Abdelaziz ben Hassan — Wikipédia

Abdelaziz ben Hassan
مُولَاي عَبْد ٱلْعَزِيز
ⵎⵓⵍⴰⵢ ⵄⴱⴷ ⵍⵄⴰⵣⵉⵣ
Illustration.
Moulay Abdelaziz en 1904
Titre
Sultan du Maroc

(14 ans, 2 mois et 5 jours)
Prédécesseur Hassan ben Mohammed
Successeur Moulay Abdelhafid
Biographie
Dynastie alaouite
Nom de naissance Abdelaziz ben Hassan Alaoui[réf. nécessaire]
Date de naissance
Lieu de naissance Fès (Maroc)
Date de décès (à 65 ans)
Lieu de décès Tanger (Maroc)
Nationalité Marocaine
Père Hassan Ier
Mère Lalla Ruqaya Al Amrani
Fratrie Sidi Mohammed
Moulay AbdelHafid
Moulay Youssef
Conjoint Lalla Khadija bint Omar al-Youssi
Lalla Yasmin al-Alaoui
Enfants Moulay Hassan
Lalla Fatima Zahra
Profession Souverain
Religion Islam Sunnite
Résidence Palais royal de Fès
Monarques du Maroc

Moulay Abdelaziz[1] (en arabe : مُولَاي عَبْد ٱلْعَزِيز, en berbère : ⵎⵓⵍⴰⵢ ⵄⴱⴷ ⵍⵄⴰⵣⵉⵣ), né le à Fès et mort le , à Tanger est sultan du Maroc entre 1894 et 1908.

Il a essayé de renforcer le gouvernement central en mettant en place une nouvelle taxe sur l'agriculture et l'élevage, une mesure qui a été fortement combattue par des sections de la société. Cela conduit Abd al-Aziz à hypothéquer les recettes douanières et à emprunter massivement auprès de la France, se heurtant à une révolte généralisée et à une révolution qui le dépose en 1908 au profit de son frère Abd al-Hafid.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'Hassan Ier, sa mère est Lalla Ruqaya Al Amrani[2],[3]. À noter que Lalla Ruqaya est souvent confondue comme étant une esclave géorgienne[4] or cette identité revient à Ayesha[5], la favorite d'origine géorgienne[5],[4] ou circassienne[6] (par abus de langage). Moulay Abdelaziz naît le [7] à Fès. Il accède au trône à l’âge de 16 ans, le , son frère aîné Sidi Mohammed ayant été déshérité[2]. Le grand vizir Bahmad (Ahmed ben Moussa) exerce la régence jusqu'à sa mort en 1900, poursuivant la politique de balance entre les puissances européennes.

Abdelaziz ben Hassan devient après son accession au pouvoir l'instrument d’influences étrangères. Ses dépenses somptuaires et extravagantes (chemin de fer dans son palais à Meknès, voitures, appareils photos en or massif…) encouragées par des missions européennes à sa cour creusent le déficit commercial[8].

À partir de 1901, Moulay Abdelaziz gouverne avec l’aide de conseillers européens, en particulier anglais, tel son favori Harris[réf. nécessaire], qui abusent de son inexpérience. Il multiplie les emprunts auprès de la France, de l'Espagne et de la Grande-Bretagne[8].

En septembre 1901, le représentant britannique Arthur Nicolson l'incite à adopter une grande réforme administrative et fiscale : suppression des impôts coraniques et transformation des caïds en salariés du Makhzen. Ces mesures imposées brutalement suscitent une vague de mécontentement chez les notables qui entrent en lutte ouverte contre le gouvernement central. Le Maroc se divise entre plusieurs factions que le sultan n’a pas les moyens de contrôler. Le , une rébellion menée par des tribus rebelles éclate. Cette révolte qui avait pour but de détrôner le sultan et de chasser le ministre de la guerre et son entourage européen était menée par Bou Hmara. Ne disposant pas de troupes suffisantes pour mater la rébellion qui agitait la région d'Oujda et de Tétouan, le sultan fait appel à la France[9].

Au moment de la crise marocaine de 1905 (crise de Tanger) le sultan demande la convocation d’une conférence internationale sur le Maroc ().

