Académie royale des sciences de Prusse — Wikipédia

Académie royale des sciences de Prusse
Ancienne entrée de l’Académie royale des sciences de Prusse, aujourd'hui dans la cour de la Bibliothèque d'État de Berlin.
Histoire
Fondation
Successeurs
Cadre
Type
Domaine d'activité
Siège
Pays
Coordonnées
Langue
Langue de travail
Organisation
Fondateur
Président
Directeur
Carte
Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716), premier président de l'Académie de Berlin.
Pierre Louis Moreau de Maupertuis (1698-1759), président de l'Académie de Berlin.
Jean le Rond D'Alembert (1717-1783), membre de l'Académie de Berlin.
Johann Heinrich Samuel Formey (1711-1797), membre de l'Académie de Berlin.

L’Académie royale des sciences de Prusse (en allemand : Königlich-Preußische Akademie der Wissenschaften), à l’origine Kurfürstlich-Brandenburgische Societät der Wissenschaften (en allemand : Société des sciences de l'Électorat de Brandebourg), a été fondée à Berlin le [1], quatre ans après l'Académie des arts de Berlin (en allemand : Akademie der Künste, Berlin) à laquelle le terme d’« Académie de Berlin » peut également se référer.

Naissance[modifier | modifier le code]

Le premier président à vie de l'Académie de Berlin est Leibniz. Ce corps dont les principaux membres furent ou des gens du Refuge ou des Français, sera une Académie « provinciale » en regard de l'Académie des sciences de Paris pour le monde intellectuel très européen du XVIIIe siècle.

Frédéric II de Prusse en fera le centre de l’Aufklärung, version allemande des Lumières françaises. Plusieurs Français en difficultés passagères du fait de leurs écrits ou de leur pensée s'y retrouveront, dont Alphonse Des Vignoles, Voltaire et Maupertuis (qui la présidera) à partir de 1745.

La mort de Sophie-Charlotte de Hanovre et la guerre de Succession d'Espagne retardèrent jusqu’en 1710 le commencement des travaux de l’Académie mais, en 1744, l’Académie fut « renouvelée ». Elle fut divisée en quatre classes : physique ou philosophie expérimentale, mathématiques, philosophie spéculative, belles-lettres ou philologie. Chaque classe se réunissait une fois par semaine ; les académiciens pouvaient prendre part aux travaux de toutes les sections.

En 1746, Maupertuis et Formey furent chargés, l’un de la présidence, l’autre du secrétariat perpétuel de la docte compagnie. Frédéric II accepta le titre et remplit les devoirs d’un « protecteur de l’Académie » ; il prescrivit l’usage de la langue française[2]. substituée au latin, et le règlement, d’accord avec les opinions de la plupart des académiciens, disposa en particulier que la plus parfaite indépendance des doctrines serait tolérée en matière religieuse.

Après la mort de Maupertuis, le roi dirigea l’Académie avec le concours de d’Alembert qui lui soumettait, de Paris, les conseils d’un esprit judicieux et désintéressé.

Évolution[modifier | modifier le code]

Au plus fort de l'occupation française (1806-1812), l’Académie connut une réforme profonde, aboutissant aux statuts du  : elle abandonnait ses prérogatives en matière d'enseignement à la toute nouvelle université de Berlin. À partir de 1815, la reprise des travaux scientifiques prit la forme de projets communs (plus d'une cinquantaine), dirigés par différentes commissions, présidées chacune par un académicien titulaire. Ces commissions : Antiquité gréco-romaine, Allemagne, Orient, Prusse, etc. supervisaient les recherches de scientifiques qui se trouvaient, en quelque sorte, employés par des académiciens. Depuis 1945, ces commissions sont devenues des instituts dépendant de l’Académie.

À l'avènement du Troisième Reich, la mise au pas de l’académie se traduisit d'abord par l'expulsion des chercheurs juifs. Par le décret du , l'Académie relevait désormais du Führerprinzip, avec la mise à l'écart du président, de vice-président et des deux secrétaires généraux, remplacés par un « directeur[3] » nommé à discrétion par la chancellerie.

