Hunan 湖南 Húnán Xiāng Changsha
Jiangsu 江苏 Jiāngsū Nankin
Jiangxi 江西 Jiāngxī Gàn Nanchang
Jilin 吉林 Jílín Changchun
Liaoning 辽宁 Liáoníng Liáo Shenyang
Qinghai 青海 Qīnghǎi Qīng Xining
Shaanxi 陕西 Shǎnxī Shǎn ou 秦 Qín Xi'an
Shandong 山东 Shāndōng Jinan
Shanxi 山西 Shānxī Jìn Taiyuan
Sichuan 四川 Sìchuān Chuān ou 蜀 Shǔ Chengdu
Yunnan 云南 Yúnnán Diān ou 云 Yún Kunming
Zhejiang 浙江 Zhèjiāng Zhè Hangzhou

Régions autonomes (自治区, zìzhì qū)[modifier | modifier le code]

Les régions autonomes chinoises sont des territoires ayant une majorité de la population appartenant à des minorités ethniques, par opposition à l'ethnie Han majoritaire au niveau du pays. Elles ont un statut équivalent aux provinces mais bénéficient d'une plus grande autonomie comme la possibilité de fonder un gouvernement local.

Les régions autonomes sont dirigés par des présidents originaires de l'ethnie en question.

Nom local Nom (chinois et pinyin) Ethnie Abréviation Capitale
Gvangjsih Bouxcuengh Swcigih Région autonome zhuang du Guangxi
(广西壮族自治区
Guǎngxī Zhuàngzú Zìzhìqū)
Zhuang
Guì
Nanning
ᠥᠪᠦᠷ ᠮᠣᠨᠺᠤᠯᠤᠨ ᠥᠪᠡᠷᠲᠡᠺᠡᠨ ᠵᠠᠰᠠᠬᠤ ᠣᠷᠤᠨ
Öbür Mongghul-un Öbertegen Jasaqu Orun
Région autonome de Mongolie-Intérieure
(内蒙古自治区
Nèiměnggǔ Zìzhìqū)
Mongol
Měng
Hohhot
Région autonome hui de Ningxia
(宁夏回族自治区 Níngxià Húizú Zìzhìqū)
Hui
Níng
Yinchuan
شىنجاڭ ئۇيغۇر ئاپتونوم رايونى
Shinjang Uyghur Aptonom Rayoni
Région autonome ouïgoure du Xinjiang
(新疆维吾尔自治区
Xīnjiāng Wéiwú'ěr Zìzhìqū)
Ouïghour
Xīn
Ürümqi
བོད་རང་སྐྱོང་ལྗོངས
Bod.raṅ.skyoṅ.ljoṅs
Région autonome du Tibet
(西藏自治区
Xīzàng Zìzhìqū)
Tibétain
Zàng
Lhassa

Municipalités (直辖市, zhíxiá shì)[modifier | modifier le code]

Les municipalités sont de grandes villes qui dépendent directement du gouvernement central, ce sont donc des grandes villes du niveau provincial. Elles s'étendent non seulement sur la zone urbaine, mais aussi sur les zones péri-urbaines et rurales environnantes.

Il existe actuellement quatre municipalités qui sont dirigées par des maires.

Nom Abréviation
Français Chinois Pinyin
Pékin (Beijing) 北京 Běijīng Jīng
Shanghai 上海 Shànghǎi
Tianjin 天津 Tiānjīn Jīn
Chongqing 重庆 Chóngqìng

Régions administratives spéciales (特别行政区, tèbié xíngzhèng qū)[modifier | modifier le code]

Les deux régions administratives spéciales (RAS) sont Hong Kong et Macao, situées dans la région du delta de la rivière des Perles, dans le Sud de la Chine.

Ce statut a été conçu en vue de la rétrocession de ces deux petites péninsules à la Chine en 1997 et 1999 et permet une autonomie très vaste des territoires concernés : Hong Kong et Macao disposent de leur propres système social, monnaie, passeport, système juridique, leurs langues officielles sont l'anglais et le cantonais pour Hong Kong (ancienne colonie anglaise), le portugais et le cantonais pour Macao (ancienne colonie portugaise).

Les RAS sont dirigées par des chefs de l'exécutif du gouvernement local.

Nom Abréviation
Français Chinois Pinyin
Hong Kong 香港 Xiānggǎng Gǎng
Macao 澳門 Àomén Ào

Niveau préfectoral[modifier | modifier le code]

Sous le niveau provincial se trouve le niveau préfectoral qui regroupe principalement des villes-préfectures ainsi que des préfectures autonomes et des préfectures. En Mongolie-Intérieure, on parle spécifiquement de « ligues », ce qui a surtout une valeur symbolique puisque la quasi-totalité des ligues a été remplacée par des villes-préfectures.

Depuis 1983, les villes-préfectures ont progressivement remplacé les autres divisions du niveau préfectoral, devenant aujourd'hui le composant majoritaire, ce changement administratif marque également l'urbanisation et la densification des territoires en question.

Toutes ces subdivisions sont dirigées soit par les provinces, soit par les régions autonomes.