Le pays croulant sous les dettes, le sultan signe en juillet 1906 le traité d'Algésiras qui partage l'influence sur le Maroc entre la France et l'Espagne. L’indépendance du sultan et l’intégrité du Maroc sont garanties, l’empire chérifien reste ouvert aux entreprises de toutes les nations. La France et le Maroc sont chargés de la police des ports marocains. La surveillance des frontières avec l’Algérie, l’encadrement de la police marocaine et la présidence de la Banque centrale sont confiées à la France.

La France reçoit au Maroc des pouvoirs de police. C'est à ce titre que Lyautey occupe Oujda en 1907. En 1908, 6 000 soldats français aux ordres du Général Antoine Drude débarquent à Casablanca.

Il est détrôné le par son frère Hafid, aidé de Madani El Glaoui (1860-1918), inquiets[réf. nécessaire] de la montée de l'influence étrangère.

Mariages et descendance[modifier | modifier le code]

Moulay Abdelaziz épousa deux femmes[10],[11], la première était Lalla Khadija bint Omar al-Yousi[12] communément appelée Lalla Khaduj[12]. Elle est la fille du Caid Omar al-Youssi pasha de Séfrou et chef de sa tribu les Ait Youssi[13]. La seconde épouse de Moulay Abdelaziz était sa cousine, Lalla Yasmin al-Alaoui[14],[15]. Deux de ses enfants sont connus :

  • Moulay Hassan (né en juillet 1899 - décédé en 1919)[16] il est né à Marrakech et décédé à Tanger à l'âge de 19 ou 20 ans, sa mère est Lalla Khadija[16]. Il est le demi-frère de Lalla Fatima Zahra[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir les dénominations utilisées dans les ressources bibliographiques.
  2. a et b Jamāl Ganān, Les relations franco-allemandes et les affaires marocaines de 1901 à 1911, SNED, (lire en ligne), p. 14
  3. Abraham Lahnite, La politique berbère du protectorat français au Maroc, 1912-1956: Les conditions d'établissement du Traité de Fez, Harmattan, (ISBN 978-2-296-54980-7, lire en ligne), p. 44 :

    « … à des expéditions successives de Moulay Abdel Aziz, sous divers commandements de son propre frère, Moulay Abdelkébir, de son oncle maternel, le chérif Moulay Abdelslem Al Amrani ou sous son propre ministre de la guerre. »

  4. a et b (en) The New York Times, « Fight Expected At Fez »,
  5. a et b (en) Stephen Bonsal, Morocco as it is: With an Account of Sir Charles Euan Smith's Recent Mission to Fez, Harper, (lire en ligne), p. 65
  6. Abraham Lahnite (préf. Jean Martin), Les Conditions d'établissement du traité de Fez : La Politique berbère du protectorat français au Maroc (1912-1956), Paris, L'Harmattan, coll. « Histoire et Perspectives méditerranéennes », , 336 p. (ISBN 978-2-296-54980-7, présentation en ligne, lire en ligne), p. 136
  7. François Weisgerber, Au seuil du Maroc moderne, Rabat, La Porte, (1re éd. 1947), 286 p. (ISBN 9981-889-48-2), p. 49
  8. a et b Adam Barbe, « Quand la France colonisait le Maroc par la dette », sur Orient XXI,
  9. Chronique du XXe siècle, p. 48[réf. incomplète]
  10. « Morocco (Alaoui Dynasty) », sur web.archive.org, (consulté le )
  11. La Revue Du Monde Arabe, R.R. Kneider, (lire en ligne), p. 654
  12. a et b (en) Lawrence Rosen, Two Arabs, a Berber, and a Jew: Entangled Lives in Morocco, University of Chicago Press, (ISBN 978-0-226-31748-9, lire en ligne), p. 22-23
  13. (en) Lawrence Rosen, Two Arabs, a Berber, and a Jew: Entangled Lives in Morocco, University of Chicago Press, (ISBN 978-0-226-31748-9, lire en ligne), p. 29
  14. (en) Publitec Publications, Who's Who in the Arab World 2007-2008, Walter de Gruyter, (ISBN 978-3-11-093004-7, lire en ligne), p. 80
  15. a et b « Yasmin Alawi », sur geni_family_tree (consulté le )
  16. a b et c « Hassan Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  17. a et b « Fatima Zohra Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  18. LE MATIN, « En présence de S.M. le Roi Mohammed VI : Obsèques de S.A. la Princesse Lalla Fatima Zohra », sur lematin.ma (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]