Période contemporaine[modifier | modifier le code]

Le , l'Académie est rouverte par l'administration militaire soviétique en Allemagne sous le vocable Deutsche Akademie der Wissenschaften zu Berlin. En 1972, elle est renommée en Académie des sciences de la RDA. L'Académie est à la fois une société savante, dont la qualité de membre, obtenue par cooptation, représente une reconnaissance officielle, mais aussi, à la différence de beaucoup d'autres académies des sciences, un organisme de recherche chapeautant toute une communauté d'instituts de recherche extra-universitaires.

Avec l'entrée en vigueur du traité de réunification le , la société savante est séparée de l'organisme de recherche et des autres activités. Les projets de recherche et les fonds de l'Académie passent à l'Académie des sciences de Berlin-Brandebourg fondée en 1992 qui se présente également dans le prolongement de la tradition de l'Académie de Prusse. Les instituts de l'Académie sont dissous le et en partie refondés dans le giron d'autres organisations telles que la Leibniz-Gemeinschaft, la Helmholtz-Gemeinschaft ou la Société Max-Planck. Une soixantaine de membres de l'ancienne académie de la RDA fondent en 1993 une institution savante appelée la Leibniz-Sozietät (de).

Membres célèbres[modifier | modifier le code]

1701[modifier | modifier le code]

1702 à 1711[modifier | modifier le code]

1712 à 1750[modifier | modifier le code]

Après 1750[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Décret du . Les lettres patentes sont données le , selon l'Histoire philosophique de l'académie de Prusse, de Christian Bartholmèss.
  2. L’Académie royale couronnera Rivarol pour son Mémoire sur l’universalité de la langue française en 1784.
  3. L'orientaliste Helmuth Scheel (de).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Adolf Harnack, Geschichte der Königlich Preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, im Auftrage der Akademie bearbeitet, Berlin 1900. Vier Teilbände:
    • Von der Gründung bis zum Tode Friedrichs des Großen.
    • Vom Tode Friedrichs des Großen bis zur Gegenwart.
    • Urkunden und Actenstücke zur Geschichte der Königlich Preussischen Akademie der Wissenschaften.
    • Gesammtregister über die in den Schriften der Akademie von 1700–1899 erschienenen wissenschaftlichen Abhandlungen und Festreden. Bearbeitet von Dr. Otto Köhnke.
  • Alfred Meusel, Gerhard Thiele (Mitarb.): Von der Kurfürstlich-Brandenburgischen Societät zur Deutschen Akademie der Wissenschaften, In: Johannes Irmscher (Red.), Werner Radig (Red.): Deutsche Akademie der Wissenschaften zu Berlin 1946–1956. Herausgegeben von der Deutschen Akademie der Wissenschaften zu Berlin. Akademie-Verlag, Berlin 1956, S. 1–17.
  • Werner Hartkopf: Die Berliner Akademie der Wissenschaften. Ihre Mitglieder und Preisträger 1700–1990. Akademie Verlag, Berlin 1992 (ISBN 3-05-002153-5) (Online bei Google Books).
  • Katrin Kohl: Die Berliner Akademie als Medium des Kulturtransfers im Kontext der europäischen Aufklärung. In: Friedrich der Große: Politik und Kulturtransfer im europäischen Kontext. Beiträge des vierten Colloquiums in der Reihe „Friedrich300“ vom 24./25. September 2010, hrsg. von Michael Kaiser und Jürgen Luh (de). Onlinepublikation auf perspectivia.net.
  • Rolf Winau (de): Preußische Akademie der Wissenschaften. In: Christoph J. Scriba (Hrsg.): Die Elite der Nation im Dritten Reich. Das Verhältnis von Akademien und ihrem wissenschaftlichen Umfeld zum Nationalsozialismus (Acta historica Leopoldina, 22). Halle/Saale 1995, S. 75–88.
  • Wolfram Fischer (Hrsg.): Die Preußische Akademie der Wissenschaften zu Berlin 1914–1945. Akademie-Verlag, Berlin 2000 (ISBN 3-05-003327-4).
  • Katrin Joos: Gelehrsamkeit und Machtanspruch um 1700. Die Gründung der Berliner Akademie der Wissenschaften im Spannungsfeld dynastischer, städtischer und wissenschaftlicher Interessen. Böhlau, Köln u. a. 2012 (ISBN 978-3-412-20714-4).

Liens externes[modifier | modifier le code]