Adam de Craponne — Wikipédia

Adam de Craponne
Gravure, portrait d'un homme avec moustache et barbichette, portant une fraise.
Adam de Craponne
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Adam de Craponne (parfois orthographié Crapponne) (né en 1526 à Salon-de-Provence et mort empoisonné le à Nantes) est un gentilhomme provençal et ingénieur français de la Renaissance.

Biographie[modifier | modifier le code]

Statue en pied d'un homme, attitude pensive, un parchemin à la main.
Statue d'Adam de Craponne à Salon-de-Provence, France.
Trompe-l'œil au Château de l'Empéri de Salon-de-provence.
Plaque Hommage à Adam de Craponne à Charleval (Bouches-du-Rhône).

Adam de Craponne est né à Salon en 1526 (1527).

Après ses études, il monte à la cour d'Henri II et devient ingénieur, officier chargé des fortifications. En 1552, il renforce et réorganise les défenses de Metz, face à Charles Quint. En 1554, un arrêté du Parlement de Provence, lui confère le droit de détourner les eaux de la Durance jusqu'à Salon, et de là, jusqu'à la mer. Adam de Craponne construisit entre 1557 et 1558 le canal qui porte son nom, qui permit d'irriguer la Crau avec de l'eau provenant de la Durance. Craponne finança personnellement les travaux[1], mais dut également faire des emprunts, notamment auprès de Nostradamus[2].

En 1571, il est engagé par la commune des Mées afin de restaurer la prise d’eau d’un canal d’irrigation[3].

Il meurt à Nantes le . Selon son petit-neveu, Paul de Grignan[4], a écrit dans son livre de raison :

« En l'année 1576, ledict Adam de Craponne mourut de maladie à Nantes, en Bretagne, employé par le roi Henry troisième à la fortification de ladicte ville où il feust (à ce qu'on croyt) empoisonné par l'envie d'Italiens employés quant lui à ladicte fortification piqués de quoy le roi fist continuer l'œuvre suivant le dessain de Craponne et à la confusion du leur. Il mourut en 24 heures et fust enterré dans l'église Nostre-Dame[5] ».

Selon certaines sources, il aurait été empoisonné par des ingénieurs envieux de ses succès[6].

Famille[modifier | modifier le code]

La généalogie de la famille d'Adam de Craponne est discutée. Pour Édouard Aude, elle est originaire de Craponne-sur-Arzon, dans le département de la Haute-Loire :

  • Jean Garreyon, originaire de Craponne en Haute-Loire, vient en Provence au début du XVe siècle à la suite de son oncle, Robert du Four, évêque de Sisteron, et s'installe à Salon-de-Provence. Louis III d'Anjou lui a donné en 1427 le droit d'acquérir le premier fief noble vacant en Provence.(Incorrect. La famille Crapon de Caprona possède toutes les preuves de ses filiations et de sa généalogie et n'est pas originaire de Craponne-sur-Arzon.)

Pour d'autres généalogistes, en particulier Francine Aubert, elle aurait pour origine la famille Caprona, originaire de Pise. Cette généalogie est reprise par Marlène Soma Bonfillon dans son livre Le canal de Craponne, p. 1-21. La commune de Caprona (it) est située à quelques kilomètres de Pise. Plusieurs membres de cette famille sont connus. Des membres de cette famille Caprona émigrent au XVe siècle, en particulier à Palerme, en Sicile. La banque Caprona est établie à Palerme en 1422. On trouve un Bernardo da Crapona de Pise, établi en Sicile, ayant acheté en 1445 le comté de Modica [7]. La famille da Caprona (famille de Comtes Pisans de Noblesse Immémoriale, devenue da Crapona en Sicile puis de Craponne, Crapon et enfin Crapon de Caprona en France), a des liens avec Montpellier où des membres de leur famille, eux aussi banquiers, sont établis[8]. Un Filippo da Crapona, marchand pisan, est établi à Montpellier où il a reçu le titre de « nobilis mercator »[9]. D'après Marlène Soma Bonfillon c'est le grand-oncle d'Adam de Craponne.