Villes-préfectures (地级市, dìjí shì)[modifier | modifier le code]

Il s'agit de la division préfectorale la plus fréquente : on en dénombre 293. Les villes-préfectures sont composées, en général, d'un centre urbain historique et d'une large zone rurale environnante, d'une superficie comparable à un département ou une région français. Ceci conduit souvent à une erreur d'interprétation des Occidentaux quant à la population des villes chinoises, car on indique la population totale de la ville-préfecture, largement supérieure à celle de la ville proprement dite (zone urbaine), puisqu'elle comprend également la population des zones rurales autour du centre urbain.

Les provinces intérieures sont souvent subdivisées uniquement en villes-préfectures.

Préfectures (地区, dìqū)[modifier | modifier le code]

Les préfectures furent, jusque dans les années 1980, la division majoritaire (ce qui explique le nom du niveau). Elles ont presque toutes été remplacées ou converties en villes-préfectures. Il n'en subsiste plus que 17, principalement dans les régions du Xinjiang et du Tibet.

Les préfectures sont dirigées par un bureau d'administration.

Préfectures autonomes (自治州, zìzhì zhōu)[modifier | modifier le code]

Les préfectures autonomes ont été instaurées sur des territoires majoritairement peuplés d'ethnies minoritaires. Chacune d'elles profite d'une autonomie supérieure aux autres préfectures.

Ligues (盟 méng)[modifier | modifier le code]

Les ligues sont équivalents aux préfectures mais ne se trouvent que dans la région autonome de Mongolie-Intérieure. Quasiment toutes remplacées par les villes-préfectures, il n'en subsiste que trois actuellement.

Niveau districtal[modifier | modifier le code]

Toutes les régions du rang préfectoral sont ensuite découpées, le plus souvent, en des xians (comtés) et districts. En Mongolie-Intérieure, on parle spécifiquement de « bannières ».

De manière générale, le type de division districtal se distingue suivant l'urbanisation et la situation économique du territoire, qui permet ainsi à chaque gouvernement local d'obtenir plus ou moins de pouvoirs économiques et sociaux.

La zone urbaine historique de la (ville-)préfecture est souvent composée de un ou plusieurs districts urbains (市辖区, shìxiáqū), caractérisés par une faible superficie et une population urbaine dense. Les zones périurbaines peuvent toujours être administrées par des districts (le cas pour les grandes villes) ou par des xians (县, xiàn), correspondant alors à des zones surtout rurales. Une traduction équivalente en français serait comté (county en anglais). L'urbanisation et l'agrandissement des agglomérations ont permis à des xians d'évoluer et d'être requalifiés en districts urbains.

Des zones urbaines loin du centre historique, formant elles-mêmes une attractivité locale (comme des villes satellites ou nouvelles), sont en général administrées sous la forme de villes-districts (县级市, xiànjí shì), possédant une plus grande autonomie par rapport aux xians mais ne formant pas encore une partie urbaine comme les districts.

Niveau cantonal et communal[modifier | modifier le code]

Le type des niveaux cantonal et communal va dépendre respectivement du niveau qui lui est supérieur, suivant s'il s'agit d'une zone urbaine ou rurale.

Niveau cantonal[modifier | modifier le code]

En zone urbaine, le niveau cantonal le plus fréquent est le sous-district (街道, jiēdào), pouvant être considéré en réalité comme un quartier (de taille analogue à un arrondissement français), géré par un bureau de sous-district. Le centre des villes-districts correspond en général aux bourgs (镇 zhèn).

En zone rurale ou en périphérie, on retrouve en général des cantons (乡, xiāng) ou cantons ethniques (民族乡, mínzú xiāng)

Niveau communal[modifier | modifier le code]

Le niveau communal ne constitue pas officiellement un niveau de l'administration territoriale, il correspond aux organisations locales, géré par les habitants locaux de manière autonome.

En zone urbaine, on retrouve des communautés (社区, shèqū), correspondant à des résidences ou des quartiers de résidence, gérées par des comités de résidents communautaires (社区居民委员会, shèqū jūmín wěiyuánhùi)

En zone rurale, les villages administratifs (行政村, xíngzhèng cūn), correspondant à des villages ou regroupements de villages, sont gérés par des comités de villageois (村民委员会, cūnmín wěiyuánhùi).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (zh) « Récapitulatif des subdivisions administratives - 2017 - Ministère des Affaires civiles - RPC », sur xzqh.mca.gov.cn, 31décembre 2017 (consulté le )
  2. Division spéciale à la région autonome de Mongolie-Intérieure
  3. Division spéciale à la région autonome de Mongolie-Intérieure
  4. Division spéciale à la région autonome de Mongolie-Intérieure
  5. Division spéciale à la région autonome de Mongolie-Intérieure
  6. Division spéciale à la région autonome de Mongolie-Intérieure
  7. China Statistical Yearbook 2007, Ch. 23-28 Basic Conditions of Civil Affairs Agencies"

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Yves Blayo, Des politiques démographiques en Chine, Presses Univ. de France [u.a.], coll. « Travaux et documents / Institut National d'Études Démographiques », , 406 p. (ISBN 978-2-7332-0137-4, lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]