  • Frédéric de Craponne (1445-1516), gentilhomme, installé à Montpellier, premier consul de Montpellier en 1509 et 1515, marié à Montpellier à Charlotte d'Andréa, de la famille de Guillaume et Michel d'Andréa, marchands languedociens établis à Marseille.
    • Guillaume de Craponne, né à Montpellier, marié en février 1518, à Salon-de-Provence, à Marie Madeleine Marc de Châteauneuf, fille de Louis Marc de Châteauneuf, mort en 1545 à Salon-de-Provence, anobli par Louis XII en 1510. Il est mort en 1537. À cette date une enquête menée à Marseille indique que 14 navires partis pour Alexandrie ont été perdus. Son grand-père, Louis de Marc, est nommé premier tuteur en 1537.
      • Frédéric de Craponne (1523-1591), marié à Claire de La Coste (morte en 1580)
        • Jeanne de Craponne, née à Montpellier, morte en 1604, héritière de son oncle, Adam de Craponne, mariée à Jean de Grignan, écuyer de Mondragon, seigneur de Hauteville,
          • Paul Ier de Grignan, marié en 1606 à Catherine d'Isnard,
            • Claire de Grignan, née en 1603, mariée en 1604 à César de Nostredame, dit Nostradamus (1553-1629)
            • Jean-François de Grignan, né en 1608,
            • Gaspard de Grignan (1610-1612),
            • Pierre, fille née en 1611,
            • Isabeau, née en 1614,
            • Balthazard de Grignan, dit Craponne, né en 1617, page du duc de Guise, gouverneur de la Provence, en 1631, chevalier de Malte en 1634, mort en 1638,
            • Marguerite de Grignan (1619)
      • Adam de Craponne (1526-1576)
      • Jeanne de Craponne, née en 1527mariée en 1558 à Antoine de Cadenet, mort en 1584,
      • Catherine de Craponne (1528-1586),
    • Gérard de Craponne, né en 1480

Source partielle[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Histoire de la construction du canal de Craponne
  2. Jean Breysse, Adam de Craponne et son canal, Office de Tourisme et la Municipalité de Lamanon, 1993, pp.16-17.
  3. Jean Nicod, « La poursuite de l'aménagement de la Durance : la chute d'Oraison », Méditerranée, 1re année, no 4, 1960. p. 92.
  4. Paul de Grignan, seigneur de Hauteville et Châteauneuf Les Moustiers, est le fils Jean de Grignan et de Jeanne de Craponne, nièce et héritière d'Adam de Craponne.
  5. Marylène Soma Bonfillon, Le canal de Craponne, un exemple de maîtrise de l'eau en Provence occidentale 1554-1954, Publications de l'Université de Provence, Aix-en-Provence, 2004, p. 23, (ISBN 978-2-85399-659-4)
  6. Site notreprovence.fr.
  7. Filadelfo Mugnos, « Della famiglia Caprona », dans Teatro genologico delle famiglie nobili titolate feudatarie ed antiche nobili del fidelissimo Regno di Sicilia, t. 1, Palerme, Pietre Coppola, (lire en ligne), p. 223
  8. Henri Bresc, « D’une rive à l’autre de la Méditerranée, XIIe – XVe siècle, objet hérité et objet transporté. L’exemple de la Sicile », Actes du 133e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Migrations, transferts et échanges de part et d’autre de l’Atlantique », Québec, 2008, Paris, Cths,‎ , p. 12 (lire en ligne)
  9. Henri Besc, Un monde méditerranéen. Économie et société en Sicile 1300-1450, École française de Rome, coll. « Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome » (no 262), (lire en ligne), p. 412 et note 162

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Félix Martin, L'œuvre d'Adam de Crapponne, dans Annales des ponts et chaussées. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, 1874, 1er semestre, p. 247-298 et planche 4 (lire en ligne)
  • Édouard Aude, « Le premier et le dernier des Craponne », Annales de la Société d'études provençales,‎ , p. 154-162
  • Frédéric Denizet, « Note sur Adam de Craponne et sur l'art de l'ingénieur au XVIe siècle », Annales des ponts et chaussées, 1re partie, Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur,‎ , p. 271-306 (lire%20en%20ligne)%5D lire en ligne)
  • Francine Aubert, « Adam de Craponne, un grand ingénieur hydraulicien », Bulletin des Amis du Vieux Saint-Chamas, no 18,‎
  • V. Audier et J.-B. Bertin, Adam de Crapponne et son canal, Édition LACOUR-OLLÉ, , 346 p. (ISBN 2-7504-1261-7)
  • Marylène Soma Bonfillon, Le canal de Craponne, un exemple de maîtrise de l'eau en Provence occidentale 1554-1594, Publications de l'université de Provence, Aix-en-Provence, 2007 (ISBN 978-2-85399-659-4) ; 322 p.
  • Marylène Soma-Bonfillon, « L’irrigation en Provence : des aménagements et des pratiques au cœur des transformations économiques, environnementales et sociales », dans Annales du Midi, 2010, tome 122, no 272, p. 495-514 (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]